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Scot in lib. 3

feroient adinis dans fon corps, à figner l'opinion de l'immaculée conception. Quelques auteurs ont avancé que Jean Duns furnommé Scot, étant paffé en France au commencement du quatorziéme fiecle, y foûtint l'immaculée conception de la fainte Vierge dans une conference publique, & qu'il la défendir fi fortement, que l'univerfité de Paris en étant convainaie, fit un reglement par lequel elle ordonna que tous fes membres foutiendroient cette doctrine & s'y engageroient par ferment. Mais M. Dupin prétend que cette hiftoire eft fauffe, & que d'ailleurs Scot ne propofe pas T'opinion de l'immaculée conception comme un dogme certain de fon tems, mais avec doute : car après s'être propofé la question, fi la Vierge a été conçûe dans le peché originel, il répond par trois propofitions, premierement, fear. dift. 3: que Dieu a pû faire qu'elle n'ait point été conçue dans le peché originel. Secondement, qu'elle ne foit demeurée dans le peché qu'un feul inftant. Troifiémement, qu'il a pû faire qu'elle y foit demeurée quelque tems, & que ception de la fautdans le dernier inftant de ce tems, elle ait été purifiée. Après avoir prouvé te Vierge. ees trois propofitions, il conclut qu'il n'y a que Dieu qui fache laquelle de ees trois chofes poffibles a été faite; que cependant il lui paroit plus probable d'attribuer à la Vierge ce qui eft de plus parfait, pourvû que cela ne foit contraire à l'autorité de l'église & de l'écriture. C'eft ainsi que Scot pro pofe fon fentiment de l'immaculée conception. Quoique nous nous foïons un peu étendu fur cette queftion à caufe de la part qu'y a euë le pape Cle-ment VII. nous aurons encore occafion d'en parler en faifant l'histoire du concile de Bafle, à caufe du decret que ce concile en fit.

pas

XXIII

Sentiment des Scot fur 1 con

XXIV.

Le pape Urbain étoit allé de Genes à Peroufe, où il demeura un an entier. Les Allemans lui firent propofer un accommodement avec fon competiteur; Le pape Urbain mais il ne voulut point y entendre ; & toujours occupé du roïaume de Na- retourne à Rome. ples, qu'il prétendoit n'appartenir qu'à lui feul, ne comptant pour rois ni Niem. l. 1. c. 69. Louis d'Anjou, ni Ladiflas, il partit de Perouse avec une armée vers le milieu du mois d'Août, pour aller à Narni. Il n'étoit qu'à dix milles de Perouse quand le mulet qu'il montoit, fit un faux pas, & tomba rudement à terre. Le pape fut bleffé en plufieurs endroits; ce qui l'obligea de fe faire porter à Tivoli au-delà de Rome, & enfuite jufqu'à Ferrentine vers la frontiere du roïaume de Naples, aïant toujours en tête fon deffein de s'en emparer. Mais comme les troupes Angevines s'oppoferent à fon paffage, que l'argent lui manquoit pour païer fes foldats, & que l'hiver approchoit, il fut contraint de rebrouffer chemin, & de revenir à Rome, où il arriva au commencement d'Ottobre, & où il paffa affez paifiblement le peu qui lui reftoit à vivre. On rapporte trois bulles qu'il fit alors; la premiere pour mettre le jubilé tous les trente-trois ans ; parce que Jefus-Chrift avoit vêcu ce nombre d'années. La feconde pour établir la fête de la vifitation de la Vierge, qu'il fixa au deuxième Juillet; & la troifiéme pour celebrer la fête du faint Sacrement nonobftant l'interdit, & accorder cent jours d'indulgence à ceux qui accompagneroient le faint Sacrement quand on le porteroit aux malades.

XXV.

Il commença à fe porter affez mal dès le mois d'Août ; ce qui fit croire à plufieurs qu'on l'avoit empoifonné. L'expreffion, fumpto veneno, dont fe Mort de ce papes. fert Thieri de Niem qui étoit près de ce pape, paroît à M. Lenfant vou

Hift. du conciles

de rise par Lenfant to. 1. p. 54;

XXVI.

