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SOLANOIDES.

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La Solanoides est un genre de Plante à fleur en rose A, compofée de quelques feuilles B. Le piftile C devient une coque D affez ronde, qui renferme un noyau E couverte d'une peau charnuë F qui lui donne l'apparence d'une baye.

Les efpeces de ce genre font,

Solanoides Americana, circeæ foliis canefcentibus. Solanum Barbadenfe, racemofum, minus, tinctorium, circeæ foliis mollibus & incanis Pluk. Phytog. Tab. 112. fig. 2. Solanoides Americana, circea foliis glabris. Amaranthus baccifer, circea foliis H. Amftel. Tom. 2. 127.

ORO BUS SYLVATICUS

C

NOSTRAS RAII Sinops. 191.

PAR M. CHOME L.

Ette Plante a fa racine tres-groffe à proportion de

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fes tiges. Dans quelques pieds cette racine trace à 17. Mars. quatre doigts de terre de la longueur de huit ou dix pouces: dans d'autres pieds elle pique plus avant & trace moins. Les branches de la racine qui s'enfoncent le plus ont prés d'un pied de longueur. Cette racine eft tres-folide, ligneufe, raboteufe & inégale vers fon collet. Sa groffeur eft depuis cinq jufqu'à huit lignes de diametre. Elle eft rouffâtre en dehors, & jaune pâle en dedans. Le nerf en eft plus blanchâtre, affez gros, & tres-dur. Le tronc, pour ainsi dire, de cette racine fe divife dans fa partie inferieure en trois ou quatre branches, d'où partent à diftances inégales des fibres qui fe terminent en chevelu. La partie fuperieure eft entourée de plufieurs bourgeons, d'où les jeunes tiges doivent naître. Je n'ay trouvé aucune faveur dans cette racine. M. Ray a donné dans fon

Hiftoire une courte description de la Plante; il témoigne avoir reconnu une forte de faveur qu'il appelle legumineufe: J'aime mieux attribuer cette faveur à la diverfité du terroir que de penfer qu'un auffi habile homme se soit trompé.

Cette racine pouffe plufieurs tiges, dont la plûpart restent couchées fur la terre; quelques autres fe relevent, & demeurent affez droites. Elles ont huit à dix pouces de hauteur, & quelquefois un pied. Elles font vers leur origine prefqu'entierement entourées par de petites feuilles courtes qui fe fanent de bonne-heure. Le long de ces tiges est répandu un duvet blanchâtre qui les rend un peu veluës, & elles en paroiffent d'un verd plus gay & plus clair. Elles font folides, rondeiettes, & tant foit peu anguleuses vers les noeuds des feuilles & des rameaux, leur diametre eft d'un ligne ou environ.

Des aiffelles des feuilles qui naiffent alternativement le long de la tige, partent des petits rameaux qui ne portent aucunes feurs. Les feuilles font accompagnées à leur principe de deux oreillettes III relevées, hautes de trois à quatre lignes, & larges d'une & demie au plus. Les oreil-. lettes qui accompagnent les feuilles fuperieures font plus étroites & plus pointues que les oreillettes des feuilles inferieures. Ces mêmes feuilles inferieures n'ont guere plus d'un pouce de longueur : les plus élevées en ont jufqu'à deux fur un pouce de largeur. Ces feuilles font compofées de plufieurs autres petites, rangées tantôt alternativement, tantôt d'une maniere oppofée, le long d'une côte à laquelle elles font attachées par des pedicules trescourts. Les plus plus grandes de ces petites feuilles ont six à fept lignes de long für deux de large. Elles font arondies prés de la côte, & un peu pointues vers leur extrêmité qui eft terminée par un petit filet ou allongement du nerf qui divife affez fenfiblement ces petites feuilles, dont chacune eft repliée dans les jeunes branches & au fommet de la tige, celles du bas font plus étendues & plus plates que celles du haut.

