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combien elle contribue à la gloire des Nations qui comme la NÔTRE, la cultivent avec fuccès. Pénétré comme vous l'étes, MONSEIGNEUR, de ces grandes vérités, votre unique follicitude eft de vivifier toutes les parties de la Science Navale; aucune n'échappe à vos lumieres & à votre vigilance. Vous avez inspiré à tous les Membres de ce Corps illuftre, l'amour de l'étude & de la gloire, par les honneurs que vous avez attachés aux fuccès. C'eft fous votre adminiftration, MoNSEIGNEUR, que le génie a déployé toute fa puissance; & la France voit avec admiration ta Marine s'élever, dans fon fein, à un degré de fplendeur inconnu aux fiecles précédents. En même temps que vous avez été occupé à foutenir l'honneur du nom Français, & à faire rendre la paix à l'Europe, on vous a vu chérir & protéger les Arts de paix, allier la gloire des Armes avec la culture des Sciences & des Lettres. Et c'est d'après cela, MONSEIGNEUR, que j'ai pris la liberté de vous préfenter la traduction de l'Ouvrage de DON GORGES JUAN, l'un des plus célebres Géometres & des plus grands hommes de mer de l'Europe.

La protection dont vous m'avez honoré, en permettant que cet Ouvrage parút fous vos aufpices, & les fecours que vous n'avez accordés au nom du Roi, pour en faciliter la publication, m'ont pénétré de la plus vive reconnoiffance. Si mon travail, joint à celui de DoN GEORGES JUAN, étoit digne de paffer à la poflérité, le fentiment le plus glorieux pour moi, & le plus cher à mon cœur, feroit d'avoir fait parvenir jufqu'à elle le feul & unique témoignage que je puiffe vous donner de mon zele, & du très-profond refpect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

Votre très-humble & trèsobéiffant ferviteur, LEVÉQUE

EXTRAIT

Des Régiftres de l'Académie Royale des Sciences.

Meffieurs

Du 26 Février 1783.

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Effieurs DE LA LANDE, BEZOUT & DE BORY, ayant été nommés par l'Académie pour examiner la Traduction de l'Examen Maritime de D. GEORGES JUAN, faite par M. LEVÊQUE, & en ayant fait leur rapport, l'Académie a jugé cet Ouvrage digne d'être approuvé & imprimé fous le Privilege de l'Académie. En foi de quoi j'ai figné le préfent Certificat. A Paris, le 26 Février 1783.

Signé, LE MARQUIS DE CONDORCET,
Secrétaire perpétuel de l'Académie Royale des Sciences.

PRIVILEGE DU ROI

LOUIS, féaux Confeillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, grand Confeil, Prévôts de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT. Nos bien amés les Membres de l'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES de notre bonne Ville de Paris, nous ont fait expofer qu'ils auroient besoin de nos Lettres de Privilege pour l'impreffion de leurs Ouvrages. A CES CAUSES, voulant traiter favorablement les Expofants, Nous leur avons permis, & permettons par ces préfentes, de faire imprimer, par tel Imprimeur qu'ils voudront choifir, toutes les recherches & obfervations journalieres, ou relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans les affemblées de ladite Académie Royale des Sciences, les Ouvrages, Mémoires, ou Traités de chacun des Particuliers qui la compofent, & généralement tout ce que ladite Académie voudra faire paroître, après avoir fait examiner lefdits Ouvrages, & jugé qu'ils feront dignes de l'impreffion, en tels volumes, formes, marges, caracteres, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon leur femblera, & de les faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le temps de vingt années confécutives, à compter du jour de la date des préfentes; fans toutefois qu'à l'occafion des Ouvrages ci-deffus fpécifiés, il en puiffe être imprimé d'autres qui ne foient pas de ladite Académie faifons défenles à toutes fortes de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance; comme auffi à tous Libraires & Imprimeurs, d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre & débiter lefdits Ouvrages, en tout ou en partie, & d'en faire aucunes traductions ou extraits, fous quelque pré

par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre: à nos Amés

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texte que ce puiffe être, fans la permiffion expreffe & par écrit defdits Expofants, ou de ceux qui auront droit d'eux, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenants dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers auxdits Expofants, ou à celui qui aura droit d'eux, & de tous dépens, dommages & intérêts; à la charge que ces préfentes feront enregistrées tout au long fur le registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion defdits Ouvrages fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier & beaux caracteres, conformément aux Réglements de la Librairie; qu'avant de les expofer en vente, les manufcrits ou imprimés qui auront fervi de copie à l'impreffion defdits Ouvrages, feront remis ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur HUE DE MIROMÉNIL; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de not re Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Chancelier de France, le Sieur DB MAUPEOU, & un dans celle dudit Sieur HUE DE MIROMENIL : le tout à peine de nullité defdites préfentes, du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir lefdits Expofants & leurs ayant-caufes, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers & Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffer ou Sergent fur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelles tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant Clameur de Haro, Chartre Normande, & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. DONNÉ à Paris, le premier jour de Juillet, l'an de grace mil fept cent foixante-dix-huit, & de notre regne, le cinquieme. Par le Roi en fon Confeil.