Election de Bomiface IX. a la place d'Urbain VI.

Theod. Uric. 1.

3. dist. 7.

mac. card.

Niem. 1. 2. de fchifm. c. 39.

loir fignifier qu'Urbain s'étoit empoisonné lui-même. Quoi qu'il en foit, fa maladie se déclara vers le milieu de Septembre, & après avoir duré vingthuit jours de fuite, il mourut le quinziéme d'Octobre 1389. âgé de foixantedouze ans, après avoir tenu le fiege onze ans & huit jours. Son corps fut enterré à faint Pierre de Rome dans la chapelle de faint André. Les cardinaux qui étoient à Rome donnerent auffi-tôt aux princes de fon obedience avis de cette mort, qui répandit une joie prefque univerfelle, & qui ne fut gueres pleurée que des parens & des créatures du pape, fur tout de fon indigne neveu Pregnano, qui tomba quelque tems après entre les mains de fes ennemis dont il n'obtint la liberté que par la perte de tous les biens, & qui périt enfin malheureufement dans les flots de la mer Adriatique, avec fa mere, fa femme & fes enfans, comme il alloit chercher un azile à Venise.

Par la mort de ce pape on conçut de grandes efperances de voir finir le fchifme; & c'eft ce qui n'auroit pas manqué d'arriver, fi les cardinaux des deux obediences euffent voulu fe réunir, ou pour confirmer Clement, ou faire une autre élection. Comme le roi de France Charles VI. étoit arrivé pour à Avignon le trentiéme d'Octobre pour rendre vifite au pape Clement, duquel il obtint le chapeau de cardinal pour Jean de Talaru archevêque de Lyon, avec la difpofition de quatre evêchez & de fept cens cinquante benefices à fon choix en faveur des pauvres clercs de fon roïaume; les cardinaux d'Avignon engagerent le roi à écrire à l'empereur & aux autres princes du parti d'Urbain, pour empêcher que les cardinaux d'Italie ne se hâtassent d'élire un autre pape, & agir de concert avec eux. Mais toutes ces précautions furent abfolument inutiles.

Les quatorze cardinaux Italiens qui étoient à Rome, dont plufieurs afpiroient au pontificat, & qui craignoient d'en avoir un qui fût François, fe hâterent d'en élire un, avant qu'on pût négocier avec eux pour les en détourner. Et dès le deuxième jour de Novembre, ils élurent pape Pierre ou Perrin de Tomacelli, connu fous le nom de cardinal de Naples, & qui prit celui de Boniface IX. Il étoit Napolitain, de bonne maifon, mais fort pauCiacon. in Tho- Vre, âgé d'environ quarante ans. Thierri de Niem qui lui fervit auffi de fecretaire, n'en fait pas un portrait fort avantageux. On lui reproche d'ignorer entierement les affaires & le ftyle de la cour de Rome, de figner fans choix tout ce qu'on lui prefentoit, & d'avoir fouffert & diffimulé le rétabliffement de la fimonie dans fa cour par le commerce qu'on y faifoit des benefices & des chofes facrées, plus pour fatisfaire l'avarice infatiable de fa mere & de fes freres, que la fienne. Dès le commencement de fon pontificat il confirma les trois bulles d'Urbain VI. touchant le jubilé, la fête de la visitation, & la fère-Dieu. Et le dix-huitiéme Decembre il créa quatre cardinaux, Il crée quatre Henri Minutoli archevêque de Naples; Barthelemi Oleario évêque de Florence frere mineur; Cofmat Meliorati évêque de Boulogne, qui fut depuis pape fous le nom d'Innocent VII. & Chriftophle Maroni évêque d'Iffernia, de la province de Capoue. Il rétablit auffi trois cardinaux dépofez par Urbain VI. Adam Eston évêque de Londres, Barthelemi de Mezzavacca évêque de Rieti, & Landolfe Matamori nommé archevêque de Bari, outre le cardinal Pile de Prate, qui quitta Clement pour revenir à Boniface, dont il fut reçût comme cardinal,

XXVII.

cardinaux.

