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Branches fortent des Branches latérales plus petites; & à l'extrémité des unes & des autres eft une Cloche ou un Polype. Quand on touche légèrement le Bouquet, & fouvent fans qu'on le touche, les Branches fe replient fubitement de dehors en dedans, & en fe raprochant elles fe difpofent de façon à former une petite maffe ronde. La Tige fe retire en même tems, & fe plie de la même manière que l'on plie une mefure qui a des charnières, en deux ou trois endroits.

321. Nouvelle découverte de Mr. TREMBLEY fur les Polypes en Naffes.

Corps oviformes auxquels ils doivent leur origine.

Singularité de leur manière de naitre. Remarques fur ce fujet.

IL femble que les Polypes foient faits pour déranger toutes nos idées d'œconomie animale. Je l'ai dit, & je ne crains point de le répéter ici, ils ont été conftruits fur des modèles qui diffèrent fi prodigieufement de tous ceux qui nous étoient connus, que nous fommes mêmes embaraffés à nommer ce qu'ils nous montrent. Nous entendons par un Oeuf, un corps rond ou oblong, dont l'Enveloppe, foit molle, foit crustacée renferme avec différentes fubftances, un Embrion appellé à y prendre fes premiers accroiffemens. Il est une espèce très fingulière de Polypes qui paroiffent d'abord fous la forme d'un très petit Corps oblong & blanchâtre, qu'on jugeroit être

un Oeuf, & qui pourtant n'en eft point un. II eft l'Animal lui-même déguifé fous cette apparence trompeufe. C'est encore une découverte de Mr. TREMBLEY, qu'il n'avoit point renduë, publique, & dont il m'a fait part. Je la produis ici dans les propres termes de l'Auteur.

Voici m'écrivoit-il, de quelle manière multiplie l'Espèce de petit Infecte aquatique que j'ai appellée Polypes en Naffes, & que je n'ai décrite encore nulle part. On les trouve raffemblés en groupes,& fixés fur tous les Corps qui fe rencontrent dans les eaux. Comme l'Animal eft tranfparent, on voit qu'il fe forme au dedans de lui, un corps oblong & blanchâtre. Ce corps, lors qu'il eft formé, defcend enfuite peu à peu, fort du Polype par un endroit marque, & refte fixé perpendiculairement fur le Polype. Chaque jour il s'en produit un nouveau, & le groupe qui fe forme fur le corps du Polype, augmente. Ces petits corps oblongs font des espèces d'Oeufs. Ils n'ont point de Peau ou de Coque. Sept ou huit jours après qu'ils font fortis du corps du Polype, ils fe dévelop pent. Ce développement eft l'affaire de peu de minutes, aprés lequel ils font tels que leur Mère.

JE connois d'autres espèces de petits Polypes d'eau douce, qui pour le fond multiplient de la même manière. Je puis ajoûter qu'ils font tous Mère.

LES petits Boutons qui s'élèvent çà & là fur

le Corps des Polypes à Bras (a), & qui font autant de Polypes naiffans, paroiffent d'une nature fort analogue à celle de ces petits Corps oviformes qui deviennent des Polypes en Naffes. Les uns & les autres font de petits Touts organifés, qui prennent leurs premiers accroiffemens à découvert, au lieu que les Petits des Ovipares prennent les leurs dans une efpèce de boëte ou de fac. Représentez-vous un Oifeau qui naîtroit fans enveloppe, replié fur lui-même en forme de boule, & qui fe déployeroit enfuite peu à peu, & vous aurez une image, à la verité très imparfaite, de la manière dont naiffent les Polypes en Naffes. L'on peut conjecturer avec vraisemblance, que tandis que le Polype eft dans fon premier état de Corps oviforme, toutes fes Parties foit extérieures, foit intérieures, ont des formes, des proportions, des fituations qui diffèrent beaucoup de celles qu'elles auront dans l'Animal développé. L'on n'a pas oublié les changemens que le Poulet fubit dans l'Oeuf (b): nous, n'admirerions fans doute pas moins ceux que le Polype en Naffes fubit hors du Corps de fa Mère, fi nos Microfcopes pouvoient atteindre à cet ordre d'infinimens petits. I fe fait auffi une forte de Génération à découvert dans les Parties que réproduifent les divers Infectes qu'on multiplie en les coupant par morceaux. C'est fur tout chez les Vers de terre qu'on peut fuivre à l'oeil les progrès d'un développement si remar

