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aimoit d'un amour honnête; (il le dit lui- Dans for même; amore acerrimo; fed unico & ho- Epitre de nefto, in adolefcentia laboravi) tous fes vers d'amour font honnêtes.

ENEAS SILVIUS, Pape fous le nom de Pie II. Etant fimple Bénéficier (1), il fit le Roman des Amours d'Euryale & de

Studiorum Suorum fus

∙ceffu.

mée fans date à Lion in 4. par Olivier Arnollet au rapport de du Verdier pag. 51. de fa Bibliotheque. Vu nommé François de Louvencourt Seigneur de Vauchelles en a fait ou du moins commencé une paraphrafe dont j'ai vu le 1. volume in 12. imprimé chez Jean Geffelin 1598. fous le titre des Amans de Siene. Il y en a auffi une traduction Efpagnole imprimée in 4. à Seville chez Jean Cromberger de laquelle Dom Nicolas Antoine fait mention pag. 684. du 2. tom de fa Biblioth. col. 2. La traduction Italienne eft d'Aleffandro Braccio à Venife 1554. in 8. La Françoife in fol. à Paris 1493. eft citée de même que la précédente dans le Journal des Savans, da Mois d'Octob. 1708. p. 45. Ed. d'Amft. Sylvius avoit quelque quarante ans, & ne prenoit point d'autres qualitez que celle de Secretaire Impérial & de Poëte quand il écrivit cette hiftoire, car il déclare que c'en eft une & non pas une fiction. Il a feulement changé les noms des perfonnes, & ajouté quelques ornemens au récit. Il eût bien voulu quelque tems après pouvoir retenir cet écrit, & fit tout ce qu'il put pour le fupprimer, mais inutilement à caufe du grand nombre de copies qui s'en étoient répanduës. Voiez là deffus les plaifanteries de Verville vers la fin de fon Livre, où il fait un parallele builefque d'Eneas Sylvius & de Beze. A l'égard de la Nou velle de Tancréde Prince de Salerne traduite de PItalien de Bocace en Latin, ce n'eft pas Encas Silvius, c'est Leonardus Brunus d'Arezzo qui en eft le traducteur. Ce qui a donné lieu à la méprife eft que cette verfion eft rapportée parmi les oeuvres de Pie II. le Catalogue defquelles eft imprimé au revers de la premiére feuille de l'édition de Bâle. Cependant fi l'on cherche à la pag. $94. on trou

de Lucréce: & il traduifit en Latin de l'Italien du Bocace la Nouvelle de Tancred, Prince de Salerne. Il fe repant dans fon Epitre 395. d'avoir fait ce Roman.

JOANNES ANTONIUS CAMPANUS, Evêque de Téramo de Calabre; en Latin, Epifcopus Interamnienfis. Il a fait un grand nombre de vers amoureux. Il le dit lui-même. Scripfi verfus: quorum pars eft amatoria: pars amore non vacat: ad tria millia. C'est dans l'Epitre 46. du 3. Livre de fes Epitres. C'étoit un homme de beaucoup de mérite dans les Lettres, comme il paroît par fes Poëfies, par fes Epitres, par fes Oraifons, & par fa Vie

du

verà qu'elle eft, comme j'ai dit, de Leonard d'Arezzo, & pour moi je m'imagine que s'étant trouvée parmi les papiers de Pic II. les Copiftes ignorans l'auront confondue dans la masse. Philippe Béroalde l'Oncle (car je prouverai quand il le faudra qne Philippe Beroalde nommé vulgairement le jeune a été fon neveu, & non pas fon fils) a traduit cette même Nouvelle de Tancrede en vers Latins.

1. Il faut donc bien prendre garde à ne pas donner une méchante explication à cet endroit de P'Epitaphe que Politien lui a faite,

Mi Joca, mi rifus, placuit mihi uterque Cupido.

Le fens le plus naturel feroit très-defavantageux & la mémoire de Campanus qui n'a laiffé dans fes Ouvrages aucune trace de cette infamie. Quelle a donc été la pensée de Politien? A-t-il voulu defigner des compofitions amoureufes en profe & en vers? ou en Latin & en Italien? Il y a plus d'apparence que par Uterque Cupido il a entendu l'amour Divin & l'amour Humain qui ont occupé chacun à leur tour le cœur de Campanus. En ef

fet

du Pape Pie II. Et il étoit avec cela trèsvertueux (1). Je remarquerai ici en pasfant, que quoi qu'il ait fait un très grandnombre de très-beaux vers, M. Baillet n'a point fait mention de lui parmi fes Poëtes. Il mourut en 1477

POLITIEN. Il a écrit un grand nombre de vers d'amour & en Grec, & en Latin, & en Italien. Il étoit Eccléfiafte de Florance, comme il le dit lui-même dans une de fes Lettres à Joannes Gottius, de Ragufe (2), Livre 4. page 126. de l'Edition de Gryphe.