La

La côte eft d'un verd plus clair que les petites feuilles qui la garniffent. Elle eft creusée en maniere de fillon du côté qu'elle regarde la tige, & arondie pardeffous. Toute la feuille eft veluë de ce côté, & plus liffe pardeffus. La côte avance au-delà des petites feuilles, & les furpaffe de la longueur d'une ligne, en formant une pointe où queuë qui termine chaque feüille. Les feuilles des jeunes rameaux font moins veluës & un peu luifantes. Le port exterieur du feuillage de cette Plante eft affez semblable à celui de la Veffe ordinaire, comme le remarque M. Ray.

Les fleurs naiffent en épis recourbez, foûtenuës fur un pedicule rond, folide, long de deux pouces, & large d'une demi-ligne vers l'aiffelle de la feuille d'où il part. Ce pedicule eft nud jufques vers fon milieu, le refte eft chargé de 8, 10, & quelquefois 12 fleurs legumineuses.

I

Chaque fleur A y eft attachée par un petit pedicule K long d'une ligne, d'un verd glacé de couleur de chair, qui foûtient un calice d'un verd un peu plus rouge. Le calice B eft un cornet évafé, dentelé de cinq pointes, long de deux lignes, & large d'une au plus. Il eft un peu aplati, & couvert de duvet, comme le pedicule & le reste de la Plante. La fleur eft compofée de 4 feuilles 1, 2, 3, 4. La fuperieure 1 eft pliée par fa partie inferieure & pofterieure en dos-d'âne. Elle a dans cet endroit deux lignes de large, & eft d'un blanc tirant fur le pourpre. Sa partie fuperieure est relevée en étendart. Elle eft large de 3 à 4 lignes, arondie, convexe & recoupée dans fon milieu. Cet étendart eft blanchâtre, femé de petites rayes purpurines & gris de lin, qui rendent cette fleur blanche, panachée de couleur de chair, gris de lin & pourpre. Cette feuille fuperieure a fix à sept lignes de hauteur. L'inferieure 4 eft pliée en bateau, dont chaque côté a une ligne de largeur, Elle eft longue de 7 à 8 lignes, blanche & marquée vers fa pointe, qui forme le bout du bateau, d'un gris de lin pourpré. Les feuilles laterales 2, 3, font acrochées à la feuille inferieure par leurs oreillettes, qui font pliffées & ondées. Ces feuilles ont 7 à 8 lignes de longueur : elles 1706.

M

font tres-étroites, blanches à leur bafe, larges vers leur milieu d'une ligne y comprise l'oreillette, & arondies vers leur pointe qui eft un peu courbée. Ces deux feüilles forment les deux aîles de cette fleur: elles font blanches rayées de pourpre clair. Le piftile C, 5, qui part du centre du calice s'étend dans le fond de la feuille inferieure: il est envelopé d'une gaine membraneufe D, 5, terminée par une frange dont chaque brin eft une étamine chargée d'un fommet jaune. Ce pistile devient le fruit E, qui est une gouffe plate & large vers le milieu avant fa maturité, comme dans le bouquet H. Quand elle eft meure E, elle eft convexe des deux côtez, longue de prés d'un pouce, & large de deux à trois lignes. Cette gouffe eft d'un rouge tanné & grifâtre: elle s'ouvre en deux coffes F, qui en fe recourbant & fe tortillant laiffent échaper deux ou trois femences C. Ces femences font noirâtres, rondes, un peu applaties, & ornées d'un cordon K verdâtre, auquel est attaché le petit cordon par où elles recevoient le fuc nourricier. Elles ont prés de deux lignes de diametre.

La fleur A, le fruit E & la graine G font de grandeur naturelle.

Toute la Plante eft affez infipide, elle n'a point d'ufage dans la Medecine, & je n'ay trouvé dans les Auteurs aucune figure qui lui convienne: c'est ce qui m'a engagé de la faire deffiner le plus correctement qu'il m'a été pof fible. M. Ray eft le premier qui l'ait décrite, & même affez fuccinctement.

Cette Plante eft commune dans les prez les plus élevez du Mont-d'or & du Cantal. On la rencontre en abondance au bord du fentier qui conduit au sommet du Puy de Dome, furtout à l'Orient & au Midy de cette Montagne.

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