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T'Eftomach, & les Inteftins de divers Animaux, celles d'Infectes terreftres, ou aquatiques qui font fortis du Corps de plufieurs Perfonnes, rendroient cette conjecture plus probable, fi elles étoient plus fures, ou mieux conftatées. Quoiqu'il en foit, nous voyons les Hommes, & les Animaux fe faire à des climats très différents, & quelquefois contraires. Nous les voyons auffi s'accoutumer à des Aliments qui ne diffèrent pas moins que les Climats. Nous prolongeons, ou nous abrégeons à volonté, la durée de la Vie de beaucoup d'Infectes: nous les faifons vivre indifféremment dans un Air extrêmement froid, ou extrêmement chaud: nous retardons, ou nous accélérons comme il nous plait, la Tranfpiration de ces petits Animaux, fans qu'ils paroiffent en fouffrir (*). Ce font là, autant de préfomptions en faveur des Tranfmigrations du Tania.

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ENFIN, n'en feroit-il point du Tania, & des autres Vers du Corps Humain, comme de plufieurs efpèces d'Infectes, dont la Vie paroit avoir été liée dès le commencement à celle de différents Animaux ? Les Vers du Mouton, & ceux du Cerf, dont nous venons de parler, la Puce, le Pou &c., en feroient des exemples. Les Etres doués de fentiment, ont été multipliés autant que le Plan de la Création a pû le permettre. Un Animal eft un Monde habité par d'autres Animaux; ceux-ci, font Mon

(*) Mémoires fur les Infeftes par Mr. de Réaumur, Tom. &.

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dés à leur tour; & nous ne favons point où cela finit.

73. 11me. Question: Comment fe fait la
Multiplication fans Accouplement?
Réponse.

ONZIE ME QUESTION. Comment fe fait la Multiplication fans Accouplement?

REPONSE. Dans les Efpèces qui ne font pas foumises à la Loi de l'Accouplement, chaque Individu a en foi le Principe de la Fécondation. Il est pourvû d'Organes qui féparent de la maffe de fon Sang la Liqueur fubtile, qui doit opérer le développement des Germes. Ces Germes font nourris, ils croiffent, & fe perfectionnent comme les autres Parties de l'Animal & cette Multiplication qui nous paroît fi extraordinaire, nous paroîtroit la plus naturelle parce qu'elle eft la plus fimple, fi nous n'euflions jamais vû d'Animaux s'accoupler.

74. Réflexion fur Accouplement.

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En effet, comment euffions-nous foupçonné que pour produire une Plante ou un Animal la Nature eut dû y employer le concours de Confideux Plantes, ou de deux Animaux. dérons l'appareil d'Organes qui ont été ménagés dans les deux Sexes pour cette importante fin. Rendons-nous attentifs aux diverfes circonftances qui précèdent, qui accompagnent,

& qui fuivent l'union de deux Individus ; & nous demeurerons convaincus, qu'il n'eft peutêtre rien, dans la Nature, de plus fingulier, & de plus propre à exciter nôtre furprise,

75. Conjectures fur la raison métaphyfique
de l'Accouplement,

PAR quel motif, la SAGESSE SUPREME a-telle été déterminée à choisir un femblable moyen pour conferver les Efpèces? Quelle est la Raifon métaphyfique de l'Accouplement?

On peut propofer la même Question fur les Métamorphofes des Infectes les Réflexions auxquelles elles donnent lieu, reparoiffent ici, à peu près, fous le même point de vue,

Si l'Unité, & la Variété conftituent le Beau Phyfique, la diftinction de la plupart des Animaux en Mâles, & Femelles, eft très propre à embellir la Nature. La diverfité qui résulte de cette distinction, foit à l'égard des Formes, des Proportions, des Couleurs, des Mouvements, foit à l'égard du Caractère, des Goûts, des Inclinations, fait une Perfpective qui fixe agréablement la vue du Spectateur.

res.

On pourroit conjecturer avec quelque fondement, que le concours des Sexes fert principalement à rendre les Générations plus régulièDans un Tout auffi compofé que l'eft un Oifeau, un Quadrupede, l'Homme, il eût été fans doute bien difficile que la Génération n'eût pas été souvent troublée ou altérée fi el

le s'y fut faite à la manière des Pucerons out des Polypes. Les défectuofités qui fe feroient facilement rencontrées dans l'Individu auroient pû paffer au Fœtus, & de celui-ci, aux Animaux qui en feroient provenus, Le dérangement auroit crû ainfi à chaque Génération. Dans l'union des Sexes, au contraire, ce qu'il y a de défectueux chez l'un des Individus peut être reparé par ce que fournit l'autre Individu. Ce qu'il y a de trop dans l'un eft compenfé par ce qu'il y a de moins dans l'autre.

CHAPITRE VI.

De la Nutrition confidérée rélativement à la Génération.

Conjecture fur la Formation de la Liqueur feminale.

76. Deffein de ce Chapitre.

Nous avons jetté un coup d'œil fur l'Oeconomie Organique: la Nutrition eft un de fes principaux effets. Confidérons- en plus attentivement & la manière, & les fuites. Cet examen plus approfondi, éclaircira peut-être, la matière de la Génération.

77. De la Nutrition en particulier & des Matières alimentaires.

LA Nutrition eft cette opération, par laquelle le Corps organifé convertit en fa propre fubftance, ou s'affimile, les Matières alimentai

re.

CES Matières varient fuivant l'efpèce du Corps organifé.

ELLES fe divifent, comme les Corps terreftres, en Matières fluïdes, & en Matières folides; en Matières non-organisées, & en Matières organifees; en Matières foffiles, végétales, & animales.

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