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verains particuliers qu'elle a eus; ce fera la première partie. La feconde se termine à l'échange du Marquifat de Saluces on y verra l'Hiftoire de la maifon de Villars & de Thoire, tout ce qui regarde celle de Coligny mêlée avec les Marquis de Beaugé; trois ou quatre Maifons qui ont partagé la fouveraineté de Breffe, dont elles firent d'abord une Tétrarchie, & enfuite une Monarchie par l'union de la maifon de Villars jointe à celle de Thoire, ou plutôt fondue dans celle-ci. La troifième partie comprendra le refte de l'Hiftoire, c'est-à-dire, les compilations fur les fiefs, fur les familles, fur les hommes illuftres, dont je veux encore parler dans le corps de mon Hiftoire, au fujet des Princes, lorfqu'il s'offrira quelques particularités remarquables qui pourront relever le récit de leurs actions. Guichenon me fournira mes Mémoires, auxquels j'ajoûterai ce que j'ai déja recueilli, & ce que je trouverai dans la fuite; outre la critique & les corrections qu'il me faudra apporter de tems à autre, en faifant ufage de quelques parties de fon Hiftoire. J'ai parcouru pendant trois mois

1e pays qui fait le théâtre de mes fecherches, & j'ai dreffé fur les lieux les Mémoires néceffaires pour en compofer une carte. J'ai obfervé tout ce que la nature y produit d'utile & de curieux; eaux, mines, pierres,, poiffons, plantes, oifeaux, &c. J'ai ramaffé & deffiné tous les anciens monumens qu'on y a pû découvrir ; Infcriptions, Temples, Autels, Tauroboles, Aquéducs, Bains, morceaux d'Architecture. Je m'occupe actuellement à mettre en ordre mes Infcriptions, & à les expliquer; vous en verrés de fingulières, qui enrichiront les faftes, la Mythologie, la Diplomatique : il y a auffi quelque chofe de rare en Architecture. On reconnoîtra aifément qu'il en avoit beaucoup échapé à Guichenon, & que celles citées dans fon Hiftoire font prefque toutes défectueufes. Si je fçavois, mon R. P. mourir de la maladie que j'ai, je mettrois bientôt mọn Ouvrage, qui eft déja fort avancé (16).

(16) M. le Duc d'Eftrées lui ayant offert un appartement dans fon Hôtel, il s'étoit propofé d'aller achever cette Hiftoire à Paris, qui eft la fource du fecours & du bon goût; mais fon application & fes travaux littéraires lui defféche

en état de paroître, duffai-je abréger ma vie de quelques jours; il eft trop intéreffant, à ce qu'il me femble, pour qu'il doive périr avec moi. Je fuis, &c. Mâcon, 7 Juin 1722.

ARTICLE XI

Gloffaire Celtique.

L feroit à fouhaiter qu'une fociété de gens de Lettres entreprît un Dictionnaire Polyglotte, où les différens mots de chaque Langue fuffent rangés fous des racines primitives diftribuées par

rent la poitrine & lui coûterent la vie. Claude de Veyle, né à Pont-de-Velle les Janvier 1672, mort à Mâcon le 9 Mars 1723, a fait des Mémoires critiques, fous le titre de Réflexions fur la Lettre du P. André, Carme, contre la découverte d'Antre en Franche-Comté. Les Manufcrits de fes Ouvrages pafferent entre les mains de M. Claude Bernard, Lieutenant Particulier au Bailliage de Mâcon, quia laiffé luimême de précieux matériaux fur l'Histoire de cette ville. M. Bernard s'étoit appliqué furtout à la connoiffance des médailles, dont il avoit une belle collection: on en a imprimé l'Indice à Mâcon, chez J. de Saint, 1750. in-8o.

ordre

ordre alphabétique. Le plan & l'ordre de cet Ouvrage immenfe occupent depuis quelque tems un fçavant Magiftrat (1), qui feroit lui même en état de l'exécuter, fi les devoirs de fa Charge ne l'engageoient à des études plus importantes: après avoir traité des principes de l'Art Etymologique, & de ce qui regarde les diverfes figures des lettres de l'Alphabet, il a compofé un Mémoire fur la manière de faire le grand Archéologue, où l'on trouve des idées neuves, des recherches curieuses & un systême très-ingénieux.

Le P. Oudin, en se bornant aux origines de la Langue Celtique, a fait entrer néanmoins dans fon Gloffaire (2) des tréfors d'érudition: quelques Étymologies l'ont fouvent même conduit à difcuter des points d'antiquité; telle est sa Differtation fur l'Afcia, & fes fragmens fur les Matelats (3). J'ai ap

(r) M. de Broffes, Préfident à Mortier au Parlement de Dijon, Affocié correfpondant,, Honoraire de l'Académie des Infcriptions & Bellés-Lettres.

(2) Il me fit préfent trois ans avant fa mort: de fon Manufcrit original.

(3) A la tête des Euvres de M. l'Abbé Ge-Tome II.

V

pris de l'Auteur, que le Manufcrit de ce dernier Ouvrage avoit été brûlé en partie pendant le cours de l'impreffion c'eft par un femblable évènement qu'on perdit autrefois quelques feuilles de l'Origène du fçavant Évê-que d'Avranches.

Quoique Céfar dans fes Commentaires eût corrompu & défiguré la plûpart des noms propres, pour les accommoder à fa Langue, cependant on y en retrouve encore les racines Celtiques. Vigenère donne dans un étrange paradoxe, lorfqu'il prétend que la Langue Gauloife, du tems de Céfar fut la Provençale, ou la Catelane. It eft vrai que notre Langue a commencé à fe polir dans la Provence, où le Roman prit fon origine; mais il ne faut pas confondre le Celtique avec le Roman, qui n'étoit qu'un mélange groffier de plufieurs idiomes, dont un Latin corrompu faifoir le fonds. A la première irruption des Gaulois, l'an 160de Rome, la Langue Romaine n'étoit pas même encore formée.

Pour donner une idée du Gloffaire

doyn, Paris, 1745. in-12. & réimprim. dans la nouv. édition du Diction. Étymol. de Menage.

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