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ment de la Comete les lieux où il la faut chercher d'un jour à l'autre, nous nous fervons de l'hypothese qui nous a fervi heureusement dans l'apparition des autres Cometes pour les trouver long-temps aprés qu'elles avoient disparu à la vûë fimple.

Nous fuppofons que dans le temps que la Comete paroît, elle décrit un arc d'une tres-grande circonference peu different d'une ligne droite, & qu'elle parcourt cette ligne droite par un mouvement égal. Le point de cette ligne le plus proche de la terre est le Perigée de la Co

mete.

A l'intervalle de la Comete à la terre nous décrivons un cercle concentrique à la terre, & nous emploïons la methode exposée dans le Traité de la Comete de l'année 1664 pour trouver, par le moïen de deux arcs obfervés entre trois jours differens, les distantes de la Comete au Perigée prifes fur la tangente à proportion de la plus petite distance de la Comete à la terre.

Ayant fuppofé la plus petite distance de la Comete à la terre divifée en 100 parties, nous avons trouvé que le mouvement journalier de cette Comete rapporté fur cet te tangente eft de 7 de ces parties, ce qui fuffit pour trou ver à chaque jour propofé la distance apparente de la Comere à fon Perigée, & les mouvemens journaliers appa rens de la Comete, qui font inégaux entr'eux, & qui di. minuënt de plus en plus à mesure qu'elle s'éloigne de fon Perigée.

Ayant donc placé fur la route de la Comete marquée fur le Globe le point du Perigée, & ayant trouvé le jour auquel la Comete eft arrivée à ce point, qui fut le 18 Mars, on aura les points où elle s'eft trouvée chaque jour, & où elle fe pourroit trouver dans la fuite.

Ayant cherché parmi les Cometes qui ont parû depuis plus d'un Siecle, s'il n'y en avoit pas quelqu'une qui air décrit parmi les étoiles fixes une route approchante de celle que décrit nôtre Comete avec un femblable degré de vîteffe, nous en avons trouvé une qui fut observée l'an

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1580 par Gramineus, par Haggecius & par Meftlin, dont la trace décrite par ces Auteurs approche de la route de celle que nous venons d'obferver, autant que la Lune approche des mêmes étoiles fixes en differentes révolution.

E

OBSERVATIONS

DE MERCURE

DANS LE MERIDIEN

Comparées avec nos Tables.

PAR M. DE LA HIRE le fils.

Ntre toutes les Planetes il n'y en a point qui ait don

1706.

né plus d'exercice aux Aftronomes que celle de Mer- 27. Mars, cure pour en déterminer les mouvemens; car étant fort proche du Soleil, on ne peut pas en faire toutes les obfervations neceffaires pour leur détermination, mais encore fa petiteffe ne permet pas qu'on le puiffe voir dans le Crepufcule où il eft toûjours quand il est visible à la vûë fimple. Il y a même quelques Aftronomes celebres qui n'ont jamais pû le voir, peut-être par quelques caufes particulieres, foit du lieu où ils obfervoient, foit par la foibleffe de leur vûë.

Cependant les obfervations de cette Planete qu'on a vûe plufieurs fois fur le Soleil dans le Siecle paffé, auroient pâ fervir beaucoup à faire des Tables juftes, fi toutes ces obfervations avoient été faites avec toute l'exactitude qu'on auroit fouhaité: mais il y a eu dans la plupart des circonftances particulieres qui en ont diminué la valeur. Celles qu'on a faites proche de la ligne en plufieurs endroits auroient été fort avantageufes, fi on en avoit eụ un affez grand nombre, & qu'elles euffent été juftes; car on y peut voir cette Planete bien plus proche du Soleil que dans les autres endroits de la terre.

C'étoit peut-être en partie par la faute des Tables qu'on avoit de cette Planete, que nous n'avions pû voir Mercure dans le meridien aprés l'avoir cherché long-tems. Car aprés que mon Pere eut conftruit les fiennes fur un tres-grand nombre d'observations qu'il en avoit faites le matin & le foir par plufieurs methodes tres exactes, & fur ce qu'on avoit de fon paffage dans le Soleil, nous eûmes la pofition de Mercure plus exacte qu'on ne l'avoit aupala ravant, ce qui fut caufe que nous l'apperçûmes pour premiere fois dans le meridien le 22 Octobre 1699. Cette découverte nous donna beaucoup de fatisfaction; mais nous en eûmes encore une plus grande, en voyant que les obfervations s'accordoient autant exactement avec les Tables, qu'on le pouvoit efperer dans cette Planete. Nous l'obfervâmes plufieurs jours de fuite, & nous avons continué en differens tems jufqu'à present. Nous l'avons vû même beaucoup plus proche du Soleil qu'on ne le peut voir le matin & le foir, à caufe des vapeurs qui font vers l'horizon.

Mais fi nous n'avons pas publié ces premieres obfervations auffi tôt qu'elles ont été faites, ce n'a été que pour être plus affurés de la jufteffe des Tables qui avoient été conftruites fur des obfervations faites dans des verticaux. Cependant pour prendre datte de cette nouvelle obfervation, mon Pere a marqué expreflément dans la Preface de fes Tables publiées en 1702, qu'il avoit obfervé toutes les Planetes dans le meridien, fans en excepter Mercure, comme il avoit fait en 1686 dans l'édition de la premiere partie de fes Tables.

