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fortir du royaume. LXXX11. Plufieurs de fes amis font arrêtés. LXXXIII. Le connétable fe fauve en Italie. LXXXIV. Il s'arrête dans le Milanez & va joindre l'armée impériale. LXXXV. Le roi refte en France, & envoie Bonnivet en Italie. LXXXVI. Progrès de Bonnivet dans le Milanez. LXXXV11. Les Espagnols affiègent inutilement Bayonne. LXXXV111. Ils fe rendent mattres de Fontarabie. LXXXIX. Le comte de Guife bat le général Furstenberg en Bourgogne. xc. Le roi d'Angleterre envoie une armée en Picardie. XCI. L'armée ennemie s'avance à onze lieues de Paris, & y met l'alarme. XC11. Le duc de Vendôme l'oblige à fe retirer. XC111. Le grand-maltre de Rhodes part avec fes chevaliers & arrive à Candie. XCIV. Bulle du pape pour arrêter les chevaliers auprès du grand-maître. xcv. Le grand maltre arrive à Civita-Vecchia. XCVI. La maladie du pape differe l'audience qu'il demande. xcv11. Il arrive à Rome où le pape lui donne audience. XCV111. Le pape avant fa mort fait un cardinal. xC1x. Mort du pape Adrien VI. C. Ouvrage de ce pape. C1. Les cardinaux entrent au conclave pour élire un pape. C11. Les cardinaux de Medicis & Colonne concourent pour la papauté. C111. Le cardinal de Medicis eft élu pape fous le nom de Clement VII. CIV. Hiftoire du pape Clement VII. cv. Le nouveau pape protege les chevaliers de Rhodes. Cvi. Son couronnement. Cvii. Découverte du corps de l'apôtre faint Thomas. CV111. Grands troubles dans l'églife de Conftantinople. CIX, Mort du cardinal Sion, Matthieu Schinner. Cx. Du cardinal Petrucci, Cx1. Du cardinal Bernardin de Carvajal. CX11. d'Adrien Gouffier cardinal de Boiffi. Cx111. Du cardinal Grimani. CXIV. Du cardinal de Graffis. Cxv. D'Antoine de Lebrixa. CXVI. Les ouvrages de cet auteur. CXV11. Rétractation de Jean de Bernoffe religieux Auguftin. CXV111 Louis Berquin accufé d'héréfie. CXIX. Le parlement faifit fes livres & renvoie le jugement à la faculté. Cxx. Arrêt du parlement qui renvoie l'affaire devant l'évéque de Paris. CXXI. Arrêt du parlement de Paris contre les livres de Luther. Cxx11 Autre Arrêt qui défend les livres de Melanchton. CXX111. Cenfure de la faculté de théologie fur ces livres. CXXIV. Propofitions condamnées, tirées des œuvres de Melanchton. Cxxv. La reine régente confulte la faculté fur l'héréfie de Luther. CXXVI. Ecrit de Beda contre l'apologie d'Origene, par Merlin. CXXV11. Cenfure de quelques propofitions contre le culte des faints.

APPROBATION.

'A1 lu par l'ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux,

de l'Hiftoire Ecclefiaftique depuis 1507 jufqu'en 1524. A Paris le 26 d'Octobre 1726.

DE VILLIERS.

HISTOIRE

HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.

LIVRE CENT.VINGT-UNIEME.

F

AN. 1508. 1.

demande aux Vénitiens les

qu'ils poffédoient.

ULESII toujours plein de zèle pour recouvrer les domaines de l'état eccléfiaftique, qui étoient paffes en des mains étrangères, après avoir Jules II rechaffé les Bentivoglio de Boulogne, attaqua les Vénitiens. Outre Cervia que ceux-ci oc- domaines de cupoient depuis près de deux fiècles, & Ravenne depuis l'an l'état ecclé1441, ils étoient encore maîtres de Rimini, de Faënza, fiaftique d'Imola, de Cefène, & de quelques autres villes moins confidérables de la Romagne, dont ils s'étoient emparés, quand les états du duc de Valentinois furent démembrés. Jules rede. lib. 6. manda toutes ces places aux Vénitiens; mais d'abord il le fit Nic. Bafel in avec modération. Il leur fit expofer la juftice de fa demande, Addit. ad & l'honneur qu'ils fe feroient d'y adhérer fans réfiftance; Nauler. mais voyant qu'ils ne fe rendoient point, il réfolut de leur 1. 29. c. 15. déclarer la guerre.

