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1er Mai 1850.

HISTOIRE ET LITTÉRATURE.

JOURNAL HISTORIQUE

DU MOIS DE MARS 1850.

9. Le St-Siége se plaint, dans une note officielle, de la conduite du gouvernement sarde dans les affaires de l'Eglise et de ses empiétemens sur le pouvoir spirituel. 10. Election de 28 députés à l'Assemblée législative. Le résultat en est funeste pour l'ordre; les Socialistes l'emportent. A Paris, leurs candidats, Carnot, Vidal et de Flotte, sont élus tous les trois. Les candidats du parti conservateur étoient MM. de Lahitte, Bonjean et Foy. Cet événement répand la consternation dans tout le pays, et les étrangers s'empressent de quitter Paris.

12. Une note du cardinal Antonelli adressée de Portici au corps diplomatique, l'informe que le Pape compte rentrer dans ses domaines temporels dans les premiers jours du mois prochain d'avril.

15. Le roi de Wurtemberg prononce, à l'ouverture de l'Assemblée dite de révision, un discours remarquable par la franchise, le bon sens et la fermeté qui semblent distinguer ce prince. L'état fédéré allemand lui paroît une illusion, et la plus dangereuse des illusions. «Ce qui peut seul, dit-il, au milieu des orages de notre époque, être une source de force et de salut, c'est le maintien de l'ancien droit, de ce qui est positif, de ce qui existe histo

riquement. Nous ne voulons pas élever un nouvel édifice politique en déchirant notre ancien droit, nous ne voulons que réorganiser la Confédération telle qu'elle a existé jusqu'ici; nous voulons concilier les légitimes demandes de la Prusse avec tous les intérêts de l'Allemagne; mais nous ne voulons pas sacrifier sur l'autel de la patrie nos intérêts particuliers à telle ou telle puissance, mais seulement à la Confédération entière; nous ne voulons ètre ni Autrichiens, ni Prussiens, mais rester uniquement Allemands par et avec le Wurtemberg. » A la fin de son discours, s'adressant plus directement aux députés et leur rappelant tout ce qu'il a fait pour la liberté depuis trente ans, le roi leur dit ces paroles dignes d'un souverain: « Je vous le dis avec ma franchise accoutumée : n'exigez pas de moi des choses impossibles, comme on ne les a exigées que trop souvent depuis deux ans des gouvernements, au grand préjudice du peuple; ne me demandez rien qui soit incompatible avec les vérités immuables et fondamentales de la société, comme elle est représentée dans l'Etat; je ne pourrois vous l'accorder sans déroger à mes devoirs de souverain. Il existe quelque chose de supérieur à la loi constitutionnelle écrite, c'est le

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