Nous avons remarqué plufieurs fois que nous n'avons pû voir cette Planete dans le meridien, quoyqu'elle fut beaucoup plus éloignée du Soleil que lorfque nous l'y avions obfervée, & pour nous affurer fi ce n'étoit point par le défaut des Tables, nous avons pris alors toutes les mefures neceffaires pour reconnoître fa veritable pofition, par des obfervations faites dans le même tems le matin ou le foir. C'eft ce qui nous a fait penfer que cette

Planete

Planete pouvoit avoir plufieurs taches, qui étant tournées vers la terre dans certains tems, lui ôtoient en partie fa clarté, & empêchoient qu'on ne la pût apperce

voir.

Comme il faut affez de précautions pour faire ces fortes d'observations dans le meridien, nous avons choisi celles qui nous ont paru les plus fûres entre un affez grand nombre de celles que nous avons faites pour les rapporter icy, & comparer les pofitions qui font données par les obfervations avec celles qui font tirées de nos Tables.

Nous en rapporterons même plufieurs qui ont été faites de fuite, afin de faire mieux connoître la difficulté qu'il y a de faire convenir exactement le calcul avec l'obfervation, dont on ne peut s'affurer qu'à quelques fecondes prés, qui peuvent porter loin dans cette Planete.

En 1699 le 22 Octobre le centre de Mercure paffa par le meridien à 10b 58′ 56′′ du matin, fa hauteur meridienne vraïe étoit de 38° 19′ 35′′.

Nous tirons de cette obfervation par nos fuppofitions & par le vrai lieu du Soleil tiré de nos Tables, que la longitude de mercure étoit de 6o 12° 5′ 58′′, & fa latitude boreale de 2° 7′9′′. Par nos Tables nous trouvons la longitude de 6° 12° 6′ 23′′, & la latitude boreale de 2° 4′4′′. Donc la difference de la longitude obfervée avec celle qui eft calculée eft de 25", & la difference de la latitude obfervée avec celle qui eft calculée de 3'5".

I

Le 23 fuivant Mercure paffa par le meridien à 110′ 20′′ du matin, & sa hauteur meridienne vraïe étoit de 37° 44′ 55".

Nous tirons de l'observation fa longitude de 6o 13° 31′ 44", & fa latitude boreale de 2° 5' 32". Par le calcul des Tables la longitude eft de 6 13° 31'51", & la latitude boreale de 2° 3′36′′. Donc la difference des longitudes eft 7′′, & celles des latitudes 1'56".

Le 24 Mercure passa par le meridien à 11h 1′ 53′′, & fa hauteur meridienne vraie étoit de 37° 10′15′′.

Nous tirons de l'observation sa longitude de 6' 14° 59′ 1706.

N

22", & fa latitude boreale de 2° 4′ 54′′. Et par le calcul la longitude de 6o 15° 0′ 3′′, & fa latitude boreale de 2° 2′ 25′′. La difference des longitudes eft de 41′′, & celle des latitudes eft de 2′ 29′′.

Le 27 Mercure paffa par le meridien à 11h 7'9", & fa hauteur meridienne vraïe étoit de 35° 17′ 35′′. Cette observation donne fa longitude de 6° 19°34′52′′, & fa latitude boreale de 1o° 56′43′′; & le calcul donne fa longitude de 6° 19° 37′ 51′′, & fa latitude boreale de 1° 54′ 33′′. La difference des longitudes eft de 2′ 59′′, & celle des latitudes eft de 2' 10".

En 1701 le 12 Septembre Mercure paffa par le meridien à 10h 54′ 56′′ du matin, fa hauteur meridienne vraïe étoit de 52° 4' 0", d'où l'on tire fa longitude de 51° 54′53′′, & fa latitude boreale de 0°5′ 25′′. Le calcul donne fa longitude de 5' 1° 54′36′′, & fa latitude de 0° 2′ 41′′. La difference des longitudes eft de 17′′, & celle des latitudes eft de 2' 44".

Le 20 fuivant Mercure paffa par le meridien à 11h 2' 12 & fa hauteur meridienne vraïe étoit de 50° 11′ 0′′, d'où l'on tire fa longitude de 5° 10° 50′ 43′′, & fa latitude boreale de 1° 37′ 33′′. Le calcul donne fa longitude de 5° 10° 55' 8", & fa latitude boreale de 1° 31' 48". La difference des longitudes eft de 4′ 25′′, & celle des latitudes eft de s' 44′′ 1/2.

Le 21 Mercure passa par le meridien à 11a 4′ 29′′, fa hauteur meridienne vraie étoit de 49° 56′ 40′′, d'où l'on tire fa longitude de 5° 12° 24′ 48′′, & fa latitude boreale de 1° 39′31′′. Le calcul donne fa longitude de 5' 12° 17′ 46′′, & fa latitude boreale de 1° 37′ 41′′. La difference des longitudes eft de 2' 58′′, & celle des latitudes de 1' 50".

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Le 24 Mercure paffa par le meridien à 11h 12′ 18′′, fa hauteur meridienne vraie étoit de 47° 52′ 55′′, d'où l'on tire fa longitude de 5° 17° 20′ 13′′, & fa latitude boreale de

51' 4". Le calcul donne fa longitude de 5$ 17° 24′ 28′′, & fa latitude boreale de 1° 48′ 49′′. La difference des longitudes eft de 4′ 15′′, & celle des latitudes est de 2′15′′:

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