Ses fonctions font de recevoir tous les Deniers provenans de la vente des Offices. Si l'on veut être inftruit de l'introduction de la venalité des Offices, on peut avoir recours au Tome I. de la Nouvelle Defcription de la France, page 517.. &c. par M. de Piganiol. Outre les Tréforiers dont on vient de parler, il y en a plufieurs autres, comme ceux de l'Ordinaire de la Guerre & de la Gendarmerie; ceux de l'Extraordinaire des Guerres, & autres mentionnez en différens endroits de cet Ou vrage. CHAPITRE' V. Des Univerfitez, des Académies & des Bibliotheques publiques. ARTICLE I. DES UNIVERSITEZ de France 'Univerfité de Paris eft fans contreL' dit dit la plus célébre du Royaume, & P'une des premieres & des plus illuftres de l'Europe. C'eft elle qui a donné la naiffance à toutes les autres. Nos Rois l'ont confultée fouvent en une infinité de rencontres, & ils en ont tiré des perfonnes éclairées pour remplir les premieres places de l'Eglife & de l'Etat Ils la qualifient encore à présent de leur Fille aînée : ils lui ont donné des franchises & des privileges très confiderables. Ils qualifient auffi du nom de Fille,les autres Univerfitez du Royaume. L'époque du commencement de l'Uni verfité de Paris doit être fixée à la fin du XI. fiecle, & elle doit fon origine à l'Eglife de cette Capitale. Cette Eglife avoit eu des Ecoles dès le VI. fiecle ainfi que le dit Gregoire de Tours, qui vivoit dans ce temps-là; & Fortunat nous repréfente S. Germain Evêque de Paris mort en 576. comme étant à la tête de quantité d'Ecoliers de toute forte d'âges. L'Empereur Charlemagne, qui aimoit les Belles Lettres, rétablit les Ecoles Epifcopales & Monaftiques, & en établit même dans fon Palais. C'est ce qui a engagé quelques Auteurs à écrire que ce Prince inftitua une Université que dans Paris. Depuis lui on ne voit d'autres lieux d'Etudes dans cette Ville ou aux environs, que les Ecoles de l'Eglife de Paris, & des Abbayes de S. Germain, de Sainte Geneviève & de S. Denis. Geoffroi de Boulogne, Chancelier de France & Evêque de Paris, fut le premier qui fur la fin du XI. fiecle établit des Ecoles féculieres dans cette Capitale du Royaume. Guillaume de Champeaux, depuis Evêque de Châlons, fut un des premiers qui y profeffa la Dialectique, la Rethorique & la Theologie. Il eut de grands hommes pour fucceffeurs, qui s'attirerent un grand nombre d'Ecoliers. Philippes Augufte leur accorda des privileges en 1200, & ils en eurent d'autres des Papes Innocent III. Honoré III. Innocent IV. & Alexandre IV. & comme les Lettres que ces Papes adrefferent aux Maîtres & aux Ecoliers commen. çoient par ces paroles, Noverit Univer fitas veftra, ou Univerfitas Magiftrorum Scholarium, le nom d'Univerfité leur en demeura. Les premiers Statuts de cette Univerfité furent dreffez en 1215. par Robert de Corceon, Légat du S. Siege; & dans ces Constitutions il n'y eft fait mention. que des Artiftes, qui enfeignoient les Arts & la Philofophie, & des Theologiens & en 1221. chacun de ces deux Membres prenoit le titre de Faculté. Innocent III. mort en 1216. avoit déja aggregé les Maîtres en Droit à l'Univerfité de Paris; & il paroît par une Bulle de Gregoire IX..en 1231 que les Phyficiens, ou Medecins étoient déja membres de cette Univerfité. Par la fuite l'on fonda plufieurs Colleges, aufquels on donna un revenu certain pour l'entre. tien des Profeffeurs, & pour nourrir de pauvres Ecoliers, qu'on appelle Bourfiers. Il femble que l'Eglife de Paris, en mémoire de la premiere inftitution des Eco les féculieres faite par un de fes Evêques, ait confervé une espece de Patronage, du moins fur la Faculté de Theologie, puif que le Chancelier de l'Univerfité eft toûjours du Corps du Chapitre de NôtreDame; que c'eft dans une Salle de l'Archevêché que fe foûtient le dernier Acte nommé Aulique, pour prendre le Bonnet de Docteur en Theologie ; & que c'eft des mains de ce Chancelier qu'on le re çoit. Voyez l'Hiftoire de l'Univerfité de Paris par Célar Egaffe du Boulay. Voici les Univerfitez que l'on compte en France, après celle de Paris, avec la dare de leur inftitution. Elles font toutes compofées des quatre Facultez, à l'exception de celle de Montpellier, qui n'a que les Facultez de Droit & de Médeci ne; & celle d'Orleans, qui n'a que celle |