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prodigieufe rapidité qu'elle fuppofe dans leurs premiers accroiffemens.

En effet le Fœtus eft vifible peu de jours a◄ près la Conception. Il a donc acquis alors un volume plufieurs millions de fois plus grand que n'étoit fon volume originel.

COMMENT Concevoir un développement fi fubit, fi éloigné des progreffions ordinaires? Je réponds, qu'il n'eft point abfurde de fuppofer, que les Loix qui déterminent les premiers dé veloppemens du Germe, diffèrent de celles qui en règlent les développemens postérieurs; ou que les effets d'une même Loi varient dans dif férens tems.

Nous ne connoiffons pas affés la nature de cet Atôme organifé, & la manière dont la Liqueur féminale agit fur lui pour décider fur l'impoffibilité de la chofe. Nous voulons juger de ce qui fe paffe dans le Germe lorsqu'il commence à fe développer, par ce que nous voyons s'y paffer, lorsqu'il eft devenu Habitant du Monde vifible. Cependant il eft naturel de penfer que ces deux états doivent être diffé rens. Dans le premier, les Fibres ont toute la foupleffe poffible, & les fucs deftinés à les nourrir & à les étendre, font les plus élabo rés, les plus fins & les plus pénétrans qu'il y ait dans la Nature. Dans le fecond état, au contraire, les Fibres font endurcies jusqu'à un certain point, & cet endurciffement augmente

chaque jour. L'accroiffement ne fauroit ainfi fe faire que lentement, & par dégrés tout. à fait infenfibles. De plus, les fucs qui l'opèfont plus mélangés, plus groffiers, &

rent

moins actifs.

ENFIN, la diverfité des lieux affignés à ces deux âges, peut être ici d'une grande influence: le plus ou le moins de chaleur, le contact plus ou moins immédiat de l'air, les mouvemens plus ou moins grands, font des Caufes particulières dont on conçoit l'efficace.

Si l'on fuppofoit que la nature du Germe approche de celle des Fluïdes; fi l'on fe le repréfentoit fous l'image d'un Globule d'eau, on concevroit que la Partie la plus fpiritueufe de la Semence, pourroit occafionner dans ce Globule une expansion, ou une espèce de raréfaction analogue à celle qui fuit de l'action de deux Fluïdes l'un fur l'autre.

MAIS à cette espèce de raréfaction, fuccèdé bientôt ici, un accroiffement réel, qui eft produit par l'incorporation des Particules plus folides de la Liqueur féminale. Cette Liqueur devient ainfi à l'égard du Germe ce qu'est à l'égard de la Plantule, l'efpèce de Farine que renferme la Graîne.

L'IDE'E que je viens de propofer fur la nature du Germe, s'accorde fort bien avec l'extrême délicateffe ou plutôt la molleffe qu'on remarque dans toutes les Parties des Embryons. Il femble, que fi l'on pouvoit remonter plus

haut, on les trouveroit presque fluïdes.

58. De la confervation des Germes. Manière de la concevoir.

D'UN autre côté, cette Conjecture pourra paroître ne pas quadrer, avec la confervation des Germes que nous avons fuppofés répandus dans toutes les parties de la Nature. Mais il ne doit pas y avoir plus de difficulté à concevoir la confervation d'un Germe de l'efpèce dont il s'agit, qu'à concevoir celle d'un Globule de quelque Fluïde que ce foit. L'Eau par exemple, fe convertit en Glace, s'élève en Vapeurs, entre dans la compofition d'un grand nombre de Corps, fans que les Particules conftituantes changent de nature.

CHAPITRE V.

Nouvelles Réflexious fur les Germes, & fur l'Oeconomie organique.

59. Introduction. But de l'Auteur.

L'HYPOTHESE des Germes, nous offre encore plufieurs Questions à difcuter. Nous toucherons aux principales. Je ne fais point un Traité de la Génération. Je parcours rapidement ce que ce fujet renferme de plus intéreffant, ou de plus difficile.

60. 1re Queftion: pourquoi certains Germes ont-ils befoin de la Liqueur que fournit le Mâle, pour fe développer?

Réponse.

PREMIERE QUESTION. Pourquoi les Germes qui fe font introduits dans le Corps des Femel les foumifes à la Loi de l'accouplement, ne peu vent-ils s'y développer, fans le fecours de la Liqueur que le Mâle fournit?

REPONSE. Tel eft ici l'ordre de la Nature que l'intérieur des Femelles de cette espèce ne contient aucune Liqueur, affés fubtile ou affés active pour ouvrir, par elle même, les Mailles du Germe, & y commencer le développe

ment.

61, 2de Question: comment le Germe conti nue-t-il à croitre après que la Liqueur fer minale a ceffè d'agir?

Réponse.

2de QUESTION. Mais comment ce développement continue-t-il, lorsque la Liqueur qui l'a fait naître eft totalement épuifée?

REPONSE. Les Machines animales ont été conftruites avec un art fi merveilleux, qu'elles convertiffent en leur propre fubftance les matières alimentaires. Les préparations, les combinaisons, les féparations, que ces matières y fubiffent, les changent infenfiblement en Chyle en Sang, en Lymphe, en Chair, en Os, &c. &c. Ainfi, dès que la Circulation a commencé dans le Germe, dès qu'il eft devenu Animal vivant, les mêmes Métamorphofes s'opèrent dans fon intérieur. La diverfité presqu'infinie de Particules, qui entrent dans la compofition des alimens; le nombre, la ftructure, la fineffe, le jeu des différens Organes dont elles éprouvent l'action, nous perfuaderoient facilement la poffibilité de ces Métamorphofes, quand nous ne les fuivrions pas à l'oeil jusqu'à un certain point.

62. 3me Question: pourquoi les Germes qui s'introduifent dans les Mâles, ne s'y déve loppent-ils point?

Reponfe

TROISIEME QUESTION. Les Germes ne s'in

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