Imágenes de páginas
PDF
EPUB

อบ

la Nutrition, par une pénétration intime de cette Matière dans toutes les Parties du Corps de l'Animal ou du Végétal; 2°. au Développement, en ce que cette pénétration trouve des Parties encore affés ductiles pour fe gonfler & s'étendre, ce qui n'eft qu'une efpèce de Nutrition; 3°. à la Reproduction, par la furabondance de cette même Matière, qui eft renvoyée par chaque Partie du Corps de l'Animal ou du Végétal & qui étant deftinée à nourrir cette même partie, lui eft, par conféquent, parfaitement analogue.

LA Nutrition, le Développement & la For mation d'un nouvel Etre organifé font le produit d'une Force inconnue, qui comme celle de la Péfanteur, pénètre toute la Maffe, mais qui n'a rien de commun avec les Forces méchaniques.

La Loi fondamentale de cette Force, eft, que. les Molécules organiques, qui ont le plus de. rapport entre elles, s'uniffent plus étroitement.

AINSI dans le commerce de deux Individus, la Liqueur que fournit le Mâle, fe mêle avec. celle que fournit la Femelle, & ces deux Liqueurs n'en forment plus qu'une feule. Les Molécules analogues, ou correfpondantes de cette Liqueur, tendent à fe raprocher, & à s'unir, en vertu de leurs rapports. Et comme ces Molécules ont été renvoyées des différentes. Parties de chaque Individu, où elles fe font pour ainfi dire moûlées, elles confervent dans

la Liqueur féminale, une difpofition à repréfenter ces mêmes Parties. Elles forment donc dans la Matrice des Touts particuliers, d'où refulte le Tout général, ou l'Embrion.

LES Corps organifés dont toutes les Parties font formées de Particules organiques, qui ont en petit la même forme extérieure & intérieure que celle du grand Corps, font ceux dont la Réproduction eft la plus facile & la plus abondante. Ce font auffi les Corps les plus fimples. Le Polype eft formé de la répétition de plufieurs Particules organiques, qui font, en petit, de véritables Polypes. C'eft ainfi à peu près qu'une maffe de Sel marin eft formée de la répétition de Cubes de différentes grandeurs.

LES Corps les plus compofés, & par cela même les plus parfaits, ont beaucoup de Parties diffimilaires, & n'en ont que très peu de fimilaires, de là vient qu'ils reproduifent moins facilement & moins abondamment.

LE Corps organifé reçoit par la Nutrition des Molécules organiques, ou propres à s'unir à lui, & des Molécules brutes, ou qui ne font pas propres à s'unir à lui. Il fépare celles-ci ou les rejette. Il s'incorpore, ou retient celles-là. Mais il en retient d'autant moins, qu'il a moins befoin d'en retenir, ou qu'il eft plus avancé dans fon accroiffement. Alors le fuperflu de ces Molécules eft renvoyé aux Organes de la Génération, comme à un depôt commun, pour fervir à la Propagation de l'Espèce.

118. Sources des principaux Phénomènes de la Génération dans le nouveau Système. Origine du Foetus.

LE nombre, le mouvement, & les proportions rélatives des Molécules organiques font la principale fource des différentes variétés, ou des divers phénomènes qu'offre la Génération.

DANS l'union des Sexes, fi les Molécules que nous fournit le Mâle furpaffent en nombre & en activité celles que fournit la Femelle l'Embryon qui en provient est un Mâle, & réciproquement.

De là, la reffemblance plus ou moins marquée des Enfans au Père, ou à la Mère. De là, les rapports plus ou moins prochains des Mulets aux Individus qui ont concouru à leur formation.

S'IL nait un feizième de plus en Mâles qu'en Femelles; c'est que les Femelles ètant commu-nément plus petites, plus foibles, & mangeant moins que les Mâles les Molécules organiques qu'elles fourniffent font en plus petit nombre.

,

119. Pourquoi les petits Animaux font plus féconds que les grands, les Poiffons à Ecailles plus que les Animaux couverts de Poils.

Les grands Animaux font moins féconds que les petits; la Baleine, l'Eléphant &c. font moins

féconds que le Harang, le Rat, &c. La raifon en eft apparemment, qu'il faut plus de nourriture pour entretenir un grand Corps, que pour en nourrir un petit ; & que proportion gardée, il y a dans les grands Animaux beaucoup moins de nourriture fuperfluë qui puiffe devenir Semence, qu'il n'y en a dans les petits Animaux. Ceux-ci font doués d'Organes plus fins; ils extraifent ainsi moins de Particules bru & plus de Particules organiques. L'Abeille qui ne fe nourrit que du fuc le plus délicat des Fleurs, extrait plus de Particules organiques, que le Cheval, qui fe nourrit d'Herbes les plus groffières.

tes,

LES Poiffons couverts d'Ecailles_multiplient incomparablement plus, que les Quadrupedes couverts de Poils. Cela vient, peut-être, de ce que les Ecailles diminuent plus que les Poils l'évacuation qui fe fait des fucs nourriciers par la transpiration ; & que la furabondance des Molécules organiques qui en eft une fuite, favorife la Multiplication.

120. Remarques fur ce précis du Système de Mr. de Buffon.

TELS font les principaux traits par lesquels j'ai tâché de caractériser le nouveau Systême fur la Génération. Je fens que ce point de vuë ne lui eft pas favorable. Ces différents traits ne forment pas un Tout affés lié, affés harmonique, ni affés facile à faifir. Je prie donc ceux de mes Lecteurs qui voudront s'en faire

une idée plus jufte, de confulter l'Ouvrage même. Ils feront bien dédommagés de la longueur de cette lecture par les agréments du ftile, & par le grand nombre de chofes intéreffantes qui s'y trouvent répanduës.

121. Conféquences générales de ce Système.

On voit par l'expofé de ce Système, que les Corps organifés n'exiftoient point originairement en petit dans des Germes mais qu'ils. font formés de la réunion d'un nombre déterminé de Particules organiques, vivantes, actives, indeftructibles. Ces Particules ne font en elles-mêmes ni Végétaux, ni Animaux; mais elles font propres à compofer des Végétaux, & des Animaux.. Ce font des Matériaux deftinés à la conftruction de ces différents édifices: La Main invifible qui met ces Matériaux en œuvre, eft une Force fecrette, qui, comme celle de la Gravité, pénètre les Maffes, mais qui n'agit point par impulfion, comme les Forces méchaniques. Suivant les lieux, & les cir conftances dans lesquels cette Force exerce fon action, elle produit des Etres différents dans la Matrice, c'eft un Embryon dans les Intef tins, c'est un Tania: dans la Peau d'un Polype, c'eft un Polype: dans l'Ecorce d'un Arbre c'eft une Branche, ou un Arbre en petit. Les mêmes Particules organiques qui forment l'Etre organifé fourniffent à fa Nutrition & à fon Accroiffement: Portées à toutes fes Parties, elles

s'y

« AnteriorContinuar »