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étroit qu'il y ait entre les deux

rifles. «

au

Paufanias, parlant du malheur d'Icare, dit que le flot apporta fon corps dans une ifle voifine de Samos, qui pour lors n'avoit point de nom. Hercule, s'étant trouvé-là par hazard, reconnut le corps d'Icare & lui donna la fépulture. On voit encore jourd'hui, ajoûte Paufanias, un petit tertre fur un promontoire qui avance dans la mer Égée, c'eft le lieu où il fut enterré. L'ifle & la mer qui l'en. vironne, ont pris depuis cé tems-là le nom du malheureux Icare. Mais, il eft bon de remarquer que ceux des Anciens qui ont fuivi ce font trompés. Cette isle & cette fentiment, fe mer ont pris ce nom d'un mot qui, dans la langue des Phéni

l'Euphrate. Strabon dit qu'en partant de Térédon, & côtoyant le continent à main droite, on voit l'ile d'Icarium, où étoient un temple & un oracle d'Apollon. Arrien, dans l'Hiftoire d'Alexandre, la nomme Icaros; Pline l'appelle Ichara; & Ptolémée qui la met fur la côte de l'Arabie heureuse, la nomme Ichara & Icaros, felon les divers exemplaires. Prifcien, dans fa Périégefe, en parle ainfi : Perficus inde finus penetratur, Icaron offert

موم

Infula que fertur nimiùm placare

Dianam.

Denys le Périégete dit la même chofe de ce culte rendu à Diane dans cette ifle, qu'il nomme auffi I'xapot. Le Géographe de

ciens, veut dire poiffonneufe, Nubie l'appelle Comar. Quelcomme l'a obfervé le fçavant

Bochart.

Le nom moderne de l'ifle d'I

ques-uns croyent que c'eft préfentement l'ile de Bahrain. ICARIUS, Icarius, Vade,

carie eft Nicaria. Il eft formé (b) fils d'Œbale, vivoit à Athè

de l'ancien nom, & de la prépo

nes,

du tems de Pandion II. On

tion &, qui répond à notre pré- dit qu'il reçut chez lui Bacpofition en. chus, qui, pour le récompenfer,

ICARIENNE [ la Mer], lui apprit l'art de planter la vi

Mare Icarium

plov.

On >

tie de la mer

τὸ πέλαγος Γκι

то

gne & de faire du vin. Ces ré

à appelloit ainfi la par- ceptions, au reste, pour le dire aux environs de l'ile d'Icarie. Égée, qui étoit

Voyez lcarie.

ICARIUM

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Icarium, (a)

Iván, ifle du golfe Perfique,

en paffant, fignifient qu'Icarius fut le premier à adopter le culte de Bacchus, qui de fon tems fut introduit à Athènes.

Les Mythologues racontent

vis-à-vis de l'embouchure de qu'lcarius ayant donné du vin

(4) Strab. pag. 766. Plin. T. I. pag. | par M. l'Abb. Ban. Tom. II. pag. 366.

337. Ptolem. L. vi. c. 7..

Tom. VII, pag. 390, 391. Tom. VIII.

Paul, p.4, 159, 181, 202, 510. Myth.;

(6) Homer. Odyff. L. XVI. v. 435. pag. 83, 84.

à quelques bergers de l'Attique, ils s'enivrerent, & croyant qu'il leur avoit fait avaler du poifon le tuerent & le jetterent dans un puits. Une chienne le découvrir à fa fille Erigone, qui fe pendit de défefpoir. Sur cela la pefte ravageant la ville d'Athènes, l'oracle fut confulté, & l'on apprit que Bacchus vengeoit la mort d'Icarius, qui leur avoit appris à planter la vigne. On chercha les meurrriers, & on les fit mourir. On inftitua même une fête à l'honneur d'Icarius & d'Erigone, pendant laquelle on leur offroit en facrifice du vin & des raifins, pour reconnoître le bien qu'ils leur avoient fait en leur apprenant à cultiver la vigne. On n'en demeura pas-là, & on publia dans la fuite que les dieux les avoient placés dans le ciel, où Icarius formoit la conftellation de Bootès, Erigone le figne de la Vierge, & Méra la chienne d'Icarius, celui du chien ou de la canicule.

Il n'y a rien là d'extraordinaire que l'apothéofe, le refte n'a pas befoin d'explication. Apollodore rapporte qu'Icarius eut de fa femme Péribée, cinq fils, Thoas, Damafippe, Imeufime, Aletès, & Périlaus, & un fille nommée Pénelope, qui fut mariée à Ulyffe.

