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orable accueil que les Romains avoient fait à ses troupes, 's remit en possession des terres au-delà du Tibre qu'ils i avoient cédées par le dernier traité de paix.

P. LUCRÉTIUS. •

P. VALÉRIUS PUBLICOLA III.

Porséna envoya cette année des ambassadeurs à Rome,
our y solliciter encore le rétablissement de Tarquin, à
ui il n'avoit pu refuser cette dernière tentative. Le sénat
i députa les plus honorables de son corps, pour lui re-
résenter « que l'affaire des Tarquins étoit une affaire dé-
cidée absolument et sans retour, et que les Romains
étoient déterminés à ouvrir plutôt les portes de Rome
aux ennemis qu'aux rois. Ils le prièrent de ne pas trou-
bler davantage la parfaite union qui étoit entre lui et
les Romains par une demande qui les mettoit dans la
triste nécessité ou de renoncer à leur liberté, qu'ils pré-
féroient à tout, ou de refuser quelque chose à un prince
à qui leur reconnoissance et leur propre inclination les
portoient à tout accorder : qu'il lui plût d'ensevelir cette
affaire dans le silence pour toujours. » C'est le parti qu'il
rit; et Tarquin, perdant toute espérance de remonter
mais sur le trône, se retira à Tuscule, chez Mamilius
Octavius, son gendre.

A la place de Lucrétius, Denys 'Halicarnasse marque M. Horatius our la seconde fois; et il place sous

ce consulat toute l'histoire de Porséna,
et la dédicace du Capitole.

AN. R. 247.

Av. J. C.505.

1

AN. R. 248.
Av. J.C.504.

AN. R. 249.
Av. J.C.503.

Guerres des Sabins.

AN. R. 250.

Av. J.G. 502.

Liv. lib. 2, cap. 16.

§. III. Guerre des Sabins. Mort et éloge de Publicola. Différentes guerres. Conjuration découverte à Rome. Guerre des Latins. Troubles à Rome au sujet des dettes le peuple refuse de s'enrôler. Création d'un dictateur. Il apaise les troubles. Trève d'un an avec les Latins. Réflexions sur la dictature. Décret au sujet des femmes. Guerre contre les Latins. Célèbre bataille auprès du lac Régille gagnée par les Romains. Paix accordée aux Latins. Tarquin se retire à Cumes, et

Y meurt.

Il se passa plusieurs années de suite où il n'y eut point d'événemens fort considérables, si ce n'est la guerre contre les Sabins. Je me contenterai souvent de marquer le nom des consuls de chaque année.

SP. LARTIUS.

T. HERMINIUS.

M. VALÉRIUS.

P. POSTUMIUS.

La guerre des Sabins commença dès cette année, et fut continuée long-temps, à diverses reprises, et avec différens succès.

P. VALÉRIUS IV.

T. LUCRÉTIUS II.

Un Sabin, qui se nommoit dans son pays Atta Clausus, et qui prit à Rome le nom d'Appius Claudius, homme riche et d'une haute naissance, vint se donner aux Romains, et amena avec lui un grand nombre de ses proches, de ses amis et de ses créatures, qui le suivirent avec toutes leurs familles : ce nombre montoit jusqu'à cinq mille hommes capables de porter les armes. L'opposition ouverte qu'il avoit témoignée dans les assemblées publiques de sa nation au dessein de faire la guerre aux Romains l'avoit rendu suspect, et l'obligea enfin de quitter

sa patrie. Il fut fait patricien et agrégé parmi les sénaeurs, et on donna le droit de bourgeoisie à tous ceux qui l'avoient suivi. Les Romains regardèrent cette agrégation de toute la famille de Claudius et de ses cliens comme un grand gain, et comme une acquisition trèsavantageuse, qui fournissoit tout d'un coup à leur ville ant de nouveaux instrumens propres, à étendre sa granleur. Claudius, personnellement, fut pour Rome d'un grand secours. Il fut la tige de la famille des Claudes, qui se distingua entre les plus illustres maisons de Rome. Les Sabins, que cette désertion avoit affoiblis, furent vaincus dans un combat par les Romains, et Valère triompha pour la seconde fois.

AGRIPPA MÉNÉNIUS.

P. POSTUMIUS. II.

Les Sabins, malgré leur défaite, renouvelèrent la guerre, et même ils remportèrent d'abord un avantage assez considérable. Mais bientôt les armes romaines reprirent leur supériorité accoutumée; et les consuls, par une victoire signalée, rétablirent la gloire de la nation. En conséquence, Ménénius obtint le triomphe. On ne crut pas levoir accorder à Postumius le même honneur; et cependant il méritoit récompense. On prit un milieu, et on imagina pour lui un nouveau genre de triomphe, moins célèbre et moins pompeux que le grand. Cette seconde espèce de triomphe fut appelée ovation. Il en sera parlé illeurs.

AN. R. 251.
Av. J.C.501.

cola.

