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froids & roides, & perdant tout espoir de pouvoir le réchapper, il a été décidé mort fans reffource, & abandonné comme tel.

V. Le 24 Juillet 1776, à cinq heures de relevée.

Un Particulier inconnu, âgé de seize à dix-fept ans, fe baignoit vers le Port de la Garre, au bas du Pont d'amont, il avoit fait le plongeon en pleine Rivière, & ne l'ayant pas vu reparoître les autres Baigneurs en avertirent la Garde; plufieurs Bateliers fe font empreffés de le chercher, & ce n'a été qu'environ trois quarts-d'heure après fa fubmerfion qu'il a été repêché avec un croc, du fonds de l'eau, à environ foixante pas de l'endroit où il avoit plongé; il avoit le vifage pâle, il étoit fans connoiffance ni mouvement, mais fes yeux étoient très-étincellants; en conféquence porté au Corps-de-Garde, on lui a adminiftré, durant près de deux heures, tous les fecours qui n'ont eu aucun fuccès; il a été faigné à la jugulaire, & cette opération a fourni très-peu de fang épais; enfin, s'appercevant que fes yeux brillants d'abord,

étoient éteints, que fes membres étoient devenus roides, il a été abandonné comme mort fans reffource.

On a obfervé, pendant l'adminiftration de la fumigation de tabac dans les inteftins que fon fondement étoit ulcéré, & que la canule en fortoit chargée d'une matière purulente.

VI. Le 31 Juillet 1776, à deux heures du matin.

Le nommé PIERRARD, âgé d'environ foixante ans, étoit forti de chez lui, la veille à huit heures du matin, fans qu'on fçut ce qu'il étoit devenu ; il étoit fujet à des vapeurs occafionnées par le fang qui lui portoit à la tête; il eft vraisemblable qu'il vouloit paffer la Rivière au Port Saint-Landry; il gagne l'efcalier de pierre qui conduit aux bateaux de paffage, il fait un faux pas, il fait la culebutte fur les marches de pierre, & fe fait deux larges bleffures au front, il roule dans la Rivière, il eft repêché peu de temps après; il étoit fans connoiffance, les deux plaies de fon front faignoient beaucoup on avertit un Chirurgien qui lui tire du fang de la jugulaire. Pendant ce temps, il donne, dit-on, quelques fignes de

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vie, mais ils ne furent pas de longue durée; on le conduit au Corps - deGarde de la Grêve, où malgré le fang qui couloit toujours de fes deux plaies & de la jugulaire qui avoit été précédemment ouverte, on lui adminiftra fucceffivement tous les fecours pendant plus de deux heures; ils furent inutiles, & on l'abandonna comme mort fans reffource.

Nous ne chargerons pas davantage cette feconde Claffe, quoique nous ayons encore fept Procès-verbaux par lefquels il confte que fept autres Perfonnes qui ont été noyées n'ont pu être rappellées à la vie, malgré tous les moyens ufités en pareil cas, qui ont été pratiqués; nous nous contenterons de dire que les uns ont été retirés trop long-temps après leur fubmerfion, que d'autres avoient des caufes de mort affez évidentes pour défefpérer de leur retour; & enfin, il eft poffible que quelques-uns, foit par mauvaise adminiftration, foit parce qu'ils étoient morts réellement, n'aient pu être rappellés à la vie, quoiqu'on ait tout tenté pour y réussir,

A l'égard de la troifiéme Claffe, nous en donnerons une fimple notice pour ne la pas fupprimer entiérement.

TROISIÈME

CLASSE.

NOYÉS repêchés & jugés morts, fur lefquels on n'a fait aucune tentative pour les rappeller à la vie.

La troifiéme Claffe n'ayant été établie que pour montrer toutes les circonftances fâcheufes de la fubmerfion, dans lesquelles l'Etabliffement ne peut fournir aucun réfultat avantageux, ne préfentant d'ailleurs aucune forte d'intérêts dans le détail des Noyés retirés morts, & regardés tellement fans reffource, qu'on n'a pas cru néceffaire de faire la moindre tentative pour les rappeller à la vie; nous n'en donnerons aucune chronologie, comme nous l'avons fait par le paffé; nous dirons feulement que pendant l'année 1776, il a été retiré de la Rivière trente-fix cadayres tant d'hommes que de femmes, qui, par la certitude qu'on avoit de leur extinction, n'ont pas parus fufceptibles d'aucune administration pour effayer de les faire revivre.

!

DÉTAIL

Des SUCCÈS obtenus dans différentes Provinces, fur les Noyés feulement.

les

Nous ferons un Article particulier pour Suffoqués par des vapeurs méphytiques quelconconques, que nous placerons immédiatement après ce que nous avons à dire des Submergés.

EXTRAIT des Affiches de Nantes, du 2 Mai 1760.

Obfervations de M. Saulquin, Chirurgien.

JE

E trouyai le 26 Février dernier, à l'Auberge de la Croix verte, un Garçon d'environ vingt-quatre ans, qui avoit tombé dans l'Erdre, où il avoit resté près de trois quarts d'heure; pendant ce temps, il avoit été fubmergé plufieurs fois, & la derniere, il étoit refté fous l'eau plus de dix minutes: on venoit de l'en tirer; il étoit glacé, avoit la face livide, fon pouls n'étoit pas fenfible; il donnoit cependant quelques fignes de

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