On croit que la retraite que les Vénitiens avoient donnée chez eux aux Bentivoglio, & le refus qu'ils avoient fait duneveu du pape pour l'évêché de Vicenze, comme on l'a vu ailleurs, étoient les vraies raifons qui engageoient le pape à fe déclarer contre les Vénitiens; & que le recouvrement des villes qu'ils poffédoient n'en étoit que le prétexte,quoique cependant il ne fût pas fâché de les avoir: car il étoit affez jaloux de ce qu'il croyoit lui appartenir. Incapable de foutenir seul une guerre qui furpaffoit de beaucoup fes forces & fes moyens, A

Tome XVII.

Mach. hift.

Ferron. l. 4

Mariana;

AN. 1508.

II.

Il s'adreffe

6. c. 16.

III.

de France

il oublia le reffentiment qu'il avoit contre l'empereur Maximi lien, Louis XII roi de France & Ferdinand roi d'Aragon, & ne penfa plus qu'à ménager une alliance avec ces.trois princes. Louis XII fut le premier à qui il s'adreffa, & il lui envoya au roi de le comte de Carpi pour négocier cette affaire : le cardinal France,& lui d'Auch en fit la propofition dans le confeil du roi ; & elle fut propofe defe appuyée par le cardinal d'Amboise, premier ministre, qui liguer contre lesVénitiens, étoit grand ennemi des Vénitiens. Le projet d'alliance portoit Bellefor. I. que ceux qui fe ligueroient, s'affifteroient mutuellement de toutes leurs forces, jufqu'à ce qu'on eût recouvré tout le pays Le confeil qu'on prétendoit ufurpé par les Vénitiens. Ce projet fut lu dans le confeil,& on y accepta la propofition fans prefque aucune altercation. Il n'y eut qu'Etienne Poncher, évêque de Paris, qui tâcha de détourner le coup. Il foutint que la France ne pouvoit avoir de meilleurs confédérés que les Vénitiens en Italie, & que la fociété de tous les autres étoit ruineufe. Il regardoit le confentement que le confeil venoit de donner,com. me l'effet d'une baffe complaifance pour le premier miniftre, ou comme une obéiffance fervile aux volontés du roi, qui n'avoit un confeil établi que pour lui remontrer ce que la juftice demandoit, & l'empêcher de faire de mauvaises entreprises. Il eft aifé de voir que l'évêque avoit raifon; mais l'autorité l'emporta. Louis XII, auffi prévenu contre la république que fon miniftre, n'étoit pas fâché de trouver un prétexte pour lui faire de la peine.

opine pour

l'alliance.

IV. L'empereur & le roi d'A

agon en

trent dans

Rayn, ann.

Comme on vouloit auffi gagner l'empereur, on députa vers lui, & l'on fe fervit adroitement, pour l'engager dans ce parti, de tous les démêlés qu'il avoit eus avec la république, & qui n'étoient pas encore bien éteints. L'empereur fe cette ligue. fit lire le projet d'alliance: il le trouva convenable, & l'a1509. n. 9. gréa. On eut plus de peine à faire confentir Ferdinand roi d'Aragon: il trouvoit de grandes difficultés dans cette ligue, il les propofa; on tâcha de les réfoudre: mais quoiqu'il ne fût pas fort convaincu de la justice de cette ligue par les raifons qu'on lui donna, voyant que le pape, l'empereur & le roi de France favorifoient cette union, & qu'elle lui pourroit procurer le recouvrement de tout ce qui avoit été engagé aux Vénitiens dans la Pouille, à l'occafion de l'expédition de Charles VIII au royaume de Naples, il y entra avec les autres, bien réfolu de les abandonner, dès que fes intérêts demanderoient de lui qu'il changeât de parti.

AN. 1508
V.

Guicciard!

Ainfi fut formée cette ligue fameufe, connue fous le nom de ligue de Cambray, parce qu'on choifit la ville de ce nom pour le lieu du congrès. Mais afin de prévenir, s'il étoit Prétexte poffible, tous les foupçons que les Vénitiens auroient pu ya pour couqu'on emplo former fur ce congrès, & pour tenir la négociation secrète, vrir cette lion fit entendre que le but de l'affemblée étoit de conclure gue. un traité, par lequel on termineroit les différents furvenus hift. 1. 8. entre Charles de Luxembourg prince d'Espagne, & le duc Seyfel. hift. de Gueldres allié de la France. Afin de rendre ce prétexte Louis XII. Raynald. ad plus plausible, on figna le dixième de Décembre 1508 le ann. 1509. traité du duc de Gueldres, & on affecta d'en donner con- 3. & 4. noiffance, pendant que le même jour on figna fans bruit & fans éclat le traité de la ligue offenfive contre les Vénitiens, qui étoit le véritable motif du congrès. Comme les princes confédérés ne pouvoient se trouver en perfonne à cette asfemblée, chacun y envoya des députés. Marguerite d'Autriche, ducheffe douairière de Savoie, gouvernante des PaysBas, fille de Maximilien, s'y trouva pour l'empereur. Cette princeffe avoit tous les talens d'un homme habile pour les affaires, propre à fléchir les efprits & à concilier les humeurs les plus oppofées. Louis XII envoya le cardinal d'Amboife fon premier miniftre: le roi d'Aragon y avoit aufli fon ambaffadeur. Mais tout fe traitoit principalement entre le cardinal & la ducheffe de Savoie, & l'on ne faifoit que fuivre ce qui avoit été difcuté & arrêté entre eux deux.