Sous ces mêmes consuls, P. Valérius Publicola mourut le maladie. Il fut, de l'aveu de tout le monde, le plus ge de Publigrand homme de son siècle, et le plus accompli en toute Lianys.l.5, orte de vertus. Je n'en toucherai ici qu'une, bien supé-514 ieure à tous ses exploits de guerre les plus glorieux. Ce cap. 16. Romain si digne de louange, qui, soutenu de trois autres plic.p. 109.

atriciens, avoit délivré Rome de ses rois, et fait vendre eurs biens à l'encan; qui avoit été consul quatre fois; ui, par deux victoires signalées, l'une sur les Etrusques,

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Liv. lib. 2,

Plut. in Po

I

l'autre sur les Sabins, avoit mérité deux fois dans ses dernières années l'honneur du triomphe; qui, dans des occasions si favorables, auroit pu amasser de grandes richesses par des voies exemptes d'injustice et de reproche, ne se laissa point surprendre à l'avarice, si capable d'éblouir les yeux et de corrompre le cœur. Content des biens modiques qu'il avoit reçus de ses pères, il ne chercha pas à les augmenter. Il crut en avoir assez pour élever noblement sa famille, et donner à ses enfans une éducation digne de son sang: persuadé que les véritables richesses ne consistent pas à posséder de grands trésors, mais à savoir se passer de peu ; et que l'héritage le plus précieux et le plus noble qu'un père puisse laisser à ses enfans, c'est la gloire qu'il a acquise par ses grandes actions, et les exemples de vertu qu'il leur a donnés. Il ne se contentoit pas, comme plusieurs philosophes, de louer la pauvreté l'aimoit, il la pratiquoit, jusqu'au point de ne pas laisser en mourant de quoi faire ses funérailles : elles furent célébrées avec magnificence, mais aux dépens du public Moritur, gloriâ ingenti, copiis familiaribus adeò exiguis, ut funeri sumptus deesset: de publico est elatus. Quel éloge! quelle grandeur d'âme! Il meurt, dénué de biens, riche en vertus et en gloire. Quel malheur pour notr siècle que ces sortes d'exemples y soient si rares, ou pluto qu'ils ne s'y voient plus! Les plus grands hommes cher chent à faire vivre leur mémoire par des titres et des ri chesses qu'ils accumulent avec empressement, pour le laisser à des héritiers souvent peu propres à les faire revi vre et à les représenter.

Les dames romaines, renouvelant à l'égard de Publi cola ce qu'elles avoient déjà fait pour Junius Brutus prirent toutes le deuil, et le gardèrent pendant un an aussi touchées de sa mort qu'elles l'auroient été de la mo de leurs plus proches parens.

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On ne voit guère ailleurs d'exemples d'un pareil zèl

1 Optima hæreditas à patribus traditur liberis, omnique patrimonio

præstantior, gloria virtutis reru que gestarum. 1. Offic, n. 121.

A Rome, les particuliers ne séparoient point leurs intérêts de ceux du public. Ils regardoient les pertes de l'état comme les leurs propres. Ils en partageoient les malheurs, comme s'ils leur eussent été personnels et domestiques. Une telle disposition faisoit la force de l'état, en lioit toutes les parties, et en composoit un tout inébranlable et invincible. Ces sentimens, qui se perpétuoient dans chaque maison par des exemples vivans, formoient de toute la ville de Rome, de toute la république, comme une seule famille, dont les femmes mêmes faisoient partie, en s'intéressant aussi vivement que les hommes au bien public. Combien doit-on penser que cela contribua à nourrir les enfans dans ces sentimens, et à en former dès leurs premières années de zélés citoyens! Voilà ce qui mérite le plus d'être observé dans la constitution de la république romaine, parce que c'est ce qui en faisoit le caractère propre et distinctif.

OPITER VIRGINIUS.

SP. CASSIUS.

AN. R. 252.

Av. J. C.500.

Ces consuls remportèrent d'assez grands avantages sur Différentes les Sabins, prirent la ville de Pométie, qui fut abandon- guerres. née au pillage, et reçurent l'honneur du triomphe.

Dans les six consulats suivans, où il paroît une assez grande différence entre Denys d'Halicarnasse et Tite-Live, je m'attacherai au premier, conformément au système que M. de La Curne a exposé dans les * Mémoires de l'a- Tom. vi, cadémie des belles-lettres, et qui, en transposant sim-pag.365. plement quelques faits, concilie heureusement ces deux historiens.

POSTUMIUS COMINIUS.

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AN. R. 253.

TITUS LARTIUS.

Av. J.G. 499

Les Latins, à la sollicitation d'Octavius Mamilius, gen- Dionys.l.5, dre de Tarquin, tinrent une assemblée à Férentin, où, p.516.517. contre l'usage ordinaire, les Romains ne furent point appelés. M. Valérius, homme consulaire, qui avoit été en

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