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Parties qui tendent à réunir plufieurs Fibres, ou plufieurs Membranes en une feule Fibre, où en une feule Membrane; l'augmentation d'Attraction qui réfulte de l'augmentation des Maffes; la diminution des Humeurs qui donnent occafion aux Parties folides de fe rapprocher, ou de s'unir plus intimément un Climat exceffivement chaud, ou un Climat exceffivement froid; des Nourritures fèches, groffières, ou vifqueufes; un genre de Vie pénible ou laborieux, font autant de Caufes qui contribuent à l'endurciffement des Fibres.

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Le dernier terme de cet endurciffement, eft le dernier terme de la Vie.

LES Liqueurs qui font contenues dans les derniers replis, ou dans les plus petites ramifications, n'y féjournent pas. Elles font continuellement repompées par des petits Vaiffeaux, qui les conduifent dans d'autres Vaiffeaux plus grands, d'où elles paffent de nouveau dans ceux de la Circulation.

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Si cette reforbtion des Liqueurs ne fe fait point, elles fe corrompent; & cette corruption eft une des Caufes de la Mort.

90. Effai d'aplication des Principes précédens au développement du Germe. RAPROCHONS - nous, maintenant, de nôtre

fujet.

CE que les Aliments groffiers font au Corps organifé, dans fon plein accroifferent, le Fluide féminal l'est au Germe, après la Féconda

tion. Les Organes infiniment petits de cet Atôme vivant, agiffent fur les Molécules variées de la Liqueur féminale, comme les Organes infiniment grands de la Plante, ou de l'Animal développé, agiffent fur les Molécules des Ali

ments.

LE Germe fépare donc de la Liqueur féminale les Molécules propres à s'unir à lui. Nous avons fuppofé, que cette Liqueur contenoit les Eléments de toutes les Parties du Corps organifé; & nous avons été conduits à cette fuppofition par des conféquences naturelles. Plufieurs Auteurs l'ont aufli admife, & cette conformité de fentiments lui eft favorable. On a dit affés unanimément que la Liqueur féminale, eft un Extrait du Corps organifé. Mais perfonne n'a entrepris d'expliquer comment fe forme cet Extrait. J'ai été longtems fans ofer porter mes regards de cé côté là; la difficulté du Problême m'effrayoit. Mais une conjecture qui s'eft offerte à moi, m'a un peu enhardi. J'ai penfé, que les Organes de la Génération, foit ceux du Male, foit ceux de la Femelle, pouvoient bien avoir été conftruits avec un art fi merveilleux, qu'ils fuffent une représentation des principaux Vifcères de l'Animal.

91. Soupçon de l'Auteur fur la ftructure des Organes de la Génération & fur la formation de la Liqueur féminale.

Conféquences naturelles de ce Soupçon.

Je m'explique. J'ai pensé qu'il y avoit dans

les Tefticules, des Vaiffeaux rélatifs à cette Partie du Cerveau qui filtre le Fluïde nerveux; d'autres, qui répondoient au Foye par leur fonction, & qui féparoient des Particules analogues à la Bile; d'autres, qui répondoient au Système lymphatique, & qui féparoient une matière analogue à la Lymphe; &c. &c.

CETTE conjecture, un peu hardie, je l'avoue, mais nullement abfurde, pourroit fournir une explication affés heureufe de quelques Faits embaraffants: par exemple, de la reffemblance des Enfants au Père & à la Mère, foit par rapport à certains Traits, foit par rapport au Tempéramment, & aux Inclinations.

On fait combien la qualité des Fluïdes, peut influer fur la conftitution des Solides. On n'ignore pas, non plus, combien la qualité des Humeurs a d'influence fur le Tempéramment, dont les Inclinations ne font fouvent qu'une fuite. J'admettrois ici, le concours des deux Liqueurs dans l'acte de la Génération; & je fuppoferois que les Molécules dominantes de celle du Mâle ou de celle de la Femelle, déterminent les rapports plus ou moins marqués de l'un ou de l'autre, avec la Production qui leur doit le jour.

MAIS, dira-t-on, comment expliquer par le fecours de cette idée une Boffe, un Nez exceffivement long, des Yeux d'une certaine couleur, &c?

Je conviens qu'on ne voit pas d'abord la so

lution de ces difficultés. Mais fait-on jusques où s'étend l'action des Fluïdes fur les Solides, & tout ce que peuvent opérer les différentes diftributions, ou les différentes combinaisons des premiers. Cela peut aller au point, que les Faits dont il s'agit, en réfultent néceffairement. Je demande feulement fi on trouve que la chofe foit impoffible.

92. Réflexion fur l'Opinion qui admet que la Liqueur féminale eft un extrait du Tout organife. Manière de le concevoir.

CEUX qui ont dit, que la Liqueur féminale est un extrait du Corps organifé, & qui ont étendu cette expreffion à toutes les Parties folides, n'ont pas de peine à fe tirer de cette difficulté. Mais je prie qu'on me dife ce que c'est que l'extrait d'une Boffe, d'un Nez, d'un Oeil? &c. Imaginera-t-on, que les Corpufcules qui fe détachent continuellement des Solides dans les mouvemens vitaux, font portés aux Organes de la Génération leur refervoir commun? La fubtilité de cette réponse ne feroit pas une raifon fuffifante pour me la faire rejetter.

93. Pourquoi les Enfants n'engendrent pas?

ON me demandera encore pourquoi les Enfants n'engendrent point? Je réponds qu'il en· eft des Organes de la Génération, comme de quelques Parties qui ne fe développent qu'à un

MAIS en voilà affés fur cette idée, que je qualifierois prefque de romanesque. Si cependant, elle plaifait; on ne manqueroit peutêtre pas de raisons pour la foutenir. Je le répète; dans un fujet auffi obfcur, on ne fauroit former trop de conjectures: c'est ensuite à la Raifon à les apprécier.

94. Remarque fur la Diffemination.

Au refte, dans tout ce que je viens d'expofer fur la Génération, l'hypothèse des Germes répandus par-tout, paroît être l'hypothèse dominante. Ce n'eft pas que j'aye rejetté celle des Germes enveloppés les uns dans les autres: j'ai toûjours regardé les difficultés qu'on fait contre cette hypothèse, comme des Monftres qui terraffent l'Imagination, & que la Raifon terraffe à fon tour. Mais j'ai crû devoir préférer un Système dont la Raifon & l'Imagination s'accommodent également. Pourquoi ne pas complaire un peu à l'Imagination, quand la Raifon le permet 2

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