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profcrit les fectes qui s'étoient écartées de fa doctrine, II. xi. 46. Les feuls fccle. Manichéens fe perpétuèrent & fe foutinrent pendant plufieurs fiècles dans l'Orient, doù ils fe répandirent dans l'Afrique, & pénétrèrent dans l'Europe, principalement au onzième fiècle comme on le verra dans la fuite.

SabelRens.

fucceffeur de faint Alexandre eft dé- I
pofé & perfécuté, 40 & 3. Conftan- fiècle,
tius fe laiffe gagner par les Ariens, x11.
2. Les troubles augmentent & s'étendent
de l'Orient à l'Occident: les conciles fe
multiplient fans que les divifions ceffent:
Libere même exilé fe laiffe affoiblir, &
foufcrit une formule frauduleufe qu'il
regarde comme catholique, x11. 46.
Les difputes font naître un parti qui fe
fépare en même temps des Ariens & des
catholiques; ce fur celui des demi-Ariens.
Ceux-ci reconnoiffoient que le Fils eft
femblable au Père en fubftance; mais ils
nioient qu'il fût de la même fubitance,
& refufoient ainfi de recevoir le terme
de Confubftantiel confacré par la défini-
tion du concile de Nicée : ceux qui enfei-
gnoient cette erreur tinrent un concile
à Ancyre en 358, xiv. 5. Bientôt après
Libere rentre à Rome, & revient de la
furprife qui lui avoit été faite, 7& 24.
A la tête des demi-Ariens fe trouvoit
Macedonius, qui avoit été placé fur le Mace
fiége de Conftantinople par les Ariens doniens
mêmes, & qui fut déposé par ceux qui
demeurèrent purs Ariens, 11. 21. XIV.
22. Par le même principe qui avoit porté
Arius à nier la divinité du Fils, Mace-
donius nia la divinité du faint-Esprit,
foutenant que l'Efprit-faint n'étoit qu'une
créature femblable aux Anges, mais d'un
rang plus élevé, 30. On tint encore plu
fieurs conciles. Julien réprime les vio-
lences des Ariens: Jovien fe déclare
pour les catholiques, II. xv. 5 & 52.
Valens continue de foutenir les Ariens,
xvi. 6. Theodofe publie en 380 une loi,
par laquelle il prend fous fa protection
les catholiques, & profcrit tous les en-
nemis de la fainte Trinité , XVII. 55.
Par fes ordres fut affemblé en 381 à
Conftantinople le fecond concile géné-

