penfé par l'impreffion de l'effet de l'expérience qui a fait un bien réel au-delà de tout ce qu'on auroit pu attendre des effais les plus flatteurs. J'efpere qu'à votre premier loifir vous me direz le taux que vous mettez à tout ce raifonnement, & vous ferez plaifir à celui qui fe dit, &c. Signé, A. JOHNSON. LETTRE de M. Guillaume, CULLEN traduite de l'Anglois, & communiquée par M. LE BEGUE DE PRESLE, Docteur en Médecine, Cenfeur-Royal, &c. &c. 1 9975 A Letter to Lord Cathcart, &c. c'està-dire Lettre écrite (le 8 Août 1774) au Lord Cathcart, Préfident du Confeil de Police en Ecoffe, fur les divers moyens de rappeller à la vie les Perfonnes Noyées, ou autrement frappéés de mort apparente; par M. Guillaume Cullen, Premier Médecin du Roi à Edim bourg, in-8°. Londres, 1776. Le Lord Cathcart ayant demandé au Docteur Cullen, fon avis fur les moyens dé rappeller à la vie les Perfonnes noyées, ce Médecin lui a fait la Réponse que nous annonçons, & qui nous paroît être le meilleur des Ouvrages puV. Part. (1776.) E bliés jufqu'à ce jour, fur cette matiere. L'expofition des moyens, faite par M. Cullen, la maniere dont il les juge & les apprécie, les améliorations qu'il propofe, les précautions qu'il indique, les additions qu'il a faites au traitement dans des cas de mort apparente, & à la théorie des fecours ou remedes, rendent cette Lettre auffi curieufe qu'utile. La vie de l'homme & des autres animaux ne s'éteint pas immédiatement avec la ceffation de l'action des poumons & du cœur, ni parconféquent, dès que la circulation du fang eft arrêtée. Quoique celle-cifoit néceffaire pour entretenir la vie, cependant la vitalité ou l'état de vie des animaux ne confifte pas dans la circulation feule: la vie dépend fpécialement d'un certain état ou condition des nerfs & des fibres musculaires, état qui les rend fenfibles & irritables, & duquel dépend l'action du cœur même; c'est cet état, (quel qu'il foit, que nous ne pouvons déterminer, & dont nous ne connoiffons l'existence que par fes effets) c'eft dis-je, cet état que l'on peut appeller proprement le principe vital dans les animaux. Tant que cet état fubfifte, ou quoiqu'il foit con fidérablement diminué, tant qu'on peut lui rendre fon activité, le remettre en vigueur; fuppofez en même-temps que l'organisation des parties foit demeurée entiere ou faine; il est à présumer que l'action du cœur & des poumons, la circulation du fang, & par conféquent toutes les fonctions de la vie peuvent auffi recommencer en entier, quoique plufieurs d'elles foient ceffées depuis longtemps. Qu'il y ait un grand nombre de cas dans lefquels le principe vital subsiste durant quelque temps, après que la circulation du fang eft ceffée, c'est ce qu'ont démontré plufieurs expériences: & beaucoup d'obfervations nous prouvent également que la circulation peut, dans ces circonftances, être rétablie de maniere à remplir tous les ulages ou fonctions, quoique fon activité nous ait paru ceffée depuis quelque temps, Il n'eft pas poffible de déterminer précifément combien de temps ce principe vital peut fubfifter dans l'organisation de l'homme, après qu'il nous femble éteint; mais l'analogie nous autorise à préfumer qu'il peut fubfifter très-longtemps; & un grand nombre de faits fuffi famment autentiques de perfonnes qui ont été rappellées à la vie après être reftées long-temps dans un état reffemblant à la mort, nous perfuade qu'il feroit téméraire de fixer des bornes à la poffibilité du rappel à la vie chez les Sujets noyés... L'ouverture des cadavres des Noyés nous autorise à préfumer que la mort, foit réelle, foit apparente des Noyés, eft due entiérement à l'interruption de la refpiration; & ce qui en eft une fuite, à la ceffation de la circulation du fang, par laquelle ceffation le corps perd fa chaleur, & avec elle l'activité du principe vital; mais comme cette chaleur & cette activité peuvent être dans beaucoup de cas renouvellées par divers moyens, le rappel à la vie doit être poffible auffi durant tout le temps où ce renouvellement fe peut faire. L'expérience a pleinement confirmé cette opinion depuis quelques années........ Dans les cas où le corps n'a pas été long-temps fous l'eau, & dans lefquels par conféquent,la chaleur naturelle n'eft pas entiérement diffippée, ni l'irritabilité des fibres motrices confidérablement diminuée, il eft poffible qu'une agitation 2 du corps,un peu forte, foit le feul moyen néceffaire pour renouveller l'action des organes vitaux; mais en d'autres cas où la chaleur & l'irritabilité fe trouvent diminuées à un plus grand degré, je doute qu'une forte agitation ne foit pas préjudiciable, & même, fi toute agitation, quoique légere, eft utile, jufqu'à ce que la chaleur & l'irritabilité foient rétablies, du moins à quelque degré. Dans tous ces cas, les fecouffes violentes font certainement préjudiciables, & je crois qu'elles ne font jamais néceffaires. Les pratiques populaires, comme de fufpendre par les pieds les Noyés, de les rouler fur un tonneau, de leur frapper fur la tête, ont été profcrites avec raifon, foit parce qu'elles peuvent achever la mort des Noyés, en bleffant des parties internes, ou rendre plus difficile, & même impoffible le rappel à la vie; foit parce que ces pratiques étoient fondées fur la fauffe fuppofition que la fuffocation des Noyés vient de la grande quantité d'eau qu'ils ont dans le corps. Il est encore important d'éviter, en tranfportant le Noyé, de le mettre dans une pofition où le corps éprouve quelques compref |