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treffit peu peu à peu il s'étrangle, & enfin il ,, ne paroit la toucher que par un point. Le jeune Polype qui dans fes commencemens étoit beaucoup plus large à fon bout pofté,, rieur, n'eft nulle part fi mince après qu'il est formé ".

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Les Chairs du bout antérieur d'une feconde Partie fe réplient donc en dehors, puis en dedans, & ferment l'ouverture. Ce bout fe renfle; nous l'avons vû fe renfler dans mes Vers. Une nouvelle Bouche fe forme; des Bras pouffent autour, & voilà le Polype en état de manger. Il femble donc qu'il en foit de ces Bras comme des Pattes de l'Ecreviffe; qu'il y ait auffi des Germes appropriés à leur production. Au moins voit-on quelquefois un Bras pouffer feul hors de fa place naturelle, & ce Bras eft un Corps très organifé.

AINSI la nouvelle Tête de la Bouture, ne fe montre pas fous la forme d'un Mamelon ; car le renflement n'en est point un. Le Rejetton au contraire, paroit d'abord fous cette forme; l'on voit un petit Bouton cônique s'élever fur la Mère; ce Bouton s'allonge; fa bafe diminuë; il devient cylindrique; fon extrèmité groffit un peu, de petits Bras en fortent, & voilà les progrès d'un jeune Polype.

LA différence de ces deux productions eft fenfible. D'un autre côté, on obferve des Hydres dont les Têtes & les Queuës fe détachent d'elles-mêmes de leur Tronc & deviennent des

Polypes parfaits (a). On a vû deux Têtes fe former à la fois fur un jeune Polype, s'allonger infenfiblement, & fe trouver enfuite au bout d'une Branche. Chaque Branche se réuniffoit au refte du Corps qui étoit commun (b). Je cite les termes mêmes de Mr. TREMBLEY. Il ajoute que fi ces Têtes étoient deux jeunes Polypes qui commençoient à pouffer, ils auroient dû fe féparer enfin l'un de l'autre, & que c'est ce qui n'eft point arrivé à l'égard de plufieurs (c). On voit encore la Tête d'un jeune Polype prendre la place de celle qui auroit dû venir à la Bouture (d). Enfin, j'ai parlé Article 205. d'un Rejetton de Polype déretourné en partie, qui fe greffa avec celuici & ne compofa plus qu'un même Tout.

CES Faits ne paroiffent-ils pas indiquer que les Têtes ont la même origine que les Rejettons, puisqu'en certains cas, elles affectent toutes les apparences de Rejettons, & que ceuxci femblent quelquefois prendre la place de celles-là? Je laiffe donc cette queftion indécise, & je fufpendrai fans peine mon jugement, juf ques à ce que la Nature elle-même veuille bien prononcer par la bouche d'un autre TREMBLEY; mais elle ne prodigue pas de tels Hommes.

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277. Monftruofités. Quelle Idée on peut fe faire de la multiplication naturelle de Bou

ture.

J'OMETS quelques monftruofités du Polype : les monftruofités ne combattent point les Germes; elles font des écarts de la Nature, qui ont eux-mêmes leurs loix à nous inconnuës.

LA multiplication naturelle par Boutures pourroit n'être que l'effet d'une maladie, qui occafionne de profonds étranglements (a). Je nomme cette multiplication naturelle, par oppofition à celle que la fection produit. Mais il y a lieu de préfumer, que la première est aussi accidentelle; Mr. TREMBLEY femble l'infinuer lors qu'il remarque (b), que cela est arrivé trop rarement, pour qu'on puiffe dire que cette manière de fe multiplier foit ordinaire & naturelle aux Polypes. Ce qui paroitroit confirmer que cette forte de multiplication eft l'effet de quelque maladie ou de quelque dérangement extraordinaire, qui furvient dans l'intérieur du Polype, c'eft ce qu'ajoute l'Auteur (c), que la réproduction qui devoit fe faire dans des Portions qui s'étoient partagées d'elles-mêmes, n'a eu lieu, même en été, qu'au bout de quinze jours ou trois femaines.

278. Conclufion. Raifon de la grande fécondité du Polype.

VOILA Ce que j'avois à exposer pour essayer

(a) Voyez l'Article 197.

b) Mém. fur les Polypes à Bras Tom. 2. page 147. & 148. Ibid. page 95.

de rendre raifon des principaux Phénomènes des Polypes à Bras. Si nous ne voulons pas recourir à des explications purement méchaniques, que l'Experience ne juftifie point & que la bonne Philofophie reprouve, nous penferons, que le Polype eft, pour ainfi dire, formé de la répétition d'une infinité de petits Polypes, qui n'attendent, pour venir au jour, que des circonstances favorables.

CET Infecte est très vorace: des Parties animales fourniffent plus de fucs nourriciers que toutes autres; elles font plus analogues à l'Animal, & s'affimilent mieux. Le Polype fe régénère donc très promptement & multiplie prodigieufement. Il multiplie d'autant plus, qu'il confume davantage.

MES Vers aquatiques qui fe nourriffent furtout de terre, ne font pas fi féconds: je n'ai vû ordinairement qu'un feul Rejetton fur leur Corps.

279. Comment on peut rendre raison de la multiplication naturelle par Bouture d'une Efpèce de Mille-pié.

COMME il fe développe une Tête au bout antérieur d'un Vers ou d'un Polype, il s'en développe une près du bout poftérieur du Mille-pié à Dard; mais au lieu que dans les premiers, ce développement eft occafionné par la fection ou par quelqu'accident analogue; dans le fe

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cond au contraire, ce développement eft d'inftitution de la Nature, qui s'eft plû à varier les moyens de multiplication, comme les carac tères, les formes & les couleurs. Il fe forme donc une nouvelle Tête vers le bout poftérieur de ce Mille-pié: on voit un nouveau Dard s'élever peu à peu fur le Dos de l'Infecte. Des Organes qui ne paroiffoient point exister, commencent à devenir fenfibles. A mesure qu'ils fe développent, les Vaiffeaux qui uniffoient le bout poftérieur au refte de l'Animal, s'effacent ou s'oblitèrent: la nouvelle Tête les preffe apparemment, & intercepte les fucs nourriciers; c'eft au moins ce qu'on peut conjecturer de plus vraisemblable. Dès que toute liaison est rompuë, le bout poftérieur, pourvu de la nouvelle Tête, fe fépare du Mille- pié, & déjà il eft lui-même un petit Mille - pié qui n'a plus qu'à croître. Cet Infecte fingulier ne nous eft pas bien connu encore le peu que j'en ai rapporté (a), d'après Mr. TREMBLEY (b), ne fuffit point pour nous fatisfaire fur la manière dont s'opère cette multiplication naturelle par Bouture. Mr. TREMBLEY fe propofe d'aprofondir davantage tout ce qui concerne ce fujet intéreffant, & que ne pouvons-nous pas nous promettre de l'habileté de l'Auteur des Polypes!

280. Analogie entre la multiplication du Po

(a) Article 198.

(b) Mém. fur les Polypes à Bras, Tom, 2. pages 152, 153;

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