animaux, y trouve de quoi otner fon esprit. Il y apprend à connoître la nature des pays, & la conftitution même de la terre. 2°. C'eft une récréation auffi innocente qu'agréable. 3°. Il eft abfolument néceffaire de la fçavoir. Les Théologiens, les Médecins, les Jurifconfultes, les Hiftoriens, en un mot tous les gens de lettres, doivent avoir quelque teinture de la géographie, s'ils ne veulent être arrêtés à chaque inftant dans le cours de leurs études. Bien d'autres l'ont dit avant moi, & l'ont confirmé par des exemples. Nous nous contenterons de traiter ici de la Géographie générale & univerfelle : voici l'ordre que nous avons crû devoir fuivre dans cet ouvrage, qui fera divifé en trois Livres. Le premier contiendra la partie absolue de la Géographie en fix Sections qui traitent, fçavoir : La premiere, des Propofitions de géométrie & de trigonométrie, dont la connoiffance eft néceffaire pour l'intelligence de tout l'ouvrage, & en même tems des mefures. La feconde, de la nature, mesure, étendue, mouvement, fituation & matiere du globe terrestre. La troifiéme, de la divifion de la terre d'avec l'eau, des montagnes, des différences des montagnes, des bois, des déferts & des mines. La quatrième traite de la divifion des eaux d'avec la terre, de la mer, du flux & reflux, des lacs, des étangs & marais, des rivieres & des eaux minérales. La cinquiénte, des changemens de la mer en terre, & des lieux fecs en lieux aqueux. La fixiéme, de l'atmosphere & des vents. Le Livre fecond, ou la partie relative de la géographie traitera, 10. des propriétés céleftes; 2o. de la latitude; 3°. de la divifion de la terre en zones; 4°. de la longueur des jours & de la divifion de la terre en climats. 5°. de la lumiere de la chaleur & des faifons, 6o. de la divifion de la terre par rapport aux ombres; 7o. de la comparaifon des phénomenes célestes en différens lieux; 8o. de la différence des tems en divers lieux; 9o. enfin du lever & coucher différent du foleil, de la lune & autres phénomenes. Le troifiéme Livre, ou la partie comparative de la géographie, traitera de la longitude des lieux, de leur fituation relative, de leurs diftances & de l'horifon vifible. On y trouvera auffi un petit traité de la navigation, qui contient la conftruction des vaiffeaux, l'art de les charger, & un directoire pour les pilotes, où on traite, 10. des diftances; 2o. des points du compas; 3°. de la route d'un vaiffeau ; & 4°. enfin du lieu du vaiffeau pendant le voyage. LIVRE PREMIER. ** SECTION I. CHAPITRE PREMIER. Propofitions de géométrie & de trigonométrie, qui font d'ufage dans la Géographie. PLATON appelle avec raifon la géométrie & l'arithmétique les deux aîles, à l'aide defquelles l'efprit de l'homme s'éleve & parvient à connoître les mouvemens & les propriétés des corps célestes. Ces fciences ne font pas moins utiles pour la géographie, fi on veut entendre fans obfcurité fes parties les plus fublimes & les plus compli quées. Il eft vrai que pour la géogra phie il faut moins de connoiffance des mathématiques que de l'aftronomie; mais comme bien des gens commencent à étudier la géographie, fans avoir une teinture de ces fciences, nous en rappor terons ici quelques propofitions, qu'il eft effentiel au Lecteur de fçavoir, pour pouvoir avancer plus vîte & fans obstacle dans cette étude. Ce n'est pas que nous cherchions à autorifer la mauvaise habitude qu'ont bien des jeunes gens de s'appliquer inconfidérément aux autres parties de la philofophie, fans avoir une connoiffance, du moins fuperficielle, de l'arithmétique & de la géométrie. C'est le plus fouvent la faute de leurs maîtres qui les ignorent eux-mêmes, & qui, par conféquent n'ont garde de s'élever contre une fi mauvaise coûtume. Nous fuppofons que le Lecteur fçait les quatre premieres régles de l'arithmétique, fçavoir l'addition, la fouftraction, la mul→ tiplication & la divifion, auffi-bien que la régle d'or ou régle de trois ; c'eft pourquoi nous n'en parlerons pas ici. S'il s'en trouve quelqu'un qui ne les fçache pas, il les apprendra beaucoup mieux d'un |