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Epifcopus Aurenfis. Comme ce titre étoit

fans fondement, il voulut le réaliser en pré- AN.1509. tendant qu'Oran étoit fon titre. Sur cette Mariana 1. imagination il fe fit auffi-tôt appeller évêque 29. x. 80. d'Oran, & fit fignifier à Ximenès qu'il eût à fe défifter du gouvernement spirituel de cette ville. Comme le cardinal avoit beaucoup d'éloignement pour tout ce qui avoit l'ombre d'injuftice, il confulta les plus habiles dans cette matiere, & tous déciderent que jamais Oran n'avoit été évêché; qu'Aure plus à l'orient & plus éloignée, dépendoit de la province Carthaginoife, comme on le prouvoit par d'anciens monumens, au lieu qu'Oran, toutes les dépendances, & même les villes. voifines devoient être comprifes dans la province Tingitane. Le moine, peu content de cette décifion, s'adreffa directement au roi, de qui il obtint des lettres où fa majesté prioit le cardinal de fatisfaire le complaignant. Ximenès, qui comprit que ce differend pouvoit aller au pape, & devenir de confequence, propofa à ce religieux qu'on établiroit à Oran une collegiale, dont on lui donneroit la premiere dignité avec le titre d'abbé, & un revenu honnête; & fur le refus du cordelier, Ximenès informa le roi des recherches qu'il avoit fait faire, & le pria de trouver bon que les chofes demeuraffent dans l'état dont on étoit convenu. Ferdinand y confentit, voulut plus fe mêler de cette affaire; & le prétendu évêque d'Oran fe repentit, mais trop tard, du refus de l'accommodement qui lui avoit été propofé par le cardinal.

ne

LXIX. 1 La florte Portuga fe défait cella

François d'Almeyda viceroi des Indes, touché du malheur arrivé aux Portugais, & de la mort de l'amiral Laurent d'Almeyda son fils, arma tout ce qu'il put ramaffer de des Maures.

Ind.

1. 1.

bos an, n.

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vaiffeaux, entra en paffant dans le port d'OAN.1509. nor & de Dabul, où il mit le feu à tous les Mariana 1. vaiffeaux du roi de Calicut & aux autres qu'il 29. n. 70. y trouva, prit la ville de Dabul, la pilla & Fer. Ofor. fortit du port le cinquième de Janvier 1509. bift. Emm. Maff. hift. Pour prendre la route de Diu, où la flotte ennemie s'étoit retirée. Mirocem, fier de fa Thuan, hift. premiere victoire, crut qu'il lui feroit honteux d'attendre l'ennemi dans le port, & fe Raynald. mit en mer. Les deux flottes s'approcherent 30. 31. jufqu'à la portée du canon; mais le vent étant tombé tout à & la nuit étant furvenuë coup on remit l'attaque au lendemain, le combat dura long-temps, & l'on fit des deux côtez un feu terrible d'artillerie, la victoire fut quelque temps douteufe, & fe déclara enfin pour les Chrétiens: les barbares perdirent dans cette action plus de quatre mille hommes, trois gros vaiffeaux, deux galions, deux galeres, quatre grands vaiffeaux de charge. fans un grand nombre d'autres petits batimens. Almeyda fe voïant maître de la mer retourna à Cochin, où il ramena fa flotte victorieufe. Il trouva dans les Indes qu'AlAlburquer- phonfe d'Alburquerque avoit été nommé pour que viceroi lui fucceder. Après quelques conteftations affez vives, il lui remit le gouvernement, & en la place d'Almeyda, partit pour retourner en Portugal; mais il fean de mourut avant que d'y arriver. D'Alburquer, Barros, que s'acquitta de fon emploi avec beaucoup Maffée de fidelité, de prudence, & avec un très-grand Vafconcel. fuccès pour l'exaltation de la foi, & pour l'avantage de fon prince, au nom duquel il fit plufieurs conquêtes dans ce païs, & auquet il procura l'alliance du roi de Perfe.

LXX.

des Indes

Marmol.

LXXI.

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Henri VII. roi d'Angleterre réuffit enfin dans le mariage qu'il vouloit faire de la prinAngleter cefle Marie fa fille avec le jeune archidug

Le roi

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Charles.

tom.

LXXII.

mort.

Charles. Il avoit emploïé toute l'année précedente à prendre des mefures pour en aflu- AN. 150g. rer l'accompliffement; il avoit chargé Fox te veut ma de l'execution, & Fox lui manda qu'il avoit rier fa fille enfin heureusement conclu ce mariage à des avec l'ar conditions très-avantageuses, malgré les tra- chiduc verfes fecretes du roi catholique, qui n'avoit Rapin de rien épargné pour l'empêcher. Henri en fit Thoras,hif faire des réjouiffances dans tout fon roïaume: d'Anglet, le feigneur de Berghes fut envoïé comme procureur du jeune prince, & en cette qualité il époufa la princeffe ; & toutefois ce mariage ne s'accomplit pas. Henri VII. qui étoit tombé en phtifie depuis quelque temps, fen- 11 fe pré tant que fon mal augmentoit, ne fongea plus pare à la. qu'à fe préparer à la mort; il redoubla fes au- Pol. Vigi mônes, il reçut les facremens de l'églife avec hift. Angl. beaucoup de pieté. Et afin de s'affurer d'au- l. 26. fub tant plus du pardon de fes pechez, qu'il au- fin. roit lui-même ufé de mifericorde envers les hoc an.n.z4. Raynald. autres, il fit publier une amniftie generale: il délivra tous les prifonniers qui étoient détenus pour dettes au deffous de quatre cens fchellings, & païa les François de fon propre argent. Il eût manqué quelque chofe à fa pénitence, s'il n'eût pas pourvû à la reftitution des fommes immenfes que fes miniftres avoient extorquées de divers particuliers: il T'ordonna en termes exprès par fon teftament, & en chargea la confcience de fon fucceffeur; mais il eût bien mieux valu qu'il l'eût faite lui-même; car il arriva en cette occafion ce qui eft prefque toujours arrivé, la volonté du teftateur ne fut point fuivie, ou ne le fut qu'en partie. Henri mourut enfin LXXIII. dans fon palais de Richemont le vingt-deu-11 meurt. xiéme d'Avril de l'an 15c9. âgé de cinquan- regn. Haus. Bacon, bift. te-deux ans, la vingt-quatrième année de fon

