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On convient que l'Ibis eft de l'efpece des cicognes. L'Ibis blanc eft une véritable cicogne; le noir, qui eft proprement 'Ibis, et un oifeau propre à l'Égypte ; il n'en fort point, & on dit même qu'il ne peut vivre hors de ce pais. De loin il paroît tout noir, mais à le regarder de près, il eft de la couleur d'un vanneau ou d'un corbeau de bois, dont le pennage paroît mêlé de verd & d'une couleur tirant fur le bleu, mêlé d'un peu de couleur de pourpre. Son venire & fes côtés fous les aîles font blancs; fon bec eft grand, robufte, & de couleur d'écarlate, auffi-bien que fes jambes & fes pieds. Son bec eft long d'environ huit doigts, fon cou et de la longueur d'un pied, ou de quatorze doigts; fon corps & fa poi

trine font larges comme le dos

d'une vie.

L'Ibis blanc eft répandu dans toute l'Égypte, mais le noir ne fe voit communément que vers Damiette.Les Égyptiens avoient tant de vénération pour l'Ibis, que c'étoit parmi eux un crime capital d'en avoir tué un feul, même par mégarde. Cambyfe, roi de Perfe, qui n'ignoroit pas leur fuperftition à cet égard, fit mettre devant fon armée des Ibis, pendant qu'il affiégeoit Damiette.Les Égyptiens n'ofant tirer contre ces oifeaux, nì par conféquent contre les ennemis, laifferent prendre la ville, qui étoit comme la clef de toute l'Égypte. Non-feulement l'Ibis mange les ferpens volans, ou faraph, mais il les tue lorfqu'il n'en peut plus manger. It mange auffi les œufs des ferpens, & les porte à fes petits qui en font fort friands. Après la mort de l'lbis, les Égyptiens l'embaumoient pour le conferver, lui faifoient des espèces de funérailles, & lui rendoient de grands honneurs.

Ce qui eft fort remarquable en cet oiseau, c'eft que quoiqu'il foit aquatique, & qu'il vive principalement au tour du Nil, il n'entre pourtant jamais dans l'eau, & ne fçait pas nager. On croit c'eft de l'Ibis qu'on a appris l'ufage

que

(a) Diod. Sicul. p. 55. Strab. p 823.¡ Mém. de l'Acad. des Infcript. & Bell. Juvenal. Satyr. 15. v. 5. Levic. c. 11. Lett. Tom. III. pag. 88. Tom. IX. pag. v. 17. Antiq. expl. par D. Bern. de 28. & fuiv. Tom. XII. pag. 31, 47. Montf. Tom. II. p. 319. Myth. par M.T. XIV. p. 24. l'Abb. Ban, Tom. II, pag. 383, 395.1

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des lavemens & non pas de la cicogne. Il fait ordinairement fon nid fur les palmiers, pour éviter les chats. Les Anciens ont écrit qu'il concevoit par le bec, & même qu'il mettoit bas fes œufs par-là. Mais l'un & l'autre eft également faux. Aldrovand rapporte que la chair de l'Ibis eft rouge, comme cel. le du faumon, qu'elle eft douce, que fa peau eft très-dure, & fent fort la fauvagine.

On voit fouvent l'Ibis dans la table Iliaque. Ifis eft repréfentée quelquefois n'ayant d'autre tête que celle de l'Ibis.

L'Ibis, dans l'Écriture, eft un oifeau immonde. Le terme Hébreu Janes Choph, que l'on a traduit par Ibis, peut venir de Nefcheph, qui fignifie les ténebres; ce qui eft caufe que Junius & Bochart, au lieu de l'Ibis, entendent fous ce nom la chouette. Le Syriaque le rend par un cygne, & l'Arabe par Nifus, qui eft un aigle de

mer.

IBYCUS, Ibycus, I'lux:s (4) poëte Lyrique Grec, natif de Rhégium, floriffoit du tems. de Cræfus, fous la LX. Olympiade, vers l'an 540 avant J. C. On dit qu'il fut affaffiné par des voleurs, & qu'en mourant il prit à témoin de fa mort une troupe de grues qu'il vit voler au tour de lui. Quelque tems après, un des affaffins ayant vu

(a) Pauf. p. 96. Athen. p. 86, 564, 601, 681. Cicer, Tufcul. Quæft, L. IV.

c. 71.

des grues, dit à fes compagnons : » Voilà les témoins de "la mort d'ibycus. « Cette parole fut rapportée au Magiftrat, qui fit mettre ces voleurs à la queftion. Ils avouerent le fait & furent pendus; C'est de-là qu'eft venu le proverbe byci grues, contre les méchans dont le crime eft découvert. Antipater fit l'épitaphe d'Ibycus.

Ce Poëte compofa divers ouvrages, entr'autres l'enleve ment de Ganymede & de Tithon, dont Henri Étienne a recueilli quelques fragmens. Mais, ce Poête mêle bien des obfcénités dans fes vers. Et il paroît que fes amours n'étoient pas moins licentieufes que fes poëfies, témoin ces paroles de Cicéron: Maximè verò omnium flagraffe amore puerorum Rheginum Ibycum apparet ex fcrip

tis.

