Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Pet. Lucius

blio. des au

fon témoignage eft démenti par beaucoup d'autres auteurs AN. 1516. Spagnoli prit l'habit parmi les religieux Carmes de la con- Bibliot. Cargrégation de Mantoue, & y fut élu fix fois vicaire géné- mel. ral, emploi qu'il remplit fi dignement, qu'en 1513, il fut Dupin. Biobligé d'accepter le généralat, dont il ne jouit pas long- teurs eccl. t. temps, étant mort trois ans après. On a fes ouvrages en 14. in-4°. p. quatre volumes, recueillis par le père Laurent Guyler de 97. Bruxelles, imprimés à Anvers en 1596 in-4°. & enfuite à Paris en deux volumes in folio en 1583, avec des commentaires de Badius & de Brantius, & de quelques autres. Il avoit un génie très-aifé pour la poëfie, qu'il gâta toutefois pour avoir trop compofé de vers, au fentiment de Lilio Giraldi. Au Lilio Giralrefte fa fécondité étoit furprenante, puifqu'il compofa plus 1.' de Poet. di, dialog. de cinquante-cinq mille vers, parmi lefquels il y en a un cer- fui temp. tain nombre de bons & d'heureux. Tritheme lui donne des Bellar. Trilouanges exceffives; Jovinianus Pontanus, Pic de la Miran- them. de fcrip. Ecclef. de, & d'autres parlent auffi très-avantageufement de lui.

On a de cet auteur un commentaire fur les fept pfeaumes, deux livres de la vie de S. Bafile, trois livres de la vie de S. Nicolas de Tolentin, des poënes en l'honneur de fept Vierges, qui font la mère de Jefus-Chrift, & les faintes Catherine, Marguerite, Agathe, Lucie, Apolline & Cecile, dont il décrit l'hiftoire de la vie & le martyre, fous le titre de Parrhenicon; trois livres de la vie de S. Denis l'Aréopagite; un livre de la vie de S. Georges, & un de la vie de S. Louis Morbiole de Boulogne; un poëme en l'honneur de S. Jean-Baptifte, & un autre en l'honneur d'Albert carme de Sicile; trois livres de la patience, & un de la béatitude, en profe; trois livres des misères du temps, ou des fept péchés mortels; des poëfies fur la prise de bonnet de doc. teur, fur la nature de l'amour & fur le mépris de la mort; un traité contre les médifans, & un autre contre les calomniateurs; un livre de différentes interprétations de l'écriture fainte; dix livres d'Eglogues fur différens fujets; douze livres de Faftes pour les douze mois de l'année; l'hiftoire de l'églife de Lorette, & l'apologie de l'ordre des Carmes.

CXL.

De Laiflas

VI, roi de

Ladiflas VI, roi de Bohême & de Hongrie, mourut auffi dans cette année le jeudi quinzième de Mars. Il étoit fils de Bohème & Cafimir, roi de Pologne, qui lui avoit fait obtenir le royau- de Hongrie. me de Bohême; & il parvint par fon adreffe & par fa va- Dubrav. rr. leur à celui de Hongrie l'an 1490, après la mort de Matthias Hungar. I.

32.

AN. 1516.

Corvin, fils de Jean Huniade: Beatrix, veuve de Matthias, crut que ce prince l'épouferoit, ce qui l'engagea à prendre fon parti. Il eut à combattre trois puiffans compétiteurs, Jean fils naturel de fon prédéceffeur, Maximilien d'Autriche, & fon propre frère Albert, que leur père Cafimir vouloit mettre fur le trône de Hongrie, prétendant que Ladiflas devoit fe contenter de la Bohême; il fut néanmoins affez heureux pour éluder les deffeins de ces prétendans. Il époufa Anne de Foix, de laquelle il eut Anne & Louis; & pour laiffer la paix dans fes états, il fit couronner son fils à l'âge de deux ans mais ces précautions furent inutiles, ce fils étant mort peu de temps après.

327

LIVRECENT VINGT CINQUIEME.

LE pape voulant terminer le concile de Latran,

tint

AN. 1517.
I.

