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NIUS.

J. AN- vrages; tels ont été Jean Nauclerus, Jean Driedon, Michel Medina, Sixte de Stenne, Guillaume Pofiel, Albert Krantz, Charles Sigonius, Denis Godefroy, Leandre Alberti & plufieurs autres. On dit que ce dernier mourut de chagrin d'avoir été la dupe de ces Ouvrages & d'avoir gâté fa defcription de l'Italie en y mêlant les Fables dont ils font remplis.

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Enfin tous les meilleurs critiques ont rejetté avec mépris ces romans, comme fortis de la tête d'Annius, qui a voulu en imposer au Public, en y faifant des Commentaires. Mais la fuppofition étoit trop groffiere, pour qu'elle ne fût pas bientôt découverte. Annius ne fçavoit pas le vrai nom des Auteurs qu'il produi foit il appelloit Methaftene un Hiftorien connu dans l'Antiquité fous le nom de Megafthene; il leur attribuoit même des fentimens & des faits contraires à ce que nous lifons dans leurs veritables fragmens. D'ailleurs on n'a jamais vû aucun Manufcrit de ces prétendus Auteurs. Antoine Auguftin, Archevêque de Tarragone, rapporte dans fon di

xiéme Dialogue un fait qui fuffit J. ANpour faire connoître le peu de bon- NIUS. ne foi d'Annius, il dit qu'il fit graver une infcription fur une pierre, & la fit enfuite enterrer dans une vigne près de Viterbe; que quelque tems après il y fit creufer & témoigna beaucoup d'étonnement, lorfqu'on l'eût trouvée ; qu'il la porta en triomphe aux Magiftrats, & s'en fervit pour leur faire croire que leur Ville étoit plus ancienne que Rome, & qu'elle avoit été bâtie par Ifis & Ofiris, qui avoient vêcû plus de deux mille ans avant Romulus.

Il s'eft trouvé cependant de tems en tems des Ecrivains qui ont entrepris la défenfe de ces Ouvrages fuppofez. Ainfi Thomas Mazza, Dominicain Italien, a publié en leur faveur le Livre fuivant. Apologia per F. Giovanni Annio Viterbefe. In Verona 1673. fol. It. Latine verfa à Fr. Joanne Baptifta Ettoreo, ejuf dem Ordinis. in-4°. Le principal but de cet Auteur eft de montrer que s'il y a eu quelque fraude en cela, il ne faut pas l'imputer à Annius; mais il va plus loin, car il foûtient

KIUS.

JAN- que ces Ouvrages font legitimes, & tâche de répondre aux objec➡ tions. Son Livre ayant eu beaucoup de débit, il jugea à propos d'en faire un nouveau fur le mêine fujer, & pour confirmer ce qu'il avoit avancé, mais fous le nom emprunté de Didymo Ropaligero Liviano. Il a pour titre :

J Goti illuftrati, o vero Iftoria de' Goti antichi con varie digreffioni in materie parimente antiche e fingolari da Didymo Ropaligero Liviano; infertavil Apologia per F. Gio. Annio Vi terbefe. In Verona 1679. ful. pp. 294

François Sparavieri de Ferone ayant écrit contre cet Ouvrage fans fe nommer, François Maceda lui répondit pour Mazza, par un Livre intitulé Refponfio ad Notas nobilis critici anonymi in Apologiam R. P.T. Thoma Mazza. Verona in A

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Mazza ne jugea pas cependant à propos de s'en tenir à cette défense, il en publia lui-même une autre fous un nom emprunté. En voici le titre Aucupium Ibis, hoc eft, Confu-tationes objectionum Elenchifi anony mi in Apologiam pro Annio F. Thoma

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Mazza. Autore Didymo Leoclavio J. ANSiviliano editum à R. P. F. Fran- NIUS. cifco a Sexto Ord. Min. Capuc. Ronchi in 4°.

Sparavieri ayant répondu d'une maniere fort vive, Mazza oppofa à fa réponse l'Ouvrage suivant. Ad Francifcum Sparaverium plus aquo in Thomam Mazzam excandefcentem Paranefis. 1677. in-4°~

François Sanfovino a traduit en Italien les prétendus Auteurs publiez par Annius, & a donné au Public fa traduction fous ce titre : Le Antichita di Berofo Chaldeo Sidin cerdote e d'altri Scrittori cof Ebrei com e Greci e Latini,che trattano delle fteffe materie, tradotte, dichiarate, R con diverfe utili e neceffarie annotatio ni illuftrati. In Venezia 1585. in-4°.. PP. 212.

V. Bibliotheca Scriptorum Ord. Predicatorum. Jac. Echard. Journ. de Ve-. nife, tom. 20. p. 140. Voffius de Hift. Lat.

J. CAIUS.

JEAN CAIUS.

EAN Caius, dont le nom Anglois étoit Kaye, mais qui eft plus connu fous celui de Caius, naquit à Norvvich, ville Capitale du Comté de Nortfolck en Angleterre l'an 1510.

J glois étoit Kaye

Il commença fes études dans cette Ville, & alla les continuer à Cambrige, où il étudia en Medecine & fe fit recevoir Docteur. Il voyagea enfuite en Italie pour se per

fectionner fous les habiles Maîtres qui y enfeignoient. De retour en Angleterre, il fe fit une fi grande réputation par fon habileté, qu'il fut fucceffivement Medecin du Roi Edouard VI. de la Reine Marie, & enfin d'Elizabeth.

Il avoit fi fort à cœur l'honneur des Sciences & des Belles Lettres qu'il fit rebâtir presqu'entierement à fes frais le College de Cambrige, où il avoit étudié, & augmenta fes revenus de fon propre bien.

Pitfeus dit qu'il n'avoit pas des

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