ANNA parens patria, Principis ANNA parens. Ille tuus LUDOVIx, Divûmque hominum- Qui tenet invictâ Gallica fceptra manu, qui a dit avant moi; Me, tua victuro cecini qui carmine facta, Affiduo torquet pectora noftra metu. Quam mihi, quam populis, confecta pace, quietem Donafti, merbis eripis ecce tuis. ¶ 60. Méléagre l'a dit dans cette Epigramme anecdote. Κεῖμαι, λαξ ἐπίβαινε κατ' αυχένος ἄγριε δαῖμον, Οιδα σε ναὶ μα θεὸς, καὶ βαρὸν ὄντα φέρειν. Ου φύγε γὴν ὡς φαντί, Θέμις. φίλε Πάμφιλε, θάρσει: Εὕροις ΛΑΜΟΝΙΟΥ ςήθεσι κρυπτομές νην. qui a dit avant moi (1); Arde per voi d'amore, Non accufi però voftra Bellezza Il mio cor di rozzezza: Che con mille beltà, vaghe, leggiadre, Mais Mr. Baillet n'eft il pas plaifant de m'accufer de n'être pas Poëte original lui qui n'eft qu'un Copifte de Copitte: & qui fait profeffion dans fon Livre de ne dire rien de lui-même, ou, pour ufer de fes termes, de ne rien dire de fa teste? CXXXV. Οιδα καὶ ἔμπυρα τόξα, βαλὼν δ ̓ ἐπ ̓ ἐμὴν φρένα πυρσες, Voiez auffi le fonnet de Bertaud fait pour un jour. des cendres f. 76, tourné, de fon Recueil de vers amoureux, Tome 4. 2. p. 461, Not. 3. CXXXV. Faute de jugement de Mr. Baillet au fujet de deux de mes Epigrammes Grecques. ONSIEUR BAILLET. Les fources d'où nous font venues les Poëfies Latines, Françoifes, Italiennes de Mr. Ménage ne font pas fi profondes qu'on ne les puifle aifément découvrir. Celles d'où les Grecques fe font écoulées, paroissent un peu plus cachées, parce qu'elles ne viennent pas toutes des Anciens Poëtes Greis, & qu'il s'en trouve qui font traduites des Poëtes Latins, anciens & modernes. Et je ne puis celer le plaifir que j'eus l'hiver dernier de voir un enfant âgé de neuf ans, qui en lifant les Poëfies Grecques de Mr. Ménage, pour fon divertiffement, y remarqua de lui même quelques Epigrammes de Martial & de Buchanan; & m'en couvainquit par la confrontation qu'il me fit Sur le champ des originaux Latins avec les copies Grecques. MENAGE. Je ne fai qui eft ce jeune enfant, qui à l'âge de neuf ans lifoit Martial, Bucanan, & mes Poëfies Grecques, & qui les entendoit fi parfaitement. Je voudrois bien le favoir, affin de lui donner les louanges qu'il mérite. Mr. Coftar, a dit en quelqu'endroit de fes Lettres, qu'il ne faut pas être grand Grec pour entendre mon Grec. Et Mr. Boyvin le jeu jeune difoit à ce propos qu'il ne falloit pas en effet être grand Grec pour entendre mon Grec, mais qu'il falloit l'être, pour faire des vers Grecs auffi faciles & auffi intelligibles que font les miens. Mais quelque intelligibles & quelque faciles qu'ils foient, c'est une merveille qu'un enfant de neuf ans les âye entendus auffi facilement que les a entendus celui dont parle Mr. Baillet. On veut me faire croire que cet enfant eft le fîs de Mr. de Lamoignon. Je ne le puis croire: car Mr. Baillet qui eft fon Pédagogue, & qui a déclaré la guerre aux vers de galanterie honnefte, ne lui auroit pas fans doute permis de lire Martial & Bucanan, qui font des Poëtes remplis d'obfcénitez: & il ne lui auroit pas non plus permis de lire mes vers, puifque, felon lui, mes vers font des vers licentieux, & qui offenfent la pudeur. Mais voyons ce que veut dire ici le Cenfeur de nos moeurs, en m'accufant comme d'un crime d'avoir traduit en Grec une Epigramme de Martial & une de Bucanan. Voici l'Epigramme de Mar tial: Artis Phidiaca toreuma clarum, Et voici comme je l'ai traduite: Πραξιτέλης ἰχθύς, καλὸν βλέπε, φίλε, τορεῦμα, Πρόσθες ύδωρ,βλέψεις αυτίκα νηχομένες. Tom. VII. Part. II. D Ce Ce n'eft pas un crime de traduire d'une Langue en une autre. Catulle, Virgile, Horace, ont traduit un grand nombre d'endroits des Poëtes Grecs. Mais c'est un crime de dérober les Ouvrages d'autrui. Il faut donc voir si j'ai dérobé cette Epigramme à Martial, en me l'attribuant. A Nevio, vel fumpfifti multa, fi fateris: vel, fi negas, Jurripuifti, dit Ciceron dans fon Brutus. Ai-je jamais nié que mon Epigramme Grecque fût une traduction de ¶1. Je n'aurois pas voulu dire cela, fi j'avois été à la place de M. Menage, a caufe de la conféquence. En effet, s'il ne s'eft difpente de mettre au titre de fon Epigramme que c'étoit une traduction que parce qu'il ne l'a pas cru neceffare, & qu'il n'y avoit perfonne qui ne pust aisément s'en appercevoir, il s'enfuivra qu'à l'égard des autres morceaux de fa Poëlie dont la fource fera plus cachée, M. Ménage aura tort de ne l'avo r pas decouverte. Que faudra-t-il donc croire de fon Madrigal Italien intitulé Ferita d'ago? Di Fillide vezzofa Ferifti, ago inumano, Ah ferifti, crudel, la bella mano, Che del regno d'Amor lo fcettro porta, Ferifti quella man dotta, ed accorta. L'alme invaghifce, e i cori. Di quella man leggiadra |