de fon terrein; il eft en beaucoup d'endroits fabloneux; dans d'autres, couvert de marais : auffi ce paysfut-il un des derniers peuplés. On y compte environ deux mille blancs, & cinquante mille esclaves. On remarque que le plus grand nombre des habitans font d'origine Ecoffoife. On ajoute qu'ils font les moins inftruits des Américains, & les plus indifférens pour l'intérêt public. La plupart fans ambition & fans prévoyance, font épars fur leurs plantations, où ils montrent peu d'ardeur pour le travail. Le porc, le lait, le maïs, font leur nourriture. On leur reproche de trop aimer les liqueurs fortes; mais on les loue d'avoir des mœurs domestiques trèspures. EDENTON a été regardé comme la capitale de cette Province. L'Etat de l'Amérique dit que c'est Wilwington, lieu peu confidérable. On tire de cette Province des cuirs, quelques fourrures, un peu de cire, du tabac d'une qualité inférieure, du cochon fallé, du maïs, des légumes fecs, &c. mais ce ne font pas les habitans qui tranfportent ces objets; on vient les enlever. XII, CAROLINE-Méridionale, Cette partie de la Caroline eft encore moins cultivée que la précédente, mais elle est plus tiche. On y trouve encore beaucoup de terres en en friche; on y récolte fur-tout du riz & de l'indigo. On compte dans cette Colonie à-peu-près cent foixante-dix mille blancs, & autant de nègres. CHARLES-TOWN en eft la capitale. C'est un bon port, & le marché le plus important de la Province. XIII. GEORGIE. La Géorgie eft bornée au N. par la rivière de Savanah, & au S. par celle de Tamaha. C'est le plus méridional des treize Etats; il s'étend dans les terres actuellement jufqu'au Miffiffipi, ainfi que plufieurs des Etats précédens. Ce pays étoit prefque défert, lorsqu'à sa mort un Anglois légua fon bien pour délivrer ce que l'on pourroit de débiteurs retenus. en prifon par leurs créanciers. En perdant leur liberté, & fe trouvant fans fortune, la plupart de ces infortunés avoient été privés des moyens de travailler à leur fubfiftance. On prit le parti de les envoyer dans les terres prefque inhabitées qui fe trouvoient au Sud des deux Carolines, & auxquelles on donna dès lors, le nom de Géorgie. Le Parlement ajouta 225000 liv. fterling au leg du citoyen. Une foufcription volontaire produifit encore des fommes confidérables. Le foin de tranfporter ces nouyeaux Colons, fut confié à M. Ogletorpe, ciTome VI. X toyen refpectable par fon amour pour sa patrie & pour la gloire. Il arriva en Géorgie au mois de Janvier 1733, & s'établit à dix lieues de la mer, fur la rivière de Savanah. Cette peuplade, bornée à cent perfonnes, fut fucceffivement groffie par des Ecoffois, par des Suiffes, des Saltsbourgeois, & par différens autres peuples chaffés de l'Europe par les fureurs du fanatisme. La fuite ne répondit pas à de fi heureux commencemens. On avoit introduit dans la Colonie une espece de Gouvernement féodal, qui ne fit pas moins de mal en Géorgie qu'il n'en avoit fait en Amérique. Un grand nombre des habitans gênés par les Chefs, vexés par les Tribunaux, s'éloi gnèrent de cette terre, qu'ils avoient adoptée comme fecondé patrie. Le Ministère Britannique, inftruit des motifs de cette défertion, se détermina à établir en Géorgie la même forme de gouvernement en ufage dans les autres Colo nies. Depuis cette heureuse révolution, la Géorgie a fait de grands progrès. Les marais ont fourni une grande quantité de riz; & dans les parties hautes, on a recueilli de l'indigo préférable à celui de la Caroline. Au commencement de la dernière guere, on y comptoit environ vingtcinq mille habitans, & cinq mille esclaves. SAVANAH en eft la capitale. Fin du fixième & dernier Fome, |