Signé, LE BEGUE.

Regiftré fur le Regifre XX de la Chambre Royale & Syndicale des Imprimeurs & Libraires de Paris, No. 2477, folio 582, conformément au Réglement de 1723, qui fait défenfes, article 4, à toutes perfonnes, de quelques qualités qu'elles foient, autres que les Libraires & Imprimeurs, de vendre, débiter, faire afficher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms, foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement, & à la charge de fournir à la fufdite Chambre, huit Exemplaires prefcrits par l'article 208 du même Réglement, A Paris, ce 20 Août 1778.

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PREFACE DU TRADUCTEUR.

L

'Ouvrage de D. Georges Juan, que nous prefentons au Public, quoiqu'imprimé dès 1771, n'eft cependant pas encore connu en France, qui eft la partie de l'Europe, où l'on s'eft le plus occupé de la théorie & de la pratique de la Conftruction & de la Manœuvre des Vaiffeaux. Il y a peu d'ouvrage auffi intéreffant pour la Marine que celui dont il s'agit ici. L'Auteur avoit le rare avantage d'être un des plus profonds Géometres, & un des plus grands Navigateurs. Il avoit accompagné M. Bouguer au Pérou en 1735, pour la mesure de la Terre, entreprife à jamais célebre dans l'hiftoire des fciences, & a publié plufieurs ouvrages fur la Marine, où l'on trouve le génie d'obfervation, & la fagacité qui devoient produire l'EXAMEN MARITIME.

Vers la fin du dernier fiecle l'Europe n'avoit aucun ouvrage théorique fur la Navigation, fi ce n'eft fur le Pilotage. La Conftruction des Vaiffeaux étoit abandonnée à de fimples Charpentiers, & l'on ne penfoit pas que l'ARCHITECTURE ÑaVALE fût fondée fur une application continuelle de la Méchanique & de la Géométrie, qui font les branches les plus difficiles des Mathématiques. Ceux qui exerçoient cette profeffion étoient seulement guidés par leurs lumieres naturelles, & par leur propre expérience; ils varioient la forme des Vaiffeaux felon qu'il leur paroiffoit convenable; ils fe fondoient fur le récit des Ñavigateurs, & en adoptoient très-fouvent les préjugés : flottant ainfi dans les efpaces immenfes de l'erreur, ce n'étoit que par un hafard fingulier qu'ils pouvoient parvenir à faire des Vaiffeaux qui cuffent de bonnes qualités. Dans un très-grand nombre de Ports, tant en France qu'ailleurs, les chofes font encore dans le même état; peut-être même n'y en a-t-il pas un feul qui n'en fourniffe quelque exemple.

Le concours de la théorie & de l'expérience eft abfolument néceffaire à la perfection de la Marine; & on ne peut dif convenir des difficultés que cette réunion préfente. D. Geor ges Juan jouiffoit de ce rare avantage au plus haut dégré, auffi a-t-il découvert des regles très-importantes, & a-t-il rejetté un grand nombre de celles qui étoient admises, presque fans la moindre répugnance, par les hommes les plus éclai rés. C'est fous ce regne qui fera à jamais la gloire des fiecles, & l'honneur du nom Français, qu'on peut légitimement espérer de faire les derniers pas vers la perfection. Nous touchons à cette époque : elle doit néceffairement réfulter des Réglements du feu Roi Louis XV, pour les études des Officiers de la Marine, & de la protection que notre Monarque lui accorde; protection d'autant plus grande, que ce Prince, dont toutes les actions font des leçons de fageffe pour les Rois, fçait combien la Marine influe fur le bonheur de fes peuples. Il y a maintenant en France un grand nombre d'Officiers dans ce Corps illuftre, qui, outre la pratique la plus confommée de la Navigation, ont des connoiffances dans les Mathémati ques & la Phyfique, qui les mettent au rang des plus grands Géometres, & au deffus des Marins de toutes les autres Nations,

L'ARCHITECTURE NAVALE, ne peut manquer de gagner beaucoup à la publication de l'EXAMEN MARITIME, & les Marins en tireront le plus grand parti, pour connoître les caufes des différentes actions & des mouvements du Navire, & par conféquent pour éclairer leur pratique. Nous croyons cependant devoir recommander aux Conftructeurs d'agir avec la plus grande prudence dans les changements que l'étude de cet ouvrage pourroit les porter à faire à leurs Navires. Il n'y a point d'art dont la pratique foit plus délicate, & où il soit fi aifé d'outrer même les défauts qu'on veut corriger, ou de tomber dans le vice oppofé à celui qu'on veut éviter. Les nou velles inventions pour ce qui concerne la Construction des Vaif

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