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plantes, convertit une partie de leurs cendres en fer. L'une & l'autre explication me paroît bien difficile à comprendre, car pour la premiere il faut non-feulement admettre que toutes les terres où croiffent les plantes foient ferrugineuses : il faut concevoir que la fubftance pesante du fer ait été portée & élevée jufqu'au fommet de la plante, qu'elle ait fervi à compofer le fuc le plus volatil & le plus pur des fleurs, reffemblant à une rofée que les abeilles lechent & recueillent : que cette substance ait fouffert toutes les élaborations dans les mouches & dans les ruches, fans que la partie ferrugineufe s'en foit feparée: & qu'enfin cette partie ferrugineuse ait été à l'abri de toutes les tortures qu'on a données au miel dans l'analyse qu'on en a faite.

La seconde explication n'est pas moins obfcure que la premiere; car on ne se perfuadera pas aifément que la feule action du feu puiffe convertir le charbon de miel en fer.

Je ne fçay fi au milieu de ces deux explications, il n'y auroit point lieu de foupçonner qu'il se puiffe rencontrer dans la nature plufieurs matieres autres que le fer capables d'être attirées par l'aimant. C'est peut-être ce qu'un grand nombre d'experiences nous découvrira avec le temps.

Il y a deux petites reflexions à faire fur l'analyse du miel. La premiere eft, que quoique le miel en fon état naturel ait une faveur tres-douce, il n'y a pas un de fes principes qui étant feparé ait retenu ce goût. On en tire par la diftillation une eau prefque infipide, beaucoup de liqueur acide qu'on appelle efprit, de l'huile, un peu de fel fixe; mais en toutes ces fubftances fon goût naturel ne se rencontre point, & même on a beau remêler ces principes ensemble, on n'y remettra point la douceur. Mon fentiment fur ce fait eft que pour faire la douceur il faut un mêlange exact d'acide & d'huile : l'huile feule eft fade & paffe fur la langue fans y faire d'impreffion, l'acide au contraire picotte la langue; mais quand ces deux princi. 1706,

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font mêlez ensemble, les pointes de l'acide font liées les parties rameufes de l'huile, enforte qu'elles n'ont plus la force de faire de l'irritation fur la langue, mais elles en ont assez pour faire penetrer doucement l'huile en lui fervant de vehicule, & exciter fur les nerfs du goût une agreable impreffion ou chatouillement que nous appellons douceur. Ce raifonnement est confirmé par une infinité d'experiences, car de toutes les chofes douces onretire de l'acide & de l'huile, & alors il n'y a plus de douceur. On fait auffi du doux en mêlant exactement un acide avec une matiere fulfureufe; car fi l'on fait diffoudre le plomb qui eft infipide mais fulfureux, avec un menstruë acide, la diffolution fera douce, & l'on en fera par évaporation un fel qu'on appelle fucre de Saturne, à caufe de fa grande douceur. Si enfuite l'on fait diftiller ce fel de Saturne, on en retirera une liqueur acide, & il n'y aura plus de faveur fucrée. Il ne fuit pourtant pas de ce raifonnement que toutes les fois qu'on mêlera groffierement une liqueur acide avec de l'huile ou avec une matiere fulfureuse, le mêlange en fera doux : il faut pour faire la douceur que l'acide foit intimement & parfaitement incorporé & mêlé avec l'huile, ce qui eft fait tres-fouvent par la nature, & quelquefois par l'art.

