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geons. Si l'on coupe de même une des prinčipales Racines de cet Arbre, & qu'on recou vre de terre le chicot, il fe formera pareillement entre le Bois & l'Ecorce un Bourlet, d'où fortiront de petites Racines. chicot n'eft point recouvert de foit à l'air, le Bourlet produira (a)

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Mais ; fi le terre, & qu'il des Bourgeons

Tous les Bourlets font donc propres à produire des Bourgeons & des Racines; des Bourgeons dans l'air, des Racines dans la terre. Cette circonftance purement extérieure, a ici tant d'influence, qu'elle va jufqu'à faire développer des Branches fur les Racines, & des Racines fur les Branches, Un Saule planté à contre-fens, je veux dire les Branches dans la terre les Racines dans l'air, né périt pas; mais, fi l'on a foin de prévenir le deffèchement des Racines par une enveloppe qui n'interdise pas tout accès à l'air, elles produiront des Bourgeons comme les Branches naturelles. Il fortira en même tems des Branches qu'on aura mises en terre, une multitude de Racines, dont les principales naîtront des nœuds qui font aux trifurcations des Branches, & du petit Bourlet naturel qui fert de fuport aux Feuilles (b).

Puis qu'un Arbre planté à contre-fens continue de vivre & fait de nouvelles producti

(a) Ibid. pag. 12. C) Ibid. pag. 115.

ons, on voit déjà qu'il en doit être de même des Boutures plantées auffi à contre-fens. On peut même les difpofer de manière que les Racines fe développeront au-deffus des Bourgeons naiffants. On aura un plan de Racines placé au-deffus d'un plan de Bourgeons. Mais la Nature n'aime pas la contrainte: dans tous ces cas, les productions feront d'abord moins vigoureufes que dans l'ordre naturel (a).

232. Conféquence des Expériences précédentes contre les Valvules, que quelques Auteurs ont admifes, dans les Vailleaux. Expérience de l'Auteur à ce fujet.

L'ANALOGIE avoit porté à imaginer des Valvules dans les Fibres ligneufes, parce qu'on en découvroit dans les Vaiffeaux fanguins on avoit même crû entrevoir ces Valvules; les Expériences que je viens d'indiquer ne laiffent pas lieu à les admettre. J'ai vu une teinture d'encre s'élever affés haut dans des Boutures que j'y avois plongées à contre-fens. Les traits qui marquoient le paffage de la teinture étoient feulement plus fins, ou plus foibles que dans la fituation naturelle (b). J'ai dit là-deffus ,, que les Vaiffeaux féveux de la Tige étant de petits cônes fort allongés, dont la baze eft au Collet, les traits que la matière colorante y produit, doivent être plus fins

(a) Ibid. pag. 115. 136.

(b) Recherches fur l'Ufage des Feuilles dans les Plantes, pr ge 257.

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3 & s'étendre moins, lorsque cette matière ,, pénètre dans la Tige par le fommet des cônes, que lors qu'elle y pénètre par leur baze. Dans le premier cas, les particules colorantes font en bien moindre quantité; & fe divifant de plus en plus à mefure ,, qu'elles s'élèvent, parce qu'elles ont à oc,,cuper un plus grand efpace, elles devien,, nent toûjours' moins fenfibles."

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233. Pourquoi le Bourlet fupérieur eft plus gros que l'inférieur. Action des Feuilles é tablie par l'Auteur.

Au refte, fi le Bourlet qui fe forme au-deffus de l'incifion ou de la ligature, est constamment plus gros que celui qui fe forme au-deffous, c'eft fans doute qu'il fe joint à la Séve afcendante une autre Séve que les Feuilles pom pent dans l'Air, & qu'elles tranfmettent aux Branches & aux Troncs, d'où elle defcend vers les Racines. J'ai traité avec beaucoup d'éten duë de l'Ufage des Feuilles dus les Plantes, & en particulier dans les Arbres. J'ai prouvé par un grand nombre d'Expériences répétées avec foin, que c'est à la furface inférieure des Feuilles, que font les principaux Organes qui les mettent en état de pomper l'humidité répanduë dans l'air, & avec elle les particules hétérogènes dont elle eft imprégnée (a). J'ai démontré

(«) Art. VI, VII, IX, X, XV.

de plus, que c'est encore à la furface inférieure des Feuilles que font les principaux Organes de cette transpiration dont Mr. HALES a fuivi fi loin & avec tant de fagacité les effets divers (a).

234. Que les Bourlets favorifent l'éruption des Germes; mais qu'ils ne lui font pas néceffaires.

Preuves tirées de quelqués Boutures finguliè res de l'Auteur:

Je ne veux pas laiffer penfer que les Tumeurs ou Bourlets, foit naturels, foit artificiels, foient abfolument néceffaires à la production des Racines: ils la favorifent feulement & c'eft de-là qu'elles partent plus volontiers. J'ai parlé dans le Chapitre précédent, Article 195. de Boutures fingulières, de Boutures qui provenoient de fimples Feuilles détachées de leur Sujet & qui avoient pouffé des Racines. J'ai vâ ces Racines fortir immédiatement de la furface de l'Ecorce, & s'allonger beaucoup. Quel quefois elles étoient en grand nombre: les unes demeuroient fimples; les autres pouffoient elles-mêmes des Radicules. C'étoit du Pédicule qu'elles partoient; tantôt elles fortoient de fom extrémité, tantôt de fes côtés. Dans ce dernier cas celles des Feuilles du Haricot affec toient un arrangement fymétrique très remar quable. Elles fe diftribuoient fur quatre lignes parallèles & à égale distance les unes des au

Ka) Thida Art. XVI, XVII, LXXXVIII.

tres. J'ai obfervé le même arrangement dans des Radicules qui fortoient de la Tige. Je voyois çà & la fur l'Ecorce, de petites ouvertu res oblongues qui annonçoient l'éruption des Radicules. Examinées à la loupe, elles paroiffoient toutes fortir d'une pareille ouverture. La Tige ayant été plongée dans une teinture de Garance, les Radicules y ont pris une forte teinte de rouge, & la Tige eft demeurée blanche. Ces Radicules reffembloient en naiffant à de petites Epines (a).

235. De Funion de la Greffe avec fon Sujet confidérée dans les différentes fortes de Gref fes.

L'UNION des Greffes avec leur Sujet, s'opère comme la réunion de toutes les Playes qui intéreffent l'Ecorce & le Bois. Dans les Greffes en fente, la principale attention confiste à faire confider exactement l'Aubier du Sujet avec celui de la Greffe. Bientôt il fort de l'un & de l'autre une fubftance d'abord gélatineufe, puis herbacée, & enfin corticale, ou ligneufe, qui opère l'union & fait de la Greffe une Branche naturelle du Sujet. J'ai dit en plufieurs endroits de cet Ouvrage, que le Bois une fois formé ne s'étend plus auffi remarque-t-on, que Bois du Sujet & celui de la Greffe, ne contribuent point du tout à leur union. Les nous

(a) Ibid. Aft. CVI,

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