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1

fin.
Harpsfeld.
Bift. Eccl.
Angl.

regne fon corps fut porté à Weftminster AN. 1509. dans le fuperbe tombeau qu'il avoit fait bâtir Polyd. Virg. dans cette magnifique chapelle qu'il avoit Biff. Angl. achevée quelques années avant fa mort. Il 16. fub avoit eu d'Elifabeth d'York fille aînée d'Edouard IV. * trois fils & quatre filles: I. Artus prince de Galles mort le déuxiéme Avril 150. après avoir époufé Catherine fille de Mariana . Ferdinand & d'Itabelle: II. Henri qui fut fon fucceffeur, & qui fe maria à la veuve de fon * Polydore frere aîné: III. Edmond né & mort en 1499. Virgile lui IV. Marguerite mariée en 1503. à Jacques IV. donne qua roi d'Ecoffe; en 1514. à Archambaud de are fils & Anaire filles, Douglas, & enfin à Henri Stuart: V. Elifa

29.

beth morte en 1495. à trois ans & deux mois: VI. Marie qui fut époufe de Louis XII. roi de France, enfuite du duc de Suffolk ? VII. Catherine née & morte en 1502.

L'on ne peut nier que Henri VII. n'ait et de grandes vertus, & d'excellentes qualitez mais il avoit fes défauts: ce qui fut caufe qu'il fut loué des uns & blâme des autres. L'extrême partialité qu'il fit paroître pour la maison de Lancaftre dont il fortoit, le porta à traiter celle d'York avec une rigueur qui s'étendoit quelquefois jufqu'à la reine, & qui fit beaucoup de mécontens. De plus il n'avoit pref que travaillé qu'à amaffer des richeffes, & un miniftre ne pouvoit lui être long-temps agréa ble, s'il ignoroit l'art de groffir l'épargne, Cette mauvaise inclination fut caufe de tous les troubles qui arriverent durant fa vie; le peuple fe fouleva en plufieurs occafions, & fut toujours occupé à faire paroître fon mécontentement. Mais ce roi eut toujours affez de bonheur pour ramener les rebelles à leur LXXIV. devoir: ainfi il ne changea point de conduicari fon te. Son fils Heari VIII. en montant fur te

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thrône à l'âge de dix-huit ans, trouva dans l'épargne plus de dix-huit cens mille livres AN. 1509. fterlings.

pour la pu

fils lui fuc cede.

Raynald ad hunc and

n. 35.

de Boheme

Ladillas roi de Boheme, zelé reté de la foi catholique, n'eut point d'égard à toutes les remontrances des freres Bohemiens, au fujet de l'édit qui leur défendoit d'enfeigner leur doctrine, & leur interdisoit LXXV. les affemblées publiques & particulieres. Ladislas ref Quoique cette do&rine parût orthodoxe en répond aux plufieurs points, il ne voulut point les écou- remontranter: non qu'il condamnât ce qu'ils foute- ces des Bo noient de conforme à la faine doctrine, mais hemiens, parce qu'ils la corrompoient en y mêlant des erreurs. Comme ils infifterent encore à demander la liberté de s'affembler & de dogmatifer, Ladiflas écrivit une lettre très-vive qu'il envoia à Marthe Bozckoüits, avec une réponse aux deux remontrances des freres de Boheme. Cette réponfe étoit l'ouvrage du docteur Auguftin, &elle faifoit voir folidement. les contrarietez des freres, le peu de fondement de leurs opinions, & la neceffité qu'il y avoit de les réduire au filence pour ne point féduire les fimples. Dès que cette réponse fut publique, les freres travaillerent à la réfuter, & leur réplique parut au commencement de 1509. Ils rejettent dans cet ouvrage la tranfubftantiation, & prétendent que le pain & le vin fans changer de nature font le corps & le miens confang de Jefus-Chrift; ils y repetent ce qu'ils tre le dosavoient dit contre l'adoration de ce facre- teur Augu.

pon

LXXVI.

Ecrit des freres Bohe

ment. Ils déclarent que par le fouverain Ain. tife dont ils ont parlé dans leur confeffion de Prof. fid. ad Ladifl. c. da foi, & duquel ils avoient dit que les autres prê- Euchar. ap. tres reçoivent leur ordination, ils n'ont point Lyd. to. 2. entendu le pape, mais Jefus-Chrift, qui eft P. 10. cit. appellé par faint Pierre, le pafteur & l'évêque apol, partn

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