QUINAULT. Jupiter l'a contraint de vomir à nos yeux Et tout céde à l'effort de fa main foudroyante. Triftes effets de l'orgueil. J'AI perdu la beauté qui me rendit fi vaine: Dont autrefois le Dieu des eaux Sentit lier fon cœur d'une fi douce chaîne. Fut jalouse de mes appas, Et me rendit affreufe autant que j'étois belle: Dont me punit fa cruauté, 1 C'eft Médufe qui parle, Acte III. Scene 1. de Perfée. Elle étoit doiiée d'une beauté fi rare, que Neptune en devint épris. Ce Dieu l'ayant trouvée dans le Temple de Minerve, l'engagea à confentir à fa paffion. Minerve irritée de la profanation de fon Temple, changea les cheveux de Médufe en ferpens, dont l'aspect étoit fi effroyable, que tous ceux qui regardoient cette tête, étoient fubitement transformés en rochers. Je ne puis trop montrer fa vengeance cruelle. Des ferpens, dont le fifflement Je porte l'épouvante & la mort en tous lieux; Qu'un regard de mes yeux. Les plus grands Dieux du Ciel, de la Terre & de Du foin de fe venger fe repofent fur moi: L'Amour ainsi que la Mer a fes orages. 'HEUREUX, qui peut voir du rivage Le terrible Océan par les vents agité! Gardons-nous de fouffrir que l'Amour nous engage Où le repos du cœur fait un fatal naufrage. Scene V. du I. Acte de Phaeton. QUI NAULT. QUINAULT. Au Soleil. IO Dieu de la clarté, vous réglez la mesure C'est vous qui produisez dans les fertiles champs Et toute la Nature N'eft riche que de vos préfens.. C'est par vous, ô Soleil, que le Ciel s'illumine; La Terre n'auroit point de climats fortunez. Un moment, une circonstance eft quelquefois l'ori- 2 UN Héros contre un monftre un jour prit ma défense, J'étois morte fans fon fecours : Il ne voulut pour récompenfe Que le plaifir fecret d'avoir sauvé mes jours. Scene I. du IV. Acte de Phaeton. 2 De la Scene II. de l'Acte II. d'Amadis. 1 Mais Mais fon cafque tomba, je le vis un moment, Ne me parut que trop aimable; Il m'en revient fans ceffe une image agréable, J'ai honte de mon trouble extrême : Je fuis partout l'Amour, je fens partout les traits; Tout me parle de ce que j'aime. Défir de fe venger, fufpendu par l'amour. I ENFIN il eft en ma puiffance Ce fatal Ennemi, ce fuperbe Vainqueur. Quel trouble me faifit! qui me fait hésiter! 1 Monologue d'Armide, tenant un poignard, dont elle veut frapper Renaud endormi. Cette Scene, qui eft la V du II. Acte, n'a pas befoin du fecours de la Mufique, pour faire toute fon impreffion. On y reconnoît ce naturel & cette élégance que peu d'Ecrivains ont fçû réunir ensemble & qui font le plus grand charme des Opera de M. QUI QUINAULT.. Frappons.... Ciel! qui peut m'arrêter! QUI- Achevons.... Je frémis ! Vengeons-nous.... Je fou Eft-ce ainsi que je dois me venger aujourd'hui ? Plus je le vois, plus ma fureur eft vaine. Valeur, puiffance & fageffe de LOUIS XIV. * L'EFFORT des Ennemis, les glaces des hivers, Les rochers, les fleuves, les mers, Rien n'arrête l'ardeur de fa valeur extrême.. Il fçait l'art de tenir tous les monftres aux fers Foibleffe excufable. D'UNE amoureuse ardeur un grand cœur peur brûler; C'est un amusement qu'il faut qu'on lui pardonne: 1 Extrait du Prologue d'Armide.. |