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liv. 8.

bray,

$32. to. 1.

bin s'étant mis en campagne attaqua les plaAN. 1509. ces dont les Venitiens s'étoient emparez ; furGuicciard. prit Solarolo qui dépend de Faenza, leur enleva Faënza meme; & comme un torrent raHift. de la pide, fe rendit maître de Rimini, de Ravenlig. de Camne, de Cervia, les plus confiderables places de la Romagne, chaffa les Venitiens de toutes celles qu'ils avoient ufurpées fur l'églife, & les réunit au faint fiege. Ainfi le pape se vit au comble de fes defirs, & n'avoit plus rien à prétendre, fe trouvant en poffeffion de tous les anciens domaines du faint fiege démembrez depuis long-temps. Le duc de Ferrare qui commandoit en qualité de grand gonfalonier de l'églife, enleva à fon profit le Polefin de Rovigo entre l'Adige & le Tanar dont les Venitiens jouiffoient depuis plufieurs Mariana, années. Le marquis de Mantoue s'empara f. 29.

XXXVII.

toutes les

d'Afola & de Lunato, que la république avoit ufurpées fur Jean-François de Gonzague fon bifaïeul. L'évêque de Trente chaffa les Venitiens de plufieurs châteaux qu'ils occupoient dans le Trentin.

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Le viceroi de Naples, homme très-indoLes Efpa- lent, avec fort peu de génie pour les affaires gnols re. ne laiffa pas d'affembler une armée sur la fin Couvrent de Mai, & de la faire marcher dans la Pouille terres de la pour reprendre les places que les Venitiens Pouille, retenoient contre la foi des traitez. Il mit Mariana, d'abord le fiege devant Trani, dont il espeibid. n. 83. roit bien-tôt fe rendre maître par le moïen Pet. Juftin. des intelligences fecrettes qu'il entretenoit avec quelques-uns de ses habitans. Mais la Raynald.hoc république étoit fi confternée d'une révoluAn. n. 16. tion fi fubite & fi generale, qu'elle prévint toutes les mesures qu'on prenoit; & que defefperant de pouvoir rien conferver dans l'état de Terre-ferme, elle abandonna ce ri

1. 10.

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che païs déja ouvert de toutes parts. Ses officiers reçurent ordre de mettre en liberté tou- AN. 1509 tes les villes, & de leur rendre le ferment de fidelité fait à Saint-Marc; elle envoïa des ordres fecrets & très-formels aux gouverneurs de Brindes, d'Otrante, de Trani, de Mola, de Polignano & de Monopoli, de ne faire aucune réfiftance, & de remettre leurs places entre les mains des Espagnols, réduite à fe referrer dans les ifles de fon golfe.

Maximilien

Enfin, l'empereur étoit déja arrivé avec xxxvIII. fon armée au commencement de Juin jufqu'à L'empereur fept lieues d'Infpruck, à l'entrée des Alpes, Maximi dans la réfolution d'attaquer les Venitiens du Italie avec côté de Tirol. Le comte Chriftophle Frangi- une armée. pani & le duc de Brunfvick fes generaux étant Ciacon, in arrivez avec affez peu de dans l'Iftrie, ful. II. t. 3• troupes s'emparerent de Trieste fans coup ferir, & p. 224. reprirent toutes les places du Frioul que fa Raynald majefté imperiale avoit perdues à l'occafion ad an. 1509. de fa derniere expedition contre les Venitiens. "Surital. 8 Dans une conjoncture fi fâcheufe la républi- c. 16. que ne perdit point courage. Dès qu'on fçut l'empereur arrivé à Efteran, le fénat résolut de lui envoier des ambaffadeurs pour l'appaifer, & lui demander la paix aux conditions

n. 2.

qu'il voudroit lui même impofer. Ils firent Mariana l. les mêmes démarches envers le pape, & Fer- 29. n. 83. dinand roi d'Arragon. Antoine Juftiniani fut député vers l'empereur : il fut chargé de prefenter à fa majefté imperiale un blanc-figné de tous les fénateurs, qu'elle pourroit remplir de ce qu'elle jugeroit à propos, pourvû qu'elle voulût conferver des malheureux qui imploroient fa clemence, & prendre en fa protection une ville qui feroit uniquement redevable de fon falut & de fa liberté à la bonté & à la generofité de fa majefté imperiale.

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Difcours de

Veneta, c.3.

