Imágenes de páginas
PDF
EPUB

PLANC, V.

FIG. 30.

PLANC. VI.

eft clair que la courbe CDF, auffi bien que la courbe RSTF, doit paffer par ce point F, extrêmité fupérieure du corps principal. (79.) Par la méthode que nous venons d'expofer, le Navire fe trouve décrit géométriquement, & non-feulement on évite un trèsgrand nombre de tâtonnements, mais encore on a l'avantage de tracer parfaitement le contour des couples, fans qu'il fe trouve des jarrets, des boffes, & des coudes trop fubits. En outre, on eft affuré que toutes les fections du corps du Navire, tant les horifontales que les obliques, de même que celles qui repréfentent les liffes, font des courbes parfaites, comme il eft effentiel qu'elles le foient, pour que le Navire foit bordé folidement & commodément. On obfervera que même le Vaiffeau de Conftruction Française, dont nous avons donné la defcription (55 jufqu'à 64), fe trouve beaucoup plus parfait on voit (Fig. 30), à peu près la même carene que celle que nous avons décrite aux articles cités, mais corrigée, & elle n'a pas eu alors toute cette perfection, par la difficulté de décrire les couples d'une maniere réguliere, fans y employer une méthode convenable.

(80.) On ne prétend pas, pour cela, que pour la précision, il foit abfolument néceffaire que tous les couples foient formés par des arcs de cercle, ils peuvent être formés par des arcs d'Ellipfe, de Parabole, ou d'autres courbes quelconques: cependant, comme il n'y a pas de courbe auffi facile à tracer que le cercle, & qu'en fe fervant du cercle; on peut donner au contour, des couples toute la variété qu'on voudra, foit en faifant varier les courbes PGE, QKE, MIV, BXY, foit en variant les rayons des arcs FIG. 29. intermédiaires; & de même en changeant le contour des courbes F16. 27. EASQ, DOTB, UVXY; il nous paroît beaucoup mieux de fe réduire au feul ufage des cercles, que d'employer tout autres courbes. Dans le Navire Français, par exemple, la courbe MIV (Fig. 30.) a été décrite de maniere qu'elle a diminué les longueurs des varangues; & par la defcription de la courbe BXY, on a également diminué les rayons des arcs du corps inférieur; par- là le corps du Navire eft devenu plus fin, ou moins plein qu'il n'eût été dans une difpofition contraire *.

PLANC- V.

FIG. 30.

Nous nous fommes appliqués à rendre les idées de l'Auteur avec le plus de précision qu'il nous a été poffible. Mais nous regrettons beaucoup qu'il n'ait pas développé davantage la méthode importante qui a fait l'objet de ce Chapitre. Il laiffe entiérement à la difcrétion du Conftructeur le tracer des courbes qui doivent former les corps de révolution, aint que la Projection des courbes à double courbure que doivent former leurs axes; il ne donne là-deffus que des principes très généraux, qui ne peuvent fuffire pour guider les commençants.

Le développement de cette méthode exigeroit un ouvrage à part, du moins, fi on le faifoit avec

(81.) On omet ici de parler de quelques petites attentions qu'on doit avoir également préfentes, & qu'il eft d'usage de ne pas négliger dans la defcription des Plans, ou Projections; comme de marquer les points où doivent fe terminer les bordages, ceux par lefquels doivent paffer les liffes, de même que la détermination de la vraie figure que ces courbes doivent avoir, ce qui fert pour déterminer

tous les détails que la théorie indique, & dont la pratique a befoin. Cette tâche ne peut gueres être remplie que par un Conftructeur très-profond dans la théorie, & d'une pratique confommée. Ce feroit rendre un fervice immortel à l'Architecture Navale; car chacun fçait, & on l'a pu voir d'ailleurs dans les Chapitres précédents, combien les méthodes ordinaires de tracer le Plan des Vaiffeaux font défectueufes. C'eft principalement au corps des Ingénieurs-Conftructeurs de la Marine, que ce travail appartient, & l'on a lieu d'attendre un fuccès complet de leurs talents & de leur zele. Nous nous contenterons donc d'exposer fuccinctement la maniere dont il nous paroît qu'il convient d'envilager ce problême.

