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DICTIONNAIRE

DES HOMMES ILLUSTRES

DE LA PROVENCE, ET DU COMTÉ VENAIS SIN.

NICOLAI,

ICOLAI, (AMMO) nâquit vers la fin du quatorzième fiècle, à Aix, où il prit, dans fa jeuneffe, l'habit de l'Ordre de St. Dominique. Son talent pour l'Adminiftration lui procura les principales charges de fon Ordre: il fut deux fois Provincial. Ce fut pendant l'exercice de cette charge, qu'il mérita les bonnes graces de l'Anti-pape Benoît XIII. Enfuite on l'arracha à l'obfcurité du Cloître, pour le placer dans les dignités de L'Eglife. Il fut fucceffivement Evêque de Snés, de Huefca, de Saint-Pons de Hommes Illuft. de Prov. Tom. II,

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été fort endommagée par un tremblement de terre. Ce fut lui qui reçut le Roi Réné, Chanoine de Saint-Sauveur l'an 1437. Nicolaï mourut le 15 Juin 1443, regreté de tous fes Diocéfains. Il fut inhumé derrière le Maître-Autel de fa Métropole, dans la Chapelle qu'il avoit fait ériger en l'honneur de Saint-Mitre, pour qui il avoit une fingulière dévotion. Il légua une fomme d'argent affez confidérable, pour faire une châffe d'argent propre à renfermer les Réliques de ce faint Martyr. Le Martyrologe ancien de Saint-Sauveur en fait une mention très - honorable. On grava fon épitaphe fur une pierre qui Couvre fan tombeau; elle eft conçue en ces termes: He jacet R. P. Ammo Nicolaï, S. Theologia Profeffor, ord. Prædicator;& eorum in hac Provincia Provincialis, pofted fucceffivè Ecclefiarum & fedium Senecenfis, Ofcenfis & Sti. Pontii tomeriarum praful, & poft tremò hujus Sanctæ fedis aquenfis Archiepifcopus,præfentifq. Capella Fundator qui migravit ad Dominum, D. 1443. die 15 Junii. Orate pro eo. (C. B.)

an.

NICOLAI, (JEAN) né à Arles, fut un fameux. Avocat. I profeffa le Droit civil & canonique à l'Univerfité d'Avignon. On le confultoit comme L'oracle de fon fiècle. Nous ignorons Fépoque précife de fon existence; om le croit à peu près contemporain d'Aleiat ; ce qui fe rapporte au feizième fiècle fous le règne de François L Les ouvrages de Nicolaï ne font point parvenus jusqu'à nous nous apprenons cependant par différens Auteurs, qu'il avoit publié plufieurs Traités de Droit, qui furent fort eftimés. (V.P.)

NICOLAS, (ANTOINE) de Marfeille, Peintre, Deffinateur, excella dans la connoiffance de l'art Héraldique. Sa famille poffédoit, depuis plus de cinquante ans, le privilège de peindre les armoiries pour les fervices funèbres. Elles ne furent d'abord employées qu'aux funérailles des Gouverneurs, des Evêques & des perfonnes conftituées en dignité, & de haute extraction. Les Nicolas en introduifirent l'ufage pour les Magiftrats, les Echevins, les Nobles & les notables Bourgeois, dès l'année 1645. Pour remplir cet objet, ils firent une ample collection des Armes de toutes les Familles qui ont donné des Magiftrats à Marseille, & de toutes celles qui existoient anciennement dans cette Ville avec quelque diftinction. Antoine fut celui de tous, qui s'adonna plus particulièrement à ce travail; outre, la collection des Familles de la Provence, il avoit encore celle de plufieurs provinces de la France, de l'Espagne, &c. Son travail a été continué par M. Kapeller, Directeur de l'Académie de Peinture de la même Ville, héritier & fucceffeur des talens de Nicolas.

Antoine mérite encore une place parmi les bons Patriotes. Sans compter les travaux multipliés, qui lui ont acquis un nom, nous devons principale ment remarquer que ce Marfeillois jaloux de conferver le Tableau des coftumes de nos Pères. eut un foin particulier de conferver fur le papier des efquiffes des vieilles peintures détruites ou altérées par le tems, ou que l'on déplaçoite pour y en fubftituer der nouvelles. Plufieurs de fes deffins, confervés chez M. Kappeller; ou dans le

Cabinet de M. Michel de Léon, Tréforier-Général de France, vrai curieux dans tous les genres, feroient d'une utilité certaine pour une Hiftoire de Marseille.