La feconde reflexion eft que fuivant toutes les apparences le miel en fon état naturel ne contient aucun alkali: tout ce qui en provient par la diftillation eft acide. Le charbon même qu'on en retire au fortir de la cornuë ne donne point de marque d'alkali, puifqu'il ne fermente point avec les acides. Et fi le peu de fel fixe qu'on tire de ce charbon est alkali, ce n'eft qu'aprés une grande & longue calcination, qui rendant la plupart des fels poreux & en chaux, les fait devenir alkali d'acides qu'ils étoient. L'efprit de miel rectifié eft aperitif; on en peut donner jufqu'à deux fcrupules à la dofe. On s'en fert auffi exterieurement pour faire croître les cheveux. Celui qui refte au fond de la cucurbite après la rectification, eft bon pour déterger les vieux ulceres: il contient la partie la plus.

acre de la liqueur. Plufieurs Chimistes ont dit dans leurs écrits que l'efprit de miel rectifié diffolvoit l'or & plufieurs autres metaux: mais comme tout ce qui eft écrit n'est pas toûjours veritable, j'en ay voulu faire l'experience. J'ay trouvé qu'effectivement ce menftrue avoit diffout quel que legere portion de l'or, mais fans qu'on y eût apperçû aucune fermentation.

L'argent ni l'étain n'ont point été penetrez par cet efprit: le fer en a été bien penetré, & il s'est fait une teinture noire & vitriolique.

Le plomb en a été auffi penetré, & le diffolvant a pris un goût doux & fucrin, ce qui marque une diffolution.

Le cuivre a donné au menftruë une impreffion & une odeur de Venus, mais il ne lui a point fait changer de cou

leur.

Le mercure en a été penetré, & il s'en eft diffout une petite portion.

1706. 21. Juillet.

METHODE

Pour trouver les foyers des Lignes Geometriques de

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tous les

genres.

PAR M. ROLLE

ARTICLE PREMIER.

Oit AC une Courbe telle qu'on voudra, & que l'on veüille trouver tous les foyers qui fe forment dans fon axe generateur AE.

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On obfervera en premier lieu les lignes qui doivent fervir au calcul. Enfuite l'on exprimera chacune de ces li gnes par des lettres: ce qui fe peut faire en cette maniere.

AB abfciffe quelconque dont l'appliquée BC fait un angle droit CBD avec l'axe AE, & le point C eft un point pris à volonté fur la Courbe.

CD eft une droite perpendiculaire à la Courbe propofée, ou le rayon de la tangente au point C.

le

Test un point donné fur l'axe AB.

TCR eft un rayon de lumiere, ou le rayon incident, on rayon direct.

CE eft le rayon lumineux rompu en C, qui rencontre F'axe en un point E.

DL parallele au rayon incident TC.

DCR ou TCD eft l'angle d'incidence.

DCE est l'angle rompu, ou l'angle de refraction. Ains l'angle rompu DCE, & l'angle d'incidence TCD ou son égal CDL, font deux angles du triangle CZD; & delà il eft aifé de voir que le côté CZ eft au côté LD, comme le finus de l'angle d'incidence est au sinus de l'angle

rompu.

On prendra m & n pour exprimer les rapports du finus de l'angle d'incidence au finus de l'angle rompu. y pour l'expreffion des abfciffes AB.

* pour les appliquées BC.

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pour la fous-perpendiculaire BD.

* pour TA,

เ pour TC.

v pour AE.

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mb

• pour CE. Ainfi l'on aura —

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ގ

DL, & par confequent pour CL.

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pour la foûtangente desy.

n

Cela pofé, on formera toutes les égalités que fournit la figure rectiligne. Ce qui fe peut faire comme on le voit ici. j+z+d=v. pour les parties de l'axe.

s:x::x:: . Donc sxx. Parceque l'appliquée eft moïenne proportionnelle entre la foûtangente & la foûtperpendiculaire.

Il = x x → y y 2 y ttt. à caufe de l'angle droit CBT. m=xx➡+zz+ 2dz+ dd. à cause de l'angle droit CBE. d: b:: vt: l. Donc ld=bv→ht.

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Ces deux dernieres égalités se tirent des triangles femblables EDL, ETC: Et ces deux triangles font femblables à cause que DZ eft parallele à TC.

Faifant évanouir toutes les inconnuës hors/,r,t,v, on trouvera cette égalité:

m v s l — m x x l —my sl―nt srn x x r→n t s r. Où l'on voit que & r font en fituation réciproque, auffiL bien que v&t. Ce qui fervira dans la fuite à faire voir que

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