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toutes les planetes vifibles font emportées dans le tourbillon du Soleil, qui n'eft pas différent des étoiles fixes, peut-on douter que ces autres étoiles n'aient, auffibien que le Soleil, des planetes à leur fuite. C'est ainfi que nous é tabliffons une pluralité de mondes fur un feul témoignage. Mais pour détruire bien-tot tout ce raiTonnement, ôtons- en le principe. S'il n'y a point d'eaux dans la Lune, il n'y a point par conféquent de plantes, d'animaux, ni d'hommes. Dès que la Lune n'est plus un monde, il s'enfuit que les autres planetes n'en font point ; & toutes nos découvertes s'évanoüisfent en un moment.

Ces faifeurs de mondes ont toujours à objecter, qu'il n'eft pas probable que Dieu ait créé tant de corps vaftes & Tumineux feulement pour cette Terre, qui eft fi peu de chofe en comparaison

de l'Univers. Huguens entr'autres fait cette objection dans un endroit de fon livre ; & enfuite*, comme s'il ne s'en fouvenoit plus, il penfe que c'eft affez de dire que Dieu a fait cette puiffante Machine pour la contempler. S'il n'y avoit point d'autre raison, il faudroit bien fe contenter de celle-là: mais ceux qui raisonnent ainsi mefurent les chofes à l'étenduë de leur efprit; & cette maniere de raisonner jette toûjours dans l'égarement. Il y a plus à admirer dans la fabrique du corps humain, que dans le merveilleux corps du Soleil, Une ame raisonnable, & non materielle, eft un ouvrage plus parfait & plus étonnant, que toute la maffe de la matiere. Il n'y a donc point d'abfurdité à dire que tout a été créé pour cette Terre, & pour les hommes qui l'habitent. Ceux qui ne

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peuvent fe l'imaginer, ne confi derent apparemment pas quel est celui qui eft mort pour nous racheter. Si par ce grand événement ils veulent juger du prix de ce monde, ils ne le mépriferont pas long-temps, fans faire tort à la fagelle infinie de Dieu.

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CHAPITRE IX.
De la Métaphysique.

A Métaphyfique ne demande pas ici un ici un long difcours, parcequ'elle a beaucoup de raport avec la Logique, & que la Scolastique en fait auffi une bonne partie. Ariftote l'appelle Théologie naturelle: mais la Théologie naturelle est bien foible par elle-même, & ne peut fervir qu'à nous donner une légere idée de la Métaphyfque. Les Fhilofophes les plus éclairés, conduits par la raison seule, n'ont pas fait de grands progrès dans la recherche des chofes Divines. Cela eft constant par raport aux vérités pratiques, comme nous l'avons déja fait voir ; & à plus forte raifon à l'égard des vérités fpéculatives. Si nous avons tant de

peine

peine à connoître des objets de Phyfique, qui font plus à la portée de nos fens, & qui font en quelque maniere expofés à notre vûë, combien devons-nous être plus embaraffés, en examinant des objets fpirituels, fur lesquels les fens n'ont point de prife, & en confidérant des Univerfaux, & des fujets d'une nature tranfcendante, comme le font proprement ceux que nous offre la Mér taphyfique ?

Quoique les vérités Métaphy fiques foient affez certaines en elles-mêmes, il ne s'enfuit pas que leur certitude vienne jufqu'à nous. La plupart des hommes ne font point capables de pénétrer des matieres abftraites, & éloignées des fens. Le nombre eft encore plus petit de ceux qui en comprennent le véritable u fage. Ce font ordinairement des perfonnes fubtiles qui s'y appli

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