Clement

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Clement de fon côté outre les fix cardinaux qu'il avoit créez au commencement de fon pontificat, favoir Jacques de Iftro archevêque d'Otrante & enfuite patriarche titulaire de Conftantinople; Pierre Ameil Auvergnat moine benedictin & archevêque d'Embrun; Nicolas de Brancas Napolitain auditeur des caufes du palais apoftolique; Pierre de la Barriere du diocefe de Rhodés évêque d'Autun; Nicolas de faint Saturnin frere prêcheur; Leonard de Giffon Italien de l'ordre des freres mineurs ; il fit encore cardinal dans cette année 1390. Martin de Saloa évêque de Pampelune & chancelier du roi de Navarre Charles III. Alors les deux concurrens, felon le ftile ordinaire, fe foudroïerent reciproquement de maledictions & d'anathêmes, & le fchifme recommença avec autant de fureur que jamais. La concurrence de Louis d'Anjou nommé par Clement pour fucceder à fon pere au roïaume de Naples, & de Ladillas de Hongrie fils de Charles de Duras choifi par Boniface IX. mit en feu toute l'Italie & une bonne partie de l'Europe.

XXVIII.
Guerre entre

Louis H. d'Anjou avoit été couronné à Avignon roi de Naples durant le féjour que Charles VI. roi de France y avoit fait, & c'étoit Clement qui en avoit fait la ceremonie. Boniface voulant auffi faire de fon côté un roi Louis d'Anjou & Ladiflas pour le de Naples, caffa tout ce qu'Urbain avoit fait contre Charles de Duras & roiaume de Nafon fils Ladiflas, & fit couronner ce jeune prince à Gaïette au mois de Mai ples. 1390. par Ange Reciaïoli évêque de Florence & cardinal, qu'il envoïa legat pour cet effet. Boniface déclara fes intentions à tous les Siciliens de deça le Phare, c'eft-à-dire du roïaume de Naples ; leur ordonnant d'obéir à Ladiflas qui n'avoit que dix-fept ans, & jufqu'à fa majorité au cardinal legat fon tuteur & à la reine fa mere & fa tutrice. C'eft ce qui obligea Louis d'Anjou à fe mettre en chemin pour paffer à Naples avec une armée confiderable & bien pourvûe de vivres, amenant avec lui le cardinal Pierre de Turi que Clement fit fon legat pour la réduction des rebelles & des fchifmatiques.

XXIX. Ladiflas fe rend

Il partit du port de Marseille le vingtiéme de Juillet avec quatorze galeres, huit brigantins, & huit grands vaiffeaux, accompagné de beaucoup de nobleffe, & arriva le quatorziéme d'Août à Naples, où il fit fon entrée la par porte de Capoue au bruit du peuple qui crioit: Vive le roi Louis II. il fe rendit maître des deux châteaux qui tenoient encore pour Ladillas; & il prit la ville de Pouzzole. De fi heureux commencement ne purent l'arrêter dans ce païs, il fe contenta de laiffer garnifon dans les places qu'il avoit prifes, & s'en retourna en Provence dès le mois de Septembre. Ladiflas ne manqua pas de profiter de cette abfence: il avoit une bonne armée maître du roïauconduite le comte Alberic de Balbieno fon connétable, & par les fa- me de Naples. meux capitaines Sforce & Nicolas Piscinin, avec un fecours de fix cens chevaux que Boniface lui avoit envoie. Avec ces troupes il fit si heureusement la guerre, qu'il fe rendît maître de la ville de Naples, & enfuite de tout le roïaume. Si Clement perdit beaucoup par la victoire de Ladiflas, Boniface y trouva un avantage confiderable, parce que Louis d'Anjou n'eût pas manqué de l'inquieter beaucoup, & de lui faire de la peine, s'il eût été roi de Naples,

par

XXX. Exactions de

Boniface pour foutenir le roi Ladiflas fit de grandes exactions qui le rendirent odieux. Il profita des offrandes confiderables que les étrangers firent Boniface. Tome XXI

XXXI.