1o. Il faudra chercher à déterminer les courbes, qui doivent former les corps de révolution; & pour le faire d'une maniere utile & exempte de toute hypothefe, il conviendra de circonfcrire fon objet, en se bornant à la confidération des corps qui ont eu du fuccès dans la pratique; en conféquence on appliquera ce travail aux carenes des meilleurs Vaiffeaux, tel que la Bretagne, la Couronne, &c. On feroit bien encore de faire la même chofe pour les Vaiffeaux de différents rangs; on pourroit même l'appliquer à ceux auxquels on auroit reconnu les qualités les plus médiocres, ou méme les plus mauvaites, afin d'avoir des objets de comparaifon. Ce travail ne feroit pas difficile ; mais il feroit long, fort minutieux, & même difpendieux, car il feroit peut-être effentiel d'avoir des modeles.

2°. Il faudra déterminer, dans le même détail, la courbure, tant verticale qu'horifontale, qu'il faut donner aux axes de ces corps, & tracer avec précifion fur les Projections longitudinale & horifontale, les courbes à double courbure que forment ces axes, & de les tracer fur-tout dans le plan du maître couple, afin d'avoir le lieu des centres de tous les arcs qui forment le contour des couples. Ce dernier point, quoique plus embarraffant que le précédent, ne contient cependant que des difficultés du même ordre; quelqu'un verfé dans l'art de la Construction, & habitué, par conféquent, au tracer des Plans, pourra aifément ý réuffir

3° A ce travail méchanique doit en fuccéder un autre tout-à-fait géométrique. Il s'agiroit de fçavoir fi l'on ne pourroit pas trouver la folution générale du probleme, la longueur, la largeur & le creux étant donnés, ainfi que les quantités dépendantes des qualités qu'on voudroit donner au, Navire. Il faudroit ici un examen très-délicat pour déterminer le dégré d'influence de ces quantités, afin d'en fixer les limites, &c. Les principes pofés dans le cours de cet Ouvrage, ne peuvent manquer de jetter beaucoup de lumiere fur ce point, & les Plans dont nous venons de parler, empêcheront toujours de tomber dans l'arbitraire.

4. Trouver les équations des courbes à double courbure formées par les axés des corps de révolution, & en déduire l'équation de leur Projection dans les différents plans, fur-tout dans.celur du maître couple; & tâcher d'en déduire une méthode géométrique, ou même mechanique, pour faire ces Projections d'une maniere prompte & fûre. La folution générale de ce probleme avanceroit beaucoup l'art de la Conftruction.

5. Ayant obtenu la folution générale, il conviendra de chercher les formes particulieres des équations pour chaque efpece de Vaiffeau, tant pour le corps principal que pour les revers; ce qui les rendra d'une application plus facile pour la pratique. On conçoit ailément qu'on pourroit tirer de ces équations un très-grand nombre de conféquences de la plus grande importance, qu'on pourroit conftruire des tables des abfeiffes & ordonnées de ces courbes, &c. &c.

6. Si l'on ne pouvoit parvenir à une folution générale, ce qui, malheureufement, eft à craindre, on fe contenteroit d'une folution approchée: on prendroit encore ce parti dans le cas où la folution générale conduiroit à des équations trop compliquées pour être d'un ufage commode. On chercheroit donc à lier, par, une loi approchée & fimple, les points principaux des courbes dont il eft quef tion. Les Géométres ont imaginé pour cela plufieurs méthodes fort utiles; on pourroit fur-tout appliquer celle de M. le Marquis de Condorcet, Sécretaire Perpétuel de l'Academie Royale des Sciences. On la trouve à la fin du Volume d'Expériences, fur la réliftance des Fluides, faites à l'Esole Royale Militaire, par MM. d'Alembert, le Marquis de Condorcet, & l'Abbé le Boffus

[ocr errors]

PLANC. IV. l'équerrage qu'on doit donner aux bois dans leur épaiffeur. Nous avons, dis-je, omis de parler de ces différents articles, parce qu'ils appartiennent aux traités de pratique, dans lefquels il eft néceffaire de tout développer dans le plus grand détail; mais nous ne devons pas les renfermer ici, pour ne pas mettre de confufion dans la multitude des objets que la théorie nous préfente *.

F10. 14.

[blocks in formation]

De la maniere de décrire les Œuvres mortes fur les Plans, ou Projections.