IBYRTIUS, Ibyrtius, Γυρτίας (b) gouverneur de l'Arachofie. Ce fut à ce Gouverneur qu'Antigonus lui-même livra ceux qui avoient trahi Eumene, en lui ordonnant de les faire tous périr, & de les exterminer jufqu'au dernier afin qu'il n'y en eût pas un feul qui retournât en Macédoine & qui vît feulement la mer de la Grece.

IC

ICADES, Icades, (c) fêtes que les philofophes Epicuriens (b) Plut. T. I. pag. 595. (c) Plin. T. 11, p. 679.

célébroient tous les mois en l'honneur d'Épicure, le vingtième de la lune, qui étoit le jour de la naiffance de ce Philofophe. C'eft du mot exes, vingtaine, qu'ils donnerent à ces fêtes le nom d'Icades. Ils ornolent ce jour-là leurs chambres portoient en cérémonie le portrait d'Epicure de cham

bre en chambre dans leurs maifons, & lui faifoient des facrifices ou des libations.

ICADISTE, Icadifta, Épicurien. On appella ainfi les Épicuriens, du nom de la fête des Icades.

ICAMIA, Icamia, l'exeμia, (a) fils de Sellum, futpere d'É

lifama.

ICARE, Icarus, l'xasos. (b) fils de Dédale, eft devenu célebre par fon aventure fabuleufe. Dédale, épouvanté des menaces de Minos, & craignant les effets de fa vengeance fur le moyen qu'il avoit fourni à fa femme de fatisfaire fa paffion monftrueufe, s'enfuit de l'ifle de Crete avec fon fils Icare, fur un vaiffeau que Pafiphaé lui avoit donné. Étant arrivés au bord d'une ifle trèséloignée de la terre ferme, Icare qui y defcendoit avec précipitation, tomba dans l'eau, où s'étant noyé on donna à cette mer & à cette ifle le nom

d'Icariennes. C'eft ainfi que Diodore de Sicile raconte cette

(a) Paral. L. I. c. 2. v. 41.

(b) Lucian. T. I. p. 989, 990. Virg. Æneid. L. VI. v. 3o. & feq. Diod. Sicul. pag. 193. Pauf. pag. 558, 559.1

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hiftoire où l'on ne trouve rien que de fort naturel. Paufanias la raconte d'une autre façon; cependant, elle n'offre non plus rien que de trèsnaturel.

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il

Dédale, dit-il, pour préparer fa fuite, fit lui-même deux bâtimens fort légers, l'un pour lui, l'autre pour fon fils Icare; & afin de se dérober à la pourfuite des vaiffeaux de Minos qui n'alloient qu'à la rame voyant le vent favorable imagina de mettre une voile au fien, chofe dont on ne s'étoit pas avifé avant lui. Par ce moyen, il arriva heureufement; mais, il n'en fut pas de même d'Icare. N'ayant pas fçu gouverner fon vaiffeau, il fit naufrage & fe noya. Le flot apporta fon corps dans une ifle voifine de Samos, qui pour lors n'avoit point de nom. Hercule s'étant trouvé-là par hazard, reconnut le corps d'Icare & lui donna la fépulture. On voyoit encore du tems de Paufanias un petit tertre fur un promontoire qui avançoit dans la mer Égée; c'étoit le lieu où Icare fut enterré. L'ifle & la mer qui l'environnoit, prirent depuis le nom du malheureux Icare.

Les Poëtes ont habillé cette hiftoire à leur manière. Ils y ont mêlé un merveilleux fingulier. Dédale, felon Ovide, balança fon corps en l'air fur les

Ovid. Metam. L. VIII. c. 4, 5. Myth. par M. l'Abb. Ban. Tom. VI. pag. 288, 89.

>>

deux aîles qu'il s'étoit faites; & quand il eut éprouvé qu'elles pouvoient le porter, il donna ces inftructions à fon fils. » Icare, lui dit-il, prends » garde de tenir toujours le » milieu de l'air. Si tu baiffes » trop bas, les vapeurs qui » fortent de l'eau appefantiront »tes aîles, & fi tu montes trop » haut, la chaleur en fera fon>>dre la cire. Vole donc en>>tre l'un & l'autre, mais prends » garde auffi de ne point aller » du côté du feptentrion; » fouffre que je te ferve de guide, & fuis le chemin que " je prendrai.» En même tems, il lui attacha des aîles aux épaules, & lui montra la façon dont il devoit s'en fervir. Mais, parmi ces avertissemens, il ne put s'empêcher de répandre quelques larmes, & il ne put non plus lui mettre fes aîles qu'avec une main tremblante & avant que de partir il baifa ce malheureux pour ne le plus baifer jamais. Ainsi, Dédale. s'éleva le premier en l'air, & se tournant vers fon fils, il commença à craindre pour lui, comme les oifeaux pour leurs petits, la première fois qu'ils les font voler, & qu'ils les emmenent avec eux. Néanmoins, il l'encourage à le fuivre; & en même tems qu'il vole, il regarde voler Icare, & lui remet toujours en mémoire ce qu'il doit faire pour se conferver dans un chemin fi dangereux. Il y eut des pêcheurs, des laboureurs, des bergers qui les ap

perçurent en l'air, & quiconque les découvrit, s'étonna de ce prodige, & s'imagina que c'étoient des dieux.

