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» Le plus vieil hommé de » chaque claffe en eft comme le » Roi, & tous les autres lui » obéiffent. Lorsqu'après avoir » atteint cent cinquante ans il » renonce à la vie fuivant la » loi, celui qui le fuir immé»diatement lui fuccede dans fa » dignité.

» La mer qui eft au tour de » l'ifle est toujours groffe, & » elle a un grand flux & re» flux; d'ailleurs, fon eau est » douce comme de l'eau de » fontaine. Ils ne voyent point » l'ourse, ni plufieurs autres » de nos conftellations. Au »refte, c'est moins une isle » que l'affemblage de fept ifles » placées dans la mer à dif»tances égales les unes des » autres, unies cependant par » les mêmes loix & par les » mêmes mœurs. Quoique la "terre fourniffe aux habitans » fans aucun travail l'abondan»ce de toutes fortes de biens, » ils n'en ufent point d'une ma» nière défordonnée; mais, ils » n'en prennent que ce qui leur » eft néceffaire, & ils vivent » dans une grande frugalité. » Ils mangent à la vérité de la » viande & rôtie & bouillie; » mais ils ne connoiffent » point tous ces raffinemens que » l'art de nos cuifiniers a mis » en usage. Ils vont à la chaffe » de toutes fortes d'oiseaux, » & à la pêche de toutes fortes » de poiffons. Ils trouvent fur » leurs arbres des fruits de » toute espèce, fans parler » des oliviers qui leur four

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niffent d'excellente huile, & » des vignes qui leur donnent » des vins exquis. L'ifle eft » pleine de ferpens d'une gran» deur exceffive qui ne font » aucun mal aux hommes, & » dont la chair eft excellente » à manger. Les habits fe font >> d'une écorce de rofeaux cou» verte par-tout d'un duvet » fort doux & fort luftré. Ils » ne laiffent pas cependant de » les faire paffer encore par » des teintures de différens coquillages, d'où ils tirent » même la couleur de pour» pre.

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Tout ce qui regarde la ma»nière de vivre eft réglé chez » eux. Ils ne mangent pas tous des mêmes chofes, mais des jours font marqués auxquels » les uns doivent manger du

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poiffon, les autres de la vo» laille, d'autres fe contenter » d'olives & de fruits crus. » Les fonctions utiles à la fo»ciété font aufli partagées en>> tr'eux; les uns s'appliquent » à la pêche, les autres aux » arts méchaniques, d'autres > enfin rendent d'autres fervi»ces à la communauté ou à leur >> tribu. Ils exercent tour à

tour les charges publiques: » dont on ne difpenfe que les » vieillards. Ils adorent l'Air » le Soleil & tous les corps cé» leftes; & dans leurs fêtes ils >> leur adreffent des voeux & » des hymnes. Mais, ils invo»quent plus particuliérement » le Soleil, auquel ils ont con

facré leur ifle, & fe font con

facrés eux-mêmes. On enfe» velit les morts fur le rivage, » quand la mer s'eft retirée, » afin que le fable qu'on a écar» té, & qu'elle ramene en re» venant, leur éleve comme un » tombeau. Ils disent que leurs >>rofeaux qui portent du fruit, » & dont la tête prend la forme » d'une couronne, fe rempliffent de la nouvelle à la » pleine lune, & fe vuident » quand cet aftre eft en dé

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» cours. «c

Après qu'Iambule eur paffé fept ans dans cette ifle avec fon compagnon, ils furent condamnés à en fortir comme des méchans & des gens de mauvaifes mœurs. Ayant donc réparé leur petite barque, & ayant pris des provifions, ils voguerent l'efpace de quatre mois. Ils échouerent enfin fur des côtes baffes & fablonneufes de l'Inde. Le compagnon d'Iambule y périt; mais, lui s'étant fauvé, il alla jufque dans un village dont les habitans le conduifirent au Roi, qui faifoit fon féjour à Polibothre, éloignée de la mer de plufieurs journées. Comme ce Roi aimoit les Grecs, & qu'il étoit fort curieux, il reçut parfaitement bien ce voyageur, & lui donna enfuite une efcorte qui le conduifit au travers de la Perfe jufque dans la Grece. C'eft ainfi qu'Iambule l'avoit

conté lui-même dans fon Hiftoire, où il apprenoit à fon lecteur bien des particularités de l'Inde, qu'on n'auroit pas trouvées ailleurs.

IAMÉNUS, Iamenus, (a) I'aueris, capitaine Troyen, qui fut tué par Léontéus.

IAN ASSE, lanassa, I άvacca, (b) l'une des Néréides, filles de Nérée & de Doris.

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(a) Homer. Iliad. L. XII. v, 139, | 193.

(6) Homer. Iliad. L. VIII. v. 47. (c) Pauf. p. 273. (d) Antiq. expl. par D. Bern, de

IANTHE, Ianthe, l'ev, fille de Télefte, étoit d'une excellente beauté. Voyez Iphis.

