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diffèrent de ceux qui produifent la Plantule en ce qu'ils font plus grands, ou que leurs Mailles font moins ferrées.

On pourroit foupçonner que la Liqueur des Etamines, pénètre dans le Corps de la Plante & y féconde les Germes dont naîffent les BoûMais le retranchement des Fleurs n'empêche point la Plante de pouffer de nouvelles Branches, & de nouvelles Racines.

tons.

FAITES une forte ligature à une Branche: il fe formera au deffus de la ligature, un Bourlet. Coupez la Branche à l'endroit de la ligature, & plantez-la en terre: Elle y reprendra avec beaucoup plus de facilité & de promptitu de, qu'elle n'auroit fait fans cette petite prépa ration. La ligature, en interrompant le cours du Fluïde nourricier, le détermine à fe porter en plus grande abondance aux Germes qui fe trouvent placés au deffus de la ligature.

L'ART avec lequel toutes les Parties de la Plante font difpofées dans la Graîne, nous aide à concevoir celui que fuppofe l'arrangement de ces mêmes Parties dans le Germe primitif.

69. 8me. Question: comment fe forme une nou velle Écorce, une nouvelle Peau?

Réponse.

HUITIEME QUESTION. Si toutes les Parties d'un Corps organifé exiftoient, en petit, dans le Germe; s'il ne fe fait point de nouvelle production, comment concevoir la formation d'u

ne nouvelle Ecorce, d'une nouvelle Peau, &c.?

REPONSE. Toutes les Fibres d'un Corps or ganifé ne fe développent pas à la fois. Il en eft un grand nombre qui ne peuvent y parvenir qu'à l'aide de certaines circonftances. Telles font les Fibres qui fourniffent aux réproductions dont il s'agit ici. La Playe faite à l'ancienne Peau, détermine les fucs nourriciers à fe porter aux Fibres invifibles, qui environnent les lèvres de la Playe, &c. Mais fans recourir à l'existence de ces Fibres invisibles, on peut fe contenter d'admettre, que les Fibres des environs de la Playe étant mifes plus au large par la destruction des Fibres qui les avoifinoient, & recevant tout le fuc qui étoit porté à cellescy, doivent naturellement groffir, & s'étendre davantage.

70.9me. Question: Si les mues & les métamorphofes des infectes, la production des Dents la réproduction des Pattes de l'Ecreviffe prouvent qu'il eft des Germes apropriés à différentes Parties?

Réponse.

NEUVIEME QUESTION. Les Muës de différents Animaux, leurs Métamorphofes, la réproduction des Pattes des Ecreviffes, celle des Dents, &c. ne prouvent-elles pas qu'il eft de Germes particuliers, deftinés à la réproduction de différentes Parties?

RE

REPONSE. Si nous ne pouvons expliquer mé chaniquement la formation d'une fimple Fibre au moins d'une manière à fatisfaire la raifon comment expliquerions-nous par la même voye, la réproduction d'Organes aufli compofés que le font ceux de la plupart des Infectes? Quelle Méchanique préfidera à la formation d'une Dent, d'une Jambe, d'un Oeil, &c.

Si l'on veut préférer des idées affés claires, à des idées très obfcures, on conviendra que toutes ces Parties existoient en petit dans le Germe principal. Ainfi le Germe de l'Infecte qui fe métamorphofe, contient actuellement toutes les enveloppes dont cet Infecte doit fe défaire, & tous les Organes qui les accompagnent. Ces différentes Peaux emboitées les unes dans les autres, ou arrangées les unes fur les autres, peuvent être regardées comme autant de Ger mes particuliers, renfermés dans le Germe principal

J'ai eu recours à une autre hypothèse pour rendre raifon de la multiplication de Bouture, & de celle par Rejettons, parce qu'il m'a parû que ce font des Productions d'un genre différent.

71. Iome. Question: un Germe d'une espèce donnée peut-il fe développer dans un Tout organife d'une espèce différente? Réponse.

DIXIFME QUESTION. Un Germe d'une efpè

ce donnée, peut-il fe développer dans un Corps organifé d'une espèce différente le Germe du Tania, par exemple, porté dans nôtre Corps, & abreuvé des fucs les plus propres à la nourriture de ce Ver, parviendroit-il à s'y déve lopper; & feroit-ce là, l'origine des Vers du Corps Humain?

REPONSE. Comme je ne crois pas que le Germe de la Tulippe puiffe jamais fe développer dans la Rofe, je ne penfe pas, non plus, que le Germe du Taenia puiffe fe développer dans le Corps Humain comme dans fa Ma

trice naturelle. Je crois qu'il n'est point dans la Nature de Loix plus invariables, que celle qui ordonne que les Germes d'une espèce ne fe développent point dans des Corps organifés d'une espèce différente. Ainfi, quoique l'origine des Vers du Corps Humain foit extrêmement obfcure, je préfèrerai toûjours de fufpendre mon jugement fur ce fujet, à embraffer l'hypothèse dont je viens de parler.

72. Réflexions fur l'Origine des Vers du Corps Humain.

UNE Mouche va dépofer fes Oeufs dans le Nez du Mouton. Une autre Mouche, plus hardie encore, va pondre dans le Gozier du Cerf. (*) Lorsqu'on ignoroit ces Faits, on étoit auffi embaraffé fur l'origine des Vers du Nez du

(*) Mémoires fur les Infectes par Mr. de Réaumur, Tom, 4, & 5.

Mouton, ou fur ceffe des Vers du Gozier du Cerf, qu'on l'eft aujourdhui fur l'origine des Vers du Corps Humain. Un heureux hazard, des obfervations plus fines, ou plus pouffées, nous découvriront un jour le miftère, & nous apprendront qu'il en eft de l'origine des Vers du Corps Humain comme de celle des autres Animaux.

Si le Tania exiftoit dans la Terre, comme Taffure un habile Naturalifte, le Problème feroit facile à réfoudre. Mais l'obfervation fur laquelle ce Fait repofe, n'a point été répétée, & elle manque des détails qui auroient été pro pres à la conftater

LE Taenia eft commun à différents Animaux la Tanche & le Chien y font fort fujets. On imagine aifément comment cet Infecte peut paffer du Corps de ces Animaux dans celui de l'Homme. Mais comment s'introduit-il dans l'intérieur de la Tanche ? Les Eaux font encore moins connues que la Terre: feroient-ellés la vraye Patrie du Tœnią ? Les Semences invifibles de ce Ver, ou le Ver luimême , encore petit, pafferoient-ils avec les Aliments dans les Inteftins de la Tanche? Mais le même Infecte peut-il vivre également dans l'Eau, & dans le Corps d'un Animal vivant? Les obfervations de Plantes qui ont germé dans

(*) Voyez ma Differtation fur le Tania, 1er. Vol. des Sçavants Etrangers,

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