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nombre. Une femme à qui l'on demande fi elle eft malade, doit donc répondre: oui, je le fuis, & non, je la fuis, parce que malade eft adjectif. Des hommes à qui l'on demande s'ils font chaffeurs, doivent, par la même raifon, répondre: oui, nous le fommes, & non, nous les fommes.

Si le pronom le fe rapporte à un fubftantif, il fuit alors la regle générale, & prend le genre & le nombre de ce fubftantif étoit ce là votre penfée ? doutezvous que ce ne la fut? Si l'on dit à une femme: êtes-vous la malade dont on m'a parlé? elle doit répondre: oui, je la fuis; parce que malade accompagné de l'article eft fubftantif. Si l'on dit à des hommes: étes-vous les chasseurs du Roi ? ils répondront: oui, nous les fommes; parce que chaffeurs eft fubftantif.

rapportant

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La raifon qu'on peut donner de cette regle, eft que le pronom la fe à un adjectif, fignifie cela, & fe rappor tant à un fubftantif, peut abfolument fe tourner par un pronom perfonnel étasvous malade? oui, je le fuis; c'est-à-dire, je fuis celaétes-vous chaleurs? oui, nous le fommes; c'est-à-dire, nous fommes celaétes-vous la malade dont on m'a parlé? oui, je la fuis ; c'est-à-dire, je fuis elleétes-vous les chaffeurs du Roi ? oui,

nous les fommes; c'est-à-dire nous fommes

eux.

H

Les pronoms y & en fuppléent au nom des perfonnes & des chofes pensezvous à moi? Oui, j'y penfe=fouvenez-vous de mon ami. Je m'en fouviendrai.

Regles

concer

Autrui n'a ni genre ni nombre: il ne s'emploie qu'en régime compofé. On nant les dit: ne rien faire à autrui, reprendre les pronoms défauts d'autrui. Mais on ne peut pas quelqu'un dire: offenfer autrui; mépriser autrui.

Quelqu'un ne fe rapportant point à un nom fubftantif, ne peut s'employer au pluriel qu'en fujet, & non en régime. On dira bien: quelques-uns prétendent. Mais on ne dira pas: je connois quelques-uns; j'ai parlé à quelques-uns.

Un quelqu'un n'eft pas d'ufage.

Quoique chacun, chacune, n'aient pas de pluriel, il faut joindre tantôt leur, tantôt fon, fa, fes, au fubftantif qui le fuit. Si dans la phrafe, il n'y a point de pluriel, il n'eft pas douteux qu'on ne doive toujours employer fon, fa, fes. S'il y a un pluriel, voici la distinction qu'on doit faire.

Lorfque chacun eft placé avant le régime du verbe, on met leur après chacunces braves officiers ont fait chacun feur devoir.

autrui,

chacun &

ce.

concer

Lorfque chacun eft après le régime du verbe, on emploie fon, fa, fes

ces fotdats ont fait des prodiges de valeur, chacun fous fes drapeaux remettez tous ces livres, chacun à la place.

Si le verbe n'a point de régime, on met fon, fa, fes, ou, leur indifféremment. Tous ces ouvriers ont travaillé, chacun felon fes forces, ou, felon leurs forces.

On ne dit plus un chacun.

Le pronom ce, placé avant le verbe, être, veut ce verbe à la troifieme perfonne du fingulier, quand il eft fuivi de moi, toi, nous, vous, ou d'un régime compofé c'est moi: ce fera nous : c'est à eux: ce fera d'eux. Mais fi le verbe étre eft fuivi du pronom eux, elles, ou d'un fubftantif pluriel fans prépofition, le verbe doit être mis au pluriel ce font les ennemis de l'état, ce font eux, contre lefquels vous devez exercer votre valeur.

I I.

Ufage des Pronoms adjectifs.

Regle Les pronoms poffeffifs fe répétent avant nant les chaque fubftantif, & avant les adjectifs pronoms qui expriment des qualités différentes.

poffeflifs.

On dira donc; fon pere & fa mere, & non, fes pere & mere: les grands & les petits appartemens, &c.

On ne peut pas, après un fubftantif de chofes inanimées, joindre ces pronoms à un fecond fubftantif, qui eft en fujer ou en régime fimple, fi ce fecond fubftantif n'eft pas dans la même phrase, & ne fe rapporte pas au même verbe que le premier. Par exemple, on ne pourra pas dire: j'ai lu l'ouvrage que vous m'avez envoyé. Son ftile eft charmant, ou, j'ai trouvé fon ftile charmant. Il faut dire: le file en eft charmant, ou, j'en ai trouvé le ftile charmant = ces arbres n'ont pas un beau feuillage. Mais les fruits en font délicieux, & non pas, leurs fruits.

Obfervons que cette regle n'a point lien, quand ces pronoms poffeffifs font joints à un fubftantif qui est en régime compofé allons nous promener dans ce jardin. Vous verrez que la fymimétrie de fes compartimens en fait la principale beauté. On ne pourroit pas d re; fa principale beauté, parce que beauté est en régime fimple. Mais on dit de fes compartimens, parce que compartimens eft en régime compofé.

concer

Regle Qui, pronom relatif, peut être expli- nant les catif ou déterminatif. Il eft explicatif, pronoms quand il ne fert qu'à expliquer, à déve- qui, où,

d'où & par

lopper une idée, renfermée ou fuppofée dans le nom auquel il fe rapporte. Il eft déterminatif, lorsqu'il détermine la fignification de ce nom, Dieu, qui est juste, punira les hommes qui violent fes commandemens. Dans cette phrafe, le premier qui eft explicatif, parce qu'il ne fert qu'à développer l'idée de juftice, renfermée dans le mot Dieu. Le fecond qui eft déterminatif, parce qu'il détermine la fignification du mot hommes, en ce qu'il fait connoître qu'on parle, non de tous les hommes, mais feulement de ceux qui violent les commandemens de Dieu. Il est effentiel de faifir cette diftinction du qui explicatif, & du qui déterminatif, pour bien prendre le fens de certaines phrafes.

Le même qui, pronom relatif, ne doit point être féparé du fubftantif, auquel il fe rapporte. N'imitez donc pas Racine qui a dit :

Phenix même en répond qui l'a conduit exprès. Il auroit fallu dire: Phenix même qui l'a conduit exprès, en répond.

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Qui, défignant le fujet, fe dit des perfonnes & des chofes l'homme qui étudie la loi qui commande le bâton qui me foutient. Mais s'il eft précédé d'une prépofition, il ne convient qu'aux perfonnes ou aux chofes perfonnifiées. Ainfi

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