IANTHE, Ianthe, en. (c) l'une des nymphes, filles de Ì'Océan.

IAO, Iao, le plus grand des Dieux dans l'idée de quelques Mythologues. C'étoit tantôt Pluton, tantôt Jupiter, tantôt le Soleil, &c. Voyez l'article fuivant.

IAO, Iao, l'aw, (d) terme qui fe lit fur les Abraxas. C'eft le fchova des Hébreux nom caché & ineffable.

IAOLCOS, Iaclcos, l'owxos, (e) ville de Grece, felon Homère. Les habitans de cette ville partirent pour le fiege de Troye. C'est la même que d'autres appellent lolcos. Voyez lolcos.

IAONIENS, Iaones, (f) l'acres, peuples dont parle Homère au treizième livre de

l'Iliade. Ce font les Athéniens, que ce Poëte nomme ainfi, au

Montf. Tom II. p. 358. & [uiv.

(e) Homer. Iliad. L. II. v. 219. (f) Homer. Iliad. L. XIII. v. 685. Strab. p. 392.

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rapport de Strabon. Madame Dacier lit les loniens. L'Attique, dit-elle à cette occafion, étoit la véritable Ionie. Homère, ajoûte-t-elle, appelle les Ioniens Ελκεχίτωνες à longues robes; parce que dans les premiers tems les loniens portoient des tuniques qui leur pendoient jufqu'aux talons, & l'on prétend que cela dura jufqu'au tems de Périclès. Voyez Ja

van.

IAPIS, Iapis. Voyez lapyx. IAPODES, ou LAPYDES, Iapodes, Lapydes, l'ánodes, (a) laudes, peuple d'Illyrie.

Ces peuples, ayant irrité les Romains par les rapines & les pillages qu'ils exerçoient fur les terres de l'Empire dont ils étoient voisins, furent attaqués & vaincus en une campagne par le Conful C. Sempronius Tuditanus, l'an de Rome 623. On accorda au vainqueur l'honneur du triomphe.

Strabon parle des Iapodes comme d'une nation diftincte des Liburnes, & leur donne quatre villes, Métulum, Arupinos, Monettium ou Monétum, & Vendus ou Vendrus. Il les étend depuis les montagnes jusqu'à la mer. Il met leurs principales demeures au mont Albius, le dernier des Alpes. Il leur donne mille ftades de rivage maritime. Mais, les Anciens ne s'accordent pas à dire

que les lapodes s'étendiffent jufqu'à la mer. Pline dit : » Quelques-uns ont avancé » l'Iapydie jufqu'au golfe Fla"natique. « Strabon eft de ceux-là, comme on vient de voir. Dion Caffius, parlant de la conquête qu'Augufte fit de leur païs, dit: » Il porta la » guerre chez les lapydes; il » n'eut pas beaucoup de peine » à foumettre ceux qui étoient en de-çà des monts, peu loin » de la mer; mais, ceux qui » habitoient dans les monta

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gnes & au de-là, ne furent domptés qu'après d'extrêmes » travaux. « Cette defcription eft précise. Les lapydes, ou lapodes s'étendoient en de-çà & au de-là des montagnes, & jufqu'auprès de la mer; mais, ils n'en poffédoient point le rivage, fi nous en croyons cet Hiftorien.

Strabon fait connoître que cette nation étoit originaire en partie des Gaules, & en partie de l'Illyrie; que la côte qu'elle poffédoit avoit mille stades d'étendue; qu'elle vivoit pauvrement d'épeautre & de millet, mais qu'elle étoit très - belliqueufe; & qu'enfin le païs qu'elle habitoit faifoit partie des Alpes. Comme ces peuples s'étoient adonnés au brigandage, Augufte, laffé des plaintes que faifoient leurs voisins, entreprit de les réduire, & en

(a) Strab. p. 202, 207, 313. & feq. Hift. Rom. Tom. V. pag. 268. T. VIII. Plin. Tom. I. p. 175, 178. Dio. Caff. p. pag. 421. & faiv. Mem. de l'Acad. 411. Ptolem. L. II. c. 17. Tit. Liv. L.des Infcrip. & Bell. Lett. Tom. XIX. XLIII. c. 5. Appian. p. 763, 764. Crév. pag. 587.

vint à bout. En affiégeant Métulum, l'une de leurs villes, il fut lui-même bleffé; & ce ne fut qu'à force de courage qu'il les réduifit à demander la paix; & comme on voulut leur impofer de trop dures conditions, plutôt que de les accepter, ils aimerent mieux fe brûler eux & leur ville. Depuis ce temslà, ils demeurerent foumis aux Romains.

Le P. Briet, qui fuit le fentiment de Strabon, & les étend jufqu'à la mer, croit que leur païs répond à la Croatie, & à

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IAPYGIE, Iapygia, (a) gia, contrée d'Italie, qui fut, dit-on, ainfi nommée d'lapyx, fils de Dédale.

