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que le Barometre de M. le Chancelier fe tenoit plus bas que les autres parce qu'avant que d'être chargé de Mercure, il avoit été lavé avec de l'Esprit de vin. Il prétendoit qu'il y en étoit refté quelques goutelettes, qui lorfque le vuide s'étoit fait, s'étant extrémement rarefiées, avoient abaiffé le Mercure, foit qu'elles l'abaiffaffent par elles-mêmes, foit que l'air qu'elles renfermoient, dégagé par leur rarefaction, l'abaiffât.

Voici quel eft le résultat des Experiences de M. Maraldi.

Aprés qu'on a lavé un Tuyau par dedans avec l'Esprit de vin, & qu'on l'a effuyé plufieurs fois avec differens linges, le Mercure s'y tient pour l'ordinaire moins haut qu'auparavant, & en differentes experiences la difference des hauteurs varie depuis 6 lignes jufqu'à 18.

Quand on charge le Tuyau immediatement aprés l'avoir lavé, le Mercure s'y tient plus bas, que fi le Tuyau file avoit été chargé quelques heures plus tard.

Si un Tuyau a été lavé avec de l'Esprit de vin, le Mercure s'y tient plus bas, que fi ce même tuyau avoit été lavé avec de l'Eau de vie; & s'il a été lavé avec de l'Eau de vie, le Mercure s'y tient plus bas que dans un tuyau

lavé avec de l'eau.

Si des Tuyaux lavés avec ces differentes liqueurs ont été enfuite bien effuyés & bien fechés, le Mercure s'y tient à la hauteur où il étoit avant qu'ils euffent été lavés.

Pour fecher parfaitement des Tuyaux qui ont été lavés avec de l'Esprit de vin, il fuffit de les laiffer expofés plufieurs jours à l'air, pourvû qu'il ne foit pas humide.

On a beau laver & frotter un Tuyau par dehors avec de l'Esprit de vin, le Mercure ne baiffe point.

Dans un Barometre qui avoit deux Feflures à fon extremité fuperieure, le Mercure n'a point baiffé pendant deux mois, c'est-à-dire qu'il n'a baiffé que comme dans les autres Barometres.

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En conftruifant des Barometres avec plufieurs Tuyaux differens, qui ne paroiffoient point humides, le Mercure

s'eft mis à differentes hauteurs, & la plus grande difference a été de 2 lignes. On a bien feché les tuyaux où il étoit le plus bas, & enfuite il s'y eft mis à la même hauteur que dans les autres.

De tout cela, il est aifé de conclure quelles font les précautions & les foins qu'il faut apporter à la conftruation d'un bon Barometre. Et quant à la Theorie, on ne peut imaginer autre chofe, finon que les petites gouttes de liqueur, qui ont humecté le dedans du tuyau, étant rarefiées dans le vuide, ou l'air renfermé dans ces liqueurs en étant dégagé, font baiffer le Mercure. Là premiere idée eft la moins vraisemblable, parce que fi l'Esprit de vin abaifsoit par lui-même le Mercure, il l'abaifferoit moins que l'Eau de vie, puifqu'il eft moins pefant, & l'Eau de vie moins pefante que l'Eau, l'abaifferoit moins auffi, & c'est tout le contraire. Il faut donc que conformément à la feconde idée, il y ait plus d'air renfermé dans l'Esprit de vin que dans l'Eau de vie, ou qu'il s'en dégage plus aïfément, & ce fera la même chofe de l'Eau de vie comparée à l'Eau. Or ces hypotheses ont affés d'apparence.

* V. l'Hift. de 1705. P.

• Il eft vrai qu'il reste toûjours la difficulté objectée par feu M. Amontons*, & jufqu'à ce qu'elle foit levée on n'est pas en droit de traiter de Systéme ce qu'on imagine 20 & 21. fur cette matiere. Si l'on ne donnoit ce nom qu'à ce qui le merite parfaitement, les Systémes ne feroient pas fort communs en Phyfique.

SUR LA DECLINAISON
DE LAI MAN.

A belle idée de M. Halley fur la Déclinaison de
l'Aiman, expofée dans l'Hift. de 1701*,

*

*

que l'on p. 9. &

fuiv.
* v. l'Hift.

a déja commencé à verifier dans l'Academie s'y veri. fie encore. M. Delisle ayant entre les mains un Journal de 1705. p.

A ij

9.