Le pape fe

prépare à

Е une congrégation le treizième du mois de Mars 1517, dans la haute chapelle du palais du Vatican, à laquelle affiftèrent les cardinaux, archevêques, évêques, & autres; terminer le & parce que, dans une autre congrégation particuliè- concile de re, il y avoit eu quelque différent entre l'évêque de Labb. coll. Syracuse ambassadeur du roi d'Espagne & le patriarche d'A- conc. t. 14. quilée, au fujet de la prefféance, il fut réfolu que ces P. 321. deux prélats n'auroient point de places marquées, & fe Raynald, ad

Latran.

ann. 1517. H.

mettroient où bon leur fembleroit en entrant dans la cha- 1.

pelle. Enfuite on parla des matières qui devoient être agitées dans la dernière seffion, fur la propofition qu'on fit de confirmer, & même d'étendre la bulle Pauline contre ceux qui s'emparoient des biens de l'églife: les cardinaux furent d'avis de laiffer cette bulle dans l'état où elle étoit, & de n'en point parler. Sur l'impofition des décimes pour faire la guerre aux Turcs, un évêque opina que la bulle diroit expreffément, qu'on n'exigeroit point les décimes, que la guerre ne fût auparavant déclarée; mais cet avis ne fut pas goûté.

Spond, an

1517. the I

II. Douzième

Labb, coll.

Graffis.in-4°.

Le feizième de Mars on tint la douzième & la dernière feffion. La meffe y fut chantée folennellement par le car- feflion du dinal de Sainte Croix, qui avoit été un des principaux au- concile de teurs du concile de Pife. Un évêque y prêcha fur l'auto- Latran. rité & la dignité des conciles, & parla auffi du zèle qui de- conc. ut. fup. voit animer les princes pour délivrer la Grèce de l'oppref- p. 324. & feq. fion des Turcs. Le cardinal de Sainte Marie in porticu chanta Parif. de l'évangile, & après les prières accoutumées, un fecrétaire du MS. archiv concile monta dans la tribune, & lut à haute voix une let- Vatic. tre de l'empereur Maximilien, datée de Malines en Brabant Raynald, an le dernier jour de Février. Ce prince y témoignoit fa 1517. n. 175 douleur de voir l'églife affligée par les Turcs, & les progrès des armes de ces infidelles; il promettoit d'entrer dans les vues du pape & des pères du concile pour leur faire la guerre. Il y parloit auffi de la victoire de Selim, remportée fur les Perfes, & conjuroit le pape d'employer les foins

AN. 1517.

pour ne pas laiffer triompher davantage cet ennemi de la religion chrétienne.

On propofa enfuite la bulle qui renouvelloit les défenfes de piller les maitons des cardinaux quand ils font élus papes; & fur quelques endroits qui ne furent pas approuvés de tous, on la rectifia, & on en fit la lecture. Cette bulle renouvelle les conftitutions d'Honoré III & de Boniface VIII pour un femblable fujet. On publia encore une autre bulle ou il eft dit en substance, que comme les caufes pour lesquelles le concile avoit été affemblé, avoient eu un heureux fuccès, que la paix étoit établie entre les princes chrétiens, la réformation des mœurs & de la cour Romaine réglée, le conciliabule de Pife aboli, on confirmoit par la préfente bulle tout ce qui avoit été fait & arrêté dans les onze sesfions précédentes, & que rien n'empêchoit plus de terminer le préfent concile. La même bulle ordonnoit aufli une impofition des décimes, & exhortoit tous les bénéficiers à permettre qu'on les levât fur leurs bénéfices, afin de les employer à la guerre contre le Turc. Plufieurs pères dirent qu'il y avoit encore plufieurs chofes à régler, & qu'il ne falloit pas fitôt finir le concile: mais la pluralité des voix l'emporta. Le cardinal de S. Eustache dit à voix haute & incile V de telligible: Meffieurs, allez en paix; les chantres de la chapelle du pape répondirent fur le même ton: Rendons grâces Collect. conc. à Dieu; on chanta auffitôt le Te Deum. Le pape monta

III.

Fin du con

Latran.

P. 339.

IV.

Difcours de

formation

des mœurs.

fur fa mule, & s'en retourna à fon palais, accompagné des cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, ambaffadeurs & autres grands feigneurs. Ainfi finit le cinquième concile de Latran, qui avoit duré près de cinq ans.