J'ai nommé les Sabelliens qui parurent au milieu du troifième fiècle; ils eurent pour chef Sabellius, qui dogmatifoit à Prolémaide dans la Pentapole d'Egypte. Sa doctrine étoit au fond la même que celle de Praxeas chef des Patropaffiens qui avoient paru dès la fin du fecond fiecle, cifant que Dieu le père tout-puiffant étoit le même que Jefa-Chrift qui avoit été crucifé, I. IV. 34. Praxeas originaire d'Afie avoit enfeigné cette doctrine dans l'Occident: Noctus, qui étoit aufli Asiatique, l'enfeigna dans F'Orient au commencement du troifieme fiècle, v. 52. Sabellius fut fon difciple: il nioit la Trinité & la diftinction réelle des perfonnes divines; il ne reconnoiffoir ni la perfonne du Fils ni la perfonne du faint-Efprit. Son héréfie s'étendit fort loin; il eut des fectateurs en Mefopotamic & jufqu'à Rome, vit. 85. Peu de temps après parut Paul de Samofate, qui enfeignoit comme Sabellius l'unité de perfonne en Dieu, & nioit en même temps la divinité de Jefus-Chrift, comme fit enfuite Arius, II. vIII. 2. Arius qui parut au commencement du quatrième fiècle, & Macedonius qui vint après lui donnèrent dans l'erreur oppofée à celle de Sabellius de forte que le reproche ordinaire que les Ariens faifoient aux catholiques, confiftoit à les accufer de Sabellianifme, x. 28. & x1. 57. IV. A peine l'églife étoit-elle délivrée des fiicle. perfecutions qu'elle avoit fouffertes de Ariens. la part des païens pendant les trois pre-ral qui confirma la définition de Nicée, miers fiècles, qu'elle vit naître les pre- & condamna également les erreurs des mières femences d'une guerre inteftine Ariens & des Macédoniens, xvi. 6. dont elle fut agitée depuis l'Orient juf- Depuis cette décifion, ces deux fectes qu'à l'Occident pendant prefque tout le s'affoiblirent & fe ruinèrent dans l'emquatrième fiècle, H. x. 28. Arius prêtre pire par leurs divifions, xix. 35. xx. 10. d'Alexandrie commença à dogmatifer Cependant l'Arianifme fe maintenoit enfous le règne de Conftantin, vers l'an core chez les Barbares du Nord; par 320. Contre les Sabelliens, il foutenoit eux il fut ramené dans l'Occident au cinque le Fils de Dieu eft une perfonne quième fiècle, & porta la défolation diftinguée de la perfonne du Père; mais dans l'Afrique où il domina pendant un il nioir que le Fils de Dieu für Dieu : il fiècle, IV. xxvi. 42. Il s'étoit aufli réle mettoit au rang des créatures, & en pandu par eux dans l'Espagne & dans même temps il prétendoit que la filiation l'Italie, xxIII. 5. XXVI. 3. Mais enfin divine de Jefus-Chrift avoit été la ré- la deftruction du royaume des Vandales compenfe de fes mérites, prévus, 28 & en Afrique, & la converfion des Ariens 29. Ce fystème d'erreur fut condamné d'Afrique, d'Efpagne & d'Italie, achedés fa naiffance dans deux conciles tenus vèrent d'éteindre l'Arianifme, dont il à Alexandrie en 320, par le patriarche ne reftoit prefque plus de veftige au mi faint Alexandre, 28 & 31. Quelques évê-lieu du feprième fiècle, V. xxx11. 48 ques prirent le parti d'Arius: la divifion & 49. xxxiv. 3. & xxxv. 13. On le verra fe répandit dans les églifes d'Orient renaître en Pologne au quinzième siècle. Conftantin affembla le premier concile Sous le règne de Theodofe furent Ꮴ . général : ce concile fut tenu à Nicée en apaifés dans l'empire les troubles de l'A- fiècle. 325. L'erreur y fut anathématifée, &rianifme: fous le règne de fes fils, s'éPela Arius condamné, x1. 13. Mais Conftan-levèrent au commencement du cinquième giens. tin fe laiffe affoiblir faint Athanafe, fiècle deux autres hérées qui eurent

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giens, IV. xxv. 53. & le fecond concile
d'Orange tenu en 529 oppofa aux er-
reurs de ces deux fectes une définition de
foi qui contient un précis de la doctrine
de l'églife fur les importantes vérités de
la grâce, V. xxx11. 12.

