braffer a Catholique. T. VIAUS Cette démarche n'empêcha pas qu'on ne lui fift de nouvelles affaires à l'occafion du Parnaffe Satyrique, qui fut imprimé à la fin de l'année 1622. & qu'on lui attribua. On le pourfuivit criminellement, & le Parlement commença à lui faire fon procès. La crainte qu'il cut des fuites de cette procédure lui fit prendre la fuite, & ce fut en fon abfence que le Parlement donna le 19. Août 1623 un Arrêt, par lequel il fut déclaré criminel de leze-Majefté Divine, pour avoir compofé & fait imprimer des vers impies contre l'honneur de Dicu, fon Eglife, & l'honnêteté publique, & comme tel condamné à faire amende honorable devant Notre-Dame, & enfuite brûlé en Place de Greve. Ce qui fut exécuté en effigie. il Il fut pendant cinq ou fix mois errant en differens endroits; mais s'étant retiré au Catellet en Picardie, y fut découvert & arrêté par un Lieutenant de la Connétablie, qui l'amena à Paris & le mit à la Conciergerie le 28. Septembre de Tome. XXXVI. E , T. VIAUDla même année. Il fut d'abord renfermé dans le Cachot, où avoit été mis Ravaillac; & l'on revit fon procès. Les difcuffions furent longues; mais enfin après deux années de prifon il fut jugé, & condamné feulement à un banniffement. Ayant été mis en liberté il fe retira chez M. de Montmorenci, qui étoit depuis long-temps fon protec teur. Il y tomba malade, quelque temps après. Sa maladie commença par une fiévre tierce qui fe tourna en quarte, & les fatigues de fa prison la rendirent peu à peu mortelle. Il mourut à Paris le 25 Septembre 1626 âgé feulement de 36 ans, après avoir reçu tous les Sacremens de l'Eglife, & fut enterré dans le Cimetiere de S. Nicolas des Champs. Chorier rapporte dans la vie de Pierre Boiffat p. 35. du premier Livre que la veille de la mort de Théophile, Boifat, qui étoit fon ami, l'étant allé voir, Théophile lui témoigna une grande envie de manger des Anchois, & le pria instamment de lui en envoyer; mais que Boiffat perfuadé que ce mets étoit fort contraire T. VIAUD à un malade, refufa de le fatisfaire ; refus dont il fe repentit depuis, difant que ces Anchois auroient peutêtre fauvé la vie à fon ami, la nature demandant quelquefois des chofes, qui toute mal faines qu'elles paroiffent, peuvent être falutaires par la difpofition particuliere où l'on fe trouve. , On ne peut nier que Théophile n'ait été déreglé dans fes mœurs, libre dans fes difcours & cynique dans fes Vers; mais il eft difficile de fe perfuader qu'il ait été auffi coupable, que bien des gens fe l'imaginent, & que le P. Garaffe le reprefente dans fa Doctrine Curieufe, furtout lorfqu'on a lû fes Apologies. Car quoiqu'il foit à préfumer, qu'il y a alteré la verité en bien des chofes, il n'eft pas cependant croyable. qu'il n'y ait rien de vrai, & que tous les faits qu'il y rapporte, foient abfolument faux. Il avoit l'imagination vive; mais il manquoit de jugement & de jufteffe d'efprit.Ceftcequi fait que fesPoëfies T.VIAUD font fi inégales, & qu'il tombe quel quefois dans le puerile. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Les Oeuvres de Théophile, Paris Pierre Billaine 1621 in-8°. It. Fouxte ·la copie 1626. in-8°. Edition femblable à la précedente, quant aux deux premiéres parties. La 3e. qui eft ajoûtée, eft un Recueil de toutes les Piéces faites par Théophile, depuis Ja prifon jufqu'a fa mort. It. Rouen. Jean de la Mare 1629. in-8°. On a ajouté dans cette Edition, la Lettre de Théophile contre Balzac. It. Jouxte la copie à Rouen 1633. in-8°. Je ne fçai pourquoi on a retranché ici la Lettre contre Balzac: It. Rouen 1648. in-80. It. Lyon 1651. in-80. It. Paris. 1656. 1661. in-12. Ces dernieres éditions ont été données par M. de Scudery. Des trois parties, qui composent ce Recueil, la première contient le Traité de l'Immortalité de l'Ame, ou la mort de Socrate, en Profe & en Vers; & des Poëfies diverses. On trouve dans la feconde d'autres Poëfies, avec une Tragedie intitulée Pyrame & Thibe. La troifiéme ren ferme le Recueil des Piéces qu'il a T. VIAUD faites pendant fa prifon jufqu'à fa mort. Comme elles ont été imprimées féparément, je les marquerai ici en détail. Requête de Théophile au Roy. en Vers 1624. i-8°. pp. 16. Remontrance à M. de Vertamont, Confeiller en la Grand'Chambre (En Vers) Ce Confeiller avoit été dépupour inftruire fon procès. té Plainte de Théophile à fon ami Tireis. (En Vers.) La Pénitence de Théophile. (en Vers) 1624. in-8°. pp. 12. Il y témoigne qu'il fe confole dans fa prifon par la lecture de S. Auguftin. Requête à Nos Seigneurs du Parlement. ( en vers) Très-humble Requête à Mg. le Premier-Prefident. 1624. in 80. pp. 15. ( en Vers) Priere de Theophile aux Poëtes de ce tems. (en Vers) Imprimée à part avec la compaffion de Philothée aux Miferes de Theophile. Lettre de Theophile à fon frere. ( en Vers) Ce frere, nommé Paul, portoit les armes. |