Imágenes de páginas
PDF
EPUB

à tous ceux qui ces préfentes Lettres verront: Salut. Comme par le trépas de notre très-cher Seigneur & pere à cui Dieu pardoint, la Couronne & Seigneurie de notre dit Royaume nous foient par ladite grace de Dieu advenuz & efcheur, & par ce nous appartiengne pourvoir aux offices d'icelui noftre Royaume, de perfonnes ydoines & fuffifantes à notre bon plaifir, fçavoir faifons, que par la bonne relation qui faite nous a efté de notre bien amé Jehan de Harlay Efcuyer, & de fes vaillances, proüeffes, preudomie, & bonnes diligences, à icelui pour ces caufes & autres à ce nous mouvans, avons donné & octroyé, donnons & octroyons de graces efpéciale par ces préfentes l'Office de Chevalier du Guet de nuit de notre bonne ville & cité de Paris, pour celui Office avoir & tenir, & dorennavant exercer aux droits, gaiges, honneurs, prérogatives, prouffits & émoluments accoutumez, & qui y appartiennent, tant comme il nous plaira, s'il eft à ce fuffifant. Si donnons en mandement au Prévoft de Paris, qui pour nous fera, ou à fon Lieutenant, que prins & receu dudit Jean de Harlay, le ferment en tel cas accoutumé, icelui mette & inftitue ou faffe mettre & inftituer de par nous en poffeffion & faifine dudit Office, & diceluy enfemble des droits, gaiges, honneurs, prérogatives, prouffit & émolumens deffufdits, le face fouffre & laiffe jouir & ufer plainement & paifiblement, & à luy obéir & entendre de tous ceux & ainfi qu'il appartiendra, ès chofes touchant & regardant ledit Office, ofté & débouté d'iceluy noftre amé & feal Philippes de la Tour, Chevalier, & tout autre illicite détenteur, non ayant fur ce nos Lettres de don précédent en date de ces préfentes, &c. Pour preuve que ce Jean de Harlay étoit Chevalier avant d'être pourvû de l'office de Chevalier du Guet, nous rapporterons encore les lettres fuivantes, du comte de Clermont, fils du duc de Bourbon. Nous Jehan, aifné fils du Duc de Bourbonnois & d'Auvergne, Comte de Clermont, Lieutenant-Général & Gouverneur pour Monfeigneur le Roy de fes pays & Duché de Guyenne, certifions à tous qu'il appartiendra que au voyage derniérement fait au pays de Normandie pour la réduction d'iceluy à l'obéiffance de mondit Seigneur le Roy & au commencement d'iceluy voyage,

preifmes & meifmes en notre charge, retenue, & compagnie noftre amé & feal Chevalier Meffire Jehan de Harlay, lequel bien & honnorablement monté & armé, fervit mondit Seigneur durant ledit voyage en noftredite compagnie fans départir, tant en fiéges, rencontres & courfes, qu'en autres affaires de guerre, efquelles il s'eft trouvé comme bon, vaillant & comme doit faire. Et nous tenant fiége devant la ville de Vire, audit pays de Normandie, durant iceluy voyage, luy donnâmes l'Ordre de Chevalerie avec toute folemnité deue, & ce certifions eftre vray par ces nos Lettres, lefquelles en temoing de ce avons figné de noftre main, & fait fceller du petit fignet à nos armes en l'abfence de notre grand fcel. Donne au Bochet en Bourbonnois le 22 jour de Janvier 1455. 11 paroît par d'autres lettres de Louis XI, données à Bordeaux le 20 mars 1462, que ce Jean de Harlay avoit une compagnie d'ordonnance fous le titre de Cruffol, chevalier & fénéchal de Poitou, ce qui l'empêchant d'exercer fon office de Chevalier du Guet, le roi lui permit de le faire exercer pendant un an. Ces lettres font des preuves fuffifantes que le Chevalier du Guet étoit affez diftingué pour ne pas faire déshonneur à l'Ordre de l'Etoile, & d'eft une erreur de dire qu'il ne fe donnoit qu'aux princes & aux grands feigneurs, puifque le roi Jean I, qui l'inftitua, voulut qu'il y eût cinq cents Chevaliers, & qu'en 1358, il le donna à Jacques Bozzut, qui n'étoit que collatéral ou confeiller de Louis duc de Duras, comme il paroît par l'épitaphe de ce Bozzut, dans l'église cathédrale de Naples. S'il étoit auffi vrai que Charles VII, l'eût donné par mépris au Chevalier du Guet, il n'y a pas d'apparence que Louis XI l'eût donné en 1458, à fon gendre Gaston de Foix, prince de Navarre ; & il n'auroit pas demandé en 1470, aux prévôt des marchands & échevins de Paris, qu'il vouloit venir en cette ville pour célébrer la fête de POrdre de l'Etoile, & qu'il entendoit que les princes & les grands feigneurs qu'il meneroit avec lui, fuffent logés par fourriere. Cet Ordre fubfifta jufques fous le regne de Charles VIII, qui l'abolit, à caufe de l'Ordre de S. Michel, que Louis XI fon pere avoit inftitué.

Favin, Théâtre d'Honneur & de Chevalerie. Giustiniani,

Hift. di tutti gli Ordini Militari. Archives de la Chambre des Comptes de Paris. Mémorial C. fol. 108, & Manufcrits de Duchêne, à la Bibliotheque du Roi.

CHAPITRE XL V I.

Des Chevaliers de l'Ordre du S. Efprit, au droit défir, appelé auffi l'Ordre du Noeud, au Royaume de Naples.

ROBERT le Bon & le Sage,

[ocr errors]

OBERT le Bon & le Sage, roi de Naples, qui étoit de la maifon d'Anjou, ayant perdu Charles de Sicile fon fils unique, voulut donner un mari de la maifon d'Anjou à Jeanne, fille aînée du même Charles. Dans cette vue il fit venir à Naples en 1333, Charles II, roi d'Hongrie fon neveu, & André, fils puiné de ce prince, qui fut fiancé le 18 feptembre avec Jeanne fa coufine iffe de germain. Cette princeffe étoit pour lors dans la neuvieme année de fon âge, & André dans la feptieme. Ce mariage ne fut point heureux, les inclinations de ces deux époux ne s'accordant point. Le roi Robert avoit tâché de leur inspirer des fentimens d'union, & par fa prudence il avoit contrebalancé les divers mouvemens de ces deux efprits; mais après fa mort, arrivée en 1343, ils ne gardèrent plus de mefures; Jeanne ne vouloit point qu'André prît la qualité de Roi, & ces conteftations durerent jufqu'à ce qu'Elifabeth, reine d'Hongrie, ayant fait un voyage à Naples, perfuada à Jeanne, fa belle fille, de fe faire couronner avec André fon mari. Cette cérémonie fe fit avec beaucoup de magnificence, en préfence de quatre cardinaux , que le pape Clément VI envoya à Naples. Cela ne réunit pas néanmoins ces deux efprits; le malheureux André fut étranglé dans la ville d'Averfa en 1345, & la reine fut foupçonnée d'avoir donné fon confentement à ce

meurtre.

Cette princefle époufa l'année fuivante en fecondes noces Louis de Tarente, qui étoit auffi fon coufin; mais Louis roi d'Hongrie, ayant paffé en Italie avec une puiffante armée, pour venger la mort d'André, & s'étant emparé de la ville

fig.2.

Chevalier dus.Esprit au droit desir

avec ie lhanteau

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]
« AnteriorContinuar »