entr'elles, felon la remarque de faint | œuvre fans le fecours de la grâce; mais Profper, une liaison intime je veux ils prétendoient que le mérite de la bonne File, dire celle de Pelage dans l'Occident, & volonté précède le don de la grace, & ficle. celle de Neftorius dans l'Orient, IV. croyoient pouvoir ainfi expliquer le myfXXII. 1, & xxv. 1. Le moine Pelage, tère de la prédestination, en ce que chaoriginaire de la Grande-Bretagne, étant cun eft traité felon le mérite de fa bonne venu à Rome, y reçut de Rufin le Sy- volonté à quoi les catholiques opporien, vers l'an 400, le fyftême d'erreur fent que le commencement même de la qu'il adopta, & dont on prétendoit mon- bonne volonté vient de Dieu, & que la trer la fource dans les principes d'Ori- prédeftination eft purement gratuite, & gene, xx. 1. Origene, en combattant fans aucune prévision de mérites, 57 les hérétiques, qui pour trouver la caufe & fuiv. Saint Auguftin fur le principal dédu mal avoient inventé deux principes, fenfeur de l'églife contre ces deux fecfoutenoit avec vérité que le mal n'a point tes. Celle des Pélagiens s'étant répandue d'autre caufe que l'imperfection de la dans la Grande-Bretagne, y fur comcréature qui abufe de fa liberté. Il établif battue par S. Germain d'Auxerre, xxv. foit folidement contre eux le libre-arbi- 15, & XXVII. 7. Celle des femi-Pélatre; mais il alloit jusqu'à prétendre que giens qui avoit paru d'abord à Marseille, l'inégalité des créatures raisonnables n'eft & qui fut enfuite renouvellée par Faufte que l'effet de leur mérite, I. v. 54. Pe- de Riès, fut combattue par faint Proflage adopta ce principe, & en étendit per & par faint Fulgence, xxvi. 24, les conféquences: de manière que le re- XXVIII. 56, XXIX. 41. V. xxx1.56 & 57. proche ordinaire des Pélagiens contre Saint Celeftin, faint Sixte, faint Leon, les catholiques, étoit de les accufer de faint Gelafe & Hormifdas s'élevèrent Manichéifme, IV. xxiv. 19, & xxv. fucceffivement contre ces deux héréfies, 10. Les Pélagiens, fous prétexte de IV. XXVI. 11, 45, 55. V. xxx. 29. xxx1. combattre les Manichéens, louoient la 5o. Le concile général d'Ephèse tenu en créature & le mariage, pour nier le pé-431 confirma la condamnation des Pelaché originel; la loi & le libre arbitre, pour établir que la grace fe donne felon le mérite; les faints avant Jefus-Chrift & depuis Jefus-Chrift , pour montrer qu'il y avoit eu des hommes exempts de péché dès cette vie. Les catholiques tenant le milieu entre les Manichéens & les Pélagiens, enfeignent que la nature eft bonne, comme étant l'ouvrage de Dieu; mais qu'elle a befoin du Sauveur, à caufe du péché originel venu du premier homme, que le mariage eft bon & inftitué de Dieu, mais que la concupifcence, qui y eft furvenue par le péché, eft mauvaife; que la loi de Dieu eft bonne; mais qu'elle ne fait que montrer le péché, fans l'ôter; que le libre-arbitre eft naturel à l'homme; mais qu'il eft tellement captif maintenant, qu'il ne peut opérer la justice qu'après avoir été délivré par la grace; que la juftice des faints, foit de l'ancien, foit du nouveau testament, a été vraie, mais non parfaite, xxiv. 19. Le principal difciple de Pelage fut un autre moine nommé Celeftius: ils vinrent enfemble à Carthage, où leur hérélie fut condamnée dans un concile tenu en 412. Cette condamnation | fut dans la fuite confirmée par le concile plénier tenu à Carthage en 418, & par les décrets des papes Innocent & Zofime, en 417 & en 418. xxIII. 2, 34, 48, so. Pelage avoit paffé de Carthage en Palestine, & fes erreurs fe répandirent dans l'Orient, 19, 31. xxiv. 25 & 57. Caffien, qui les y avoit puifées, les ap-néral affemblé en 431 à Ephèfe, & Nefporta dans les Gaules, où parurent vers Semi- 428 les femi-Pélagiens. Ceux-ci convePéla- noient que tout homme a péri en Adam, giens, qu'aucun ne peut être délivré par fon libre-arbitre, & que nul n'eft capable de commençer ou d'achever aucune bonne

Les Pélagiens condamnés en Occident s'étoient réfugiés à Conftantinople avec Julien évêque d'Eclane, qui étoit devenu leur chef: ils y furent reçus par le patriarche Neftorius, qui, en affectant de Neflo s'élever contre les Ariens & contre les riens. Pélagiens, s'écartoit lui-même de la foi catholique, & fe rapprochoit de leurs erreurs. Contre les Ariens il foutenoit la confubftantialité du Verbe ; contre les Pélagiens, le péché origine! & fes fuites mais en même temps il difoit que Jefus-Chrift, fils de Marie, étoit un pur homme, qui avoit été élevé à la filiation divine, c'est-à-dire uni au Verbe; enforte qu'il divifoit Jefus-Chrift, diftinguant en Jefus-Chrift deux perfonnes, l'homme & le Verbe, IV. xxv. 1 & fuiv. Ce que quelques-uns réuniffoient au Pélagianifme, en difant que comme Jefus-Chrift n'étoit qu'un pur homme, c'étoit par le bon ufage de fon libre-arbitre qu'il avoit mérité d'être élevé à la filiation divine, 12. & tel avoit été, comme nous l'avons vu, le blafphème des Ariens. Ce fut dès la première année de fon pontificat, en 423, que Nestorius commença à publier fon hérésie, !. elle fut condamnée dans le concile gé

