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même de ceux d'où font provenuës les Racines. Les unes & les autres ne fe font donc développées qu'en partie.

51. Réponse à la difficulté.

à

CES Difficultés, approfondies jusqu'à un certain point, fe réduifent, ce me femble imaginer des Caufes capables d'empêcher le développement de quelques Parties du Germe: En effet, je ne pense pas qu'on veuil-le admettre des Germes particuliers pour chaque Organe, & multiplier ainfi les Étres inutilement, fans parler des difficultés, plus grandes encore & plus nombreuses, auxquelles une femblable Hypothèse donneroit naissance.

LES Caufes que nous cherchons, nous pou vons les trouver foit dans l'arrangement, la pofition ou la ftructure des Germes, foit dans les rapports fecrets de cette ftructure. avec celle du Corps où ils doivent fe développer, foit enfin, dans diverfes circonftances extérieures.

52. Conjectures fur la manière dont les Germes font diftribués dans les Vers qu'on multiplie de Bouture, & fur celle dont ils parviennent à s'y développer:

DE ces différentes fources nous tirons donc les Conjectures fuivantes.

1°. Que les Germes destinés à completter

chaque

chaque Portion, font rangés à la file, au milieu, & le long de l'intérieur du Ver.

2°. Qu'ils y font placés de manière que leur Partie antérieure regarde la Tête de l'Animal.

3°. Que dans le Vér entier, les Germes, ou ne reçoivent aucune nourriture, ou que s'ils en reçoivent, l'effet en eft anéanti par la résistance ou la preffion des Parties voifines.

4°. Que l'effet de la fection eft premièrement de détourner vers le Germe le plus proche de la coupe, la partie du Fluïde nourricier qui auroit été employée à la nourriture & à l'accroiffement du Tout; fecondement de faciliter l'éruption & l'allongement du Germe en lui fourniffant une libre iffuë.

5°. Qu'à mesure que le Germe groffit & s'étend, la partie de fon Corps qui demeure dans celui du Ver, ou dans le tronçon, s'unit avec lui par une véritable Greffe; les Vaiffeaux d'un genre s'abouchant à ceux du même genre, enforte qu'il s'établit entr'eux une Circulation commune & directe, comme on le voit arriver aux Portions de différens Polypes, mifes bout

à bout.

53. Exemple tiré des Plantes & de leurs
Boutures.

A' l'égard des Circonftances extérieures, les Boutures des Plantes nous en fourniffent un exemple qui eft palpable.

LA Partie fupérieure du Germe ne fauroit s'y développer qu'à l'air libre; l'inférieure le craint, au contraire, & requiert une certaine humidité. Ainfi, de la Portion de la Bouture qui eft hors de terre, fortent les Branches; de celle qui eft en terre, fortent les Racines. La différence fenfible qu'on obferve entre la ftructure de la Racine & celle de la Tige, donne naiffance à ces différens befoins.

54. 4me: Fait extraordinaire: Vers qui pouf fent une Queue au-lieu d'une Téte. Difficulté d'expliquer ce Fait.

IL eft une espèce de Ver long, aquatique, en qui la propriété de revenir de Bouture, eft refferrée dans des bornes fort fingulières.

LORSQU'ON Coupe la Tête à cette espèce de Ver, elle en repouffe, comme les autres, une nouvelle; mais fi l'on fait la fection dans des points moins éloignés du milieu du Corps, ou qu'on partage ce Ver en deux, trois, quatre ou plus de Parties, chacune d'elles pouffera une Queue à la place où elle auroit dû pouffer une Tête.

COMMENT expliquer un Phénomène fi étrange, & l'accorder avec les Conjectures qui ont été hazardées cy-deffus?

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AURA T-ON recours à l'Hypothèse des Germes originairement monftrueux ? Mais la fréquence du Phénomène s'accorderoit mal avec cette explication.

SOUPÇONNERA-T-ON que cette Queue furnuméraire est une Tête mal conformée, que divers accidens ont rendue telle ? Mais l'obfervation dément ce foupçon; elle nous affure que cette Queue eft aufli bien conformée que celle qui a pouffé au bout poftérieur.

CONJECTURERA-T-ON qu'il faut plus de force dans cette espèce de Ver, pour le développement de la Tête, que pour celui de la Queuë; & fe fondera-t-on fur ce que dans ceux, de la Partie antérieure desquels, on n'a retranché qu'une portion, la réproduction de la Tête a lieu? Mais cette Conjecture ne fait que renvoyer plus loin la difficulté; pourquoi en effet la Tête exigeroit-elle plus de force & de vigueur de la part du Ver, pour parvenir à s'y développer, que n'en exige la Queue?

SEROIT CE parce qu'elle eft plus compofée, & que fes Vaiffeaux font plus repliés? Il n'y a dans cette Réponse, qu'une lueur de vraifemblance, dont on a peine à fe contenter (*). 55. Différence entre la multiplication de Bouture des Vers & celle des Plantes.

ON obferve cette différence entre la réproduction de Bouture, des Animaux, & celle des Plantes; que la première fe fait précisément felon la longueur du Corps au-lieu que celle

:

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(*) Voyez la feconde Partie de mon Traité d'Infectologië.»

ci fe fait plus ou moins obliquement à cette longueur.

56. Multiplication du Polypepar Rejettons. Explication.

Queftion fur ce Sujet : Réponse.

LA multiplication des Polypes & des autres Vers, par Rejettons, fe fait, comme celle de Bouture, par des Germes répandus dans l'intérieur de l'Animal, & qui s'y développent à l'aide de certaines circonftances.

On peut faire là-deffus une Question : Les Germes employés à completter chaque Portion dans l'Animal, font-ils précisément les mêmes qui opèrent la multiplication par Rejectons?

ON On peut le penfer: mais fi l'on vouloit y trouver une différence, elle ne fauroit guères avoir lieu que dans la pofition. Les Germes deftinés à la multiplication de Bouture, feront placés dans le milieu du Corps, comme nous l'avons fuppofé; & ceux qui produifent la multiplication par Rejettons, feront fitués fur les côtés du Corps, dans l'épaiffeur de la Peau.

57. Objection contre le Syfteme des Germes, tirée de leur prodigieuse petitesse & de la rapidité de leur accroiffement.

Réponse.

ON fait contre les Germes une objection à laquelle je ne dois pas négliger de répondre. Elle est tirée de leur infinie petiteffe, & de la

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