FLAMINIUS (3). Il a fait un trèsgrand nombre de vers amoureux : & très

amou

fet parmi les œuvres que nous avons de cet Evêque, on trouve dans le même recueil des vers d'amour, & des difcours de piété.

2. Politien ne fe fert point du mot Ecclefiaftes. Il eft vrai que dans l'édition de Gryphe, copiée fur celle de Badius, en marge de l'épitre ad Joannem Gottium, à côté de ces mots. Cum per hos Quadragefima proximos dies enarrandis populo facris libris effem occupatus, ily a Politianus Ecclefiaftes, pour a vertir le Lecteur que Politien s'eft quelquefois meflé de prescher, mais ces apoftilles marginales ne font point de lui. Ecclefiaftes fignifie là Predicateur. Eccléfiafte en ce fens n'eft point François. D'ailleurs que veut dire, Il étoit Ecclefiafte de Floren ce? Ne femble-t-il pas que c'étoit un office en titre que Politien avoit de prêcher au Peuple de Flo

rence?

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3. Apparemment M. Ménage, dans la lifte qu'il donne ici des Eccléfiaftiques, qui ont écrit 'amour en vers, ou en profe, n'a pas voulu observer l'ordre des tems, autrement il n'auroit point mis Flaminius avant Marfile Ficin, Octavien de S, Gelais, le Bernia, & le Bembe,

amoureux. Il étoit Eccléfiaftique. Voiez la Lettre 17. du Livre x1 des Lettres Italiennes du Cardinal Bembo.

MARCILE FICIN (1). Il dit dans fes Lettres qu'il a écrit des Lettres amoureufes, à l'imitation de Platon. Il étoit Prêtre & Chanoine du Dome de Florance.

LE CARDINAL BEMBO, Ses Poëfies Italiennes font très-honnêtes: mais il y a de grandes obfcénitez dans fes vers Latins: ce que Mr. de Thou attribue à la licence du fiécle.

JAN DE LA CASE, Archevêque de Bénévent, & Nonce du Pape à Venife. Tous fes vers Latins & Italiens font trèshonnêtes, à la referve de fon Capitolo del Forno, qu'il fit dans une extrême jeuneffe, & étant Laïque. Voiez ci- deffus le chapitre 120.

LE BERNI. Il a fait un grand nombre de vers d'amour. Il étoit en qualité de Segretaire & d'Eccléfiaftique auprès de l'illuftre Mathieu Gilbert Evêque de Vérône (2). Il fut enfuite Chanoine de la Cathédrale de Florance.

Oc

1. Il faut écrire Marfile & non pas Marcile Ficin. C'est une faute d'impreflion,

2. Cet Evêque s'appelloit Jean Mathieu Gibert " & non pas Gilbert, Giovan Matteo Giberti. Voici comme le Bernia le défigne 1. 3. chant 7. de fou Orlando innamorato.

E fendo all'or le lodi molto note
D'un che ferviva al Vicario di Dio
In certo officio che chiaman Da'ario
Si pofe a ftar con lui per Secretario.

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OCTAVIEN DE St. GELAIS, Evêque d'Angoulefme. Etant fimple Bénéficier, il fit plufieurs vers d'amour. Il traduifit les Epitres des Heroïdes d'Ovide: & fi Henri Estienne en doit être cru, l'Art d'aimer du même Poëte (3). Il n'y a point d'apparance qu'il ait fait les vers licencieux que Henri Eftienne, dans fon Apologie d'Hérodote, lui attribue.

MELLIN DE St. GELAIS, Abbé de Reclus, & Aumofnier de François, Daufin de France. Quoiqu'il ait fait des vers affez licencieux, Mr. Baillet l'a laiffé en paix. Il étoit fîs naturel d'Octavien.

ANTOINE HEROET, Evêque de Digne. Etant Eccléfiaftique du fegond Ordre, il fit plufieurs vers de galanterie. C'est un de nos anciens Poëtes Erotiques: & Joachin Du Bellay a fait fur lui cette Epigramme:

Dans fon

Apologie d'Herodote.

AN

3. La Croix du Maine Auteur Catolique ou foi difant tel l'affure ainfi, & ajoute de plus que le Livre eft imprimé, fans pourtant marquer ni le lieu ni l'année de l'impreffion. Ce qui me fait croire qu'il n'en a ainfi parlé qu'après H. Eftienne. Celui ci donc ou s'eft trompe ou a voulu tromper. Touchant la Traduction des Epitres d'Ovide par cet Evêque voiez Agrippa 4. Epift. 3 & Gabriel du Puyherbault pag. 86. de fon 1. Livie de tollendis malis libris, où il eft pourtant à remarquer que ce dernier fe méprend quand il dit que cette verfion eft d'un Evêque de Marseille.

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