DE DIVERS OUVRAGES SUR LA PEINTURE ET LE COLORIS; A PARIS; Du Fonds de Jombert pere! Chez CELLOT & JOMBERT jeune, M. DCC. LXXV. Avec Approbation & Privilege du Roi. AVERTISSEMENT. LES Ouvrages de M. de Piles fur la Peinture font également eftimés des Arriftes & des connoiffeurs. Plufieurs de fes petits Traités tels que les Conversations fur la Peinture, le Dialogue fur le coloris, fa Differtation fur les ouvrages des plus fameux Peintres,&c.qui avoient paru séparément & en différens tems, étant devenus affez rares, j'ai cru faire plaifir aux amateurs en les réimprimant tous enfemble, fous le même format & du même caractere que l'Art de Peinture par Dufrenoy, que j'ai redonné au public il y a quelques années, avec la Traduction & le Commentaire de M. de Piles, & un petit Dictionnaire des termes de Peinture. Voici l'ordre que l'on a tenu dans ce Recueil, &, un précis de ce que chacun de ces Traités contient. L'objet de M. de Piles, dans la premiere converfation, eft de tâcher de difpofer l'efprit d'un amateur de tableaux à recevoir les impreffions qu'il croit les plus convenables pour l'aider dans le jugement qu'il en doit porter. Dans cette 2 intention, il y donne d'abord une idée des fauffes connoiffances en Peinture; il explique enfuite ce que c'est que le goût dans les beaux Arts, & il parle des morceaux connus sous le nom d'Antiques, & des ouvrages des Arciftes modernes qui ont le plus de réputation, tels que ceux de Raphaël & de Michel Ange: tout ce que l'Auteur exige de fes Lecseurs, c'est un efprit net & épuré, & fur-tout libre de toute préventions Au refte, cet entretien eft moins pour les Peintres, que l'on suppose inftruits de tout ce dont on y parle, que pour ceux qui aiment la Peinture ou qui defirent y acquérir quelque connoiffance. - Dans la feconde converfation PA teur introduit.cing perfonnages qui par lent chacun felon leur différent caractere & felon les diverfes connoiffances qu'ilsont ou croient avoir fur la Peinture enforte qu'il ne s'agite point de question dans cet entretien dont on ne faffe voir le pour & le contre. Ces queftions roulent fur l'établissement des principes que Pon propofe à un efprit toujours fuppofe exempt de toute prévention. Et comme il arrive quelquefois qu'on s'échauffe dans la difpute en parlant d'un Art fur lequel les fentimens font partagés, & que par le mot de Peinture chacun peut concevoir des idées différentes, l'Auteur, avant que d'entrer en matiere, commence par donner l'idée du Peintre & celle du Sculpteur, & fait voir la différence ef fentielle qui caractérise l'un & l'autre. Après avoir défini dans la troifieme converfation ce que c'est que le coloris & les couleurs locales, & expliqué ce qu'on entend par leur amitié, leur antipathie & leur harmonie, M. de Piles établit la néceffité du coloris & fa prééminence fur toutes les autres parties de la Peinture, & même fur le Deffein ; ce qu'il prouve par la définition du deffein & le parallele qu'il en fait avec le coloris. Il rapporte à ce sujet l'hiftoire d'un Sculpteur aveugle qui faifoit en cire des portraits affez ressemblans; il fait voir enfuite la difficulté du coloris & combien il y a peu de Peintres qui en aient connu les principes. Après avoir blâmé la négligence des Peintres pour apprendre Anatomie, & prouvé que cette fcience eft abfolument néceffaire pour bien deffiner, il revient au coloris, dont les régles ne font pas encore bien établies; parle des ouvrages du Pouffin, & prouve it |