(82.) LES

ES Œuvres mortes qui, comme nous l'avons dit (Chap. I.), font les parties du Navire qui font au-deffus de la ligne du fort, ou des plus grandes largeurs du Navire, fe rapprochent vers l'intérieur, à mesure qu'elles s'élevent, afin que les poids qu'elles doivent fupporter, foient moins éloignés du centre de gravité, & & de diminuer, par ce moyen, les forces d'inertie qu'ils doivent produire dans les mouvements du Navire. Pour conftruire ces Œuvres mortes, les Anglais ont coutume de tracer une feconde ligne du fort; car la premiere étant fort baffe, fi la rentrée commençoit de cette ligne, le côté du Navire commenceroit à rentrer de plus bas que la fuperficie de l'eau, où doit être le premier fort, ce qui feroit préjudiciable pour d'autres qualités que doit avoir le Navire.

(83.) Ils menent donc la ligne EabcF, pour défigner la ligne de ce fecond fort, en faisant attention que le point b foit peu audeffous du pont principal, ou du premier point. Ils portent enfuite, fur la Projection tranfverfale, les élévations de cette ligne au-deffus de la quille, en les plaçant fur les verticales menées par tous les .5 points des lignes PGE, PHF; car les deux lignes du fort fe conftruifent avec les largeurs que fournit la ligne EGPHF; & l'on a, par ce procédé, la Projection des différents points des lignes baE & bcF, fur Fu.. la Projection tranfverfale; & par les points de ces lignes, on mene des horisontales, comme bi, ak, nm, &c. Prenant, fur ces dernieres, des points tels que i, k, m, &c., de ces points comme centre,

FIG. 14.

* On trouve des détails fort intéreflants fur ces articles, & fur la maniere de tracer les Plans en grand à la falle des gabaris, &c., dans le Chap. IX de l'excellent Traité de Conftruction de M. Chapman, Chevalier de l'Ordre de l'Epée, premier Conftructeur des Armées Navales du Roi de Suede, traduit du Suédois par M. Vial du Clairbois, Ingénieur-Conftructeur, & de l'Académie Royale de Marine. On chercheroit vainement ailleurs les fecours qu'on peut tirer de cet Ouvrage.

avec une distance déterminée & conftante pour rayon, on décrit des PLANC. IV, arcs comme bl, ao, np, &c., qui donnent la continuation des couples jufqu'à lo p ; & l'on exécute la même chofe pour la proue.

FIG. 14.

(84.) On mene enfuite la ligne defgh pour repréfenter le can fupérieur de la préceinte du vibord; c'eft-à-dire, pour défigner la ligne du plat-bord, ou le cordon (15.) On porte fur la Projection tranfverfale, les hauteurs de cette ligne au-deffus de la quille; FIC. 15. & par les points que ces hauteurs déterminent, on mene les horifontales dq, er, fs, & l'on fait la même chofe pour la proue. On trace auffi, fur le Plan horifontal, la Projection de la même ligne Fie. 16. defgh, qui terminera les largeurs que doit avoir le Navire en cet endroit, & l'on porte ces mêmes largeurs fur la Projection transverfale, en qd, rè, sf, &c., ce qui donne la ligne def, par les points de laquelle doivent paffer les revers des couples. Pour tracer ces revers, on forme une tablette tu, telle qu'étant appliquée de façon qu'elle foit tangente à l'arc bl, elle paffe par le point f, & que fon extrêmité fupérieure u foit parallele à la ligne Cq. On applique enfuite cette tablette, dans la même difpofition, aux autres arcs, & aux points qui leur correfpondent; elle fert ainfi de regle pour tracer tous les revers. (85.) Pour la proue, on fait ufage d'une autre tablette xy, qu'on applique au point f, de façon qu'elle foit tangente à l'arc, & l'on marque deffus le point o. Cette tablette étant appliquée de la même maniere au couple XXVII, on marque le point XXVII; on divise ensuite la diftance o XXVII fuivant les ordonnées d'une courbe, ou fuivant les divifions de la ligne fh: & en appliquant chaque point de la tablette au point correfpondant de cette ligne, de façon qu'elle foit tangente à l'arc inférieur, on décrit, à fon moyen, tous les autres

revers.