Si nous en croyons Antoine Galatæus, médecin, qui a écrit un livre exprès de la fituation de l'lapygie, ce païs nommé lapygie par Ariftote & par Hérodote, eit nommé Salentine par quelques-uns, Peucétie par d'autres, Meffapie à cause d'un capitaine nommé Meffapus; d'autres l'ont appellée la grande Grece; d'autres, l'Apulie; & d'autres, la Calabre. Car, dit

étoit nommée Bruttia par les Anciens. Cela s'accorde en partie avec ce que dit face, Commentateur de Lycophron : » La Méfapygie, Meraun, » autrement nommée lapygie, » enfuite Salatia, Zanaría, & enfin Calabre. «<

une partie de l'Iftrie & du Vin-il, la Calabre d'aujourd'hui difmarck. Selon lui, leurs villes étoient Aulona, Flanona, Terfatica, Senia, Lopfica. Théaulus, Ortopola, Végia. Ces villes étoient au bord de la Ils avoient au milieu des terres Métulum & Velfera. Leurs ifles étoient Abforus, Abfyrtis, Curicta, Giffa & Scardona.

mer,

Les lapodes avoient adopté l'armure des Gaulois; mais, ils avoient confervé l'usage particulier aux autres nations Illyriennes & aux Thraces, de fe Stigmatifer. IAPYDES, Iapydes, l'ánvdr. Vover Iapodes.

IAPYDIE, Iapydia; c'étoit le païs habité par les lapydes ou lapodes. Voyez lapodes. IAPYGES, Iapyges, l'ánu

, nom donné aux habitans

de l'lapygie. Voyez lapygie.

(4) Diod. Sicut. p. 268, 774. Strab. pag. 277. & feq. Plin. T. I. p. 166, 167. Ptolem. L. III. c. 1. Dionyf.

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Strabon ne laiffe pas de s'étendre au fujet de l'lapygie. Il dit dans un endroit : » L'lapy»gie que les Grecs appellent Meffapie, s'étend ́jufqu'à Métapontium. Les habitans » donnent le nom de Salentins à >> ceux qui habitent aux envi»rons du promontoire lapy»gium, & celui de Calabres >> aux autres. Au-deffus des Ca<< labres vers le Septentrion, font les Peucétiens, appellés » Audaniens par les Grecs. Les » habitans nomment Apulie » tout ce qui eft après les CaHalic. L. I. c. 11. Tit. Liv. L. XLIII. c. 5. Mém. de l'Acad. des Infcript. & Bell, Lett, T. XVIII. p. 75.

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» Meffapie, Iapygie, Calabre » & Salentine. D'autres la di» vifent autrement. <<<

Le même Strabon vante la bonté & la fertilité de l'lapygie, & affure que quoique ce païs n'ait pas affez d'eaux, il n'en eft pas moins propre pour les pâturages, ainfi que pour la production des arbres. Il étoit autrefois, ajoûte-t-il, rempli d'une multitude d'habitans, & on y comptoit treize villes; mais, du tems de ce Géographe, elles étoient prefque ruinées, à l'exception de Tarente & de. Brundufium.

Le Promontoire Iapygium eft appellé dans Pline acra Iapygia. C'est l'expreffion Greque latinifée, puifqu'on dit en Grec άκρα Γαπιγίκ..

M. de l'Ile, dans fa carte de l'ancienne Italie, compte pour I'lapygie les deux parties de

la Pouille, fçavoir la Daunienne & la Peucétienne, & ne paroît pas y mettre les Calabrois & les Salentins ou l'ancienne Calabre & la Meffapie.

Sous le Confulat de L. Æmilius Mamercus & de Cornélius Lentulus, il s'éleva une guerre entre les lapyges & les Tarentins. Il y avoit déjà quelque tems qu'ils difputoient entr'eux fur leurs frontières, ce qui s'étoit borné jufqu'alors à des combats de rencontre, & au pillage de quelques terres des environs; mais, les hoftilités accompagnées fouvent de mort d'hommes de part & d'autre augmentant toujours, ils en vinrent enfin à une guerre ouverte. Les lapyges furent les premiers en armes; toutes leurs forces jointes à celles de leurs alliés monterent à vingt mille hommes. Les Tarentins, inftruits de cette difpofition, armerent de leur côté leurs citoyens, & fe fournirent encore d'un nombre convenable d'habitans de Rhege leurs alliés & leurs voifins. Le fort d'un combat violent qu'ils fe livrerent, fut favorable aux lapyges qui en fortirent vainqueurs; la fuite fépara les vaincus, dont les uns revenoient à Tarente, pendant que les autres reprenoient le chemin de Rhege. Les Tarentins pourfuivis de plus près, effuyerent encore un grand carnage dans leur retraite ; & ceux qui s'étoient attachés aux fuyards de Rhege, s'animerent d'une telle ardeur, qu'ils fe

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