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exact fait par M. de Marchais dans un Voyage de Guinée & d'Amerique en 1704, 1705, & 1706, a pris foin de comparer à la Carte de M. Halley les Obfervations qui regardoient la Déclinaifon de l'Aiguille. Cette Carte a été faite par fon Auteur pour l'Année 1700, ainfi dans les années fuivantes on ne doit plus trouver les Déclinaifons qu'il a marquées, mais des Déclinaisons peu dif ferentes, & plus ou moins differentes à proportion du temps, & ce peu de difference, pourvû qu'il fuive le Systeme de M. Halley, en eft une pleine confirmation. C'eft auffi ce que M. Delifle a trouvé. La ligne Courbe exempte de Déclinaifon tracée par M. Halley autour du Globe de la Terre, ne differe de celle que donne le Journal de M. de Marchais, qu'en ce qu'elle eft peutêtre d'un demi-degré plus à l'Oüeft; mais, & nous l'avions annoncé dans l'Hift. de 1701 on s'eft toûjours bien attendu à voir quelque mouvement dans cette ligne. De ce terme, les Déclinaisons obfervées par M. de Marchais augmentent toutes vers l'Orient, & diminuent vers l'Occident par rapport à celles de la Carte de M.. Halley, & la plus grande difference, qui même ne fe trouve qu'une fois ou deux fi forte, ne va qu'à 2 degrés peu prés en 4 ou 5 ans. On voit par là ce que l'on fçavoit déja d'ailleurs, que la Déclinaison ne varie pas également & uniformément par toute la Terre. Il y a de l'apparence que nous aurons le plaifir de voir le Systéme de M. Halley fe conformer de jour en jour; c'eft un des misteres de la Physique, absolument inconnu jus qu'à prefent, & qui peut-être commence à fe déveloper.

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DIVERSES

OBSERVATIONS

Mv

DE PHYSIQUE GENERALE.

I.

ONSIEUR Homberg a dit qu'un Vaiffeau de verre mis en Hiver devant le feu, caffe s'il eft plein d'eau, & encore plus aisément s'il l'eft de Mercure, mais non pas s'il eft plein d'Esprit de vin. La raifon qu'il en imagine, eft que la matière de la lumiere ayant de la peine à paffer au travers de l'eau ou du Mercure, & par conféquent arrêtée en partie par cet obstacle, s'amasse en trop grande quantité dans les pores du verre, où elle eft continuellement pouffée par le feu, qu'elle dilate trop ces pores, force le reffort du verre, & par là le caffe, au lieu que fi dans le même Vaiffeau elle eût rencontré de l'Esprit de vin, qui lui eft plus homogéne, & qu'elle pénetre facilement, elle n'eût pas eu occafion d'exercer cette violence. L'experience fe doit faire en Hiver, parce que les vaiffeaux qui paffent alors d'un air froid à une grande chaleur, font plus difpofés à caffer; mais il ne faut pas que le feu foit affés grand, ou qu'ils en foient affés prés pour caffer par cette feule raison. M. Homberg explique à peu près de la même maniere, pourquoi un Vaiffeau de verre vuide, & non bouché, étant chauffé brufquement devant le feu, caffe ordinairement, s'il eft épais, & non pas, s'il eft mince. L'épaiffeur fait que la matiere de la lumiere dilate beaucoup plus les pores de la surface tournée du côté du feu, que ceux de la furface interieure ; & de cette inégalité de dilatation s'enfuit évidemment tout le reste.

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Une Chienne Danoise pleine, & prête à mettre bas, ayant été oubliée & enfermée dans une chambre d'une Maison de Campagne, d'où l'on s'en retournoit à Paris,

fut retrouvée au bout de 41 jours couchée fur un lit, vivante, mais ne pouvant fe foûtenir, & fans aucun figne de rage. On ne vit aucun refte de fes petits ni de ses excrémens, elle devoit s'en être nourrie & apparemment auffi de fon lait, & même d'une partie de la futaine d'un Matelas qu'elle avoit toute rom. puë, & de la laine du dedans qu'elle avoit toute bouleverfée. On lui donna de la nourriture, & elle commençoit à revenir de fon extrême langueur, lorsque M. l'Abbé Galois raporta cette histoire.

A cette occafion, M. du Hamel parla d'une autre Chienne qui avoit été 6 semaines fans rien manger, horfmis la paille d'une chaife, qui étoit dans le lieu où on l'avoit enfermée. Elle avoit auffi bû de l'eau. Elle vêcut fort bien aprés cela.

III.

M. Maraldi rapporta auffi à ce fujet, que dans un Tremblement de terre arrivé à Naples, un jeune homme avoir été 15 jours entiers fous des ruïnes, & n'étoit pas mort de faim.

IV.

M. Geoffroy a fait voir une Pierre venuë d'Allemagne, il ne fçait pas de quel endroit. Elle eft marbrée, fort douce au toucher, & quafi graffe & favonneuse. C'est comme un Marbre tendre, ou du Savon petrifié. On a crû que c'étoit une Glaise deffechée, & endurcie, M. Homberg a dit, que fa nature confiftoit en ce qu'elle a un grain plus fin que le marbre, quoyqu'elle pefe moins, parce qu'elle a de plus grands pores. Il a ajoûté, pour prouver la fineffe de fon grain, que broyée & diffoute dans de l'eau, elle la trouble, ce que ne fait pas le marbre. Ses effets font à peu près les mêmes que ceux du Savon. M. de la Hire a dit, qu'à Montmartre il y 2 une semblable Pierre entre des bancs de fable,

V.

M. Lémery ayant acheté chés un Droguiste demi-li, vre de Galbanum, autant de Sagapenum, autant de Bi

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