Nicolas eft mort à l'âge de 89 ans, en 1737, dans fa patrie,

NICQUET, (HONORAT) nâquit à Avignon le 29 Août 1585, d'une famille honorable. Il entra dans la Société des Jéfuites, à Nancy, le 13 Octobre 1602. Doué des plus rares talens, il fut les mettre en ufage d'une manière qui lui fit honneur, & qui fervit à illuftrer le corps dont il étoit Membre. Son goût le portoit également à toutes les parties de la Littérature. Il cultiva pendant fa jeuneffe la Poéfie, l'Eloquence, l'Hiftoire; & après avoir enfeigné, pendant plufieurs années, les Belles-Lettres il profeffa, avec les plus grands fuccès la Philofophie & la Théologie. Ses Supérieurs, inftruits de fon mérite, l'appellèrent à Rome, où il devint Cenfeur des Livres ; emploi honorable, qu'on ne confie jamais qu'à des perfonnes d'une réputation peu ordinaire, & dont le P. Nicquet s'acquitta avec une approbation univerfelle. Il paffa 8 ans dans cet exercice; après lefquels il revint en France, & s'adonna à la Chaire. Comme fon zèle étoit auffi défintéreffé qu'ardent, il cherchoit moins à plaire, quoiqu'il eût pour cela les qualites convenables, qu'à édifier fes Auditeurs. Il étoit touchant, pathétique, il alloit au cœur; en un mot, il poffèdoit admirablement l'art de faire impreffion fur les ames, & de Ies convertir. Son zèle ne fe bornoit pas à la prédication. Il parloit fréquemment de Dieu dans les entretiens qu'il

étoit obligé d'avoir avec les gens du monde ; & il avoit le talent de les édifier. Il répandoit dans ces fortes d'occafions, tant d'onction fur ce qu'il difoit, que plufieurs perfonnes ont versé dés larmes en l'entendant parler. Il paroît que le P. Nicquet ne prêcha que pendant quelques années. Ses Supérieurs le deftinèrent à gouverner plusieurs de leurs Maifons. Les Collèges de Bourges, de Caën, de Rouen, &c. eurent l'avantage de l'avoir à leur tête. Il y fit briller les études, & fa mémoire n'est point encore effacée de l'efprit des habitans de ces Villes.

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Dans fes momens de loifir, le P. Nicquet s'appliquoit à la compofition de divers Ouvrages dont il a enrichi le Public. Le premier qui fortit de fa plume fut le Combat de Genève falfifications faites pour Genève, en la tranflation Françoife du Nouveau-Teftament, Il y a eu deux éditions de ce Livre; l'une en 1621, l'autre en 1638, in-8°. L'on avoit traduit & imprimé à Genève le Nouveau Teftament; & dans cette traduction, il fe trouvoit des fautes groffières, propres à favorifer l'erreur. Le Père Nicquet les apperçut fans peine, & les combattit. Son Ouvrage eut beaucoup de fuccès ; & la première édition épuifée, occafionna la feconde. Quelques années après, l'Ordre de Fontevrault ayant eu à fe défendre contre les calomnies les plus attroces, le P. Nicquet fit, en fa faveur, l'Apologie pour l'Ordre de Fontevrault, à Paris, chez Michel Joly, in-8°. 1641. Cet Ouvrage eut tout l'effet qu'on attendoit. Les Religieux, en faveur de qui il avoit été fait, jugèrent que le P. Nicquet pouvoit encore

leur être utile, & le prièrent de tra vailler à l'Hiftoire de leur Ordre & de leur Fondateur. Le Jéfuite mit tout defuite la main à l'œuvre ; & comme il avoit beaucoup de facilité, il donna au Public l'année fuivante: l'Hiftoire de l'Ordre de Fontevrault contenant la vie & les merveilles de la fainteté de Robert d'Arbricelle, & l'Hiftoire chronologique des Abbeffes. Paris, chez Michel Joly, in 4°. 1642. Angers, même année; & en 1686 auffi in-4°. On trouve en latin un in-12 de la façon du P. Nicquet, intitulé: Gloria Beati Roberti de Arbrissello...... virtutes elogia, à la Flêche chez George Griveau, 1647.

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Voulant faire fentir aux, autres ce qu'il fentoit lui-même, le P. Nicquet mit au jour trois Ouvrages pour établir folidement la dévotion envers la Mère de Dieu. Le premier porte pour titre le Serviteur de la Vierge, ou Traité de la Devotion envers la Glorieufe Vierge, Mère de Dieu. A Rouen, chez Richard l'Allemand, 1659, 1665, 1669, in-12. Le second & le troifième Ouvrage font en latin: Nomenclator Marianus five nomina Sanctiffimæ Virginis Mariæ ex Scripturá Sandif que Patribus petita. A Rouen, chez Laurent Maury, in-4°. 1664. Iconologia Mariana, fivè judicium de imaginibus Sanctæ Virginis & honor iifdem imaginibus in ecclefia inftitutus. Occafione harum imaginum explicantur præcipua quæque myfteria vitæ, illuftriores gratiæ, atq; dotes B. Virg. Matiæ. Rouen in-8°. 1667. Titulus Sanda Crucis, feu Hiftoria & myfterium tituli Sanctæ Crucis Domini N. J. C. Libri duo.