On trouve, à la fin des œuvres de Pic de la Mirande, un difcours que quelques auteurs prétendent avoir été lu dans François Pic cette dernière feffion; mais on ne le voit point dans les acde la Miran- tes, où l'on ne trouve que celui de Maxime Corvin évêde fur la ré- que de Sergine. Celui qui eft parmi les œuvres de Pic de la Mirande, eft très-vif, & attaque fortement les mœurs co: Ext. in fine rompues de ce temps-là. « On a fouvent propofé (dit-il ) de operum Pici » faire de nouvelles lois : mais qu'on s'attache à maintenir & Apud Or. "à faire obferver les anciennes contre le luxe, la cupidité, this. Grat, l'avarice; aujourd'hui l'on ne voit plus ni piété, ni juftice. in fefei ulon Les princes ont changé l'ancienne fimplicité de nos pères » en rufe & en fineffe, la chafteté en diffolution, la » libéralité

Mirand.

rer. &c.

libéralité & l'épargne en luxe ou en avarice. La plupart des prélats, qui doivent être la lumière du monde, & éclairer AN. 1517 » les peuples par leur doctrine, en les édifiant par leur piété, » n'ont prefque plus ni religion, ni pudeur, ni modeftie; la » juftice eft changée en brigandage, la piété a prefque dé

généré en fuperftition, du vice on fait une vertu ; le foin » des églises eft commis à des ouvriers déréglés, la bergerie » du bon pasteur à des loups raviffans; enfin l'on fait un tra» fic honteux des chofes faintes.» Pic exhorte le pape à y apporter le remède, & à contraindre un chacun d'y obferver les lois de l'églife, & il lui propose, pour l'animer l'exemple du grand-prêtre Hely, qui fut févérement puni pour n'avoir pas réprimé les défordres de fes enfans.

V.

une

Guicciardin.

Viaorel. in

Quelque temps après la fin du concile, le pape eut avis Le pape dé qu'il y avoit une conjuration formée contre lui. Les auteurs couvre étoient deux cardinaux, Alphonse Petrucci cardinal de Sien- conjuration ne, & Bendinelli de Sauli; ils étoient piqués contre fa fain- contre lui. teté, de ce qu'elle avoit enlevé le duché d'Urbin à François- 1. 13. Marie de la Roverre, neveu de Jules II, qui en étoit fou- Paul. Jov. in verain. Petrucci étoit de plus irrité perfonnellement d'avoir vita leon X. été chaffé de Sienne, avec fes deux frères Borglièfe & Fabius, add. ad Ciaquoique cette république fût l'héritage de leur père Pandol- con. fe, qui avoit beaucoup contribué à rétablir la famille des Apud Bemb. 1. 15. ep. 23. Medicis dans Florence. Petrucci, pour fe venger du pape, Parif. MS. réfolut donc, ou de rétablir le duc d'Urbin dans fa fouveraine- Archiv. Vat. té, ou de faire empoifonner le fouverain pontife. Il tâcha de IV. P. 200, mettre dans fon parti quelques cardinaux déjà prévenus contre fa fainteté pour d'autres fujets; mais quoiqu'ils ne paruffent pas entrer dans fon deffein, il ne laiffa pas de chercher les moyens de l'exécuter. Il gagna enfin un chirurgien qui traitoit le pape d'un ulcère; mais ce coup ayant encore manqué, il fortit de Rome avec le cardinal Bendinelli, & s'aila joindre au duc d'Urbin & à Charles Baglioné. Le pape en étant informé, lui écrivit pour l'engager à revenir, à rentrer dans fon devoir, & à n'exciter aucun trouble dans Sienne; mais ces avis furent mal reçus. Petrucci voyant qu'il n'avoit pu exciter aucune fédition dans cette république, reprit fon premier deffein de tuer le pape.

VI.

Les deux cardinaux

Quelques lettres qu'il avoit écrites fur ce fujet, furent confpirateurs interceptées & remifes à Leon X, & découvrirent ainfi font arrêtés & mis en pris tout le complot. Leon craignant pour fa perfonne, ufa d'ar- fon

[merged small][ocr errors]
« AnteriorContinuar »