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fouplir les membres, Tractatores & Tractatrices; des dépileurs & des dépileufes, Alipilarii & Tonftrices; enfin des perfonnes de l'un & l'autre fexe, pour oindre le corps des différentes huiles, onguens & parfums néceffaires, Un&tores & Unitrices.

IAZYGES, Lazyges, (a) J'aures, peuple de la Sarmatie d'Europe, au de-là de la Germanie, vers l'orient. Ptolémée dit

que la Sarmatie contient de grandes nations; que les Vénedes s'étendent le long du golfe Vénédique ; qu'au-deffus de la Dace font les Peucins & les Baftarnes, & le long des PaJus-Méorides les lazyges & les Rhoxolans. Il ne faut pas confondre ces lazyges avec ceux dont il eft parlé ci-après.

IAZYGĖS MÉTANASTES, Iazyges Metanafta, (b) l'élures Μετανάσαι, peuple qui habitoit entre la Theiffe & le Danube. Le furnom de Métanaftes les diftinguoit des autres lapyges, fitués près des Palus-Méotides, & qui étoient dans la vraie Sar

matie.

Pline, parlant des lazyges, voifins des Daces, les furnomme Sarmates, Lazyges Sar mate. Strabon dit auffi dans un endroit les lazyges Sarmates; mais, comme Cafaubon l'a fort bien remarqué, il parle des Iazyges, voifins des Palus

(a) Ptolem. L. HI. c. 5. (b) Plin. Tom. I. p. 216. Strab. pag. 306. Ptolem. L. III. c. 7. Tatit. Annal. L. XII. c. 29. 30. Hift. L. III. c. 5. Dio, Caff, p. 702, 805. Ovid, de l'ont.

Méotides, & le P. Hardouin qui entend par les Iazyges Sarmates de Strabon, les lazyges Sarmares de Pline, s'eft trompé, fans doute. Strabon parle auffi au même endroit des lazyges furnommés Bafilii, ou Royaux, dont il eft fait mention dans l'article fuivant.

un

Quant à ceux dont il s'agit ici, Tacite les nomme dans les Annales & dans fes Hiftoires, & les défigne auffi comme peuple Sarmate. C'est de cette même nation que parle Marcien d'Héraclée dans fon Périple.

Ces lazyges furent foumis à l'empire des Romains du tems de Marc- Aurele. Ayant été vaincus non loin du Danube, qui étoit alors glacé, ils prirent la fuite, & fe crurent en fûreté, lorfqu'ils fe virent fur la glace. Pourfuivis néanmoins par les Romains, ils s'arrêterent & firent ferme, comptant avoir un grand avantage contr'eux en un pareil champ de bataille. Car, leurs chevaux étoient accoûtumés à courir fur la glace comme fur la terre, au lieu que le pied gliffoit aux Romains, & ils avoient peine à fe foutenir. L'évenement montra aux lazyges qu'ils fe trompoient, & que la valeur & la préfence d'efprit dans des troupes bien difciplinées triom

L. I. Eleg. 3. v. 11. 12. L. IV. Eleg. 7. v. 9, 10. Trift. L. II. Eleg. 1. v. 191, 192. in Ibin. v. 135, 136 Crev. Hift. des Emp. Tom. III. pag. 182, Tom, IV, pag. 409, 416, 417, 477.

phent de tous les obftacles. Les Romains attaqués en front & par les flancs, fe rangerent de manière à faire face de tous les côtés. Pour affermir leurs pas, ils jetterent bas leurs boucliers & mirent le pied deffus. En ret état ils reçurent les ennemis, & fe battirent contr'eux, corps à corps, comme dans une efpèce de lutte. Ils les renverfoient hommes & chevaux; & file Barbare avoit le tems de fe relever, le Romain le faififfoit, & les deux combattans, gliffant l'un & l'autre, ne pouvoient guere éviter de tomber. Mais, de quelque façon qu'ils tombaffent, le Romain ne manquoit pas de prendre la fupériorité, même lorfqu'il fe trouvoit couché fur le dos,

&

ayant fon ennemi fur lui, d'un coup de pied lancé avec roideur il le jettoit de l'autre côté; & fe remettant en pied par un mouvement également agile & vigoureux, il fe portoit enfuite fur le Barbare, & s'en rendoit le maître. Les lazyges, qui ne connoiffoient pas cette façon de combattre, & dont toute la force confiftoit dans

l'ufage qu'ils fçavoient faire de leurs chevaux, furent entiérement déconcertés, perdirent courage, & fe laifferent tuer presque fans réfiftance; en forte que d'un très grand nombre qu'ils étoient, il ne s'en fauva que très-peu. Cette victoire valut aux Romains la foumiffion de la nation entière des Ia

zyges.

