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Inde velut preffo, qui territus angue refuitat,

Ora repente meo vellis ab ore procul.

Non hoc fuavio'um dare lux mea, fed dure tantum
Eft defiderium flebile fuavioli.

Néanmoins le Madrigal étant long & ne finiffant pont par le lens de l'Epigramme Latine tout joli qu'il eft, on auroit tort de reprendre M. Menage de n'avoir pas cité en tefte Jean Second. Je dis bien plus, quand on tireroit d'ailleurs l'invention entiere de fon roëme, fi la compofition d'où on la tue eft d'un genre extremement different, comme feroit une Oraifon de Ciceron, un Traité de Séneque, un Roman, Padreffe de bien mettre en œuvre luffit pour donner un air de nouveauté à l'Ouvrage, & peut en quelque façon tenir lieu d'invention. C'eft ce qui m'a empêche de comprendre dans le denombrement particulier des copies de M. Ménage les trois Epigrammes fuivantes.

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MEN A G.

Εἰς Φραγκίσκον Β'αβολαίσιον.

* Τιγώσκειν ἐθέλεις οἷο Γαβελαίσιο ; ίσπω, Λυκιανός μοχθείς έσιν ̓Αρισοφάνει.

MENA G. Epig. cxv.

- favos, o diros, o rabidos cruciatus !

O tormentum ingens! miferum me fava perurits
Haret qua dudum lateri, letalis arena.
Mortales debemur morti, non ego letum
Formido, formido genus miferabile leti.
Ah ego non poffum tantos perferre dolores,
I nunc, pande tuas, mortalis homuncia, dotes,
Quem profternit humi, ventorum ludus, arena.

MENA G. Epig. Iv.

Ride, digna tuis res eft, Saracene, cachinnis,
Poffit & aufteros qua foluiffe Sophos.
Notus avaritia fædo tibi crimine, fumptus
In fomnis magnos feceras Hermogenes.

Flet,

1

Flet, gemit, & questu Divosque hominesque fatigar,'

Pertafus vita con ituitque mori.

Nec mora, cervici laqueum trabe nectit ab altâ

Et forti impellit fubdita fulcra pede.
Accurrit famulus, pendentem fune mifellus
Cernit herum: funem protinus enfe fecat.

Labitur in terram exanimus, lectaque tocatur
Pallidior cera, frigidiorque gen.

Cominuo venasque secant, & vina minijkram,
Exanimus vite redditur Hermogenes.
Verum ubi follicitus rationes exigit omnes
Sapius, & totis computat articulis.

Seti etiam pretium funis, qui colla premébas
Pendentis famulum folvere juffit berus,

* Ou plûtot au 1. a. du Courtifan de Bal

tafar de

La première eft tiree de Joachim du Bellay chap. 21. de fon illustration de la Langue Françoife, où il dépeint ainui Rabelais fans le nommer, Celui qui fait renaitre Ariftophane, & feint fi bien le nez de Lucian. La feconde n'eft autre chofe qu'un extrait Chatillon. paraphrafé de cet endroit d'une Lettre de Voiture à Un certain M. de Chaudebonne. La colique m'a donné depuis Religieux]; peu une leçon de dixfept jours dont il me fouviendra long Auguftin temps, & m'a fait confiterer beaucoup de fois combien nommé Janous sommes foibles puifqu'il ne faut que trois grains de cob Magfable pour nous abatre. La troifiéme, quoi qu'imitée nus mort en partie de celle-ci de Lucien,

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au, com

mence

ment du 15.

fiécle rapporte 1. ro.

Ποιήσας δαπάνων ἐν ὕπνοις ὁ φιλάργυρο Ερμων Εκ περιωδυνίας αυτὸν ἀπηγχόνισεν. doit dans le fond fa véritable invention au chap. C. 2. de fon treziée de la première partie du Roman Comi- Livre intique de Scarron. Mais quelque fenfible que foit tulé Sopholol'imi- gium un fait

tout femblable, & en attribue l'invention à Seneque dans fes Déclamations. Cependant, quoique dans les extraits des controverfes de Seneque la premiére controverfe du Livre s. ait pour sujet la plainte que fait en juftice un homme qui fe voulant étrangler avoit été fauvé par un autre qui avoit coupé la corde, la verité eft que cette plainte eft moins fondée fur la perte du licou que fur ce qu'en le coupant on forçoit un miferable à vivre malgré lui. auffi Bouchet ferée 31. pag. $69. & le Prologué du s. 1. de Rabelais,

Voiez

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Catulle a traduit une Ode de Sapho (E); qui eft la feule de Sapho qui nous refte. Il a traduit auffi une Elégie de Callimaque; qui eft celle que Callimaque a faite fur la chevelure de Bérénice. ́Et il n'a point mis au titre de fon Ode que ce fuft une traduction d'une Ode de Sapho; ni au titre de fon Elégie, que ce fût une traduction d'une Elégie de Callimaque.. Ammianus a fait une Epigramme Grecque de la fin d'une des Epigrammes Latines de Martial, fans dire que fon Epigramme fût une traduction. Voici l'endroit de l'Epigramme de Martial:

Sit tibi terra levis, mollique tegaris arena,
Ne tua non poffint eruere ora canes.

