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ANNA parens patria, Principis ANNA parens.

Ille tuus LUDOVIx, Divûmque hominum-
que voluptas,

Qui tenet invictâ Gallica fceptra manu,
Jungitur Auftriaca genialì fœdere Nympha,
Aurea formofi quam ftupet unda Tagi.
At tu lata fave fpenfis, ô pronuba Juno.
Id meruere. Hoftes vincit uterque tuos.
Cernis, ut Alciden vincit tibi viribus ille?
Ut Venerem formâ vincit & illa tibi?

qui a dit avant moi;

Me, tua victuro cecini qui carmine facta,
Exanimas morbis cur, MASARINE,tuis?
Hoc quodcumque mali eft ; quamquam nil trifte
minatur ;

Affiduo torquet pectora noftra metu.
Si te non video fanum rectèque valentem,
Debeo, fi nefcis, nil, pater alme, tibi.

Quam mihi, quam populis, confecta pace, quietem

Donafti, merbis eripis ecce tuis.

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¶ 60. Méléagre l'a dit dans cette Epigramme anecdote.

Κεῖμαι, λαξ ἐπίβαινε κατ' αυχένος ἄγριε δαῖμον,

Οιδα σε ναὶ μα θεὸς, καὶ βαρὸν ὄντα φέρειν.

Ου φύγε γὴν ὡς φαντί, Θέμις. φίλε Πάμφιλε, θάρσει:

Εὕροις ΛΑΜΟΝΙΟΥ ςήθεσι κρυπτομές

νην.

qui a dit avant moi (1);

Arde per voi d'amore,
Fuer del mio, vaga Filli,
Ogni più nobil core.

Non accufi però voftra Bellezza

Il mio cor di rozzezza:

Che con mille beltà, vaghe, leggiadre,
Di mille e mille fiamme al mondo note,
L'arfe, e l'inceneri la bella madre:
E cofa incenerita arder non puote.

Mais Mr. Baillet n'eft il pas plaifant de m'accufer de n'être pas Poëte original lui qui n'eft qu'un Copifte de Copitte: & qui fait profeffion dans fon Livre de ne dire rien de lui-même, ou, pour ufer de fes termes, de ne rien dire de fa teste?

CXXXV.

Οιδα καὶ ἔμπυρα τόξα, βαλὼν δ ̓ ἐπ ̓ ἐμὴν φρένα πυρσες,
Ου φλέξεις: ἤδη πασα γάρ ἐσι τέφρη.

Voiez auffi le fonnet de Bertaud fait pour un jour. des cendres f. 76, tourné, de fon Recueil de vers amoureux,

Tome 4. 2. p. 461, Not. 3.

CXXXV.

Faute de jugement de Mr. Baillet au fujet de deux de mes Epigrammes Grecques.

ONSIEUR BAILLET. Les fources d'où nous font venues les Poëfies Latines, Françoifes, Italiennes de Mr. Ménage ne font pas fi profondes qu'on ne les puifle aifément découvrir. Celles d'où les Grecques fe font écoulées, paroissent un peu plus cachées, parce qu'elles ne viennent pas toutes des Anciens Poëtes Greis, & qu'il s'en trouve qui font traduites des Poëtes Latins, anciens & modernes. Et je ne puis celer le plaifir que j'eus l'hiver dernier de voir un enfant âgé de neuf ans, qui en lifant les Poëfies Grecques de Mr. Ménage, pour fon divertiffement, y remarqua de lui même quelques Epigrammes de Martial & de Buchanan; & m'en couvainquit par la confrontation qu'il me fit Sur le champ des originaux Latins avec les copies Grecques.

MENAGE. Je ne fai qui eft ce jeune enfant, qui à l'âge de neuf ans lifoit Martial, Bucanan, & mes Poëfies Grecques, & qui les entendoit fi parfaitement. Je voudrois bien le favoir, affin de lui donner les louanges qu'il mérite. Mr. Coftar, a dit en quelqu'endroit de fes Lettres, qu'il ne faut pas être grand Grec pour entendre mon Grec. Et Mr. Boyvin le

jeu

jeune difoit à ce propos qu'il ne falloit pas en effet être grand Grec pour entendre mon Grec, mais qu'il falloit l'être, pour faire des vers Grecs auffi faciles & auffi intelligibles que font les miens. Mais quelque intelligibles & quelque faciles qu'ils foient, c'est une merveille qu'un enfant de neuf ans les âye entendus auffi facilement que les a entendus celui dont parle Mr. Baillet. On veut me faire croire que cet enfant eft le fîs de Mr. de Lamoignon. Je ne le puis croire: car Mr. Baillet qui eft fon Pédagogue, & qui a déclaré la guerre aux vers de galanterie honnefte, ne lui auroit pas fans doute permis de lire Martial & Bucanan, qui font des Poëtes remplis d'obfcénitez: & il ne lui auroit pas non plus permis de lire mes vers, puifque, felon lui, mes vers font des vers licentieux, & qui offenfent la pudeur. Mais voyons ce que veut dire ici le Cenfeur de nos moeurs, en m'accufant comme d'un crime d'avoir traduit en Grec une Epigramme de Martial & une de Bucanan. Voici l'Epigramme de Mar

tial:

Artis Phidiaca toreuma clarum,
Pifces adfpicis: adde aquam, natabunt.

Et voici comme je l'ai traduite:

Πραξιτέλης ἰχθύς, καλὸν βλέπε, φίλε, τορεῦμα, Πρόσθες ύδωρ,βλέψεις αυτίκα νηχομένες.

Tom. VII. Part. II.

D

Ce

Ce n'eft pas un crime de traduire d'une Langue en une autre. Catulle, Virgile, Horace, ont traduit un grand nombre d'endroits des Poëtes Grecs. Mais c'est un crime de dérober les Ouvrages d'autrui. Il faut donc voir si j'ai dérobé cette Epigramme à Martial, en me l'attribuant. A Nevio, vel fumpfifti multa, fi fateris: vel, fi negas, Jurripuifti, dit Ciceron dans fon Brutus. Ai-je jamais nié que mon Epigramme Grecque fût une traduction

de

¶1. Je n'aurois pas voulu dire cela, fi j'avois été à la place de M. Menage, a caufe de la conféquence. En effet, s'il ne s'eft difpente de mettre au titre de fon Epigramme que c'étoit une traduction que parce qu'il ne l'a pas cru neceffare, & qu'il n'y avoit perfonne qui ne pust aisément s'en appercevoir, il s'enfuivra qu'à l'égard des autres morceaux de fa Poëlie dont la fource fera plus cachée, M. Ménage aura tort de ne l'avo r pas decouverte. Que faudra-t-il donc croire de fon Madrigal Italien intitulé Ferita d'ago?

Di Fillide vezzofa

Ferifti, ago inumano,

Ah ferifti, crudel, la bella mano,
Quella mano amorosa

Che del regno d'Amor lo fcettro porta,

Ferifti quella man dotta, ed accorta.
Che con legni canori

L'alme invaghifce, e i cori.
Ed ella ftilla fangue :
E Filli piange e langue.
Ma forfe, o nobilago,
Ago gentile e vago
A gli amanti cortefe

Di quella man leggiadra

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