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Paris, chez Bertier, in-8°. 1648, réim primé en 1670, in 12, & en 1675 › in-8°. De Sancto Angelo Gabriele, Lyon, in-8°. 1653. Ce font encore là deux Ouvrages, fruits précieux de la devotion du P. Nicquet. Le Mystère de la Croix l'occupoit continuellement. Il paffoit les heures entières au pied des Autels pour y refléchir ; & plus il y penfoit, plus il trouvoit de quoi méditer. C'est ce qu'il avoua lui-même à Tun de fes amis & ce qu'on comprendra fans peine. Nous avons encore de la compofition de cet Auteur, la Vie du P. Gabriel de Ste. Marie Inftituteur de l'Ordre de l'Annonciade Paris, chez Michel Joly, in-8°. 1655La vie de Ste. Coulange, Vierge & Martyre. Bourges, in-8°. 1655. Deux autres Ouvrages, dont l'un eft intitulé: Stimulus ingrati animi. Rouen, in-8°. 1661; & l'autre : Phifionogmia humana libris quatuor diftincta. Lyon, chez Pierre Proft, in-4°. 1648. Enfin, le P. Nicquet, employant toujours avec la même ardeur fes momens littéraires, avoit encore compofé: Elogia feu nomencla tor fanctorum & celebriorum in Ecclefia fcriptorum. Cet Ouvrage étoit manuf crit à la Bibliothèque du Noviciat de Rouen. Il y a apparence que celui qu'on confervoit à celle du Collège de la Flêche, intitulé: Selecta, Elogia, feu nomencl. Sanctorum & celebriorum fcriptorum in Ecclefia, étoit un abrégé du: précédent. Au refte, le P. Nicquet n'étoit pas moins diftingué par les qualités de fon cœur, que par celles de fon efprit. Si on le confidéroit pour fon favoir, on n'étoit pas moins charmé de fa droiture, de fa douceur & de fon affabilité. Ce qui le rendoit encore plus

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recommandable, c'étoit fa charité en vers le prochain, furtout envers les pauvres & les miférables, à qui il procuroit tous les fecours qui dépendoient de lui. Afin qu'ils fuffent continuellement foulagés, il établit à Rouen une Société connue fous le nom de la Miféricorde, dont l'occupation principale eft de fournir aux miférables les fecours néceffaires à leur état. C'est dans l'exercice de ces pieufes occupations, que le P. Nicquet mourut à Rouen plein de gloire & de mérite, le 22 Mai 1667, dans la 82me. année de fon âge. ( C. B.) NOSTRADAMUS, (MICHEL) ou de Noftradame, dont le génie fingulier a fi fort partagé les efprits dans les fiècles précédens, nâquit à faint Remi le 14 Décembre 1503, de Jacques de Noftradamus & d'Anne de Saint Remi. Il étoit petit-fils, du côté paternel, de Pierre de Noftradamus, & du côté & du côté maternel, de Jean de St. Remi, l'un & l'autre diftingués par leur fcience dans la Médecine & les Mathématiques. Le premier mérita la charge de premier Médecin ordinaire du Roi Réné, Comte de Provence; l'autre le fut du Duc de Calabre, fils de ce Prince. C'eft fous les yeux de ce dernier, que Michel fut élevé. Né avec un génie heureux, il mit à profit les leçons de Mathématique & d'Aftronomie qu'il en reçut. Dans la fuite il cultiva fur-tout cette dernière science. Après la mort de fon ayeul, Michel fut envoyé à Avignon pour y achever fes études d'humanité, & y faire fa philofophie. Son goût pour la Médecine le fit paffer à Montpellier, & de là à Toulouse & à Bordeaux, où n'ayant pas trouvé des Mattres d'une capacité reconnue, il fe hafarda de traiter

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lui-même des malades. Il le fit avec fuccès pendant quatre ans, après lefquels il revint à Montpellier, & y prit fes grades. En retournant à Bordeaux, il s'arrêta à Agen pour jouir de la converfation de Jules-Céfar Scaliger, avec qui il étoit lié d'une étroite amitié; il s'y maria, & eut deux enfans; mais fa femme & fes enfans étant morts il quitta cette Ville, réfolu, puifqu'il étoit dégagé des embarras du mariage, de fatisfaire la paffion qu'il avoit de voyager. Il parcourut la France & l'Italie en homme d'efprit, faifant des remarques utiles dans les endroits par où il paffoit fréquentant ceux de fa profeffion, lorfqu'il efpéroit en retirer quelque avantage n'oubliant rien de tout ce qui pouvoit contribuer à lui donner de nouvelles connoiffances.

Noftradamus employa dix ou douze ans dans fes favantes courfes; après lefquels il fe rendit à Marfeille, & de là à Salon, où il époufa Arne Ponfard en 1544. La réputation qu'il y acquit, le faifoit rechercher de tous les lieux circonvoisins. En 1546, la ville d'Aix étant affligée de la contagion, il y fut appellé, & y rendit de fi grands fervices, que cette Ville lui donna une penfion qui lui fut continuée pendant quelque tems. Delà il fut appellé à Lyon pour le même objet, & il y reçut des récompenfes. De retour à Salon, il s'adonna prefque entièrement à l'étude. Sa retraite lui caufa bien du chagrin, de la part de fes compatriotes. Il s'en trouva même qui le regardoient comme un Luthérien, quoiqu'il fréquentât les Sacremens. Toutes ces tracafferies, dont il fe plaint vivement dans fon Livre des Fards & des Confitures, ne l'empêche

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