Icarius, qui s'étoit alors érabli à Sparte, où ce mariage fut

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il

célébré, fit tous les efforts pour engager fon gendre à demeurer avec lui, mais inutilement. Fruftré de l'espérance de le fléchir, il tourna fes efforts du côté de fa fille, la conjura de ne point l'abandonner; & au moment qu'il la vit partir de Sparte pour s'embarquer redoubla fes inftances, & se mit à fuivre fon char. Ulyffe laffé enfin de ces importunités, dit à fa femme qu'elle pouvoit opter entre fon pere & fon mari, & qu'il la laiffoit la maîtreffe ou de venir avec lui à Ithaque ou de retourner avec fon pere. Pénelope rougit à ce discours, & elle ne répondit qu'en fe couvrant le vifage d'un voile. Icarius qui entendit ce langage muet, la laiffa aller avec fon époux; mais, touché de l'embarras où il l'avoit vue, il confacra une ftatue à la Pudeur > dans l'endroit même où Pénelope avoit mis un voile fur fa tête.

(a) Myth. par M. l'Abb. Ban, Tom, VI. p. 93.

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mois, d'une illuftre naiffance, jouiffoit d'un grand crédit parmi ceux de fa cité. Il fur un des députés que les Rhémois envoyérent à Céfar, pour lui demander fa protection. On lui confia enfuite le commandement de la ville de Bibrax; & les Belges étant venus affiéger cette place, il la défendit avec courage.Preffé cependant par les ennemis il dépêcha vers Céfar pour l'avertir qu'il ne pouvoit tenir plus long-tems, s'il n'étoit promptement fecouru. Céfar fait partir fur le champ les archers Candiots & Numides avec les frondeurs des ifles Baléares, fous la conduite de ceux qui étoient venus de fa part. Ce fecours rendit le courage aux uns, & diminua l'efpérance des autres, de forte qu'après avoir demeuré-là quelque tems, & tout faccagé aux environs, ils marcherent droit à Céfar même. Mais, ils furent taillés en pièces au premier combat que ce Général leur livra.

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ICCIUS [M. ], M. Iccius, (4) ayant été nommé Préteur, obtint la Sicile pour départe

ment.

ICCIUS, Iccius, (b) qu'Horace raille dans une Ode, d'avoir quitté la philofophie pour prendre le parti des armes. » Quoi, Iccius, dit notre Poë» te, vous avez donc regardé » d'un œil d'envie l'or des » Arabes? Vous préparez une

(4) Cicer. Philipp. 3. c. 142. (b) Horat. L. 1. Ode 24. v. 1. & seq. L. I. Epift. 12. v. 1. & feq.

» guerre cruelle aux Rois de » Sabée, jufqu'alors indomptés; » & vous apprêtez des chaînes » au Parthe belliqueux. Queile » jeune Barbare, dont vous au» rez fans doute immolé l'a"mant, deviendra votre ef» clave? Quel jeune Seigneur >> inftruit par fon pere à lancer » des fleches garnies de foie, » viendra, les cheveux parfu» més, vous fervir à boire? » Niera-t-on déformais que les flots qui tombent des rochers,. puiffent y remonter, ou le » Tibre rebrouffer vers fa fource? Vous quittez pour » la cuiraffe, les livres de Pa» nétius & toute l'école de >> Socrate.Vous aviez fait con>>cevoir de vous de meilleures >> espérances. »

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Cet lccius étoit un caractère peu décidé, il fut d'abord Philofophe, puis guerrier, enfuite chargé de régir les grands biens qu'Agrippa avoit en Sicile. Au milieu de cette abondance, il retenoit encore quelque chofe de fa philofophie; cependant, il fe plaignoit de fa fortune, ce qui s'accordoit affez mal avec fes principes. Horace dans un autre endroit, badine fur ces variations & cette conduite peu fuivie.

ICCUS, Iccus, Faxcs, (c) dont il eft parlé dans un dialogue de Lucien.

ICELE, Icelos, Icelus, (d) l'un des fils du Sommeil, felon

(c) Lucian. T. I. p. 690.
(d) Ovid. Metam. L. XI. c. 16.

les Poëtes. Ovide dit qu'Icele fe revêt à fon gré, tantôt de la forme d'une bête brute, tantôt de celle d'un oifeau, tantôt de celle d'un ferpent. Il ajoûte que les Dieux l'appellent Icele, & les hommes Phobétor. Le mot Icele en Grec veut dire femblable, & ce nom convient parfaitement à un Dieu qui peut prendre la figure de toutes fortes d'animaux. A l'égard du mot Phobétor, il fignifie en Grec qui fait peur.

ICÉLUS, Icelus, (a) affranchi de Galba. Néron, ayant fait déclarer ce dernier ennemi public, l'au de Jefus Christ 68, jetta dans une prifon Icélus, quiétoit fon homme de confiance, & qui, en fon abfence, avoit l'adminiftration de fes affaires. Icélus ne fut tiré des fers qu'à la mort de celui qui l'en avoit chargé. Il ne reita dans la ville qu'autant de tems qu'il lui en fallut pour s'affurer de la vérité du fait, & pour voir de fes propres yeux le corps mort de Néron. Il partit fur le champ, faifant une telle diligence, qu'en fept jours il fe rendit de Rome à Clunia, où étoit alors Galba. Il lui apprit que les cohortes Prétoriennes, & à leur exemple le Sénat & le peuple l'avoient proclamé Empereur, du vivant même de Néron; & il l'inftruifit du fort funefte de ce Prince, qui lui laiffoit la place vacante.

