miere nous a donné l'idée d'une inftitution à laquelle nous devons tant de fuccès heureux; c'est un hommage que je me fuis toujours fait un devoir de lui rendre avec d'autant plus de juftice qu'il eft conftant que nulle autre Nation avant la Hollande, ne s'eft occupée de ces établissements d'une maniere auffi férieufe & auffi capable de réuffir conformément à fes vues bienfaifantes. J'aurois defiré que l'Auteur de la Gazette de France, dans l'article où il fait mention de la munificence de cette Société à mon fujet, n'eût pas paru, en quelque forte, lui refufer l'avantage inconteftable d'avoir donné un exemple auffi falutaire à tout l'Univers. Je ne puis imputer les expreffions dont il s'eft fervi dans cette occafion qu'au peu de connoiffance. qu'il a de la primauté des Hollan 1 dois (fans aucune rivalité, )relativement aux établiffements faits en fayeur des Noyés; & à la nécessité où il eft fouvent de donner une tournure différente à la plupart des extraits qui lui font adreffés; mais, je n'en dois pas moins de, reconnoiffance au zele de la -perfonne refpectable (*) qui, fans ma participation, a informé cet Auteur de la distinction dont j'ai été honoré. Je dois auffi des remercîments particuliers aux Auteurs de la Gazette de Santé, fur les éloges dont ils ont bien voulu accompagner l'annonce de cette Médaille. Je ne (*) Les recherches que nous avons faites depuis, nous ont appris que la Note qui nous concerne, envoyée à la Gazette de France par une perfonne refpectable qui ne veut pas être nommée, étoit exactement la même que celle qu'on lit dans la Gazette d'Agriculture du 21 Décembre 1776, Article de Paris. Nous la rapporterions ici pour en faire voir la différence, fi elle étoit moins à notre Auoange. regarde tout ce qu'ils ont dit d'obligeant à mon égard que comme un nouvel aiguillon pour me faire avancer dans la carriere dans laquelle le bien de l'humanité m'a fait entrer. Puiffent leurs vœux être bientôt exaucés, puiffent la France & les autres Nations, (en prenant toujours la Hollande pour modele) former à l'envi des établissements capables d'exciter l'émulation; on verroit alors les fuccès fe multiplier, & les fecours en faveur des Noyés ne tarderoient pas à être portés au degré de perfection dont ils font fufceptibles; car ce zele patriotique qu'on croit éteint parmi nous, ne manque, peut-être, que d'occafions & d'encouragements pour fe reffufciter. Nous ne pouvons mieux faire que de rapporter à ce fujet ce que dit M. Rollin, dans son Histoire Ancienne, Tome 5, page 216, « Un Prince qui fçauroit mettre » en mouvement les deux puiffants » mobiles de l'efprit humain, l'in» térêt & la gloire, en y apportant les précautions néceffaires, feroit » fleurir en peu de temps dans fon "Royaume tous les Arts & tou»tes les Sciences, & le rempliroit, peu de frais, d'hommes excel» lents en tout genre. C'est ce qui » arriva à Syracufe, où un homme. » feul, habile dans l'Art du Gou» vernement, alluma parmi les » Ouvriers une ardeur & une » émulation qui ne fe peuvent ex» primer ». Il récompenfoit les uns par des fommes qui furpaffoient les promeffes qu'il leur avoit faites ; à ces mêmes promeffes, il ajoutoit pour d'autres, des diftinctions d'honneur; & il les animoit tous par préfence, & par les louanges dont il combloit en particulier ceux qui les méritoient. fa TABLEAU TABLEAU DES PERSONNES NOYÉES, ET RETIRÉES DE L'EAU, Pendant l'Année entière 1776. PREMIERE CLASSE.. T NOYÉS rappellés à la vie par les fecours qui leur ont été adminiftrés, & dont quelques-uns auroient été réputés & feroient reftés morts avant cet Etabliffement. I. Le 3 Janvier 1776, à cinq heures & demie du foir. Le nommé François RENÉ, Charre tier de la maifon des Enfants Trouvés, vouloit traverfer la Seine à l'embouchure de la rivière des Gobelins; V. Part. (1776) A |