Ils avoient déjà laiffé à la gauche les îles de Délos, de Paros, & de Samos & avoient à la droite Lébinthe & Calydne fi fertile en miel; lorfque le petit Icare plus hardi qu'auparavant, prit auffi plus de liberté, & & commença à quitter fon guide. La curiofité de voir le ciel de plus près, le fit élever plus haut; mais, le voifinage du foleil ayant fait fondre la cire, il apperçut bientôt que l'air ne le pouvoir plus foutenir; il bat vainement des bras comme auparavant il battoit des ailes; & en appellant fon pere à fon fecours, il tomba dans cette mer, à qui fa chûte a donné fon nom. Cependant, ce pere malheureux qui déjà n'étoit plus pere, ne le voyant plus en l'air, commença à crier : » Icare, mon » cher Icare, où es-tu? En quel endroit te chercherai»je?» Mais comme il en étoit en peine, & qu'il regardoit de tous côtés, il apperçut des plumes de fes aîles, & auffi-tôt il détefta fes inventions qui lui promettoient la liberté & qui lui ôtoient fon fils. Il regarde où étoit fon corps, & voyant que la mer l'avoit déjà jetté à terre, il defcendit lui-même pour lui rendre les derniers de. voirs; & enfin, Dédale l'ayant inhumé, cette contrée prit fon nom,& fut appellée l'ifle d'Icare

>>

ICARE, Icarus, Tapos, (a) roi de Carie, acheta Théonée fille de Theftor, à quelques Pirates, qui l'avoient enlevée pendant qu'elle fe promenoit fur le bord de la mer.

ICARE, Icarus, I'xapos, (b) fameux athlete, qui étoit d'Hypéréfie, remporta la victoire à la courfe du ftade, la quatrième année de la 23. Olympiade.

e

ICARIE, Icaria, I'varia, (c) ifle de la mer Égée, fituée entre les illes de Chio, de Samos, de Patmos, & de Mycone, felon les cartes de M. d'Anville. Elle avoit la première au nord, la feconde à l'orient, la troisième au midi, & la quatrième au couchant.

Pline nomme cette ifle Icaros. Il dit qu'à dix-fept mille pas de Naxe eft Icaros, qui a donné fon nom à la mer; qu'elle a elle-même tout autant de longueur, avec deux villes, la Troisième n'existant plus; qu'elle s'appelloit auparavant Doliche, Macris & Ichthyoëffa; qu'elle eft fituée à l'orient & à cinquante mille pas de Délos & à trente-cinq mille de Sa

mos.

Strabon raconte que l'ifle d'lcarie eft déferte; qu'elle a des pâturages, dont les Samiens profitent ; qu'elle eft cependant célebre, & qu'elle a

(a) Myth, par M. l'Abb. Ban. Tom. VIII. p. 84,85.

donné fon nom à la mer qui eft fituée devant elle, & où font Samos, Cos, Patmos, &c. Le même Strabon dit ailleurs qu'auprès de Samos est l'isle d'Icarie, d'où est venu le nom à la mer Icarienne. » Elle a pris » elle même le fien, ajoûte » Strabon, d'Icare, fils de » Dédale , que l'on dit avoir » été le compagnon de la fuite » de fon pere, & être tombé » en ce lieu, pour s'être dé» tourné de fa route; car, » comme il s'étoit trop appro» ché du foleil, fes aîles tom» berent, la cire avec laquelle » elles étoient faites s'étant » fondue. Le circuit de l'ifle » entière eft de trois cens fta» des; elle n'a point de port, » mais elle a des rades, dont » la meilleure eft appellée His»ti. On y voit un promontoi» re qui s'étend vers le cou» chant. Il y a auffi dans cette »>ifle un temple de Diane, » nommé Tauropolium, & » deux petites villes appellées l'une noé, l'autre Draco» num. Cette dernière a un » promontoire du même nom » fur lequel elle est fituée, & » un lieu propre pour les vaif>>feaux qui y arrivent. Ce pro» montoire est éloigné de Can» tharium, autre promontoire » de Samos, de quatre-vingts » ftades. C'est l'espace le plus

>>

pag. 559. Solin. pag. 137. Pomp. Mel. pag. 147. Ptolem. L. V. c. 2. Diod. Sicul. pag. 193. Thucyd. pag. 189, 625. (c) Plin. Tom. I. pag. 212, 286. Myth. par M. l'Abb, Ban. Tom. I. pag. Strab. pag. 488, 635, 636, 639. Paus. | 103. T. VI, p. 189.

(*) Pauf. p. 243.

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