(a) Tacit. Hift. L. I. c. 13, 33, 37, 46. L. II. c. 95. Crév. Hift. des Emp.

Icélus fut bien récompenfé de fon voyage. Son patron devenu Empereur lui donna l'anneau d'or, le mit au rang des chevaliers, en le décorant du nom de Martianus, pour couvrir la balleffe de fa première condition, & il lui laiffa prendre un crédit & une autorité dont cette ame fervile abufa étrangement.

Ce Prince ne faifoit presque rien fans fon confeil, & fans celui de T. Vinius autrefois fon lieutenant en Efpagne, & de Cornélius Laco, capitaine de fes gardes. Ces trois favoris gouvernoient abfolument Galba; & l'aveugle déférence que cet Empereur avoit pour eux, rendit encore fa conduite plus bizarre & plus odieufe qu'elle n'étoit par elle-même; car un jour il étoit févère, & un autre jour négligent à punir; il condamnoit, fans les entendre, les perfonnes innocentes & d'un rang diftingué, tandis qu'il pardonnoit à des gens d'une baffe nailfance & réellement coupables, parce qu'Icélus Martianus & les deux autres le lui confeilloient ainfi.

Icélus Martianus fe déclara contre Othon; ce qui fut caufe de fa perte. Auffi tôt après la mort de Galba, Othon ne croyant pas devoir obferver le moindre ménagement à l'égard d'un homme qui n'étoit qu'un affranchi, lui fit fubir en pu

Tom. II. pag. 494, 495, 506. T. III. p. 4, 12, 24, 41, 49.

blic le dernier fupplice. ICENIENS, Iceni, (a) peuples de la grande Bretagne. C'étoient à proprement parler, ceux qui habitoient les bords de l'Oufe, que d'autres appellent Iken, Yken, & Ycin, & dans ces quartiers - là on trouve des lieux qui confervent encore des traces de l'ancien nom; comme Ikentorp, Ikenworth, Icenild-Street, &c., & la petite rivière qui tombe dans le port d'Oxford, s'appelle Ike.

Il y avoit encore d'autres Icéniens, dans la province de Henton, ou Hampshire, auprès de la rivière d'ĺken, nommée aujourd'hui Iching. Cambden donne aux Icéniens le païs voifin des Trinobantes, qui a été enfuite appellé Eaft-Anglie, & il y comprend les païs de Suffole, Nortfolc, Cambridge, & Huntingtonshire. Il croit que ce font les Ceni-Magni de Céfar. Il dérive le nom d'Iceni du mot Iken, qui dans la langue Brétonne fignifie un coin, parce que leur païs avance dans la mer en forme de coin. Il donne ainfi l'Hiftoire de ce peuple

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Cette nation, dit Tacite étoit puiffante; & même après s'être mife fous la protection des Romains, elle fut inébranlable jufqu'au tems de l'empereur Claude; car, alors le propréteur Oftorius voulant

établir des forts le long des rivières, & ôter les armes aux Bretons, ils affemblerent des troupes pour s'oppofer à fon deffein; mais, les Romains ayant forcé leurs retranchemens, les vainquirent & en firent un grand carnage. Cette guerre étant affoupie, treize ans après, Prafutagus, roi des Icéniens, voulant prévenir les malheurs de fa nation, ou par d'autres intérêts, inftitua l'empereur Néron pour fon héritier, croyant que cette démarche mettroit fa couronne & fa maifon à couvert de tout évenement fâcheux. Ce fut le contraire. Cela fervit de signal à une funefte guerre; & l'avarice de Séneque, qui entaffa des biens immenfes par fes ufures, acheva de mettre le comble à la mifere des Icéniens. Durant cette guerre, Boudicée, femme de Prafutagus, fit périr quatre-vinge mille hommes, tant des Romains que de leurs alliés, démolit Camalo dunum & Verulamum,

mit en déroute la neuvième lé

gion, & força Catus Décianus de prendre la fuite; elle fut enfin vaincue en un combat par Paulinus Suetonius, & confervant toujours une ame invincible, comme dit Tacite, elle fe fit mourir par le poison, comme le rapporte Dion Caffius. Après cela, les anciens Auteurs ne difent plus rien des Icéniens.

(4) Tacit. Annal. L. XII. c. 31, 32. Tom. II. pag. 223, 224, 337 & suivi L. XIV■ c. 31. Crév. Hift. des Emp.

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