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troduifent-ils que dans le Corps des Femelles ou s'ils s'introduifent auffi dans le Corps des Mâles, pourquoi ne fe développent-ils que dans celui des Femelles?

REPONSE. La petiteffe des Germes, leur difperfion dans l'Air, dans l'Eau, & dans tous les Mixtes qui fourniffent à la nourriture des Corps organifés, ne laiffent aucun lieu de douter, qu'ils ne s'introduifent dans le Corps des Mâles, en auffi grand nombre, que dans celui des Femelles. Mais celles-ci étant feules pourvuës d'Organes propres à les retenir, à les fomenter, & à les faire croître, ce n'eft que chez elles que la Génération peut s'opèrer.

63. 4me Question: pourquoi parmi tant de Germes qui s'introduifent dans les Femelles, n'y en a-t-il que deux ou trois qui parviennent à fe développer?

Réponse.

QUATRIEME QUESTION. Les Germes étant répandus en fi grand nombre, dans les Corps organifés, comment ne s'en développe - t - il qu'un à la fois, rarement deux, dans les Femelles de diverfes Espèces?

REPONSE. Nous ne connoiffons pas les Organes qui raffemblent dans les Femelles, les Germes destinés à y multiplier l'Espèce. La ftructure de ces Organes eft, peut-être, telle` que l'action de la Liqueur féminale ne fe fait fentir, à la fois, qu'à un ou deux Germes feulement.

MAIS quand les chofes feroient autrement quand on fuppoferoit que le Fluïde féminal agit, en même tems, fur plufieurs Germes, il n'y auroit aucune abfurdité à admettre que tous n'en font pas également affectés.. Celui, ou ceux qui le font le plus, fe développent davantage: la Circulation, & les autres Mouvements vitaux sy opérant avec plus de force, le Fluïde nourricier s'y porte en plus grande abondance: les autres Germes moins nourris & bientôt affamés ceffent de croître, & ne propagent point l'Espèce.

64. De ce qui peut arriver dans des Germes dont les premiers développemens ont été arrêtés: il eft poffible qu'ils reviennent à leur premier état.

Si on me demande, ce que deviennent ces Germes infortunés? Je réponds, qu'il n'eft pas impoffible que leurs Parties élémentaires fe raprochent par l'évaporation des fucs qui avoient pénétré dans les Mailles, & que ces Germes ne fe retrouvent ainfi dans le même état où ils étoient avant que la Liqueur féminale eût agi

fur eux.

APRE'S tout, combien de Graînes qui ne produifent point de Plantes! Combien d'Oeufs dont il ne fort point d'Oifeau ! La Nature eft fi riche, qu'elle ne regarde point à ces petites pertes; & ce qui ne fert pas pour une fin,

65. 5me Question: les Germes d'une même
Efpèce font-ils tous identiques, ou eft-il en-
tr'eux des différences individuelles ?
Réponse.

CINQUIEME QUESTION, Les Germes d'une même Espèce, font-ils tous égaux & femblables: ne diffèrent-ils que par les Organes qui caractérisent le Sexe? ou, y a-t-il entre eux une diverfité analogue à celle que nous obfervons entre les Individus d'une même Efpèce de Plante, ou d'Animal?

REPONSE. Si nous confidérons l'immenfe variété qui règne dans la Nature, le dernier fentiment nous paroîtra le plus probable. C'eft, peut-être, moins du concours des Sexes, que de la configuration primitive des Germes, que dépendent les variétés que nous remarquons entre les Individus d'une même Efpèce.

66. Réflexions fur la reffemblance des Enfans à leurs Parents.

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J'AVOUERAI Cependant, qu'il eft des Traits de reffemblance entre les Enfans, & ceux auxquels ils doivent le jour, que je ne fuis point encore parvenu à expliquer par l'Hypothèse que je propofe. Mais ces Traits ne font ils point équivoques? Ne commettons-nous point ici, le Sophisme que les Scholaftiques appellent non caufa, pro caufa: ne prenons-nous point pour cause ce qui n'eft pas caufe? Un Père boffu, a un Enfant boffu; on en conclud auffi - tôt,

que l'Enfant tient fa Boffe de fon Père. Cela peut être vrai; mais cela peut auffi être faux. La Boffe de l'un, & celle de l'autre peuvent dépendre de différentes caufes, & ces caufes peuvent varier de mille manières.

LES Maladies héréditaires foufrent moins de difficultés. On conçoit facilement que des fucs viciés doivent altérer la conftitution du Germe. Et fi les mêmes Parties qui font affectées dans le Père, ou dans la Mère, le font dans l'Enfant cela vient de la conformité de ces Parties qui les rend fufceptibles des mêmes altérations.

Au reste, les Difformités du Corps découlent fouvent de Maladies héréditaires; ce qui diminue beaucoup la difficulté, dont je parlois il n'y a qu'un moment. Les fucs qui devoient fe porter à certaines Parties étant mal conditionnés, ces Parties en feront plus ou moins défigurées, fuivant qu'elles fe trouveront plus ou moins difpofées à recevoir ces mauvaises impreffions.

67. 6me Question: pourquoi les Mulets n'engendrent-ils point?

Réponse.

SIXIEME QUESTION. Pourquoi les Mulets n'engendrent-ils point?

R. L'AUTEUR de la Nature ayant voulu limiter les Efpèces, a établi un tel rapport entre la Liqueur féminale & le Germe, que les Organes de la Génération de celui-ci, ne fau

roient être développés en entier que par le Fluïde féminal propre à fon Efpèce. Je dis en entier, parce qu'il y a une diftinction de Sexe dans les Mulets; mais cette diftinction eft incomplette, puisqu'ils n'engendrent point. Des Vaiffeaux que le Fluïde féminal n'a pû développer, ou qui font demeurés oblitérés dès la conception, donnent lieu à cette impuiffan

ce.

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68. 7me Question: les Germes qui, dans les Plantes, donnent naiffance aux Branches; produifent-ils encore la Plantule logée dans la Graîne ?

Réponses

SEPTIEME QUESTION. Les mêmes Germes qui, dans les Végétaux, produifent les Branches, & les Racines, donnent-ils encore naiffance à la petite Plante renfermée dans la Grafne?

REPONSE. Le Germe qui eft contenu dans la Graîne, ne fauroit fe développer fans le fecours de la Pouffière des Etamines. Cette Pousfière renferme une Liqueur, que l'on peut fuppofer, être la plus fubtile & la plus active de toutes celles qui circulent dans la Plante. Les Germes qui donnent naiffance aux Branches; & aux Racines, fe développent fans Fécondation, du moins apparente. Un Fluïde moins fubtil, & moins actif que le Fluïde féminal, fuffit donc pour le développement de ces Germes: D'où l'on peut légitimement conclure qu'ils

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