torius y fut dépofé, 42. Cette dépofi-
tion caufa de grands troubles dans 10-
rient, & y produifit un fchifme, 45 &
fuiv. L'empereur Theodofe-le-jeune
qui avoit convoqué le concile, en fou>
tint la décision, & S. Celeftin l'approuva,

|

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XXVI. 10 & 14. Mais le fchifme s'étendit, | ailleurs. A peine la divifion excitée par VII. V. l'erreur fe perpétua, & elle fubfifte en- cette difpure fut-elle apaifée, que l'on fiècle. filele. core aujourdhui dans l'Orient, fur-tout vit s'élever encore dans l'Orient une héen Syrie & dans les autres provinces réfie nouvelle le Monothélime, qui Monofituées vers le Nord. commença à paroître vers l'an 626. thélites Entre les plus zélés adverfaires de Quelques évêques recevant le concile de Eury- Neftorius, fe trouva Eutychès, prêtre Calcédoine, & reconnoiffant deux natuchiens. & abbé d'un monaftère de trois cents res en Jefus-Christ, foutenoient qu'on moines près de Conftantinople. Celui-ci ne devoit lui attribuer qu'une feule opédevint l'auteur d'une héréfie oppofée à ration & une feule volonté, comme une celle de Neitorius, enforte qu'il accufoit fuite de l'unité de perfonne. Sergius pa de Neftorianifme les catholiques mêmes. | triarche de Conftantinople, qui étoit né Neftorius diftinguoit en Jefus-Chrift deux de parens Jacobites, reçut cette opiperfonnes: Euryches foutenoit avec les nion, V. xxxvi. 41. Ily engagea Cycatholiques qu'il n'y a en Jefus-Chrift rus, qui devint bientôt après patriarche qu'une feule perfonne qui eft celle du d'Alexandrie: celui ci s'en fervit pour Verbe; mais en même temps il préten- la réunion des Jacobites on Eutychicns, doit que la divinité & l'humanité ne for- qui, en confentant de ne reconnoître moient en Jefus-Chrift qu'une feule na- en Jefus-Chrift qu'une feule opération, ture, xxvII. 23. Cette erreur commença fe réfervoient d'en conclure qu'il n'y à paroître vers l'an 448, & dès certe an- avoit aufli en Jefus-Chrift qu'une feule née même, elle fut dénoncée & condam- nature, 42. Sergius furprit par fes artinée dans un concile tenu à Conftantino- fices le pape Honorius, 43 & 44. & puple, 24 & fuiv Eutychès y fut dépofé & blia fous le nom de l'empereur Heraclius excommunié : ce qui excita de nouveaux l'expofition de foi connue fous le nom troubles dans l'Orient. Le crédit d'Eu- d'Echèfe, dans laquelle, en impofant rychès lui fit obtenir de l'empereur filence fur le dogme des deux opéraTheodofe le jeune la convocation tions, il foutient l'erreur d'une feule vod'un concile, qui fut appelé le brigan-lonté, VI. xxxvii. 21. Certe expofidage d'Ephèse, 34& 41. Ce faux concile fut tenu en 449. Eutychès y fut abfous & faint Flavien patriarche de Conftantinople, condamné, 40 & 41. Bientôt après meurt en 450 l'empereur Theodofe : l'impératrice Pulcherie fait élire Marcien, & l'époufe. L'un & l'autre fe déclarent pour les catholiques, &tés, 45. Le pape faint Martin allembla convoquent le concile général de Calcédoine en 451, 47 & 50. Saint Flavien y eft juftifié, Eutychès condamné, les erreurs de Neftorius & d'Eutychès anathématifées, & Jefus-Chrift reconnu Dieu & homme fans divifion ni confufion, les deux natures fubfiftant en lui daas l'unité de la perfonne du Verbe, xxvIII. 21. L'empereur Marcien foutint la décision du concile, & faint Leon l'approuva, 34 & 45. Mais le parti d'Eutychès forma un fchifme, qui fe répandit en Palestine & en Egypte, 35, 36, xx1x. 2. Les trou-fion du concile, 28. L'empereur Philipbles continuèrent dans l'Orient jufqu'au règne de l'empereur Juftin, fous lequel l'erreur fut de nouveau anathématifée, & la mémoire du concile de Calcédoine célébrée folennellement à Conftantino

