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Le 25 Mercure paffa par le meridien à 11h 15' 1", fa hauteur meridienne vraïe étoit de 47° 13′ 55′′, d'où l'on tire fa longitude de 5$ 19° 2′ 21′′, & fa latitude boreale de 1° 52′ 13′′. Le calcul donne fa longitude de 5$ 19° 7′31′′, & fa latitude boreale de 1° 50′ 39′′. La difference des longitudes est de s'10", & celle des latitudes eft de 1′34′′.

Le 26 Mercure paffa par le meridien à 11h 17′ 56′′, fa hauteur meridienne vraïe étoit de 46° 33′ 30′′, d'où l'on tire fa longitude de 5o 20° 47′ 50′′, & fa latitude boreale de 1° 53′ 29′′. Le calcul des Tables donne fa longitude de 5$ 5° 20° 53' 0", & fa latitude boreale de 1° 51′ 31′′. La difference des longitudes eft de 5' 10", & celle des latitudes eft de 1' 58".

En 1705 le 18 Juillet mercure paffa par le meridien à 10° 47′ 5′′, fa hauteur meridienne vraïe étoit de 63°53′ 35′′, d'où l'on tire fa longitude de 35 8° 27′ 48′′, & fa latitude auftrale de 0° 29' 15", & par le calcul de nos Tables la longitude eft de 3o 8°26′ 15′′, & fa latitude auftrale de 0° 29′ 23′′. La difference des longitudes eft de 1′32′′, & celle des latitudes eft de 7′′1⁄2.

Le 25 fuivant Mercure paffa par le meridien à 11" 16'8′′ du matin, sa hauteur meridienne vraïe étoit de 63° 45′ 35′′, d'où l'on conclut fa longitude de 35 21° 33′ 33′′, & fa latitude boreale de o° 51' 2". Par nos Tables la longitude eft de 35 21° 35′ 54′′, & fa latitude boreale eft de o° 50' 8". La difference des longitudes eft de 2' 21", & celle des latitudes eft de 54".

Le 27 Mercure paffa par le meridien à 11h 25′ 49′′, & fa hauteur meridienne vraïe étoit de 63° 20′ 35′′, d'où l'on tire fa longitude de 35 25° 38' 27', & fa latitude boreale de 1o 8′32′′. Le calcul donne fa longitude de 3° 25° 42′ 13′′, & fa latitude boreale de 1°7′ 9′′. La difference des longitu. des eft de 3'46", & celle des latitudes de 1′ 23′′.

Ces obfervations n'ont point été choifies comme celles qui convenoient le mieux avec les Tables; mais nous avons pris feulement celles que nous croyons les meilleures & les plus éxactes.

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On voit par-là que les Tables donnent la pofition de Mercure en plufieurs points & en differens tems dans la même minute de longitude que par l'obfervation, ce qu'on n'auroit jamais ofé efperer dans une Planete dont le mouvement eft fi prompt & fi irregulier à caufe de la grande excentricité de fon orbite & de fa figure qui nous eft inconnue. Pour les autres points Mercure n'eft que peu écarté des Tables; & en examinant les obfervations de fuite, on peut conjecturer que la difficulté de l'observation avec tous les Elemens qu'il faut y employer pour en tirer fon vrai lieu, auroient pû contribuer en partie à la difference qui fe trouve entre le Ciel & les Tables.

Pour la latitude tirée des Tables, elle ne répond pas avec autant de jufteffe à l'obfervation dans plufieurs points que la longitude, quoiqu'elle ne foit que peu écartée, comme on le peut voir, & c'eft ce qui nous avoit fait penfer qu'il auroit fallu faire quelque correction au nœud, comme d'augmenter l'inclinaison de s'à 6' & de retirer un peu le noud: mais ces corrections qui pourroient re&tifier quelques pofitions en gâteroient d'autres, & c'est ce qui a fait que nous n'avons encore rien déterminé fur cela, nous contentans jufqu'icy d'avoir approché fi prés du vrai dans une chofe auffi difficile que celle-cy, & rẻfervant à faire ces corrections quand nous aurons un plus grand nombre de ces fortes d'obfervations.

Pour faire la comparaifon de nos Tables avec les Rudolphines de Kepler, qu'on a toûjours regardé comme les plus juftes de toutes celles qui avoient paru jufqu'à nôtre tems, & principalement pour cette Planete; nous avons calculé le lieu de Mercure fuivant ces Tables pour le tems de quelques-unes des obfervations précedentes, comme celle de 1699 du 22 Octobre, y ayant corrigé le lieu du Soleil, & nous avons trouvé la longitude de Mercure de 612° 14' 20" que l'obfervation a donné de 6s 12° 58"; donc ces Tables s'écartent du vrai dans ce point de 8'22", & les nôtres ne font éloignées du vrai que de 25′′. Pour la latitude nous la trouvons par les Rudolphines de

2°3' 16", & l'obfervation eft de 2079"; donc elles font éloignées de 3' 53", & les nôtres de 3'5".

L'obfervation de 1701 du 12 du 12 Septembre, calculée par les Rudolphines, donne la longitude de Mercure de 1o 59'2', & l'observation la donne de 5o 1° 54′ 53′′, donc la difference eft de 4' 0". La même calculée par nos Tables ne s'écarte de l'observation que de 17". La latitude par les Rudolphines fe trouve de 33", l'obfervation la donne de s' 25", & par les nôtres de 2 41". Les Tables Rudolphines font donc éloignées du Ciel de 4′52′′, & les nôtres de 2′ 44′′.

