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XLIII.

tiens font

XLIV.

l'empereur.

Venitiens. Mais ils furent encore plus, encouragez par le procedé de Louis XII. Ce prin- AN.1559. ce pouvoit aifément se rendre maître des villes qui étoient du partage de l'empereur, fauf Les Veni à les lui rendre lorfqu'il le jugeroit à propos, › encouragez Vicenze, Padouë, Verone lui avoient en- par la convoié leurs clefs; mais content de recouvrer duite de ce qui étoit du duché de Milan, il laiffa ces Louis XII. Petrus de villes aux ambaffadeurs de Maximilien, aufAngleria quels elles fe rendirent, & ne voulut pas pé- ep. 409. nétrer plus avant, jufqu'à ce que l'empereur fût arrivé en Italie. Les Trevifans feuls refu- Les Treviferent de fe foumettre, & ne volurent pas fe fans refu rendre à un nommé Dreffina Vicentin, que fent de fe l'empereur y avoit envoié fans troupes, fe foumettre à flattant que fon député n'avoit qu'à fe préfenter pour prendre poffeffion de Trevife. Guice. 1. zu Mais les habitans demeurerent fideles aux Venitiens. Six cens fantaffins commandez par Cafolaio, entrerent dans la ville crians: Saint Marc, & en chafferent Dreffina. Dès lors la république conçut l'efperance de pouvoir recouvrer une partie de fon domaine, & fentit qu'elle s'étoit trop hâtée d'abandonner ce qu'elle poffedoit en Terre-ferme. L'indolence de Maximilien rendit le courage aux Venitiens, & leur donna le temps de refpirer après avoir fléchi le pape à force de fupplications. Ce prince s'étoit arrêté à Infpruck, malgré fa promeffe folemnelle de fe mettre en campagne avant que les quarante jours qui lui étoient donnez par le traité de Cambray fuffent expirez: il ne l'avoit point fait, quoiqu'il eût touché plus d'argent qu'il ne lui en falloit pour la dépenfe de la campagne; & ce ne fut qu'aux preffantes follicitations du pape qu'il s'étoit avancé jufqu'à Trente où il étoit encore, lorfque les Venitiens

'AN. 1509.

va

XLV.

& l'invite à

une entre

vûe avec

abandonnerent l'état de Terre-ferme.

Maximilien y étoit encore, lorfque le car→ dinal d'Amboife l'y vint trouver de la part de Le cardinal Louis XI I. pour l'inviter à une entrevûë. Le d'Amboife lieu fut affigné à Garda, qui eft aux confins trouver de la vallée de Trente & du Milanez; & ce l'empereur, fut dans ce deffein que le roi de France, après avoir terminé la guerre de Venise avec tant de fuccès, étoit venu à Milan ; mais l'emLouis XII. pereur manqua de parole, s'excufant fur les mouvemens arrivez dans le Frioul, qui demandoient abfolument fa préfence. Il ne laiffa pas de continuer fon féjour à Trente, & ce fut dans cette ville qu'il accorda à Louis XII. l'inveftiture du duché de Milan, & qu'il la fir expedier en bonne forme, comme il s'étoit obligé de le faire par le traité de Cambray. Cette inveftiture eft du quatorziéme Juin de cette année, & énonce le droit de fa majefté très-chrétienne comme defcenduë de Valentine Vifcomti fon aïeule, fille de Jean Corio. 1.3 Galeas, & époufe de Louis duc d'Orleans, des droits de fils de Charles V. roi de France, étant appella Couronne. lée par le contrat de mariage de Jean Galeas

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P. 373.

XIVI.

Vifcomti fon pere, elle & fa pofterité à la fucceffion de l'état de Milan au défaut des enfans mâles de lui Jean Galeas; ce qui n'avoit pas été à la verité ratifié par l'empereur, qui étoit alors Venceflas, attendu fa démence; mais il avoit été approuvé & confirmé par le pape d'Avignon Clement VII. parce que la patrie des contractans étoit alors dans fon obédience.

La république de Venise qui avoit été fi Les Veni- abaiffée commençoit à fe relever; maîtreffe de Trevife qui avoit arboré l'etendart de Saint dent mai- Marc, elle penfa à profiter de l'indolence de tres de Pa- Maximilien, & informée de la disposition des

tiens fe ren

douë.

Padoüans, qui ne pouvoient fupporter la do

Mariana 1.

29.11.858

mination tyrannique des Allemands, & qui AN. 1509. ne penfoient qu'à fecouer leur joug, elle ne Mocen. bell. voulut pas laiffer échapper une occafion fi fa- Camer. 1. z. vorable de rentrer dans cette ville. André Guicc. 1. 8. Gritti s'avança fecretement vers cette place fuftin.l. 19. avec mille hommes d'armes, & quelque infanterie,& s'en rendit maître le dix-huitiéme de Juin à la faveur du peuplequi lui ouvrit les portes, après avoir pris les armes contre les Allemands, en avoir tué un grand nombre, & contraint le refte à fe retirer avec précipitation dans la citadelle : ce qui arriva quarantedeux jours après que la ville eut été conquife par l'empereur. Les Venitiens concurent tant de joie de cette conquête, qu'ils ordonnerent qu'on en feroit une fête folemnelle tous les ans, qui s'y célebre encore aujourd'hui avec beaucoup de pompe, en memoire du recouvrement de leur liberté, & du rétabliffement de leur république.