Baudrand dit que les rois de Pologne ayant défait les lazyges, ils fe retirerent au de-là du mont Crapax, entre la Theiffe & le Danube, & ceux-là, ajoûte-t-il, s'appelloient Iazyges Métanaftes. Corneille, d'après Comer & Michovius, nous apprend que les lazyges furent abolis prefqu'entiérement, en 1264, par Boleflas, furnommé le Chafte, roi de Pologne, & en 1282, par Lefcus; [il devoit dire Lefzko, furnommé le Noir, & que plufieurs d'entre eux fe retirerent dans la haute Hongrie. Il avoit puifé dans de mauvaises fources. Baudrand & lui fe trompent; car, dès le tems de Ptolémée, bien des fiecles avant que la Pologne eût des Rois, les lazyges Métanaftes étoient auprès de la Theiffe & du Danube. Ptolémée qui fait pour eux un chapitre exprès, le dit bien formellement. Voici une traduction littérale de ce chapitre.

» Les lazyges Métanaftes font »bornés au nord par la partie » de la Sarmatie, que l'on a expliquée en parlant de l'Eu

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vers le nord. Ce détour, eft Iazyges & Colchi metereaque turba,

» par les

Longit. Latit.

46. d. o. 44. d. 15. » A l'orient par la Dace, le » long de la Theiffe, qui les » borne du côté du levant, jufqu'au pied du mont Kra» pack, à 46. d. de longitude 48. d. 30. de latitude.

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» Les villes des lazyges Mé> tanaftes font Ufcénum, Bor» manum, Alieta ou Abicta, » Triffum, Candanum, Parca, » Peffium, Partifcum. «

Vers la décadence de l'Empire, ce païs fut occupé par les Vandales, & fut enfuite de l'Empire que les Goths fe formerent dans ces quartiers-là; vers l'an 350, ils en furent chaffés par les Huns. Tous ces changemens ont précédé l'érection du royaume de Pologne, qui n'a été faite qu'en

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Getæque Danubii mediis vix prohibentur aquis.

Et in Ibim. v. 37.

Pugnabunt Jaculis dum Thraces,
Iazyges arcu;

Dum tepidus Ganges, frigidus
Ifter erit.

Ces Iazyges, dis-je, ne font pas affez déterminés pour décider qui font ceux dont il a voulu parler. L'abbé de Marolles femble croire que_ce peuple s'étendoit depuis le Danube, jufqu'aux Palus Méotides; mais, il n'y regardoit pas de fort près. On pourroit croire que le premier diftique cité regarde les lazyges voisins de la Cherfonnèfe Taurique, & que le fecond fe rapporte à ceux qui étoient bornés par le Da

nube.

IAZYGES BASILIENS, o ROYAUX, lazyges Bafilii, (a) Γ' άζυγες βασίλειο, peuple de la Sarmatie, au rapport de Strabon. Cet Auteur les joint aux Iazyges, voifins du Pont-Euxin. Il est vraisemblable qu'ils ne different point des Bafilifcai, peuple de la Sarmatie Asiatique, felon Prolémée. Pline les nomme Bafilida,& dit que le Gerrhus les

féparoit des Nomades. Appien

les appelle Σαυροματῶν οἱ βασ λεῖοι, Pomponius Méla avoit dit avant Pline, que les Baf

(a) Strab. p. 306. Plin. Tom. I. p. 217. Ptolem. L. V. c. 9. Appian. p. 217. Pomp, Mel, p. 95.

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IBE, Ibe, (a) ville & principauté d'Espagne, dont parle Tite Live, à l'occafion de Corbis & Orfua, deux Princes, coufins - germains, qui fe la difputerent par un duel. IBÉDA, Ibeda, ou felon quelques exemplaires IBIDA, ville de la Scythie, felon Procope. Juftinien en fit réparer les murailles, & fit bâtir au de-là un fort nommé Egifte.

IBÉNIENS, Ibeni, peuple de Lydie, felon Étienne de Byzance, qui les nomme auffi laonites.