Voici

l'imitation dans ces Epigrammes, je croi que par les raifons que j'ai dites M. Ménage a pu fans fcrupule le difpenfer d'allèguer fes Auteurs en cette rencontre. La condannation ne tombe done proprement que fur ces Ecrivains qui empruntant leur Ouvrage d'un autte de même nature ou a peu près fuppriment le nom de l'Auteur à qui la gloire de P'invention eft duë. Sur ce principe, on ne doit pas douter que dans les Poëmes en petit qui ne roulent d'ord naise que fur une maitreffe pentée, tels que font l'Epigramme, le Sonnet, nos Madrigaux, nos Chanfons, lors qu'on prend d'un autre Sonner, Madrig, Epigramme, où Chanfon l'unique ou principale pentee, qui compofe ces petites Pièces, il ne foit ind spenfable de marquer la fource où on la puife. Faute d'apporter ces diftinétions néceffaires, Jofeph Scaliger, dans une Lettre à Saumaile, a très mal à propos accufé Horace de larcin pour avoir emploie dans la Satire 2. du Livre 1. une pentée de Calli

ma

Voici l'Epigramme d'Ammianus;

Liv. 2. de l'Anthologic.

Είη σοι κατὰ γῆς καθὴ κόνις, οικτρό Νίαρχα,
Οφρα σε ρηϊδίως ἐξ:ρυσῶσι κύνες.

Aufone a fait cette belle Epigramme,

Armatam Pallas Venerem Lacedemone visens,
Nunc pugnemus, ait, judice vel Paride.

Cui Venus: armatam tu me temeraria temnis,

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Et il l'a traduite de ces vers de l'Anthologie,

Παλλὰς τὰν Κυθέρειαν ἔνοπλον ἔειπεν ἰδεσα,
Κύπρι, θέλεις ὕτως ἐς κρίσιν ἐρχόμεθα;

H'

maque, qui encore, de la maniére dont elle y eft placée. ne fauroit paffer pour un emprunt C'eft avec plus de raifon qu'il a traité de voleur ce Quintus Catulus ancien Poëte Latin que l'on a cru fi long temps Auteur d'une Epigramme dont il n'étoit que le traducteur. Sur quoi l'on peut remarquer de quelle conféquence il eft de citer les originaux, puifque fi les Anciens avoient pris ce foin nous ferions plus en état de leur rendre juftice fuivant leur mérite, Aulu Gelle n'auroit pas été la dupe de ce, Quintus Catulus, & nous ne le ferious pas encore aujourd'hui de tant d'autres qui jouïffent trop paisiblement d'un honneur qui ne leur eft point dû.

1. Eft ce que l'Hymne à Vénus que nous avons d'elle n'eft pas une Ode? Denis d'Hal carnaffe qui l'appelle ainfi fe feroit donc trompé Nous ne lions pas que Sapho ait fait un Livre d'Hymnes féparé, & quand cela feroit ces Hymnes, fuppofé qu'elles fuffent toutes en vers lyriques comme celle-là, feroient toûjours des Odes.

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Catulle a traduit une Ode, de Sapho (1) qui eft la feule de Sapho qui nous refte. Il a traduit auffi une Elégie de Callimaque; qui eft celle que Callimaque a faite fur la chevelure de Bérénice. Et il n'a point mis au titre de fon Ode que ce fust une traduction d'une Ode de Sapho; ni au titre de fon Elégie, que ce fût une traduction d'une Elégie de Callimaque.. Ammianus a fait une Epigramme Grecque de la fin d'une des Epigrammes Latines de Martial, fans dire que fon Epigramme fût une traduction. Voici l'endroit de l'Epigramme de Martial:

Sit tibi terra levis, mollique tegaris arena,
Ne tua non poffint eruere ora canes.

Voici

limitation dans ces Epigrammes, je croi que par les raifons que j'ai dites M. Ménage a pu fans fcrupule le difpenfer d'alleguer fes Auteurs en cette rencontre. La condannation ne tombe done proprement que fur ces Ecrivains qui empruntant leur Ouvrage d'un autte de même nature ou a peu prèsfuppriment le nom de l'Auteur à qui la gloire de Pinvention eft due. Sur ce principe, on ne doit pas douter que dans les Poëmes en petit qui ne roulent d'ordinaire que fur une maitreffe pentée, tels que font l'Epigramme, le Sonnet, nos Madrigaux, nosChanfons, lors qu'on prend d'un autre Sonner, Madriga, Epigramme, où Chaufon l'unique ou prin. cipale pentée, qui compofe ces petites Pièces, il ne foit ind spenfable de marquer la fource où on la puife. Faute d'apporter ces diftinétions néceffaires, Jofeph Scaliger, dans une Lettre à Saumaile, a très mal à propos accufe Horace de larcin pour avoir emploie dans la Satire 2. du Livre 1. une pentée de Calli

ma

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