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- Le difcours qu'on veut qu'il ait fait en cette AN.1509. occafion, & qui fe lit dans Guichardin, eft Joan. Bapt. trop curieux pour n'être pas ici rapporté, Leon. quoiqu'il foit révoqué en doute par les histoPet. fuftin. riens Venitiens, qui traitent Guichardin de calomniateur & de vifionnaire, & qui emSpond. hoc an. n. 4. ploient beaucoup de raifons pour mettre la fuppofition de cet auteur Italien en évidence. XXXIX. Juftiniani, après avoir tâché de fléchir Juftiniani l'empereur par l'exemple de Scipion l'Afridéputé de cain, d'Alexandre, de Cefar, & d'autres qui Veuife a fe font rendus plus recommandables par leur l'empereur. clemence & leur modération, que par leurs Guice. hift. victoires, exhorte Maximilien à les imiter. Ital. l. 18. » Le fort des Venitiens (lui dit-il) eft aujourSquitinio d'hui entre vos mains, fi vous faites réflexion della liberta » à la fragilité de la grandeur humaine, fi vous Voïez le Li- » ufez de votre fuperiorité avec indulgence, are intitulé:fi vous préferez la gloire folide de nous Examen de donner la paix au brillant fragile des vic»toires; qui doute que le nom de Maximilien originaire »ne foit confacré par la pofterité entre ces de Venise, qu'on attri- noms fameux qu'on n'entend jamais prononbue au car- » cer fans refpect? Dans la fuite il s'étend fur dinal de la Pinconftance & la viciffitude des chofes huCueva, in maines, fur les changemens imprévûs aufquels 17. im rimé tout eft fujet; ce qu'il prouve par l'exema Ratisbon- même de la république, qui riche, puifné, 1677. ple chap. 3 où fante, refpectée, il y avoit peu de jours, étoit cette baran- tombée dans un état qui la rendoit mécongue de Jufti noiffable à fes yeux propres & à ceux de fes niani eft ju- ennemis; hors d'efperance de fe relever jafifiée contre Jean Bapmais, fi la nation Allemande acheve de l'écratifte Leoni, fer. Au nom du doge (dit-il) du grand 13. confeil & du peuple de Venife, je prie hum»blement votre majefté imperiale, je la fup» plie, je la conjure de nous regarder d'un cil de compaffion, & de nous tendre une

la liberté

fuiv.

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main charitable; quelques conditions de « paix que vous nous prescriviez, nous y fouf- « AN. 1509. crirons: : nous ferons plus ; nous les tiendrons « juftes; nous les réputerons honorables, & « nous les obferverons comme telles. Nous « vous abandonnons tout ce que nos ancêtres « ont occupé dans l'empire & dans vos païs ce héreditaires. Pour rendre encore ces offres < plus convenables à notre condition préfente, nous y joignons tout ce que la république a poffedé en Terre-ferme; & fans faire « aucune attention aux droits que nous pour- « rions avoir fur ces domaines, nous vous les « réfignous comme à notre véritable feigneur, & à notre fouverain. Nous païerons toutes < les années à votre majefté, & aux empereurs fes fucceffeurs, un tribut de cinquante << mille écus d'or. Nous ne vous demandons << qu'une chofe : Défendez-nous de l'infolence «e de ceux qui étoient, il y a peu de temps, ce nos compagnons d'armes, & qui font au- « jourd'hui nos plus cruels ennemis. Que vo- « tre protection nous mette à l'abri de leur «<< fureur, & vous ferez notre pere, vous ferez «< le fondateur de notre ville, & nous nous « avouerons votre peuple. » Le refte du difCours ne contient que de grands éloges de L'empereur l'empereur pour attirer fa protection, & une fe rendre peinture fort humiliante de la triste situation aux prieres où fe trouvoit la république.

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XL.

ne veut pas

des Veni

tiens. Spond. ad

bunc ann.

Ce difcours n'eut aucun effet : l'empereur fier de tous ces grands fuccès, qu'il n'auroit, prefque ofé efperer, & oubliant l'inconftance des chofes humaines, refufa d'entrer dans aucun traité fans la participation du roi de France.

1509. 12. 4.

Bemb. 1.8. Ciac in Jul.

11. to. 3. P

224.

XLI.

Le pape ne fe montra pas plus traitable. Il fe rendit maître de la citadelle de Ravenne, Le pape fe

dont il fit la garnifon prifonniere. Les cardiAN. 1509. naux Grimani & Cornaro étant venus lui demontre fort mander au nom de leur patrie, qu'il levât les dur à l'é- cenfures portées contre la république, puifgard des qu'il étoit maître des places qu'elle tenoit auparavant dans le domaine de l'églife, il ne Bemb 1.8. voulut pas voir ces ambaffadeurs ni leur parCiac. in Ful. ler; il exigeoit des Venitiens la reftitution des II. to. 3. P. fruits qu'ils avoient reçûs pendant la joüiffan

Venitiens.

224.

XLII.

ce de ces domaines, & une fatisfaction entiere de leurs entreprises témeraires fur la jurif diction ecclefiaftique. Cette demande du pape irrita tellement le fénat, qu'il n'y eut point d'invectives qu'on ne fit contre fa fainteté, qu'on traita même de bourreau du genre humain, qui prenoit en vain la qualité de pere commun. Il y en eut quelques-uns qui propoferent d'envoier au grand feigneur pour lui demander du fecours; mais les plus fages d'entre les fénateurs arrêterent ces premieres faillies, & firent prendre des mesures plus conformes à la fituation de leurs affaires.

Le doge écrivit au pape dans les termes les plus foumis, & le laiffant maître de la fatisfaction qu'il exigeroit. fans aucune réserve, pourvû qu'il voulût bien écouter fix ambaffadeurs que la république envoioit demander l'abfolution des cenfures qu'elle avoit encouruës, & les admettre à baifer fes pieds. JuLe pape fe les ne tenant plus contre cette humiliation, laiffe fle- répondit au doge avec bonté. Il fit plus, malGuice. l. 8. gré les inftances des princes liguez, qui lui Rayn, hoc reprefentoient qu'il contrevenoit au traité de an. n. 14. Cambray, il propofa dans le confiftoire d'admettre les ambaffadeurs de la république. Les cardinaux le lui confeillerent, & il fuivit leur avis, parce qu'il étoit conforme au fien. La démarche du pape commença de raffûrer les

chir.

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