tre,

lides & les Nomades font fépa- deux armées demeurerent camrés par le Gerrhus. pées à cinq milles l'une de l'auI E fe contentant d'efcarmoucher, fans qu'aucune des deux parût fonger à une affaire générale. Enfin, dans le même jour & prefque dans le même moment les Généraux des deux partis, comme de concert, donnerent le figual de la bataille, & defcendirent dans la plaine avec toutes leurs forces. Les Romains étoient partagés en trois corps; une partie des foldats armés à la légere étoit placée parmi ceux qui étoient aux premiers rangs; les autres, dans le centre. La cavalerie étoit répandue fur les deux aîles, & les couvroit. Asdrubal mit les Efpagnols au corps de bataille, les Carthaginois à l'aile droite, & les Africains à la gauche, avec les troupes auxiliaires. A l'égard de la cavalerie, il plaça celle des Numides devant l'infanterie des Carthaginois, & le refte devant celle qui étoit compofée d'Africains, fur les deux aîles. Il ne rangea pas tous les Numides à la droite, mais feulement ceux qui traînant deux chevaux à la fois, avoient coûtume dans le plus fort de la mêlée, de fauter tout armés fur le plus frais de deffus celui qui étoit las & haraffé. Telle étoit la légereté des cavaliers. Telle étoit la foupleffe & la docilité des chevaux, pour le prêter à tous leurs

IBÉNIENS, Ibeni, peuple de la Gaule, felon le même ; on les appelloit auffi Ibæi.

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IBÉRA Ibera, (b) ville d'Espagne, fituée sur l'Ibérus, felon Tite-Live. Les Romains, dit-il, fous l'an de Rome 536, & 216 avant Jefus-Chrift, fe déterminerent à attaquer la ville la plus opulente en ce tems-là de tout le païs, & à qui le voifinage du fleuve avoit

donné le nom d'Ibéra. Dès qu'Afdrubal le fçut, pour faire diverfion en faveur de fes alliés, il alla auffi de fon côté attaquer une ville qui s'étoit rendue depuis peu aux Romains ; ce qui obligea ces derniers de lever le fiege d'Ibéra, & de tourner tous leurs efforts contre Afdrubal lui-même.

Pendant quelques jours, les

(a) Tit. Liv. L. XXVIII, c. 21.

mouvemens.

I (6) Tit, Liv., L. XXIII, c. 28.

Les Généraux des deux partis, ayant rangé leurs armées dans l'ordre que nous venons de dire, avoient autant de motifs d'efpérer les uns que les autres; car, leurs troupes étoient à peu près égales par rapport à l'efpèce & au nombre des foldats. Mais, les fentimens & les courages étoient bien différens; car, quoique les Romains fiffent la guerre loin de leur patrie, leurs Généraux n'avoient pas laiffé de leur perfuader qu'ils combattoient pour l'Italie & pour la ville de Rome. C'eft pourquoi, faifant dépendre leur retour auprès de leurs femmes & de leurs enfans, du fuccès de cette bataille, ils s'étoient déterminés à vaincre, ou à mourir. L'autre parti étoit compofé de gens qui n'avoient pas la même ardeur, ni la même réfolution. La plus grande partie des foldats étoient des Efpagnols, qui aimoient mieux être vaincus en Espagne, que d'y vaincre, pour être traînés en Italie. L'intention d'Afdrubal étoit de paffer en Italie pour y joindre fon armée à celle d'Annibal.] Ainfi, ceux qui étoient au corps de bataille, lâcherent pied au premier choc, prefque avant que d'avoir lancé aucun trait. Puis, voyant que les Romains s'avançoient contr'eux avec beaucoup de vigueur, ils prirent ouvertement la fuite. Les deux aîles ne combattirent pas pour cela avec moins de courage; les Carthaginois d'un côté, & les Africains de l'autre,

preffoient leurs ennemis, qu'ils tenoient comme inveftis. Mais, dès que l'infanterie des Romains fe fut avancée toute entière dans le milieu, elle fe trouva en état d'écarter les deux aîles des Carthaginois; & quoiqu'elle eût deux combats à foutenir en même tems, elle fut cependant victorieufe dans l'un & dans l'autre. Car, après avoir défait & mis en fuite ceux qui étoient au centre, elle fe trouva fupérieure en valeur & en nombre à ceux qui reftoient. Il y eut beaucoup de fang répandu dans cette occafion; & fi les Espagnols n'avoient pas pris la fuite dès le commencement de l'action, ils s'en fût fauvé trèspeu d'une fi grande armée. La cavalerie ne donna point; car, dès que les Maures & les Numides virent que la victoire fe déclaroit pour leurs ennemis par la défaite du corps de bataille, ils prirent ouvertement la fuite; & faifant marcher les éléplans devant eux, ils laifferent les deux aîles découvertes. Afdrubal, de fon côté, ayant foutenu le combat jufqu'au bout, fe fauva du milieu du carnage avec un petit nombre de gens. Les Romains s'emparerent de fon camp, & le pillerent. Le fuccès de cette bataille affermit dans le parti des Romains ceux des Efpagnols qui auparavant étoient encore partagés entre eux & les Carthaginois; au lieu qu'Afdrubal perdit l'efpérance, non-feulement de pafler en Italie avec fon armée, mais même

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