Autres

Veni

La ville de Padouë prife, tout fon terri- XLVII. toire retourna bien-tôt à fes premiers maîtres conquêtes qui, profitans de la fortune qui commençoit des à les favorifer, furprirent Affula, & pafferent tiens. au fil de l'épée cent cinquante Efpagnols qui Marianal. y étoient en garnifon. Ils firent le même 29. n. 85. traitement à deux cens autres qu'ils trouverent dans Caftel-Franco, & firent prifonnier Alvarado qui les commandoit. Le fenat, pour engager davantage les fujets de la république, publia un decret par lequel il promettoit de dédommager les peuples de toutes les pertes qu'ils avoient faites, & de toutes celles qu'ils pourroient faire dans le cours de la guerre prefente; il tint fa parole, & n'eut pas fujet de s'en repentir. Ses anciens fujets n'oublierent rien pour fe dévouer à fon fer

vice, & avec ce fécours les Venitiens trouveAN. 1509. rent encore moien de furprendre Legnano place bien fortifiée & importante par fa fituation, qui lui rendoit un paffage fur l'Adige, & qui lui ouvroit la porte à de plus grandes espe

XLVIII.

rances.

Ce changement fi heureux dans les affaires Louis XII. des Venitiens n'empêcha pas Louis XI I. de revient en s'en retourner dans fon roiaume, où fa préfenFrance. ce étoit neceffaire. En partant d'Italie il laiffa

Seyf. bift un officier, & fous lui fept cens lances à la de Louis XII, garde de l'état de Milan, avec commiffion Guisc. 1.8. d'obéir aux ordres qui lui viendroient de

XLIX.

L'empereur

l'empereur, & de veiller aux interêts com-
muns. Cet officier s'acquitta de fa commiffion
avec avantage. Verone & Vicenze qui soupi-
roient secretement après leurs anciens maî
tres,tramoient une révolte à l'exemple de Pa-
douë,& fe difpofoient à chaffer les Imperiaux.
La Palice informé de leur deffein, rompit
toutes leurs mefures. Quoique l'armée Veni-
tienne fe fût déja mise en campagne dans l'ef-
perance de fe faifir de ces deux places, l'ap-
proche des François l'obligea de fe retirer fous
Padoue, & ces villes furent encore quelque
temps maintenuës dans l'obéiffance de l'em-
pereur, qui étant alors à Maroftica à l'entrée
des Alpes, & craignant que les ennemis après
ce premier fuccès, n'entrepriffent de le cou-
per & de lui fermer le paffage de l'Allemagne,
fe retira avec affez de précipitation au châ-
teau de Scala fur les frontieres du Tirol, qui
appartenoit à la maifon d'Autriche.

Ce fut alors qu'avec de nouvelles troupes qu'il reçut, il forma une armée de trente fait le fiege mille hommes, fans compter treize cens lande Padoue. ces que le roi de France lui envoïa, trois cens Mariana l. autres de fa fainteté, & mille foldats Efpa

29. n. 89.

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Rayn, ad bunc an n.

19.

gnols qui vinrent le joindre. Aiant fait la revue de fes troupes, il s'avança, rentra de nou- AN. 1509. veau en Italie, parut devant Padouë le troifiéme de Septembre, & en forma le fiege qui devoit encore une fois décider de la destinée de la république. Le comte de Petiliane & les autres generaux de l'armée Venitienne, informez du deffein & de la marche des Imperiaux, vinrent se jetter dans la ville avec tou- Pet. Juftin. tes leurs troupes, qui furent jointes à tout ce l. 10. 11, qu'on put raffembler de bonnes milices; enforte que fa garnifon fe trouva être de près de vingt-cinq mille hommes, fans compter un grand nombre d'ouvriers propres à travailler aux fortifications, & toutes.les provifions de guerre & de bouche qu'on put ramaffer. La jeune nobleffe piquée d'émulation s'y rendit au nombre de plus de trois cens gentils-hom mes, les fils du doge Loredano à leur tête; & peu de temps après leur entrée dans la ville, l'empereur vint camper à trois milles de la place. Il tenta inutilement de détourner le cours de la Brente, il s'avança,& fon armée se trouvant trop peu nombreuse pour inveftir entierement Padoue, il ne put occuper que le terrain depuis la porte de fainte Croix jufqu'à la baffe Brente; & après avoir reçû l'artillerie nombreuse qui lui vint d'Allemagne, il dreffa fes premieres batteries du côté de l'endroit qui fe trouvoit le plus fort;c'étoit vis-à-vis de l'ouvrage qui étoit à côté de la porte de fainte Croix, de forte qu'il falloit tranfporter l'attaque du côté du baftion qui étoit à côté de la porte par laquelle on fort pour aller à Venise. La principale défense de la ville confiftoit en deux mille chevaux Albanois qu'on y Défense viavoit fait entrer, & qui accoutumez au pilla- goureufe ge, faifoient tous les jours des forties, fati- des affiegez.

L.

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