Une autre observation de 1701 du 21 Septembre, calculée par les Rudolphines, donne la longitude de 5$ 12° 26′ 24′′, l'observation de 5 12° 24′ 48′′, les nôtres de s 12° 27′ 46′′; donc dans ce point les Rudolphines font écartées de 1' 35, & les nôtres de 2' 57". La latitude dans ce même point par les Rudolphines eft de 1°36' 36", l'obfervation eft de 1o 3.9′ 31′′, & par nos Tables de 1° 37′ 41′′: les Rudolphines font donc écartées du Ciel de 2' 55", les nôtres de 1' 50".

&

Une autre obfervation du 18 Juillet 1705, calculée par les Rudolphines, donne la longitude de Mercure de 38° 13'21". L'obfervation de 35 8° 27′ 48′′, & par nos Tables de 358° 26' 15". Les Rudolphines s'écartent donc du Ciel de 14′ 27′′, & les nôtres de 1' 33". La latitude par les Rudolphines eft de 31'56", l'obfervation de 29'15", & par nos Tables de 29′ 23′′; donc les Rudolphines s'écartent de l'obfervation de 2'41", & les nôtres de 7".

1706.

14. Avril,

P

OBSERVATIONS

Sur une diffolution de l'Argent.

PAR M. HOMBERG.

Armi les liqueurs qui diffolvent les métaux, il y en a qui les diffolvent tous, & d'autres qui n'en diffolvent qu'une partie. L'eau commune diffout tous les métaux par la fimple attrition : le mercure ne dissout pas aisément le fer, mais il diffout tous les autres métaux. Les acides en general les diffolvent tous auffi, mais ces acides étant de differente nature, les uns diffolvent feulement certains métaux que les autres ne diffolvent pas. On divise ordinairement ces acides en eaux-fortes, en eaux-regales & en fimples efprits acides, qui ne font ni eaux-fortes ni eaux-regales. Les eaux-regales font l'efprit de fel marin, & tous les autres acides, quand on y a mêlé du fel marin ou de l'efprit de fel marin. Les eaux-fortes font l'efprit de nitre, & tous les autres acides dans lefquels on a mêlé de l'efprit de nitre, pourvû qu'il n'y ait pas du fel marin mê. lé, ou de l'efprit de fel marin. Les fimples acides font tous les autres efprits acides, foit des vegetaux ou des mineraux, dans lesquels il n'y a ni efprit de nitre ni efprit de fel marin mêlé.

Les eaux-regales diffolvent l'or fans diffoudre l'argent; & les eaux-fortes diffolvent l'argent fans diffoudre l'or: mais les autres efprits acides, auffi-bien que les eaux-fortes & les eaux-regales, diffolvent tous les moindres métaux, pourvû qu'on les emploïe dans le degré de force qui convienne à chacun de ces métaux.

On a crû pendant long-tems que le mercure ne fe dif folvoit que par les feules eaux fortes. J'ay donné des preuves dans nos Memoires de l'année 1700, qu'il fe diffout auffi par les eaux-regales. J'ay fait quelques operations

depuis, qui m'ont de même parû montrer que non-feulement l'argent fe diffout par les eaux-fortes, mais qu'il fe diffout auffi par les eaux-regales en obfervant certaines circonftances: ce qui feroit un paradoxe en Chimie. Voici le cas qui me l'a fait obferver.

Je fais fouvent mon eau-regale en distillant ensemble deux parties de falpetre, trois parties de vitriol & cinq parties de fel marin. Le flegme qui vient le premier, je le garde à part dans une fiole; & l'efprit qui vient le dernier, je le garde à part auffi.

Un jour voulant diffoudre de l'or, je pris par mégarde la fiole où étoit le flegme de cette eau regale; j'en verfay fur de l'or pour le diffoudre; je le laiffay dans une chaleur convenable pendant deux heures: la liqueur devint un peu jaunâtre, mais il ne fe fit point de diffolution; ce qui me fit croire que j'avois pris de l'eau-forte au lieu de l'eauregale. Pour m'en éclaircir j'en retiray l'or & je le pefay. Il parut n'avoir rien perdu de fon poids; & j'y mis à la place un morceau d'argent. Je remis le vaiffeau fur le feu; & aprés quelque tems je trouvay mon argent diffous en une bouë noire, fans m'être apperçu d'aucune ébullition laquelle fe voit d'ordinaire tres-fenfiblement dans la diffolution de l'argent : ce qui m'ayant parû extraordinaire, je voulus refaire avec plus d'attention une pareille operation fur l'argent. Je verfay donc de la même fiole fur d'autre argent, que je mis en digeftion comme devant: mais je fus fort étonné de ce qu'il ne fe fit pas de diffolution comme il s'en étoit fait quelques heures devant dans des circonftances à peu prés égales. J'examinay avec foin quelle pouvoit être la difference effentielle qui avoit fait réüffir la premiere diffolution, & qui avoit fait manquer la se

conde.

Je m'apperçus d'abord que je ne m'étois pas fervi d'eauforte, comme je l'avois crû; mais que c'étoit du flegme de mon eau-regale, qui felon les obfervations connues ne devoit pas diffoudre l'argent. Cependant l'ayant vû réüsfir, je l'ay tenté une troifiéme fois en mettant d'abord ce

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