ple en 518, V. xxx1. 35. Mais le fchif-
me fe perpétua, & conferva l'erreur
qui fubfifte encore dans l'Orient, prin-
cipalement dans l'Egypte & dans l'Ethio-
pie, où les Eutychiens font distingués
par le nom de Jacobites ou Cophtes. Ainfi
furent alors perverties deux grandes por-
tions de l'églife Grecque, l'une au Nord
par le Neftorianifme, l'autre au Midi
par l'Eutychianifme: l'Arianifme même,
qui caufa tant de maux, n'eut pas des
fuites fi terribles ni fi durables.

Aux troubles du Neftorianifme & de fiècle. 'Eutychianifme, fuccéda dans l'Orient l'affaire des trois chapitres, dont je parle

|

tion parut en 639, & caufa de grands
troubles. Pour les apaifer, le patriar-
che Paul perfuada à l'empereur Conftant
de publier un édit, qui fut nommé Type
ou formulaire. Cet édit qui parut en
648, impofoit également filence fur les
deux opérations & fur les deux olon-

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en 649 un concile à Rome dans l'églife
de Latran; l'erreur y fut condamnée,
ainsi que l'ecthèfe & le type, 53. Saint
Martin fut la victime de fon zèle, &
mourut en exil en 655, xxxix. 9. L'em-
pereur Conftantin Pogonat convoqua le
fixième concile général qui fut tenu à
Conftantinople, & qui ayant commencé
en 680, ne finit qu'en 681. On y renou-
vella la condamnation de l'erreur : Ser-
gius & Honorius furent anathématifés,
XL, 22. Saint Leon II confirma la déci-

pique, en ufurpant le trône, voulut re-
lever le parti de l'erreur; mais il y fuc
comba, & l'empereur Anaftafe fe dé-
clara pour la foi catholique en 714, XLI.
23 & 24. Cependant les Maronites,peu-
ple difperfé fur le mont Liban, demeu-
rèrent attachés à cette erreur, & y per-
févérèrent jufqu'au douzième fiècle : ils
revinrent & fe réunirent à l'églife Ro-
maine en 1182, X. LXXII. 46.

Tandis que le Monothélifme agitoit VIII'.
l'églife d'Orient, l'empire Antichrétien fiècle.
dont Mahomet venoit de jeter les fon- Icono-
demens en 622, s'étendoit fur les con- clafies.
fins de l'empire des Grecs. Le calife
Jezid, trompé par un Juif impofteur,
donna ordre de brifer & d'effacer les
faintes images dans toutes les provinces
de fa domination: c'étoit en 723, VI.
x L1. 42. La même illufion entraina

l'empereur Leon l'Ifaurien qui étoit alors, loir ni autels ni églifes, brifer la croix
& la fouler aux pieds, fupprimer le fa- XII.
crifice de la Meffe, retrancher les priè fiècle.
res pour les morts, LXIX. 24. Saint Ber-
nard accompagna le légat, & ils trou-
vèrent en Périgord des hérétiques qui
joignoient à ces erreurs l'abftinence de
la chair & du vin. Albi étoit la ville la
plus infectée de ces nouveaux dogmes:
de-là vint enfuite à ces hérétiques le
nom d'Albigeois. Le légat étant arrivé à

