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RENT.

A. PA- aller au College Royal entendre ou M. de la Hire, ou M. Sauveur, fous lefquels il profita comme un homme qui avoit moins befoin de leçons, que de quelques avis qui lui épargnaffent du tems.

Quand il fe fentit affez fort fur les Mathematiques, il prit des écoliers; & comme les Fortifications étoient ce qu'il enfeignoit le plus, parce que la guerre mettoit cette fcience à la mode, il lui vint un fcrupule d'enfeigner ce qu'il n'avoit jamais vû que par la force de fon imagi

nation.

M. Sauveur, à qui il confia cette délicateffe, le donna à M. le Mar quis d'Alegre, qui heureufement vouloit en ce tems-là avoir un Mathématicien auprès de lui. Il fit avec ce Marquis deux campagnes, où il s'inftruifit à fond par la vûë des Places, & leva quantité de Plans, quoiqu'il n'eût jamais appris le deffein.

Depuis ce tems-là fa vie n'a plus été qu'une application continuelle à l'étude des fciences naturelles, à: toutes les parties des Mathematiques, foit fpeculatives, foit prati

ques, à l'Anatomie, à la Botanique, A. PAà la Chimie, au détail des arts cu- RENT. rieux. Il avoit une activité qui dévoroit tout, & qui avec cela étoit conftante & infatigable.

M. des Billettes étant entré dans l'Academie des Sciences en 1699. avec le titre de Mechanicien, nomma pour fon éleve M. Parent, qui excelloit principalement en Mechanique.

On s'apperçut bientôt dans cette Compagnie, que les differentes matieres qui s'y traitent l'intereffoient, & qu'il étoit au fait de toutes. Mais cette grande étenduë de connoiffance, jointe à fon impetuofité naturelle, le portoit auffi à contredire fur tout, quelquefois avec précipitation, fouvent avec peu de ména gemens. Il est vrai qu'on en ufoit de même envers lui, & qu'on traitoit quelquefois avec affez de feve rité ce qu'il apportoit à l'Academie, mais il n'en paroiffoit pas choqué fon peu de fenfibilité à cet égard pouvoit lui perfuader que les autres lui reffembloient, & le rendoit peut-être plus hardi à s'élever

contre eux.

RENT.

A. PA On lui a reproché d'être obscur dans fes ecrits, & ce défaut y eft fi fenfible, qu'il l'appercevoit lui-même, & qu'il ne pouvoit s'empêcher d'en convenir.

Le Roi ayant par un Reglement du 3. Janvier 1716. fupprimé la Claffe des Eleves de l'Academie, qui fembloit mettre trop d'inégalité entre fes Membres, M. Parent fut fait Adjoint pour la Geometrie.

Il ne furvécut pas beaucoup à ce changement, étant mort de la petite verole le 26. Septembre 1716. âgé de 50. ans.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Elemens de Mechanique & de Phyfique, où l'on donne geometriquement les principes du choc & des équihbres entre toutes fortes de corps, avec l'explication naturelle des machines fondamentales. Paris 1700. in – 12. C'eft un Livre très-beau & trèsfçavant, difent les Nouvelles de la Republique des Lettres,(a) mais il n'est pas de la portée de tout le monde, & il faut avoir l'efprit géometrique pour le bien entendre.

(a) Mai 1700.p. 588.

2. Recherches de Physique & de A. PAMathematique, commencées au mois RENT. de Mars 1703. Paris in-12. 1705. 2. tomes. Le deffein de M. Parent étoit de raffembler dans ce Journal tout ce qu'il y a de plus important dans tous les Journaux fur les Mathematiques & la Phyfique avec des reflexions & des remarques, d'y donner des abregez & des critiques détaillées des Ouvrages les plus fameux, & d'y joindre quelques-unes de fes Pieces. Il en donna deux échantillons au mois de Mars & d'Avril de l'année 1703. réfolu à continuer fur le même pied tous les mois. Mais l'Ouvrage n'ayant point eu de cours, il changea de deffein, & prit le parti de raffembler en un corps plufieurs morceaux de fa façon & d'en composer deux volumes. Il s'eft fait une nouvelle édition de ce Recüeil fous ce titre : Effais & Recherches de Mathemati que & de Phyfique. Nouvelle édition, augmentée d'un troifiéme volume, & d'un tiers au moins en chacun des deux premiers. Paris 1713. in-12. 3. tomes. Le peu de choix qu'il y a dans les

A. RENT.

PA- Pieces, l'obfcurité de l'Auteur, la liberté qu'il prend de critiquer fou vent mal-à-propos, l'ordre peu agréable des marieres, & plufieurs autres chofes, ont fait entierement tomber cet Ouvrage.

3. Traité d'Arithmetique TheoriPratique, en fa plus grande perfection. Paris 1714. in-8°.

On trouve dans les volumes de PAcademie des Sciences quelquesuns de fes Memoires, choifis, dit M. de Fontenelle, affez fcrupuleusement fur un nombre beaucoup plus grand dè Pieces qu'il avoit apportées. Il est à propos d'en faire ici le détail.

1. Détermination du tems auquel le mouvement du Soleil en longitude eft égal à fon mouvement en afcenfion droite. An. 1704.

2. Nouvelle Statique avec frote mens,& fans frotemens, ou Regles pour calculer les frotemens des machines dans l'état d'équilibre. Premier Memoire, qui contient tout ce qu'il fe fait fur des plans inclinez. Second Memoire. Trouver la force avec laquelle il faut Pouffer un coin pour séparer un corps, en directement, ou fur un point fixe,

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