Clement traite de même ceux de

fon obedience.

XXXII.

aux églifes de Rome dans le jubilé qu'on y ouvrit alors. Il envoïa en divers païs des quêteurs qui vendoient l'indulgence à ceux qui vouloient bien païer, & qui, pour de l'argent, donnoient l'abfolution des crimes les plus énormes, fans avoir aucun égard aux regles de la penitence. Il manda au cardinal de Florence de contraindre les ecclefiaftiques du roïaume de Naples, comme les laïques, à païer un florin d'or par feu durant la guerre, fuivant l'ordonnance de Ladiflas. Il donna commiffion à deux autres cardinaux d'aliener plufieurs terres de l'églife & des' monafteres ; & de plus d'engager à des nobles plufieurs villes & plufieurs châteaux appartenans à l'églife Romaine ; ce qui caufa beaucoup de maux dans l'églife.

Clement ne menageoit pas mieux ceux de fon obedience. Comme il n'avoit prefque que la France d'où il pût tirer dequoi fournir aux exceffives dépenfes que lui & fes trente-fix cardinaux, aufquels il n'ofoit rien refuser, faifoient à fa cour; il avoit envoié dans ce roïaume l'abbé de faint Nicaife pour y lever la moitié des revenus de tous les benefices, avec ordre d'en priver ceux qui entreprendroient de s'y oppofer. Cet abbé commençoit déja à executer la commillion avec beaucoup de rigueur dans la province de Normandie, lorfque l'univerfité de Paris incommodée de ces exactions、 n'oublia rien pour porter le roi à y mettre ordre. Elle lui envoïa dans cette vûë députez für députez Mais les conjonctures ne lui étoient pas favotables. Clement tenoit dans fon parti le roi & les grands par les prefens dont il les combloit tous les jours. D'ailleurs, la guerre que fe faifoient les François & les Anglois, étoit un prétexte fpecieux pour ne point entendre parler d'autres affaires. Les deux concurrens faifoient même de leur mieux pour entretenir cette guerre, de peur que la réunion de ces deux puiffances ne leur devint fatale. Mais après la paix faite, le roi écouta les remontrances de l'univerfité; l'abbé de faint Nicaife fut chaffé; on fit un édit qui portoit défenfès de tranfporter ni or ni argent hors du roïaume. Le premier prefident de Paris Arnaut de Corbie alla de la part du roi remontrer au pape la juftice des plaintes de l'univerfité, le fuppliant au refte de ne plus fonger à faire de pareilles exactions; ce que Clement promit.

La même université touchée des defordres que caufoit le fchifme, & voïant Remontrances que Boniface & Clement ne fongeoient qu'à fe maintenir dans le pontifide l'univerfité au cat par l'appui des puiffances temporelles, & à s'entre-détruire par leurs bulroi pour éteindre les, & par les ennemis qu'ils tâchoient de fe fufciter l'un à l'autre ; réfo

le fchifme.

1

lut d'ufer de tout ce qu'elle avoit de crédit pour rétablir la paix dans l'égli fe. Ses députez firent de fréquentes remontrances au roi, en l'une defquel les le docteur qui portoit la parole parla avec tant de majefté & de vigueur fur la neceffité de l'union, fur les malheurs que caufoit le schisme, & fur. l'obligation que les rois & les princes avoient d'y apporter le remede, que la plupart des affiftans fe jetterent aux pieds du roi, le conjurant de vouloir bien emploïer fon autorité pour réunir l'églife. Mais comme ce prince étoit fort attaché à Clement depuis l'entrevue d'Avignon, & que le pape avoit gagné ceux qui le gouvernoient alors, tous les efforts de l'université furent inutiles. On vit pourtant dans la fuite quelques difpofitions à la réunion de l'églife par l'entremife de deux chartreux que leur pieté fit aller à

Rome pour exhorter Boniface IX. à donner la paix à la chrétienté.

XXXIII.