Albi

VIII. fur le trône des Grecs: ce prince fe défiècle, clara ouvertement contre les faintes images en 727. Saint Germain, patriarche de Conftantinople, lui réfifta; mais quelques évêques entrèrent dans les fentimens du prince, XL11. 1. Ainfi commença l'hérée des Iconoclaftes, qui agita encore l'églife d'Orient pendant plus d'un fiècle. L'erreur fut condamnée à Rome dans un concile affemblé en 732 par Gregoire III, 16. Cette condamna-Touloufe, y prononça contre eux une geois. tion irrita l'empereur; il s'éleva contre fentence, 25. En 1163 le pape Alexanles défenfeurs des faintes images, & les dre III tint un concile à Tours, où il perfècuta, 17. Son exemple fut fuivi par fut ordonné au clergé de veiller fur les fes fucceffeurs Conftantin Copronyme hérétiques, qui s'érant élevés depuis & Leon Chazare, 27. XLIV. 16. L'impé- long-temps à Touloufe & aux environs, ratrice Irene convoqua le feptième con- s'étoient étendus en Gascogne & en d'aucile général, qui commença à Conftanti- tres pays, Lxx. 63. En :176, leur connople en 786, & qui fut transféré à Ni- damnation fut réitérée dans un concile cée en 787: on y décida le culte légitime tenu à Albi même ; & l'on voit qu'outre dû aux faintes images, 38. Le pape Adrien les erreurs déjà marquées, ils rejetoient recut & foutint cette décision, 40 & 59. l'ancien teftament & condamnoient le Mais l'empereur Leon l'Arménien renou- mariage. A ces traits on reconnoît le Mavella la perfecution contre les catholi-nichéisme, Lxx11. 62. En 1177, Raiques, & elle fut continuée par Michel- mond V le-Bégue & par Theophile, VII. xuvi. 11, 45. XLVII. 32. L'impératrice Theodora affembla à Conftantinople en 842 un concile qui confirma la décision du feptième, & les faintes images furent folennellement rétablies, XLVIII. 6. fans qu'il foit refté aucun veftige de cette erreur. Les empereurs l'avoient fait naî-rone un concile où il condamna les pau. tre & l'avoient foutenue: Dieu fe fervit de deux impératrices pour la détruire. Ce fut la dernière héréfie que le démon féma dans l'Orient: le fchifme acheva dans ces vaftes contrées, ce que l'héréfie avoit commencé.

XI.

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comte de Touloufe, demandoit du fecours pour arrêter leurs progrès, LXXIII. 12. Leur condamnation fut renouvellée par le troisième concile général de Latran en 1179, 22. Deux ans après le légat Henri, abbé de Clairvaux, marcha contr'eux avec une armée, 35. En 1184, le pape Lucius tint à Vé

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vres de Lyon, qui furent depuis connus
fous le nom de Vaudois, du nom de leur
chef Pierre Valdo: leur erreur fut d'a-
bord l'eftime de la pauvreté oifive, & dois.
le mépris de l'autorité du clergé : ils
avoient commencé à paroître à Lyon
en 1160, 55. Ils fe répandirent avec les
Albigeois dans la partie méridionale de
la France, XI. LXXV. 8. C'eft de la
pourfuite de ces deux fectes que l'in-
quifition tire fon origine, ibid. Elles fe
concentrèrent spécialement dans le Lan-
guedoc, où Raimond VI, comte de
Touloufe, les foutenoit, LXXVI. 12.
En 1206, l'évêque d'Ofma & faint Do-
minique entreprirent une mission dans
cette province pour la converfion de ces
hérétiques, 27 & 28. En 1208, Inno-