VI.

Articles fe

crets contre

les Vénitiens.

vol. in-12.

Il feroit inutile de parler ici du traité concernant le duc de Gueldres. Celui contre les Vénitiens porte: I. Que le pape, l'empereur, le roi de France & le roi d'Aragon s'entre-aideroient en toutes manières, pour recouvrer les états & les places que les Vénitiens avoient ufurpées fur eux; que les villes qu'ils retenoient au pape dans la Romagne, RavenVoyez l'hif. ne, Cervia, Faenza, Rimini, Imola & Cefène lui feroient de la ligue de rendues, qu'on reftitueroit à l'empereur Roveredo, Véro- Cambray. z ne, Padoue, Vicenze, Trévife & le Frioul; au roi de France, Paris 1709. Breffe, Crème, Bergame, Cremone, la G.radadda,& toutes to. 1. 1. 1. p. les anciennes dépendances du duché de Milan; au roi d'Ara- 50. Mariana gon, Trani, Brindes, Otrantes, Gallipoli, & tous les ports hift.Hifp.an que les Vénitiens occupoient dans le royaume de Naples. 1. 29. n. 65. II. Qu'au premier d'Avril de l'année fuivante, les princes auroient leurs armées prêtes pour entrer en campagne; & parce que l'empereur étoit lié par la trève de trois ans, qu'il

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venoit de conclure avec la république, le pape, pour fourAN. 1508. nir à Maximilien une raifon de ne pas accomplir ce traité, le fommeroit de le venir fecourir, comme avoué de l'églife Romaine, pour recouvrer les domaines du faint fiége. III. Qu'en même temps que les trois princes attaqueroient les Vénitiens avec leurs armes temporelles, fa fainteté les prefferoit, fous peine d'excommunication, de reftituer ce qu'ils avoient ufurpé, & fulmineroit un interdit contre la république. IV. Qu'on exhorteroit les rois de Hongrie & d'Angleterre, les ducs de Savoie & de Ferrare, & le marquis de Mantoue, d'entrer dans cette ligue. V. Que jufqu'à la fin de la guerre, l'empereur,ni fon petit-fils le prince d'Efpagne, n'inquiéteroient en aucune manière le roi d'Aragon touchant leurs prétentions fur la Caftille, qui appartenoit à Jeanne mère du prince d'Espagne. VI. Que Maximilien donneroit à Louis XII. une nouvelle inveftiture du duché de Milan, dans laquelle on comprendroit Breffe,Bergame & toutes les autres dépendances du duché de Milan qu'on recouvreroit fur les Vénitiens. VII. Que fi cette république avoit recours au Turc pour en obtenir du fecours, les confédérés redoubleroient leurs efforts, & la ligue feroit regardée dès-lors comme une ligue faite contre les infidelles. VIII. Qu'aucun des princes ligués ne pourroit faire ni paix ni trève avec les Vénitiens, que du confentement des autres. IX. Enfin,que pour empêcher que les différents qui fubfiftoient toujours entre l'empereur & le roi catholique,ne traverfaffent le projet & les entreprises de la ligue, on nommeroit d'un commun confentement de part & d'autre des commiffaires qui termineroient à l'amiable les conteftations, dès que la guerre contre les Vénitiens feroit finie. On refolut encore de folliciter le duc de Savoie d'entrer On follicite dans la ligue ; & afin de l'y engager plus facilement, on lui le duc de Sa- fit efpérer qu'il pourroit reconquérir le royaume de Chipre de Ferrare & qu'il prétendoit lui appartenir, & dont les Vénitiens s'étoient le marquis de emparés, ce qui avoit fort chagriné le duc : ainfi en lui faifant efpérer qu'il pourroit y rentrer, on le prenoit par le côté qui Hift. de la li- le flattoit davantage. On trouva un accès auffi facile auprès que de Cam- des ducs de Ferrare & de Mantoue, qui avoient auffi perdu brai, to. 1.1. plufieurs villes & châteaux ufurpés par les Vénitiens. Ils reMariana, gardèrent la propofition qu'on leur fit d'entrer dans la ligue, comme un honneur & un avantage dont ils devoient profi Cuice. 1. 8. ter, & ils promirent de figner.

VII.

voie, le duc

Mantoue

pour la ligue.

1. p. 87. & v.

lib. 29.

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