(86.) Quelques Conftructeurs emploient ce procédé pour décrire les revers de poupe; mais, dans plufieurs occafions, il eft fujet à des inconvénients: car, pour faire convenir la tablette avec l'arc inférieur, il eft néceffaire de lui donner un mouvement de rotation fur les points de la ligne fed; & quoique, par ce mouvement, la furface, ou le côté du Navire ne ceffe pas de fe conferver avec une courbure bien fuivie, & que fes fections ne s'éloignent pas d'être des courbes continues & parfaites; cependant il y a des cas où les fections qui paffent par les extrêmités des couples, & fur la ligne fd, dégénerent en des courbes en partie concaves, & en partie convexes, ce qui eft abfolument contraire aux idées reçues, & eft très-préjudiciable pour clouer le bordage. Auffi les Conftructeurs font-ils obligés de faire corriger ces défauts avec l'erminette.

FLANC. 17.

F16. 14.

(87.) Ces Conftructeurs ont encore coutume de commettre une autre erreur, en traçant la ligne bcF; ils la tracent fans avoir égard à fa nature; ils lui donnent la courbure qui leur paroît la plus agréable à la vue. Nous prendrions ce parti, s'il n'en réfultoit aucun inconvénient; mais 16. 15. toutes les fois que l'angle izb, formé par la ligne iw, menée du centre i au point, dans lequel l'arc & le revers fe touchent, & par la ligne bz, tangente de l'arc bcF dans le point b, toutes les fois, dis-je, que cet angle fera aigu, les arcs de quelqu'uns des couples ÎII, VI, &c., couperont l'arc bo du maître couple plus bas que le point ; d'où il fuit que le côté du Navire failliffant plus en dehors qu'au maître couple, il ne peut qu'être très - imparfait. C'eft pour cette raison qu'on n'a pas tracé la courbe bc avec cette douceur qu'on pouvoit lui donner. Un inconvénient femblable peut avoir lieu à la poupe; cela dépend de la grandeur & de la difpofition qu'on donnera aux couples, & de la nature de la ligne Fig. 15. banE qui peut être courbe & convexe vers le haut. Pour éviter cet inconvénient, on fuivra la même regle que celle qu'on a donnée pour la proue.

FIG. 14.

FIG. 15.

16.

PLANC. V

FIG. 19.

(88.) Quand on trace les revers du couple XXVII, il eft néceffaire d'avoir préfent à l'efprit que la courbe vj doit fe terminer avec douceur fur l'étrave dans le point j; c'est-à-dire, fans qu'elle fouffre aucune violence dans fon contour; car, fans cette attention, on pourroit donner à ce couple une telle ouverture dans le point où il est coupé par cette courbe, que la courbe vj ne fe terminât fur l'étrave qu'avec un coude confidérable, ce qui feroit trèschoquant.

en

(89.) Les Conftructeurs Français tracent les Œuvres mortes fuivant leur méthode générale de la divifion des liffes. Ils achevent le maître couple en continuant la verticale PA jufqu'à la hauteur donnée par la Projection longitudinale; & faisant AIAK, qu'ils appellent la Rentrée des Euvres mortes au maître couple * de la quantité qu'ils ont déterminé qu'elle devoit être, ils décrivent deux arcs de chaque côté, l'un convexe, comme PL, PO, tangent en P à la ligne PA, & l'autre concave comme, LI, OK, tangent au premier en L & O. Ils achevent de la même façon les couples 33 & XXVII; & tirant enfuite des liffes, comme LN, IS, TV, OQ, KR, ils les divi

En Espagnol, Recogimiento del portalon, c'eft-à-dire, Rentrée de l'échelle, parce que c'eft fouvent à cet endroit qu'on place les échelles pour monter dans le Navire.

** La liffe RK, is, eft ce qu'on appelle la liffe du vibord, celle LN, OQ, s'appelle liffe in termédiaire; on pourroit l'appeller liffe de l'Inflexion, cela la diftingueroit des liffes intermédiaires. de l'œuvre vive. Les autres liffes fupérieures à celle du vibord, s'appellent liffes des rabattues parce qu'on appelle Rabatues les élévations par degrés des Œuvres mortes du. Vaiffeau, en avant &

40: arrieres.

« AnteriorContinuar »