Pendant que le fchifme entraînoit ainfi
& l'Orient, le démon porta dans l'Occident
XII. le funefte flambleau de l'héréfie. L'incen-
fiècles. die commença par quelques étincelles du
Nou- Manichéifme qui fe répandirent en
Italie, en Allemagne, en Flandre, en
Mani Angleterre,& particulièrement en Fran-
chicas. ce dans les onzième & douzième fiècles.
En 1022 on découvrità Orléans quelques
hérétiques, dont la doctrine étoit au
fond celle des Manichéens: ils y furent
condamnés dans un concile, VIII. Lv111.
53 & fuiv. Et dès-lors on en trouvaquel-cent III publia une croifade contre les
ques autres particulièrement à Touloufe,
55. Cent ans après, en 1119, le pape
Callifte II tint à Touloufe un concile, des Vaudois furent de nouveau condam-
où fut fait un canon exprès contre ces nées dans le quatrième concile de Latran
nouveaux Manichéens, qui continuoient en 1215, LXXV11. 45 & 47. Piufieurs au-
de fe répandre en France: c'étoit des tres conciles furent affemblés en France
fectateurs de Pierre de Bruis & de Henri contre ces hérétiques. En 1226, Louis
fon difciple, qui enfeignoient alors leurs VIII prit la croix, avec prefque tous les
erreurs dans le Larguedoc, IX. LXVII. évêques & les barons du royaume, pour
2. Ce canon fut conarmé par le fecond exterminer les Albigeois, LXXIX. IS.
concile général de Latran en 1139 fous En 1229, Raimond VII comte de Tou-
Innocent II, X. LXVIII. 54. En 1147, loufe fit fa paix avec faint Louis, fe fou
Eugene III envoya à Touloufe le légat mit à l'églife, & promit de poursuivre
Albericpour combattre l'hérétique lienri. les hérétiques, 51. Il publia contre eux
On réduifoit alors les erreurs de ces nou- en 1233 une ordonnance févère, qui con-
veaux Manichéens à cinq principales: tribua beaucoup à affoiblir leur parti,
sejeter le baptême des enfans, ne vou-LXXX. 25. Le dernier exploit de guerre

Albigeois, 37. Cette guerre dura vingt
& un ans. Les erreurs des Albigeois & XIII.
fiècle.

fut la prife du château de Monfegur au
XIII diocèfe de Touloufe en 1243. Depuis
fiècle. cette époque on ne voit plus de veftiges
des Albigeois. Mais en 1332, Jean XXII
donna une commiffion à l'inquifiteur de
Marfeille pour pourfuivre un refte de
Vaudois qui fe trouvoient en Piémont,
XIII. XCIV. 24. On en trouvoit auffi dans
le Lyonnois & dans le Dauphiné, 43.
Quarante ans après, on voit qu'ils fe
fortifioient en Dauphiné, & s'éten-
doient aux provinces voisines, particu-
lièrement en Savoie, xcv11. 36. Au fei-
zième fiècle, vers 1540, ils embraffè-
rent la doctrine des calviniftes dont je
parlerai bientôt, XIX. cxxxvi. 85 &
86, XXI. CLVI. 62 & fuiv. Ils fe trou-
voient alors dans les états du duc de Sa-
voie, contre qui ils prirent les armes,plice en 1416, 195. Depuis ce temps,
& qui fe vit obligé de leur accorder la
liberté de confcience par un traité conclu
en 1561, 75. Le double fondement de
leur union avec les nouveaux réforma-
teurs, fut l'efprit de réforme & d'indé-
pendance.

fe foulevèrent à Prague contre les pré- XV.
dicateurs des indulgences, 46. Quelque fiècle,
temps après, Pierre de Drefde chaffé
de Saxe pour l'héréfie des Vaudois
vint à Prague, & perfuada à Jacobel,
curé d'une paroiffe de cette ville, de
prêcher le rétabliffement de la commu-
nion fous l'efpèce du vin : les Huffites
embrafsèrent ce fentiment, 96. Jean
Hus, cité par Jean XXIII, fe rendit à
Conftance, où il fut arrêté, 112 & 121.
Le concile qui y étoit alors affemblé,
procéda contre lui, 186. Les erreurs de
Jean Wiclef, de Jean Hus & de Jacobel,
furent condamnées, Cit. 28, 74, 79,
105. Jean Hus, livré au bras féculier,
fut brûlé: ce fut en 1415, 107 & 110.
Jerôme de Prague fubit le même fup-

XIV.

