DE CONSALVE DE CORDOUE, SURNOM ME' LE GRAND CAPITAINE. TOME PREMIER. Par le R. P. DUPONCET, de la Compagnie A PARIS, MDCC. XIV. AVEC PRIVILEGE DU ROY. AU ROY CATHOLIQUE. S IRE, L'Hiftoire que VÔTRE MAJESTE' me permet de rendre publique fous fon Nom Augufte, pourra faire naitre dins fon cœur des fentimens, qui bien qu'oppofez les uns aux autres, ne laiẞeront pas d'exciter & de partager entre-eux fa complaifance. D'un cofté, elle verra des Rois François triompher en Italie par l'éclat de Leurs victoires; & le fang Royal de France qui coule dans fes veines fe reveillant à la vue de ce triomphe, elle fentira fon cœur s'intereßer aux glorieux fuccès d'une Couronne où elle touche de fi prés, quoyque par une generofité fans exemple elle ayt Jacrifié au bien de la paix le droit qu'elle y avoit. D'autre part, quand fe prefenteront à fes yeux les François repouffez par les armes Espagnoles!, &le grand Capitaine qui fait le fujet de cette Hiftoire, retirant deux fois de leurs mains le Royaume de Naples pour l'unir à la Couronne d'Espagne, quelle joye n'aura-t-elle pas de fe voir en possession d'un Etat où fe trouvent de telles refources, des hommes également capables & d'en accroitre la puiffance, & d'en reparer les pertes ? Mais quand on mettroit à part leur valeur & toute autre vertu militaire, ces difpofitions favorables où VÔTRE MAJESTE' trouva d'abord & où perfifte encore tout le Royaume à fon égard, luy laifferoient-elles quelque chofe à regreter ou à defirer? En quel païs, SIRE, euffiez vous eu des Sujets qui joignif fent à tant de fageffe & de grandear d'ame, par où ils fe diftinguent des autres nations, plus de fidelité à leur parole, depuis qu'ils vous eurent appellé pour regner fur eux 3 plus de conftance à foutenir vos droits contre un Concurrent, qui jaloux de voftre élevation, s'étoit rendu formidable par fes intrigues & par les armes de fes Alliez plus de détachement de leurs interefts particuliers pour les rapporter tous aux voftres, dont ils croyent & publient hautement que dépendent la feureté publique & le bonheur general de leur Etat. Que toute l'Europe pour fe venger fur vous de la puissance victorieufe & invincible de vôtre Augufte Ayeul, conjure votre ruine, ils font tefte à toute l'Europe, perfuadez qu'ayant la jufice pour eux, elle ne manquera pas de leur rendre favorable celuy qni la commande, qui l'aime & qui la regarde comme l'un de fes plus glorieux attributs. Que la vafte étenduë de |