Spicileg. to. VI

Ces deux chartreux étoient dom Pierre prieur de la chartreuse d'Afte, & dom Bathelemi de Ravenne prieur de l'ifle de Gorgonne fur la mer de Ge- Deux chartreux nes. Ces faints religieux voïant que la divifion s'étoit introduite jufques dans vont folliciter Boniface à la paix. leur ordre ; qu'Urbain VI. avoit dépofé dom Guillaume Raynaldi du gene- Le moine anoTalat pour mettre en fa place dom Jean de Bar prieur de la chartreufe de faint Barthelemi dans la Campagne de Rome; & qu'enfin le fchifme s'étoit intro- nyme de S. Denis, duit parmi ces religieux qui avoient en même temps deux generaux, l'un en France & l'autre à Rome: ces deux chartreux, dis-je, allerent trouver le pape Boniface, auquel ils firent de fi fortes remontrances, qu'ils lui perfuaderent d'écrire au roi très-chrétien pour l'exhorter à rétablir la paix dans l'églife, offrant d'y contribuer de fon côté. On trouve cette lettre du pape au roi dans le fixiéme tome du fpicilege de dom Luc Dachery. M. Fleury femble infinuer que ces deux religieux étoient allez à Rome folliciter l'exemp- to. 6. tion de leur ordre, & qu'ils l'obtinrent en effet, comme il paroît par la bulle de Boniface du feiziéme de Mars 1391. & la lettre qu'il écrivit au roi eft du deuxième d'Avril de l'année fuivante. Il voulut affocier aux deux chartreux quelque habile jurifconfulte pour foutenir ou pour reprefenter fes droits; mais ils l'en détournerent adroitement, dans la crainte que fi Clement en faifoit autant, la négociation ne degenerât en difputes.

Dachery Spicit

XXXIV.

Clement les fait mettre en prifon

à leur retour.

Les deux religieux vinrent donc premierement à Avignon, où étoit le duc de Berri grand partifan du pape Clement VII. La députation des chartreux mit l'un & l'autre dans de grandes inquiétudes : pour en empêcher l'effet, on les enferma dans la chartreufe de Villeneuve proche d'Avignon, où on leur fit inutilement mille violences pour tirer d'eux la lettre de Boniface au roi de France. L'univerfité de Paris informée de ce mauvais traitement, en porta fes plaintes à Charles VI. & agit fi fortement par fes remontrances auprès de lui, que ce monarque écrivit au pape Clement en termes très-forts, qu'il ne pouvoit fouffrir qu'on violât le droit des gens, en retenant prisonniers ceux qu'on lui envoïoit, & demandoit la liberté des deux chartreux. Clement qui n'ofoit défobliger le roi, les relâcha, proteftant, quoique trèsfauffement, qu'il avoit ignoré leur commiffion. Il fit même semblant de vou- Il les renvoie à loir concourir à l'union avec Boniface ; & en renvoïant ces religieux, il leur Paris à la priere ordonna de dire au roi qu'il contribueroit auffi de fon côté pour une fi bonne action, de tout ce qu'on pouvoit attendre de lui, & qu'il étoit prêt de facrifier pour cela & fa dignité & fa vie. Ces chartreux partirent donc & n'arriverent à Paris que vers la fin de Decembre.

XXXV.

du roi.

fie.

XXXVI.

Le roi de France

Le moine ano

Ils trouverent le roi Charles VI. attaqué de cette étrange maladie qui jufqu'à fa mort ne lui laiffa que quelques bons intervalles, & qui attira par les déplorables fuites qu'elle eut, des maux infinis fur la France. Il y avoit dé- tombe en phreneja quelques temps que ceux qui l'approchoient s'étoient apperçu de quelque alteration dans fon efprit & dans fes paroles. Mais fon mal éclata d'une maniere fort tragique le cinquième d'Août, lorfqu'il marchoit en bataille con- . 12. c. 3. p. 219. tre le duc de Bretagne. A la vûë d'un gueu de fort mauvaise mine qui le fuivit pendant près de demi heure criant après lui, quelque effort qu'on fît pour le faire taire, & pour le repouffer: Rei, où vas-tu? ne paffe pas outre,

nyme de S. Denis,

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