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la fecte des Wiclentes s'éteignit en Angleterre; mais celle des Huffites fe perpétua en Bohême, y caufa de grands foulèvemens, & y fit de grands ravages, 141. CIV. 16. Vencefias, roi de Bohême fe vit obligé de leur accorder un grand Cet efprit d'indépendance & de réfor- nombre d'églifes, 41. Martin V lança fiècle. me fit naître d'abord les hérées de Jean une bulle contr'eux en 1418, 113. L'emWicle- Wiclef & de Jean Hus. Jean Wiclef étoit pereur Sigifmond, élu roi de Bohême fires ou un prêtre Anglois, curé dans le diocèfe après la mort de Vencefias, fur obligé Lollards de Lincoln, qui, mécontent de Langham d'y envoyer une armée il y eut un archevêque de Cantorberi, & du pape croifade publiée contre les Huffites, 178 Urbain V, commença vers 1370 à prê- & 182. Ils fe divisèrent en deux corps cher publiquement contre la juridiction fous les noms de Thaborites & d'Orphedu pape & des évêques. Les progrès de lins : l'empereur, pour les apaifer, leur fa doctrine attirèrent contre lui une bulle | promit de leur laiffer l'exercice de leur de Gregoire XI en 1377, XIII. xcvII. 44. religion jufqu'au concile convoqué à Jean Vallée, un de fes difciples, excita Bale, cv. 19. La divifion des Hullites une révolte en Angleterre en 1381, dé- caufa la ruine de leur armée en 1434, clamant non-feulement contre le clergé, XV. CV1. 102 & fuiv. Mais les progrès mais encore contre les princes, xcvi. de leur doctrine obligèrent le concile de 7. En même temps Wiclef commençoit Bále d'accorder aux Bohémiens la com→ à attaquer la préfence réelle de Jefus- munion du calice, CVII. 14. Les trouChrift dans l'Euchariftie, le facrifice de bles recommencèrent en 1440, après la la meffe, la confeftion, la prédication, mort de l'empereur Albert d'Autriche, l'excommunication, la vie religieufe & fucceffeur de Sigifmond, cv111. 114& autres ufages de l'églife: fes erreurs fu- fuiv. Pogebrac, élu roi de Bohême en rent fuccellivement condamnées dans 1458, extermina les Thaborites, CxI. deux conciles tenus à Londres en 1382 49 & 50. Ce prince mort en 1471, eur & 1396. 10. XCIX. 10. Ses difciples fu- pour fucceffeur Uladiflas VI, contre qui rent nommés Lollards; & les défordres les Huffites fe révoltèrent, cx111. 99, & XI. qu'ils causèrent en Angleterre, obligè- XVI. cxiv. 37. En 1485, Innocent VIII fiècle. rent le roi Henri IV à tenir un parle-écrivit à l'évêque de Paffaw pour arrêter Huffi- ment, où fut fait un ftatut contr'eux en les progrès des Huffites en Bohême 1401, 37, & XIV. c. 5 & 6. Leurs er- CXVI. 15. Alexandre VI travailla à les reurs pafsèrent alors jufqu'en Bohême, ramener, cxvII. 68. Les Frères de Bo&y firent de grands progrès par les pré- héme, qui étoient un refte des anciens dications de Jean Hus, prêtre, curé dans Thaborites, s'étoient féparés des Callixle diocèfe de Prague, 8. L'archevêque tins, difciples de Jacobel. Ceux-ci qui fulmina contre lui, & l'interdit, 185. convenoient de tout le dogme avec l'éAlexandre V commit en 1409 le même glife Romaine, à l'exception de la couprélat pour empêcher la publication de pe, fe joignirent aux catholiques pour Tes erreurs : l'archevêque les condamna. accufer les frères de Bohême devant UlaJean Hus étoit alors recteur de l'univer- diflas : ce prince publia un édit févère fité de Prague, 188 & 189. Sa doctrine contre ces derniers en 1504, Cxx. 64 & fit de grands progrès en Bohême: fes fuiv. & perfifta à leur interdire ies affemplus fidelles difciples furent Jerome de blées publiques & particulières, XVII. Prague & Jacobel de Mifnie, XIII. c. CXXI. 75. Ils fe joignirent dans la fuite 42, & XIV. Ct. 19, 23. Jean XXIII aux Luthériens & aux Zuingliens, dont ayant excommunié Jean Hus, les Hufii-je vais parler. tes commencèrent à fe révolter, 41. Ils

des.

XVI. Martin Luther, religieux Auguftin, fiècle.

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