(a) Article 185. (b) Article 146.

quable & qu'on ne fe laffe point de revoir. Je m'en fuis beaucoup occupé dans le Chapitre I. de ce Volume: nous ne préfumerons pas que ces différentes Parties qui naiffent fous nos yeux, fuffent renfermées originairement dans de véritables Oeufs. Nous foupçonnerons plus volontiers, qu'elles ont pour principe de petits Corps analogues à ceux qui font le principe des Polypes en Naffes.

322. Efpèce dont les Petits naissent aussi grands que leur Mère.

La Mouche - Araignée.

Principes fur les Métamorphofes des Infectes en général.

De la Métamorphofe en boule-allongée en particulier.

Nouvelle preuve de la fauffeté de l'Epigénése.

S'IL eft une loi de la Nature, qui paroiffe ne devoir fouffrir aucune exception, c'eft affurément celle qui veut que tout Animal ait à croître après fa naiffance. Une Mouche qui fe tient fur les Chevaux, que l'on trouve auffi dans les Nids des Hirondelles, & que la forme aplatie de fon Corps a fait nommer par Mr. DE REAUMUR Mouche - Araignée, nous offre en ce genre un prodige que l'Illuftre Obfervateur nous décrit, à fon ordinaire, d'une manière bien propre à intéreffer nôtre curiofité.

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Si quelqu'un, dit-il (a), au retour d'un ,, voyage en des Pais très-éloignés & peu fré

(a) Tom. 6. des Mémoires fur les Infeites, Préface page 48,

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,, quentés, ofoit nous raconter qu'il a vû un grand Õifeau, une Poule, par exemple, d'une certaine espèce, qui pond un Oeuf d'une groffeur déméfurée, duquel fort un Poulet, qui dès l'inftant qu'il eft hors de la Coque, n'a ,, plus à croître, parce qu'il égale fa Mère en ,, grandeur, ou même le Coq par qui elle a été fécondée; fi quelqu'un, dis-je, ofoit nous ,, rapporter un pareil Fait, croirions-nous qu'il méritât d'être écouté? Quand il l'attribuëroit à l'Oiseau de la plus petite espèce, à un Colibri, ou à un Oifeau- Mouche, fon récit ne nous en fembleroit pas moins fabuleux. L'Imagination ne fauroit fe prêter à concevoir un Animal qui dès le moment de fa naissance, a toute la grandeur de fon Père ou de fa Mère: qu'on veuille nous le faire croire d'un Eléphant, d'un Colibri, ou d'une Mouche, la difficulté fera par-tout la même. Il est ,, pourtant très vrai, & je n'oferois l'affurer, fi ,, pour le revoir il falloit aller aux Indes, qu'il ,, y a une Mouche, c'eft nôtre Mouche-Araignée, qui pond un Oeuf fi gros, qu'on a peine à concevoir qu'il ait pû être contenu dans fon ,, Corps. Sa Coque eft noire, luifante, dure & incapable d'extenfion; auffi l'Oeuf confervet-il la forme & le volume qu'il avoit lorsqu'il a été pondu. Il vient cependant un tems où il en fort une Mouche qui, dans l'instant de fa naiffance, eft dans le cas du Poulet qui naîtroit Poule parfaite, ou Coq parfait. MON Lecteur a déjà pris l'idée d'un Oeuf,

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